Traduction:Comment étudier la Bible/texte

De mipe
< Traduction:Comment étudier la Bible
Révision datée du 16 avril 2019 à 20:58 par Éditeur (discussion | contributions) (Texte du livre)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

(note : Ce livre ayant été écrit en anglais, les références qui y sont faites, notamment aux ouvrages disponibles, concernent évidemment ce qui est disponible dans cette langue. La présente traduction ne fait aucune substitution à cet égard ; aussi peut-il y avoir des références non traduites en français et, d’autre part, certaines en français qui ne sont pas mentionnées ici. (Traducteur))

(traduit de l’anglais)Auteur: S. Ridout

Remarques préliminaires

Pour beaucoup, un manuel sur un tel sujet peut sembler inutile, et être vu comme une intrusion dans ce qui doit toujours être laissé à l’individu seul, guidé par l’Esprit de Dieu. D’autres, qui sont déjà des travailleurs diligents dans ce domaine, y trouveront peut-être peu d’aide ; mais notre espoir est que beaucoup de saints du Seigneur qui ont le désir d’apprendre à mieux connaître le contenu de Sa Parole, trouveront dans les pages qui suivent d’utiles suggestions.

Quelques remarques préliminaires ne feront pas de mal.

Premièrement. Aucune méthode d’étude de la Bible, quelque utile et suggestive qu’elle soit en elle-même, ne peut faire disparaître l’absolue nécessité de la repentance et de la nouvelle naissance. L’esprit naturel est « étranger à la vie de Dieu » [Éphésiens chapitre 4 verset 18], et aucun degré d’éducation, même dans la Parole de la vérité elle-même, ne peut changer le caractère de ce qui est « inimitié contre Dieu » [Romains chapitre 8 verset 7]. Un moniteur d’école du dimanche ne doit jamais oublier cela, quand il fait face à une classe de jeunes gens vifs et intelligents, semaine après semaine. S’ils n’ont pas été amenés à la repentance envers Dieu et à la foi envers notre Seigneur Jésus Christ, la grande œuvre n’a même pas été commencée, laquelle doit former la base de toute leur vie. Il serait bon, pour tous ceux qui cherchent à rendre claire la Parole de Dieu, de se souvenir de cela, et de se répandre, avec tout l’enthousiasme qu’ils apportent à l’ouverture de ce merveilleux entrepôt de richesses divines, en prières pour la conversion de ceux qui leur ont été confiés par la providence de Dieu.

La même chose s’applique, bien sûr, à tous ceux qui s’approchent de l’Écriture sans avoir la connaissance de Dieu dans le pardon de leurs péchés. Bien que nous ne puissions jamais leur refuser une aide quelconque, selon notre possibilité, rappelons-nous toujours qu’« il n’est besoin que d’une seule chose » [Luc chapitre 10 verset 42]. Il est à craindre que cela soit négligé dans la plus grande partie de l’activité concernant l’étude de la Bible de nos jours ; et assurément l’apparition et l’essor de la haute critique peuvent être en grande partie attribués à ce que des hommes inconvertis se sont emparés des Écritures d’une manière froidement intellectuelle. Sans aucun doute, une grande partie du mélange dans les églises établies est due à la participation indistincte, par les convertis et les inconvertis identiquement, aux vérités qui ne peuvent être vraiment apprises que spirituellement.

Deuxièmement. De même, aucune méthode d’étude biblique, même pour les enfants de Dieu, ne peut remplacer la bénédiction inestimable et la conduite de l’Esprit Saint dans le croyant. « Il vous conduira dans toute la vérité » [Jean chapitre 16 verset 13] est une promesse non seulement pour les apôtres, un gage de l’inspiration infaillible de tout ce que Dieu a donné à Son Église par le moyen d’une Parole écrite par eux, mais dans un sens plus général, l’Esprit éclaire les esprits des saints, les conduisant dans ce qui est nécessaire pour le développement de leur très sainte foi [Jude verset 20].

Les méthodes d’étude de la Bible les plus complètes et les plus logiques, suivies de la manière la plus diligente, avec les aides appropriées de toute sorte, sont toutes sans valeur si elles sont séparées de la direction spéciale et du contrôle de Celui qui se plaît à prendre les choses de Christ et à nous les montrer [Jean chapitre 16 verset 14]. Quel précieux et indispensable privilège que celui d’avoir présent avec nous l’auteur de la parfaite et infinie Parole de Dieu, non seulement pour souligner ses multiples beautés et perfections, et pour nous donner la clé de sa composition, et pour nous conduire pas à pas dans la connaissance du vaste plan qu’elle contient, mais aussi pour avoir cette personne divine habitant en nous ! — nos cœurs étant, par grâce, capables d’apprécier ce qu’Il nous fait connaître, et d’assimiler les vérités de ces choses profondes que l’Esprit sonde, et de les mettre en pratique dans des vies d’obéissance. Ici, comme en toute autre chose, « à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité » [1 Corinthiens chapitre 12 verset 7], et « nous avons reçu, non l’esprit du monde, mais l’Esprit qui est de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données par Dieu » [1 Corinthiens chapitre 2 verset 12].

Nous nous interromprions ici et poserions notre plume si nous pensions qu’un des mots qui suivent pourrait détourner la pensée de l’enfant de Dieu du fait glorieux de la présence de l’Esprit et de Son habitation en lui, comme compétent pour conduire, diriger, corriger et contrôler par la compréhension de cette Parole qu’Il a Lui-même inspirée.

Que nous nous rappelions ceci, au tout début de ce qui peut être dit — Lui donner toute liberté pour l’exercice de cette activité de la grâce en laquelle Il se plaît tant. La communion du Saint Esprit est cette communion avec le Père et Son Fils qu’Il produit, une communion les uns avec les autres également, qui est basée sur l’assimilation de la Parole de Dieu ; car ce serait la plus grande erreur que d’opposer les lumières de l’Esprit à la Parole écrite. Les Écritures sont, en effet, l’instrument du Saint Esprit. Toute la vérité qu’Il dévoile est la vérité révélée, déjà enregistrée dans la Parole de Dieu. Nous pouvons être sûrs que, si quelqu’un est tenté de penser recevoir des révélations de l’Esprit en dehors des Écritures, il court un grave danger.

Nous trouvons dans les types mêmes donnés par l’Esprit et par Son œuvre, que Son ministère est dans et par la Parole de Dieu — à la fois vivifiant et purifiant le cœur. Ainsi, « si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » [Jean chapitre 3 verset 5] montre que l’eau de la Parole (voir Éphésiens chapitre 5 verset 26) est l’instrument utilisé par l’Esprit de Dieu. « Vous qui êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » [1 Pierre chapitre 1 verset 23]. Ainsi, c’est par la Parole de Dieu appliquée à l’âme par l’Esprit de Dieu que l’homme est né de nouveau.

C’est ce fait qui nous encourage à continuer à instruire les enfants, et d’autres, dans la Parole de Dieu. On pourrait dire que jusqu’à ce que quelqu’un soit converti, il ne peut pas vraiment comprendre l’Écriture, et donc qu’il est inutile de nous donner de la peine pour la transmettre aux enfants. Mais nous ne savons jamais quand l’Esprit de Dieu peut agir, et de ce fait le véritable exercice de notre part, en communiquant la connaissance de la Parole de Dieu à d’autres, devrait nous encourager à croire que l’Esprit de vérité est déjà à l’œuvre dans leur cœur. L’enseignement de la Bible aux enfants inconvertis a été comparé à rassembler du papier et du bois tout prêts pour démarrer un feu. Il n’y a aucun feu dans le papier ou le bois, et pourtant ils sont nécessaires ; de même, une connaissance de l’Écriture, au moins dans une certaine mesure, soit en entendant l’évangile, soit en le lisant, est nécessaire pour la conversion des âmes.

