Écho du Témoignage:Sur Jean 13, 1-38

De mipe
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Il est évident qu’ici Jésus s’adresse aux disciples qui L’entouraient alors ; mais ce que nous y voyons de Jésus attire l’âme à Lui. Ce qui attire le pécheur, ce qui lui donne confiance, c’est ce que le Saint Esprit révèle de Jésus.

Je désire que nous examinions ce qui se trouve au verset 1 : c’est la constance de l’amour de Jésus — amour que rien n’affaiblit, que rien n’attiédit. Si nous réfléchissons à ce qu’étaient les disciples, et le monde, et les adversaires, nous trouverons que Jésus avait mille bonnes raisons pour mettre un terme à Son amour. Nous voyons autour de Lui trois classes d’individus — les disciples, les indifférents, les adversaires. Les derniers sont plus spécialement les enfants du diable. Ce sont ceux qui, voyant que le Seigneur allait prendre possession du royaume et régner sur toutes choses, dirent : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous ». Il y en a qui, au fond de leurs cœurs, ont la certitude que Jésus est le Christ et ne veulent pas de Lui. Les adversaires peuvent entraîner les indifférents. Tout, dans ce monde, était de nature à détruire l’amour de Jésus, s’il n’eût été parfait et invariable, car rien ne blesse l’amour comme l’indifférence.

Par nature nous aimons le péché et ferions servir à satisfaire nos convoitises tout ce que Dieu nous a donné. Jésus vit tout cela ; Il vit l’état dégoûtant de ce monde et dit : « Combien de temps vous supporterai-je ? ». Quand nous sommes dans la lumière de Dieu, c’est ainsi que nous jugeons le péché.

Où sont les parents qui ne voudraient voir leurs enfants éviter la corruption qu’ils ont eux-mêmes connue ? C’est parce que Jésus connaissait le triste état de l’homme, que la grâce le conduisit à venir l’en tirer. Dieu voit toute chose. Dans Sa miséricorde, il prend note de toute chose, afin de suppléer à nos besoins. Mais que rencontre-t-Il ? L’indifférence de cœur. Le cœur de l’homme naturel voit en Jésus quelque chose de méprisable. Il ne peut pas reconnaître son propre état, et il ne veut pas être redevable à Dieu pour en sortir. Il préfère rester dans l’indifférence vis-à-vis de Dieu qui l’aime. Et rappelons-nous encore que rien ne décourage l’amour comme l’indifférence.

Jésus rencontra aussi la haine. Tous ceux qui n’aimaient pas la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises, haïssaient Jésus. L’orgueil, l’assurance charnelle, la volonté propre, tout dans l’homme repoussa Dieu. II n’y avait rien dans cette souillure, cette indifférence, cette haine qui pût attirer l’amour de Jésus. Cet amour aurait pu être contraint à tout abandonner quand, par exemple, Jésus se vit trahir par Judas.

Si une personne allait nous trahir, nous serions trop occupés de nous-mêmes pour penser à ceux qui ne nous trahiraient pas. Tel ne fut pas le cas avec Jésus. Quoique l’iniquité abondât, Jésus montra tout Son amour, et finalement Ses disciples l’abandonnèrent aussi eux-mêmes. Ceux qui L’aimaient étaient si égoïstes, et tellement les esclaves de la crainte de l’homme, qu’il était impossible à Jésus de se fier à eux.

Le cœur de l’homme est tel que, quoiqu’il puisse aimer Jésus, son cœur toutefois ne vaut rien. Jésus eut à aimer en face d’une haine qui ne se ralentit jamais. Il nous aima lorsque nous étions couverts de souillures, indifférents, pleins de haine pour la lumière, et après l’avoir renié mille et mille fois. Plus on se connaît, plus on reconnaît combien cela est vrai. Si nous traitions un ami comme nous traitons Jésus, l’amitié ne durerait pas longtemps.