Troisièmement. Dans la continuité de ce qui a déjà été dit, il est bon de se souvenir que toute notre étude biblique doit se faire dans un esprit respectueux, dans lequel est bannie toute propre suffisance ou toute dépendance de la sagesse charnelle, et de réaliser que si nous devons connaître quelque chose comme il faut, cela doit provenir de Dieu seul. « La Parole de Dieu et la prière » sont réunies comme la puissance sanctifiante dans la jouissance de tous les dons naturels de Dieu (1 Timothée chapitre 4 verset 5). Ainsi l’Écriture nous révèlera toujours, si elle est correctement comprise, notre ignorance et nos défauts, nous amenant à un esprit de prière ; et de la même manière, notre ignorance même de la Parole de Dieu nous tournera vers Lui, qui est tout disposé à accomplir Sa parole : « Si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il demande à Dieu qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches, et il lui sera donné » (Jacques chapitre 1 verset 5).

Cela doit cependant suffire pour maintenant. Plus tard dans notre petit ouvrage, nous soulignerons la place de la prière en lien avec l’étude de la Bible.

Nous passons maintenant au sujet proprement dit.

Partie 1 : Méthodes d’étude

Lecture journalière de la Bible

Comme la chose la plus importante avant tout, et sans doute pratiquée par la majorité des saints, nous plaçons la lecture quotidienne régulière de l’Écriture, de la Genèse à l’Apocalypse, de façon répétée et tout au long de la vie. Souvent, des hommes avec une grande connaissance de différentes portions de l’Écriture, peut-être assez familiers avec les langues originales, montrent la plus grande ignorance de simples faits historiques relatés dans la Bible, avec une méconnaissance évidente de toute la manière de l’Écriture. Aucune parole de notre part ne peut exprimer trop fortement l’importance absolue d’avoir l’esprit et le cœur entièrement remplis de la connaissance de la lettre de l’Écriture, du début à la fin. Rien ne peut vraiment remplacer cela dans la connaissance de la Bible. C’est le fondement général sur lequel la superstructure des détails qui suivent doit reposer ; et si ce fondement n’est pas large et profond, la superstructure, quelque haute et complexe qu’elle soit, manquera de stabilité.

Ruskin, le grand professeur d’anglais, et un homme remarquable à beaucoup d’égards, déclarait que la partie la plus précieuse de son éducation se trouvait dans la lettre de la Bible, dont il avait été contraint de lire régulièrement un certain nombre de chapitres chaque jour depuis son plus jeune âge, et de recommencer une fois le livre terminé. En gardant toujours à l’esprit ce que nous avons dit au début, qu’une connaissance spirituelle des Écritures est absolument indispensable, et en parlant maintenant simplement de ce qui est devant nous, les méthodes d’étude biblique, nous désirons répéter et insister sur la nécessité et l’importance de cette lecture journalière.

Soyons très simples et explicites. Dans chaque foyer chrétien, il devrait y avoir la lecture de la Parole de Dieu et la prière au moins une fois par jour. Quelque fatigante et remplie que soit la vie, que rien ne puisse dérober à la famille ce privilège simple et des plus précieux. Qu’une heure soit choisie, le matin ou le soir, quand la famille peut être réunie pour quelques minutes, et qu’un chapitre soit lu soigneusement et attentivement, soit par quelqu’un, soit à tour de rôle. Le temps passé de cette manière est bien dépensé et aidera, par cela même, à garder frais dans notre esprit les grands faits marquants et les vérités de la précieuse Parole de Dieu, depuis la plus tendre enfance. Il est probablement préférable de commencer par les évangiles et de parcourir le Nouveau Testament, puis de passer à l’Ancien. N’importe qui peut faire le choix de ce qui sera peut-être le plus adapté aux plus jeunes membres de la famille, et certaines portions pourront être réservées à la lecture en privé ; mais dans l’ensemble, on peut dire que nous devons honorer la précieuse Parole de Dieu en la lisant d’un bout à l’autre. De fait, il y a peu de portions qui ne produiront pas d’édification, si elles sont lues de cette manière. En effet, les portions les moins attirantes se révèleront souvent offrir des suggestions de conversations profitables, et servir à réveiller et à confirmer l’intérêt pour le livre entier.

En plus de la lecture en famille, nous parlerons ensuite de la lecture, par chacun dans le particulier, d’au moins un chapitre chaque jour. Ici aussi, il est bon de suivre l’ordre suggéré ci-dessus, et de commencer par le Nouveau Testament, et de passer à l’Ancien une fois le premier terminé. En ne lisant même qu’un chapitre par jour, toute l’Écriture sera parcourue en trois ans ; et, deux ou trois chapitres par jour permettront de compléter tout le livre en un temps plus court. Une lecture attentive d’un chapitre moyen ne prendra pas plus de dix minutes. Assurément, même dans la vie la plus occupée, on peut trouver et prendre dix minutes pour un tel travail.

La régularité et l’organisation sont ici les plus importants. On peut considérer attentivement les devoirs et les responsabilités du quotidien, et consacrer un certain temps, autant que possible, à cette lecture. Nous sommes des créatures faites d’habitudes, et une fois établi que nous devons lire un chapitre ou deux chaque jour, nous ne trouverons guère difficile de le mettre en pratique. En cela, comme dans la plupart de nos luttes spirituelles, la victoire est remportée dans le cœur, quand la décision est prise devant Dieu de parcourir Sa Parole. Il est probablement mieux, quand cela est possible, de lire à deux endroits, un dans l’Ancien et un autre dans le Nouveau Testament. Ainsi, le matin, on peut commencer Matthieu, et le soir, la Genèse ; et quand un Testament est terminé, reprendre au premier chapitre avec un enthousiasme renouvelé.

Dans une vie où il y a quelque temps libre, il ne devrait pas y avoir la moindre difficulté à lire toutes les Écritures au moins une fois par an. Une demi-heure par jour le permettra facilement ; et quand un des chapitres est lu en famille, cela n’en laisse que deux autres à lire seul.

De façon assez similaire à la pratique recommandée ci-dessus, et comme de fait en faisant partie, on trouve la pratique de lire un livre entier en une fois. Par exemple, l’évangile de Marc peut être lu comme nous le ferions pour un article d’un magazine, sur la même durée. On a dit qu’un peu plus d’une heure suffit pour cela. Ainsi, de même, un temps un peu plus long suffira pour lire un des autres évangiles, ou les Actes. De cette manière, nous obtenons une bonne idée générale du contenu du livre, tout comme un voyage à travers une région du pays nous permet de nous faire une idée assez juste de son caractère.

Cette lecture d’ensemble rapide, comme nous pourrions l’appeler, est aussi très précieuse comme introduction à l’étude de chacune des épîtres. Nous la lisons en entier en une fois, puis nous la reprenons plus en détail.

La même chose peut être dite de l’Ancien Testament. La vie d’Abraham ou de Joseph ou de David peut être lue de cette manière, nous donnant, comme nous le découvrirons, plus que de simples faits, le but de l’Esprit dans son ensemble en rapport avec la vie racontée.

Ainsi de même, chacun des prophètes peut être lu en une fois ou deux, nous donnant les thèmes principaux et le courant général de ce qui était dans la pensée de l’Esprit. Une telle « lecture en masse », comme nous pourrions l’appeler, ne doit toutefois pas être permise à l’exclusion du travail habituel de lecture en continu d’un chapitre ou deux par jour ; mais on peut l’introduire de temps à autre comme changement complet et, comme nous l’avons dit, dans le but d’une étude d’introduction.

On peut peut-être dire un mot sur la sorte de Bible à utiliser. En cela, le goût individuel et les particularités cérébrales doivent être pris en compte. Certains ont une bonne mémoire locale et localisent un passage par sa position sur la page. Si l’on peut parler pour d’autres, ce n’est pas une faculté à encourager particulièrement, parce que, s’il devait nous arriver d’être privés de notre Bible habituelle, nous nous retrouverions comme impuissants en manipulant un livre inconnu. Quand cela est possible, il peut être bon d’avoir deux Bibles, une pour être utilisée à l’extérieur, comme dans les réunions, ou transportée dans une pochette avec nous, pas trop grande ; et une autre pour la table de la maison. Cette dernière peut être un livre ordinaire peu coûteux, que nous n’hésiterons pas à annoter. Les versets favoris, les passages frappants ou difficiles peuvent y être indiqués sans y apporter une trop grande attention, alors que dans le livre que nous réservons pour une utilisation plus permanente, les notes et les marques seront insérées plus soigneusement.

Un célèbre conférencier avait l’habitude de suggérer l’utilisation d’une Bible à utiliser pour les annotations, qui serait complètement remplie en une année. C’est probablement inutile, mais peu d’années passeront avant qu’un livre soit si annoté qu’il n’y ait plus de place pour davantage d’ajouts.

Nous n’allons pas passer beaucoup de temps ici sur des détails, mais quelques mots sur l’annotation de la Bible ne seront pas hors de propos. Le stylo et l’encre sont préférables à un crayon à papier, dont les marques se brouillent facilement. Une fois que des marques au stylo ont été inscrites dans une Bible, elles ne peuvent pas être effacées facilement ; et de ce fait, elles peuvent aussi bien être faites avec une encre plus durable. En lisant notre chapitre quotidien du matin, par exemple, nous sommes frappés par la beauté ou l’à-propos d’une phrase particulière. Cela peut être indiqué par une simple ligne sur le côté, ou éventuellement un soulignement. Peut-être quelques mots importants peuvent être particulièrement soulignés. Par exemple, en Genèse chapitre 1 verset 1, nous pouvons mettre une ligne noire sous les trois premiers mots : « Au commencement, Dieu ». Combien de pensées sont suggérées par cette phrase ! « Avant que les montagnes fussent nées et que tu eusses formé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu » [Psaume 90 verset 2]. Là, au commencement, avant qu’un seul atome du vaste univers de Sa création ait été appelé hors du néant, Dieu était tel qu’Il est, éternellement le même. À côté de ces mots peut être écrite la référence à Jean chapitre 1 verset 1 : « Au commencement était la Parole », qui nous donne le fait merveilleux et béni que Celui qui devint chair et habita au milieu de nous dans l’humilité, pour nous servir dans nos besoins et pour aller à la croix pour nos péchés, n’était autre que Dieu, Celui qui était tous les jours avec Lui, se réjouissant en Lui, et dont les délices étaient dans les fils des hommes. Ainsi, nous pouvons facilement ajouter la référence à Proverbes chapitre 8 ; et d’autres passages de l’Écriture se présenteront d’eux-mêmes à la pensée, de telle sorte qu’avant longtemps, nous aurons un bon nombre de références bibliques sur la marge en face de notre premier verset.

Nous n’allons pas, comme nous l’avons dit, donner plus que quelques conseils évidents quant à l’annotation de la Bible. Chacun adoptera sa propre méthode, mais nous suggérons que chacun apprenne à faire références, de lui-même ou d’après des suppléments, à des passages parallèles des Écritures qui éclairent le texte. Beaucoup ont trouvé cela des plus utile et profitable.

Tandis que nous lisons notre chapitre, il y aura quelquefois un verset obscur ; par exemple, Galates chapitre 3 verset 20 : « Or un médiateur n’est pas médiateur d’un seul, mais Dieu est un seul ». Nous examinons le lien et essayons d’en comprendre le sens, mais ce n’est pas très clair. Nous pouvons peut-être consulter des aides, mais s’il y a des manques, ou qu’elles ne soient pas entièrement satisfaisantes, nous mettons un simple « ? » à côté du verset, ou quelque autre marque d’interrogation. Il serait probablement bon pour nous tous si nous insérions ces marques d’interrogation tout au long de notre Bible partout où nous ne comprenons pas pleinement la pensée. Il sera intéressant, lors de notre prochaine lecture, de remarquer combien de ces marques pourraient maintenant être supprimées. Pendant ce temps, notre attention aura été fixée sur le fait que nous nous demandons : Comprenons-nous ce que nous lisons ?

D’autres annotations se présenteront d’elles-mêmes. Plus tard, nous aborderons le sujet des diverses versions et des originaux. Notre admirable version anglaise se trouvera grandement améliorée en de nombreux endroits par de légères modifications de la traduction d’un mot ou d’une phrase, ou par la suppression d’une interpolation évidente, ou par l’ajout de quelque chose qui a été omis dans les manuscrits d’après lesquels la traduction a été faite. Par exemple, en Romains chapitre 8 verset 1, la dernière proposition peut être mise entre crochets, ayant été introduite là à partir du verset 4, auquel elle appartient en réalité. La signification est grandement clarifiée par cette élimination, qui est autorisée par les manuscrits faisant autorité. Ainsi, la grande vérité de « aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » demeure non qualifiée par la marche, ce à quoi répond entièrement le verset suivant.

De la même manière, le passage de Colossiens chapitre 2 verset 11 trouve une signification et une force nouvelles quand les mots qui ont été interpolés sont supprimés, rendant ainsi le passage : « dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ », en omettant les mots « des péchés ». La mort de notre Seigneur n’a pas seulement ôté le fruit, mais condamné et mis de côté la racine même qui le porte.

De la même manière, il arrive qu’un mot ou une expression ait été omis du texte, comme en Éphésiens chapitre 6 verset 9, où la note en marge fournit la pensée supplémentaire que le Maître dans les cieux est Seigneur à la fois de l’esclave et du maître. En 1 Jean chapitre 2 verset 23, la dernière moitié du verset a été ajoutée à juste titre, ayant été omise dans le manuscrit relativement récent à partir duquel la traduction a été faite. Cela doit suffire comme illustrations de ce qui se révèlera un exercice très utile.

Nous pouvons dire que d’une manière générale, les annotations qui ont à faire avec le texte lui-même, suivant les pistes suggérées ci-dessus, peuvent être inscrites de la façon la plus nette possible dans la copie que nous gardons pour une utilisation permanente. Notre Bible de table peut, elle, recevoir des notes et des marques variées, qui envahiront rapidement les marges limitées à notre disposition. Il peut aussi être bon de rappeler à nos lecteurs que pour marquer l’Oxford India, ou quasiment tous les papiers utilisés dans l’édition des livres, l’encre indienne est indispensable. Celle-ci, avec un stylo « Crowquill » fin et peut-être une petite règle, est tout ce qui est mécaniquement nécessaire.

Au risque de nous répéter, nous ajouterons quelques mots sur la nécessité d’une régularité et d’une méthode dans le travail de lecture de la Bible. Qu’il soit établi devant Dieu, non d’une manière légale, bien entendu, mais dans la liberté de l’amour vrai, que nous devons et avons entrepris de lire notre Bible régulièrement et de façon systématique. Donnons-lui la première place — si possible, quelques minutes le matin, quand l’esprit est frais — et cela nous aidera probablement à donner le ton à notre pensée pour toute la journée, même si nous devons nous lever quelques minutes plus tôt afin de consacrer cinq à quinze minutes à ce qui deviendra un délice toujours croissant, si nous le poursuivons avec Dieu.

Il est surprenant de constater combien ce que nous lisons à ce moment-là nous accompagnera durant la journée. À notre insu, nous ressasserons ce qui a été lu ; nous trouverons probablement des occasions d’en parler à d’autres, et de diverses façons, nous découvrirons que c’est devenu une partie de notre bagage mental et spirituel. Ne nous attendons pas à voir de grands résultats après la pratique d’un seul jour ou d’une semaine, mais poursuivons de façon décidée, sans nous surcharger en passant trop de temps à nous efforcer de « rattraper » ce que nous avons inévitablement perdu. Dieu n’est pas un maître dur, et Son service est la parfaite liberté. Nous découvrirons que nous penserons bientôt préférer être privés de notre nourriture quotidienne que de manquer de ce qui est d’une bien plus grande importance.

Plus loin, nous nous efforcerons de préparer des exemples de planning de lecture et d’étude de la Bible pour différentes classes de lecteurs, sur une base de quinze minutes à deux heures de travail quotidien. Il vaut mieux, toutefois, différer cela pour le moment.