Quel contraste nous trouverons si nous mettons en regard ce que Jésus trouva dans le monde et ce dont Il jouissait dans les cieux. Là, Il trouvait l’amour d’un Père, et, en présence de cet amour parfait, la pureté du sien ne pouvait être manifestée, parce qu’il ne rencontrait aucun obstacle. Mais ici-bas, avec le souvenir de ce qu’Il avait quitté, Il aime les siens malgré leur souillure : cette souillure même attire sur eux Ses compassions. L’objet de la grâce, c’est le mal et l’iniquité. L’indifférence des siens prouva à Jésus l’étendue de leur misère et le besoin qu’ils avaient de Lui. La haine même de l’homme montra que l’homme était perdu. Dieu vint chercher l’homme, parce que l’homme n’était pas en état de chercher Dieu. Que de choses Dieu a supportées ! Quelle indifférence, que de trahisons, que de reniements ! On aurait honte d’agir vis-à-vis de Satan comme on agit envers le Seigneur. Néanmoins, rien n’arrête Jésus ! Il aime les siens jusqu’à la fin. Il agit selon ce qui était dans Son cœur, et toute la méchanceté de l’homme n’est qu’une occasion pour manifester Son amour.

Le Seigneur a fait tout ce qui était nécessaire pour mettre de nouveau l’âme en relation avec Dieu. Pécheurs que nous sommes, la grâce de Dieu vint nous chercher. La justice et la loi réclamaient l’abolition du mal et du pécheur. Jean le baptiseur réclamait la repentance ; c’était le commencement de la grâce. Mais la pure grâce (loin de dire à l’homme : laisse ton état et viens à moi) vient elle-même vers l’homme dans son péché ; elle entre en relation avec lui, afin que Dieu soit manifesté bien mieux que s’il n’y avait jamais eu de péché.

La grâce applique ce qui est en Dieu au besoin produit par la ruine où nous sommes. Jésus aime jusqu’à la fin.

Quelle consolation de savoir que Jésus est tout ce qui est nécessaire pour tout ce que nous sommes. Cela nous place dans ce qui est vrai, et nous conduit à confesser le mal qui est en nous, au lieu de le cacher. La grâce seule produit la sincérité (Ps. 32, 1, 2). Un homme qui a une profession à suivre veut paraître fort, même quand il est faible. La grâce produit la vérité, nous fait reconnaître la faiblesse et l’infirmité dans laquelle nous sommes. À la place de Pierre, si nous n’étions gardés, nous ferions ce que Pierre a fait. Jésus « aime les siens dans le monde », dans leur pèlerinage et leurs circonstances, en dépit de leurs misères, de leur égoïsme et de leur faiblesse. Tout ce que Satan put faire, et tout ce qui était dans l’homme, était tout à fait de nature à arrêter l’amour de Jésus ; néanmoins, Il les aime jusqu’à la fin.

Pouvez-vous dire : J’ai une part dans cet amour en dépit de ma faiblesse ? J’ai compris en Jésus la grâce et la manifestation de l’amour de Dieu invisible ? Avez-vous reconnu qu’il était nécessaire que Jésus vînt dans ce monde afin que votre âme n’allât point où « il y a des pleurs et des grincements de dents ? » Nous sommes-nous décidés à nous reconnaître tels que nous sommes ? C’est désagréable à la chair, c’est extrêmement pénible ; comme l’écharde de Paul, c’est quelque chose qui lui dit continuellement : Tu es faible ; et c’est précisément pour cette raison que Dieu permet qu’elle reste. La chair est-elle suffisamment mortifiée en nous, pour que nous soyons contents que Jésus soit tout, et pour que nous puissions nous réjouir en voyant notre faiblesse, puisqu’elle doit manifester la force de Dieu en nous ?

Jésus n’a pas oublié un seul de nos besoins. L’âme exempte d’égoïsme ne pense qu’aux œuvres d’amour. C’est ainsi que Jésus, sur la croix, n’oublie pas Sa mère, mais la recommande au disciple qu’Il aimait.