Mémorisation de l’Écriture

Nous abordons notre sujet par le côté de la plus extrême simplicité, et pouvons imaginer que certains de nos lecteurs sourirons à la place donnée à un procédé aussi enfantin que d’apprendre des versets par cœur. Quoi qu’il en soit, nous comptons qu’aucun de nos lecteurs ne terminera cette petite section sans que se soit imprimée en lui l’importance, et même la nécessité, de poursuivre cet exercice, tout comme la lecture de la Bible, tout au long de la vie.

Nous supposerons que notre lecteur a été élevé dans un foyer chrétien, et a eu le privilège de suivre une école du dimanche biblique. Là, il a probablement dû mémoriser au moins un verset de la Bible pour chaque dimanche où elle a eu lieu. Nous connaissons des écoles du dimanche où cela est encore pratiqué, bien que cela soit peut-être devenu trop démodé pour certains des plus « progressistes ». Quand un élève atteint un âge entre douze et quinze ans, il a sans doute en mémoire jusqu’à cent ou deux cents versets, embrassant les grandes vérités fondamentales du péché, du jugement, du salut, de l’amour de Dieu, de la personne et de l’œuvre de Christ, de la nécessité de la foi, et beaucoup d’autres faits bénis. C’est là un arsenal fournissant des armes toutes prêtes et à portée de main, avec lesquelles faire face à l’adversaire, et de petites portions de nourriture en sa saison, et un rafraîchissement pour les saints fatigués ou les pécheurs nécessiteux.

Le lecteur s’est-il déjà senti incapable de donner une parole d’avertissement appropriée à quelque moqueur insouciant, ou n’avoir pas su trouver prêt sous la main le verset exact qui aurait donné de l’assurance à une âme anxieuse ? Pourquoi en a-t-il été ainsi ? Pourquoi n’aurions-nous pas prête sous la main, enregistrée dans la mémoire, une abondante provision de diverses portions de la précieuse Parole de Dieu, prête à être utilisée immédiatement ?

Nous avons aussi déjà fait allusion à la grande valeur qu’il y a à remplir les esprits de la jeunesse de la Parole de Dieu, de telle sorte que quand l’Esprit de Dieu les a éveillés à leur véritable condition, Il ait une abondance de matériaux avec lesquels agir sur eux. Cela, bien sûr, s’applique à la mémorisation des versets.

Nous passons toutefois à ce qui ne sera peut-être pas si facilement admis par le lecteur chrétien moyen qui a passé l’âge de la jeunesse. On nous dira que des personnes plus avancées dans la vie sont incapables de retenir ce qu’ils ont appris par cœur. C’est justement à cet égard que nous voulons être clairement explicites, et réclamer pour les plus âgés comme pour les plus jeunes, le privilège de cet exercice des plus utiles. Nous ne croyons pas que notre mémoire, ou pour parler plus précisément, notre capacité d’attention, devient si affaiblie avec l’âge, que nous sommes incapables d’apprendre par cœur des passages de l’Écriture. Il est bien connu que rien plus que la négligence n’affaiblit une capacité. Si certains membres ne sont pas exercés, ils deviennent atrophiés du fait du manque d’utilisation. Le muscle le plus occupé dans tout notre corps est peut-être le cœur, qui bat sans interruption pendant les vingt-quatre heures du jour, n’arrachant que les plus brefs moments de repos possibles entre la diastole et la systole, quatre-vingts fois par minute. Nous ne devrions jamais perdre notre intérêt actif dans tout ce qui est utile. Rien n’est plus pathétique que de voir un nuage d’indifférence, ou peut-être un égoïsme morose et morbide, s’installer sur une personne âgée. Les vies les plus brillantes sont celles qui restent en contact avec ce qui se passe autour d’elles d’une manière appropriée, jusqu’à la toute fin. Au lieu d’affaiblir la puissance et de raccourcir la vie, nous ne doutons pas que ce soit exactement l’inverse. Combien d’hommes d’affaire actifs, après avoir acquis une compétence, ont pris leur retraite pour consacrer les dernières années de leur vie plutôt à des loisirs, et ont trouvé le temps pesant tellement sur eux, qu’ils ont été heureux de se plonger de nouveau dans quelque chose qui occupe leur esprit ; ou bien, n’y réussissant pas, leur vie est devenue triste et écourtée par le sentiment impuissant qu’ils ne sont utiles ni à eux-mêmes, ni à quelque autre.

Maintenant, tout ceci s’applique à l’étude de la Parole de Dieu, dont la mémorisation n’est pas une petite partie. On a dit, et c’est probablement juste, que si on enregistrait un verset par jour dans la mémoire, toutes les Écritures seraient apprises en vingt-cinq ans. Imaginez alors quelles riches provisions l’esprit aurait ainsi mises de côté, si on avait commencé à l’âge de dix ans, quand à trente-cinq ans on pourrait réciter toute la Bible de mémoire ! Bien entendu, une bonne partie pourrait avoir été oubliée entre temps, mais comme nous le verrons, des dispositions peuvent être prises contre cela, et quoi qu’il en soit, on aurait ainsi obtenu une familiarité avec l’Écriture bien au-delà de celle qui est habituelle à des personnes de trente-cinq ans. Et alors, dans la fleur de l’âge, avec un jugement devenant plus mûr, l’étudiant peut commencer à cet âge un examen méthodique et soigneux, mêlant peut-être à la mémorisation de notre version anglaise bien des corrections excellentes dans le texte et des citations entières des originaux. Si la vie se prolongeait jusqu’à cinquante ans, nous n’hésitons pas à dire que la Bible serait pratiquement stockée dans la tête, et qu’un chapitre pourrait être « lu » tout haut dans le noir au chevet du lit, à l’hôpital, ou n’importe où que l’on soit. Et combien de temps cela aurait-il demandé chaque jour, pour atteindre ce but si désirable ? À peine plus de cinq minutes !

Mais nous ne voulons pas en rester à des idéaux et, de fait, même ici, réitérer la solennelle déclaration de la Parole de Dieu : « La chair ne profite de rien ; c’est l’Esprit qui vivifie » [Jean chapitre 6 verset 63]. Aucune connaissance de l’Écriture, quelque complète qu’elle soit, ne peut ni sauver le pécheur, ni sanctifier l’enfant de Dieu, en dehors de l’exercice d’une foi vivante et de la puissance du Saint Esprit. Il y a également le danger de l’orgueil survenant du fait de nos succès à cet égard. Toutefois, nous ne devons pas être découragés du chemin simple et béni de l’activité chrétienne à cause des dangers qui le menacent, et donc, nous poursuivons notre sujet.

Quelques-uns de nos lecteurs auront probablement dit : « Nous ne pensons pas qu’il soit désirable d’apprendre toute la Bible. Il y a beaucoup de livres historiques que nous n’avons pas besoin d’apprendre ainsi, et beaucoup aussi dans les prophètes qui encombrerait inutilement l’esprit ». Juste à ce propos, il peut être bon de dire que l’encombrement de l’esprit est en grande partie un effet de l’imagination. Rien, dans la Parole de Dieu, n’encombre réellement l’esprit, lequel n’est pas un entrepôt matériel, qui peut contenir une quantité donnée et pas davantage. Il se développe par chaque acte d’acquisition et de conservation de la connaissance, et, eût égard aux simples lois de la santé, ne court aucun danger d’être surchargé. Nous admettons cependant que la plupart d’entre nous n’essayerons jamais de mémoriser toute l’Écriture.

Pour ceux-là, nous proposons un parcours plus modeste, et nous espérons que celui-ci ne sera pas considéré comme excessif. Qui n’aimerait pas connaître chaque mot de l’évangile de Jean, pour être capable de répéter les paroles de Celui qui parla comme jamais aucun homme ne parla [Jean chapitre 7 verset 46], et les avoir devant ses pensées en se reposant éveillé, peut-être quelques minutes en allant se coucher, ou les avoir lui parlant le matin ? « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » [Ésaïe chapitre 50 verset 4]. De la même manière, l’épître aux Romains, tout particulièrement les huit premiers chapitres, fournit un cadre des plus utiles à toute la vérité de la justification chrétienne ; alors que les Galates, dans leur ensemble, règlent les mille et une questions subtiles qui surgissent dans un esprit non libéré de la loi.

Les Éphésiens également. Pouvons-nous nous permettre d’avancer sans son merveilleux développement de la position chrétienne en Christ ? Et les Colossiens, qui nous parlent des perfections de Celui qui est l’image du Dieu invisible [chapitre 1 verset 15] ; les Philippiens, avec leur puissant appel aux affections, fournissant l’idéal de l’expérience chrétienne ? Nous ne pouvons nous passer d’aucune d’elles, et de ce fait, ne pouvons-nous pas affirmer que nous en avons besoin, non seulement commodément dans nos poches dans une Bible portable, mais aussi dans nos esprits ?

La même chose, bien sûr, peut être dite de l’épître aux Hébreux, et de la première de Pierre et de la première de Jean, de telle façon que sans être exagérer, nous pouvons facilement dire qu’il est des plus désirable que le chrétien connaisse par cœur au moins les deux tiers du Nouveau Testament.

En passant à l’Ancien Testament, il y a beaucoup de chapitres isolés, tels que Genèse 1 ; Genèse chapitre 49 ; Exode chapitre 12 ; Exode chapitre 20 ; Lévitique chapitre 16 ; Lévitique chapitre 23 ; Nombres chapitre 19 ; Deutéronome chapitre 8 ; Deutéronome chapitre 26 ; Josué chapitre 1 ; Juges chapitre 5 ; Ruth chapitre 1 ; 1 Samuel chapitre 9 ; 2 Samuel chapitres 7 et 23 ; la prière de Salomon en 1 Rois et 2 Chroniques, les derniers chapitres du livre de Job, beaucoup de psaumes, et quelques chapitres des Proverbes, le Cantique des cantiques, Ésaïe chapitres 1 ; 6 ; 12 ; 28 ; 35 ; 40 ; 53 ; 54 ; 55 et 60 — mais nous avons tous nos portions favorites que nous désirerions le plus apprendre, et il est inutile d’en multiplier ici le nombre.

La question se répète donc maintenant : Est-il possible pour le chrétien moyen, avec sa vie pleine d’occupations obligatoires, de prélever une dîme de tout cela ? Nous répondons : Pas tout à la fois. La chose essentielle est de commencer, d’apprendre un verset, et d’avancer tranquillement de cette manière. Peut-être serons-nous surpris, à la fin d’un mois, de ce que nous aurons enregistré en mémoire. Commençons, disons, à l’âge de vingt ans. Nous supposerons qu’on est assez familier avec le Nouveau Testament et que l’on croît en connaissance avec lui comme avec l’Ancien Testament, par la lecture quotidienne telle que cela a déjà été suggéré. Envisageons quelqu’un qui commence, par exemple, par l’épître aux Galates. Déjà, de nombreux versets lui sont familiers, et souvent, on peut en apprendre trois ou quatre complètement en quelques minutes. Un chapitre est maîtrisé, disons, en une semaine. Il est alors révisé pendant un temps de loisir, le jour du Seigneur. Peut-être plusieurs sont intéressés par le même travail, et en s’écoutant l’un l’autre, leur intérêt sera stimulé et leur mémoire avivée. Il est sans doute toujours mieux de répéter ce que nous avons appris à haute voix, d’abord pour nous-mêmes, puis, si possible, à quelqu’un d’autre. Nous verrons que les mots sont ainsi plus fortement marqués dans l’esprit. La lecture quotidienne en famille pourrait être un moment approprié pour cela, et une heure du dimanche serait occupée de façon heureuse et profitable par la révision du travail de la semaine.

En un mois ou six semaines, toute l’épître serait ainsi apprise. Ce n’est pas trop demander, mais divisons cela, si vous préférez, par quatre, et supposons qu’en six mois nous avons appris l’épître aux Galates, l’épître aux Éphésiens en six mois supplémentaires, et en quatre de plus, les Philippiens. À bout de deux ans, nous connaîtrons entièrement la plupart des petites épîtres, et nous serons étonnés de la facilité avec laquelle nous continuons à mémoriser. Des révisions fréquentes garderont frais à l’esprit de ce que nous aurons appris.

Nous passons maintenant à l’évangile de Jean, et découvrirons sans doute qu’une année et demie nous permettra de réciter pratiquement tout le livre. Les six mois restants de cette année pourront être consacrés à l’épître aux Hébreux. Ainsi, en quatre ans, une personne d’une intelligence ordinaire, en y passant de cinq à dix minutes par jour, pourra avoir enregistré ces portions en mémoire, et avoir pris une habitude qui la suivra toute sa vie, de telle façon que très probablement, avant l’âge de trente ans, une assez longue liste de passages de l’Ancien Testament sera aussi mise en sécurité dans son cœur.

Mais peut-être remarquerez-vous avec un soupir : « Je ne suis pas un jeune homme de vingt ans, ni même de trente. J’ai passé la cinquantaine, ou même plus, et ma mémoire est devenue si affaiblie que j’oublie souvent les noms des personnes et les événements courants. Il est, évidemment, inutile pour moi d’essayer quoi que ce soit de ce dont vous parlez ». En effet, c’est le cas. Votre mémoire est probablement affaiblie par un long manque d’utilisation. Comme les personnes, la mémoire aime à ce qu’on se fie à elle et si, pour ainsi dire, nous lui prouvons notre confiance en la mettant à l’épreuve, elle s’améliorera. Un long manque d’utilisation, comme on l’a dit, peut l’avoir amenée à une faiblesse telle qu’il semble inutile de tenter de l’exercer, mais essayons avec un seul verset. Prenez le premier verset de Jean et consacrez un jour à l’apprendre, et le matin suivant, voyez si vous vous en souvenez. Vous souriez comme si nous vous enseignions de nouveau le b.a.-ba. Selon toute probabilité, quelques petites minutes suffiront. Tout ce que nous voulons dire est : N’essayez pas d’en faire trop à la fois, mais ce que vous faites, faites-le soigneusement et, pour autant que c’est possible, régulièrement. Régularité et méthode sont des plus importantes. Souvenez-vous que cinq minutes par jour représentent trente heures par an, et on ne doit pas mépriser trente heures.

Les personnes qui ont atteint un âge mûr et qui peuvent hésiter à entrer en compétition avec des esprits plus jeunes et plus brillants, peuvent avancer à leur propre rythme tranquille, apprenant quelques versets chaque semaine, avec des résultats très encourageants et bénéfiques. Commençons alors, si nous ne l’avons pas déjà fait, à apprendre des versets par cœur, et avec la détermination, par la grâce de Dieu, de le poursuivre, tout comme notre lecture de la Bible, tout au long de la vie. Notre cher Seigneur, nous pouvons en être sûrs, avait la Parole de Dieu cachée dans Son cœur. Il en avait la lettre autant que l’esprit, et quand Il fut assailli par la tentation lors de Sa période de jeûne, Il pouvait citer — nous pouvons être pratiquement certains qu’Il ne les lisait pas — des passages de la Parole de Dieu.

Pour terminer, alors, nous suggérons que les personnes plus âgées commencent par le premier chapitre de l’épître aux Éphésiens et l’enregistrent dans leur mémoire. Cela pourra leur prendre pas mal de temps, mais les encouragera à poursuivre dans ce qui se révèlera une utilisation heureuse et bénéfique de quelques minutes par jour. Quand nous prenons le train ou le bus, nous voyons peut-être les trois quarts des occupants activement plongés dans le journal dès le matin, y passant peut-être une demi-heure. De retour le soir, nous trouvons la même occupation absorbante. Combien de la Parole de Dieu pourrait être mémorisé dans les trajets quotidiens pour aller et revenir du travail !

Analyse

Nous sommes maintenant lancés, dirons-nous, dans le grand et large courant de la vérité divine, abondant pour entraîner l’esprit et le cœur et pour absorber tout le temps que nous pouvons lui offrir. Nous supposerons que nos lecteurs ont arrêté cela dans leur esprit, et lisent régulièrement, d’un cœur résolu, dans le Nouveau et l’Ancien Testaments, de façon systématique, de telle manière qu’ils deviennent toujours plus familiers avec eux. Nous espérons aussi qu’ils mémorisent un verset ou deux par jour. Un matériau abondant est ainsi à disposition, et le travail d’analyse et d’arrangement doit donc être commencé. Nous abordons ce sujet aussi du point de vue de la simplicité.

Tout d’abord, l’analyse nécessitera plus de temps et d’étude attentive, bien plus d’attention aux détails, et donc plus de temps que la lecture quotidienne ordinaire dont nous avons déjà parlé. Il peut être très profitable qu’elle soit en lien avec la mémorisation. Supposons, par exemple, que nous avons commencé à apprendre les Éphésiens. Maintenant, il est temps de s’efforcer d’analyser l’épître en détail. Par exemple, nous avons appris le premier verset et pouvons le répéter sans erreur. Nous prenons alors chaque expression et chaque mot et cherchons à trouver sa signification et sa relation avec le reste de la phrase.

« Paul », celui qui était autrefois un ennemi acharné, qui, quand il s’est converti, a eu la révélation de Christ dans la gloire et l’indication de l’identification des siens avec Lui (« Pourquoi me persécutes-tu ? » [Actes chapitre 9 verset 4]), ce qui forme le thème de cette épître. Évidemment, ce nom nous suggère en même temps bien davantage. Mais nous limitons notre attention à ce qui est associé à notre épître de façon caractéristique.

Il est « un apôtre de Jésus Christ ». Celui même qu’il avait persécuté autrefois l’a envoyé comme Son messager spécial, à qui est confiée l’administration du mystère. Il est un apôtre. Que suggère ce mot ? Comparez les douze apôtres des évangiles avec Paul, le seul apôtre de l’Église. Les douze, comme le suggère probablement leur nombre, ont une place gouvernementale en lien, pouvons-nous dire, avec la terre ; alors que Paul, comme un avorton [1 Corinthiens chapitre 15 verset 8], est le vase choisi pour ce mystère qui, en d’autres temps, n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes, comme il a été maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes par l’Esprit [Éphésiens chapitre 3 verset 5].

Remarquons ensuite que cet apostolat est « par la volonté de Dieu », suggérant que le ministère de Paul a été reçu directement depuis une source divine. Il était un apôtre « non de la part des hommes, ni par l’homme » (Galates chapitre 1 verset 1).

Nous avons ainsi, dans la première moitié du verset, la source, la volonté de Dieu ; la personne représentée, notre Seigneur Jésus Christ ; l’instrument, Paul. La seconde moitié du verset montre à qui est adressée l’épître, « aux saints ». Remarquez combien le peuple de Dieu est complètement assuré de sa position devant Lui, déjà « sanctifiés dans le Christ Jésus, saints appelés » (1 Corinthiens chapitre 1 verset 2). Ceux-ci « sont à Éphèse », ce qui indique la localité particulière où ils étaient réunis, mais nous rappelle cette unité qui imprègne toute l’Assemblée de Dieu qui est un seul corps, et donc que l’assemblée locale ne fournit que l’occasion spéciale pour ce qui répond non seulement à leur besoin individuel, mais qui est pour l’Église de Dieu en tout temps et en tout lieu.

« Et fidèles dans le Christ Jésus ». Remarquez que « saints » vient en premier ; puis, à cause de cela, « fidèles ». Cela ne veut pas nécessairement dire qu’il y a des saints qui ne sont pas fidèles. La Parole de Dieu présume que nous répondons à notre position ; elle parle toutefois à notre conscience, nous disant que si nous devons poursuivre dans la connaissance de la vérité de Dieu, ce doit être comme ceux qui ont obtenu la grâce d’être fidèles. Cette fidélité, cependant, n’est pas le résultat d’une simple condition individuelle, mais elle est « dans le Christ Jésus ». Nous sommes liés à Lui non seulement quant à la grâce qui nous a sauvés, mais aussi quant à ce qui produit les fruits de la vie divine.

Nous avons maintenant, comme nous dirions, disséqué le verset et découvert qu’il contient les sujets suivants : Paul, apôtre, de Jésus Christ, la volonté de Dieu, saints, Éphèse, fidèle, dans le Christ Jésus.

Ces huit sujets se regroupent naturellement en deux ensembles :

Premièrement, ceux qui sont associés avec l’expéditeur de l’épître ;

Secondement, ceux associés avec ses destinataires.

Les premiers lient Paul à notre Seigneur Jésus Christ et à la volonté de Dieu dans son apostolat.

Les seconds lient les saints avec leur rassemblement local, et leur place et leur condition en Jésus Christ.

Deux questions peuvent être notées pour une étude ultérieure :

La première, quelle est la pensée liée à un apôtre, dans le Nouveau Testament, et dans quel sens les douze et Paul étaient-ils apôtres par excellence ? Voyez, par exemple, Actes chapitre 14 verset 4, où Barnabas est associé avec Paul comme apôtre, et pourtant, nous sentons tous instinctivement qu’il y avait une différence. Ce sujet peut être noté pour une étude ultérieure.

La seconde question serait concernant l’expression « à Éphèse ». Notez l’autorité des manuscrits pour et contre l’insertion de ces mots. Si possible, lisez un résumé des vues sur ce point.

Cela fournira une illustration de ce que nous voulons dire par analyse. Cela consiste essentiellement à dégager chaque expression et chaque mot de son cadre immédiat, et à chercher à déterminer sa place et son importance dans la phrase. Comme on le remarquera, cela se révèlera être une aide des plus utiles pour la mémorisation ; et réciproquement, la mémorisation nous permettra de méditer sur de tels détails. Après que chaque verset ait été ainsi analysé, nous pouvons entreprendre de rassembler tout cela, comme suggéré ci-dessus. Nous poursuivons ainsi, verset par verset, et découvrons non seulement que chacun peut être analysé, mais qu’il fait partie d’un groupe ou d’un paragraphe. Ainsi, par exemple, les deux premiers versets des Éphésiens forment ensemble une salutation ; de la même manière, les versets 3 à 8 forment un groupe dans lequel la plénitude de nos bénédictions spirituelles en Christ est dévoilée.

Les versets 9 à 12 forment un autre groupe, montrant le propos éternel de Dieu de réunir en un toutes choses dans le Christ, alors que les versets 13 et 14 parlent du sceau actuel du Saint Esprit comme témoin de nos bénédictions, lequel demeure avec nous jusqu’au jour de la rédemption. Le reste du chapitre appartient de manière évidente à un autre groupe ou division, dans lequel nous trouvons la prière de l’apôtre pour les saints.

En analysant cette prière, nous découvrons qu’elle est composée de trois parties : premièrement, son désir que nous connaissions l’espérance de l’appel de Dieu (verset 18) ;

deuxièmement, les richesses de Son héritage (verset 18) ;

troisièmement, la grandeur de la puissance qui a opéré en nous.

Cette merveilleuse puissance, il l’élargit encore, en montrant qu’elle n’est rien d’autre que ce qu’Il a opéré en Christ quand Il L’a ressuscité d’entre les morts. Elle est ensuite suivie jusqu’à ce que nous voyons notre Seigneur assis en haut, Chef sur toutes choses, et Son Assemblée liée à Lui comme le corps à la Tête.

Nous avons ainsi comme disséqué chaque verset et expression de notre chapitre, et l’avons réorganisé en certains groupes ou divisions bien définis. Nous ne sommes peut-être pas encore prêts à voir la relation exacte qui existe entre ces différents groupes ou divisions, mais au moins, nous avons une bonne mesure de compréhension du contenu du chapitre et des relations entre ses différentes parties. Comme résultat de peut-être une semaine d’étude, nous aurons mémorisé et analysé notre chapitre, et pouvons passer au suivant.

Quand toute une épître a été ainsi passée en revue, verset par verset et groupe par groupe, nous serons en mesure d’arranger ces groupes dans des proportions mieux définies, et de voir quelles sont les divisions principales et, sous elles, les subdivisions de l’épître.

L’effet d’une étude telle que celle-ci est des plus utile à tous égards. Cela nous permet de méditer en détail sur chaque partie, et de la réduire à des éléments qui peuvent être plus facilement assimilés dans notre propre être spirituel, et en même temps nous fournit la clé des objets particuliers en vue desquels l’épître a été écrite, et cela nous permet de suivre la méthode utilisée par le Saint Esprit quand Il a inspiré l’apôtre quand il l’a écrite. Nous découvrirons, comme on l’a dit, les divisions principales de l’épître.

Il est suggéré que chacun étudie pour lui-même un peu de la manière indiquée, plutôt que de suivre les résultats de l’étude des autres. C’est notre propre analyse qui nous qualifiera le mieux pour apprécier ce que les autres ont appris, et nous donner cette connaissance individuelle si essentielle dans la Parole de Dieu. Nous n’avons pas à suivre aveuglément les autres, quoique nous puissions heureusement utiliser le résultat de leur travail.

Quand nous avons ainsi parcouru toute l’épître et noté son contenu, nous sommes prêts à faire le tableau final et son arrangement, qui l’attacheront à nos esprits de façon permanente. Là viendront à notre aide d’autres sources, et nous serons satisfaits de voir jusqu’où notre analyse a correspondu avec celle de ceux qui ont étudié avant nous, et en même temps, nous pourrons apprécier la lumière ajoutée quand nous parcourons leurs travaux.

Nous avons maintenant, disons, parcouru toute l’épître aux Éphésiens, ayant analysé chaque verset et l’ayant appris, et avons obtenu ainsi une connaissance assez claire de son contenu et du courant de ses pensées, comme indiqué dans son tableau final. De la même manière, nous pouvons ensuite prendre les autres épîtres, consacrant régulièrement une partie de notre temps quotidien à cette partie de notre travail, peu importe si même ce ne sont que quelques minutes.

Après avoir résumé quelques-unes des épîtres et avoir poursuivi notre lecture régulière de toutes les Écritures, nous serons en mesure de terminer cette analyse de tout le Nouveau Testament. En étant assez familier avec son contenu, nous aurons une idée plus ou moins distincte du sens général de chaque livre ou groupe de livres. Bien sûr, nous n’aurons pas analysé tout le Nouveau Testament autant en détails que nous l’avons fait pour l’épître aux Éphésiens, mais la simple habitude que nous aurons prise dans l’étude de ce livre nous aura conduit à appliquer des méthodes similaires même dans notre lecture ordinaire, et de nombreux faits et pensées qui nous auraient autrement échappés, deviendront clairs dans notre lecture quotidienne. Nous commencerons donc notre analyse et notre regroupement de tous les livres du Nouveau Testament.

Peut-être vaudrait-il mieux continuer avec les épîtres, pour notre première tentative. Ainsi, nous passerons naturellement des Éphésiens aux Colossiens, qui lui ressemble beaucoup, et réunirons, si possible, les caractéristiques principales de cette épître. Alors que nous découvrirons beaucoup de choses similaires aux Éphésiens, la prééminence de notre Seigneur Jésus Christ, à la fois dans Sa personne et dans Son œuvre, tout comme la mise à l’écart de tout ce qui pourrait Lui disputer la suprématie, se révèlera en être le thème. Nous pouvons dire que les Éphésiens nous présentent l’Église « en Christ ». Dans les Colossiens, nous avons Christ dans l’Église. Ainsi, dans les Éphésiens, nous sommes vus comme unis à Lui par le Saint Esprit, aussi bien que vivifiés et élevés avec Lui, et assis en Lui dans les lieux célestes. Dans les Colossiens, Christ est présenté comme la Tête glorieuse et l’objet pleinement suffisant des siens ; et les saints sont vus comme vivifiés, mais encore sur la terre ; et comme « ressuscités avec Christ », ils ont à chercher les choses d’où Il est, mortifiant tout ce qui n’est pas en accord avec cela, et appliquant cette position et cette association aux diverses relations de la vie quotidienne.

Mais récapitulons un instant nos étapes, et indiquons quelle pourrait être la manière selon laquelle le lecteur pourrait recueillir cela et d’autres vérités dans les Colossiens. Nous ferons une liste de quelques pensées ressortant de chaque chapitre à sa lecture. Ainsi :

Chapitre 1

  1. La salutation
  2. Une prière pour les saints
  3. Action de grâces pour les possessions actuelles, qui comprennent :
    1. la participation au ciel
    2. la délivrance du pouvoir des ténèbres
    3. la rédemption
  4. La glorieuse personne de notre Seigneur :
    1. comme divin
    2. comme Chef sur toute la création
    3. le Créateur de toutes choses
    4. Sa domination sur l’Église en résurrection
  5. Toute la plénitude habitant en Lui
  6. La réconciliation par Sa mort
    1. des choses dans les cieux et sur la terre
    2. des personnes autrefois étrangères
  7. Ces bénédictions uniquement pour la vraie foi, non pour la profession
  8. Paul, un ministre de l’évangile
  9. Aussi un ministre de l’Église, qui est le mystère

En nous efforçant de regrouper ces pensées ensemble, nous pouvons dire que le thème général du premier chapitre est Christ, dans la perfection de Sa personne et de Son œuvre, la source de toute bénédiction, présente et future, pour toute la création, et en particulier pour Son Église — le ministère de tout cela étant confié à l’apôtre.

Chapitre 2. — D’une manière similaire, nous rassemblerons les pensées principales du chapitre suivant, et comme résultat, son thème général :

Christ incarnant toute suffisance pour les siens et remplaçant pour eux à la fois la philosophie et le légalisme. Une pensée remarquable est « Mort avec Christ ».

Chapitre 3. — « Ressuscité avec Christ » est ici le thème, et la marche du nouvel homme ; l’ancien ayant été mis de côté avec ses œuvres. Le thème du chapitre pourrait être intitulé : « Ressuscité avec Christ, et la marche selon la nouvelle création ».

Chapitre 4 — Il poursuit le côté de la marche pratique et termine l’épître avec diverses salutations, qui ont une place magnifique et appropriée. Le thème général pourrait être : « Responsabilités pratiques et manifestations de l’amour ».

On remarquera que nous n’avons pas tenté de faire ce qui pourrait être appelé une esquisse finale de l’épître. Cela viendra plus tard, mais nous aurons assez récolté chaque jour dans la lecture du chapitre pour nous permettre de faire un tableau tel qu’indiqué ci-dessus, avec comme résultat que le thème principal de toute l’épître sera plus ou moins clairement appréhendé.

Nous passons ensuite à l’épître aux Galates, et en appliquant les mêmes méthodes que pour celle aux Colossiens, nous aboutissons à son sujet général : le croyant délivré de la loi, à la fois pour sa justification et comme règle de vie, afin qu’il marche dans la puissance de l’Esprit.

Les Philippiens ont leur propre place, montrant comment être occupé des précieuses vérités présentées dans les autres épîtres aboutira à une connaissance expérimentale de Christ comme la seule part de notre âme. C’est ce que nous pouvons établir comme le thème de l’épître, et ses quatre chapitres suggèrent évidemment une quadruple vue de notre cher Seigneur :

  1. Comme la vie, et la source de toute bénédiction.
  2. Comme l’exemple pour les siens.
  3. L’objet dans le ciel vers lequel nous tendons.
  4. Comme la ressource pour chacun de nos besoins ici-bas.

Examinons maintenant ce sur quoi nous sommes passés. Nous supposerons que l’épître aux Éphésiens a été étudiée en détails, occupant peut-être trois mois, durant lesquels nous aurons aussi, à des moments particuliers, pu la mémoriser. Une étude moins minutieuse des Colossiens, des Galates et des Philippiens nous prendra un autre mois pour chacune, nous permettant de poursuivre par l’épître aux Romains, étudiée aussi méticuleusement que celle aux Éphésiens, peut-être sans apprendre plus que les chapitres 3 à 8, ce qui donnera, comme résultat d’une année de travail, une vue assez complète de ces épîtres, avec leur contenu et leurs relations entre elles. Nous pourrons alors probablement apprécier le regroupement qui a été fait de ces épîtres, dans un ordre qui illustre la perfection de l’inspiration divine, et qui imprègne toute la Parole de Dieu (note : À cet égard, voyez « La structure numérique de l’Écriture », ou « De la Genèse à l’Apocalypse ».).

  1. Romains — Justification par la foi, le vrai fondement.
  2. Galates — Délivrance de la loi, un résultat nécessaire.
  3. Éphésiens — « En Christ », et l’union avec Lui.
  4. Colossiens — La personne et la position de Christ, l’objet qui nous délivre.
  5. Philippiens — Christ connu expérimentalement dans l’âme.

Mais nous entendons certains de nos lecteurs dire : « Nous n’avons pas le temps pour une étude telle que celle-là ; c’est trop difficile, et impossible pour nous d’obtenir une telle connaissance en une année. La vie est trop occupée ; les jours sont trop courts. Il n’est même pas utile pour nous d’essayer une telle chose ».

Mais courage ! Ne vous attardez pas sur les difficultés. Commencez dès aujourd’hui par dix minutes de votre temps, même si les résultats sont si minimes que vous ne pouvez les voir, et continuez régulièrement, consacrant ce temps-là chaque jour de façon systématique. Si vous n’avez pas pu accomplir dans l’année ce que nous avons décrit, peut-être n’en aurez-vous au mieux fait qu’un tiers, et assurément, si au bout de trois années, nous avons récolté pour nous-mêmes la signification de ces grandes épîtres, jusqu’à un certain point, notre travail n’aura pas été vain. Le problème avec beaucoup est qu’après avoir quitté l’école, et probablement même quand ils y étaient, ils ne se sont jamais astreints à des habitudes de travail méthodique. Le résultat d’une étude telle que nous l’avons indiquée serait des plus bénéfiques en amenant plus de méthode et de meilleurs résultats tout au long de la journée.

Une fois qu’un but principal a pris possession du cœur, même si nous ne pouvons pas lui consacrer beaucoup de temps, nous serons jaloux de tout ce qui veut empiéter sur ce temps. S’occuper avec des choses inutiles, perdre du temps en lisant de la littérature sans valeur, ou avoir une conversation sans profit, tout cela sera éliminé, non par un simple sens légal du devoir, mais plutôt dans l’esprit de Néhémie : « Je fais un grand travail, et je ne puis descendre » [Néhémie chapitre 6 verset 3].

Nous laissons cependant cette partie de notre sujet pour poursuivre plus avant dans ce qui est maintenant devant nous, l’analyse de l’Écriture. La raison qui nous a fait commencer par les épîtres de Paul est qu’elles forment, si l’on peut dire, le centre de la vérité doctrinale d’après laquelle toutes les autres vérités sont regroupées. Il est bien entendu que pendant ce temps, que ce soit une ou trois années, pendant lequel nous avons fait notre esquisse globale de ce groupe d’épîtres de Paul, nous avons aussi lu régulièrement chaque jour au moins un chapitre de toute la Bible. Nous découvrirons aussi que notre facilité à saisir la pensée d’un verset ou d’un chapitre a beaucoup augmentée, et nous sommes capables de noter brièvement ce que nous apprenons. Nous serons donc capables de continuer notre travail d’analyse et de regroupement, en prenant, ensuite, tout le Nouveau Testament, dans lequel nous trouverons certains groupes de livres clairement indiqués.

Ainsi, les quatre évangiles vont ensemble en nous présentant la vie au-dessus de toute vie, la personne de notre bien-aimé Seigneur.

De même, les Actes nous donnent l’histoire de l’œuvre de l’Esprit en établissant l’Église dans la vraie liberté de l’évangile, en la séparant des langes du judaïsme dans lesquels elle avait été liée au commencement.

Les épîtres de Paul, comme nous l’avons déjà vu, fournissent le grand centre doctrinal autour duquel se regroupe toute la révélation ; alors que les épîtres dites catholiques de Pierre, Jacques, Jean et Jude, offrent ce qui est si nécessaire pour notre marche terrestre.

L’Apocalypse concluant l’ensemble est le grand livre prophétique du Nouveau Testament.

Nous avons été occupés jusqu’ici simplement du Nouveau Testament, et il est essentiel que nous ayons d’abord ce livre à l’esprit, sinon nous manquerons de la lumière si nécessaire pour comprendre l’Ancien. Sans entrer dans plus de détails, qui nous éloigneraient trop de notre sujet immédiat, nous trouvons qu’un traitement similaire, mais pas aussi minutieux que celui suggéré pour l’épître aux Éphésiens, nous permettra de classer les livres de l’Ancien Testament dans leurs regroupements principaux.

Ainsi, le Pentateuque formera un tout ; les livres historiques suivront. Puis les livres poétiques, et finalement les prophètes. Comme nous avons avancé, nous modifierons cet ordre selon les précieuses suggestions qui nous auront été données dans les livres déjà étudiés, et ainsi nous aurons un plan de l’Ancien Testament qui pourra être complété progressivement, selon que le temps le permet. Au fur et à mesure que les années passent, la merveilleuse Parole de Dieu déploiera de plus en plus clairement ses richesses devant nous, non en une masse confuse dans laquelle nous savons à peine quoi prendre pour en jouir, mais plutôt dans cet ordre qui est la caractéristique de toute l’œuvre de Dieu, et qui imprègne toute Sa Parole écrite non moins parfaitement qu’Il le fait dans l’ordonnancement des cieux au-dessus de nous ou de la création qui nous entoure.

En lien avec le travail d’analyse, nous pouvons mentionner cette forme d’analyse que le Dr. Doddridge a suivie dans son « Expositor », un ancien livre probablement difficile à trouver maintenant, et trop obsolète pour trouver sa place dans de nombreuses bibliothèques. Dans celui-ci, il donne ce que nous pourrions appeler un exposé courant de l’Écriture dans lequel le langage exact est entremêlé avec une paraphrase qui l’accompagne. Les mots inspirés sont tous soulignés, de telle manière qu’ils peuvent être lus séparément sans aucune difficulté. Nous essayerons de donner une brève illustration de cette méthode, avec la suggestion que peut-être certains de nos lecteurs consacreront un carnet spécial à cette sorte de travail, quelques minutes de celles consacrées à l’analyse étant réservées pour cela.

Colossiens chapitre 1 versets 1 et 2. Paul, autrefois un persécuteur acharné mais maintenant un apôtre (un messager spécialement inspiré avec l’autorité d’établir des assemblées et de pourvoir complètement à leur instruction et à leur gouvernement) du Christ Jésus, le Fils éternel de Dieu, Celui qui a créé et qui maintient toutes choses, qui est devenu chair et par Sa mort expiatoire, a pourvu à la rédemption de toute l’humanité, et qui, comme ressuscité d’entre les morts et monté en haut, a envoyé de là le Saint Esprit pour former Son Église et pour l’unir à Lui-même comme Tête, et qui viendra de nouveau pour la prendre, et tous les siens, à Lui ; par la volonté de Dieu, et donc non soumis à l’autorité humaine, ni allant à ses propres dépens ou de son propre gré ; et Timothée, présent au moment de la rédaction et identifié, non dans l’autorité, mais en communion avec l’épître ; le frère, non pas de fait selon la chair, mais dans ces liens divins qui sont éternels.

Aux saints, non en effet tels par nature ou y ayant atteint, ni non plus que la chair, la vieille nature, ne demeure pas encore en eux, mais « sanctifiés dans le Christ Jésus » [1 Corinthiens chapitre 1 verset 2], « sanctifiés et justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu » [1 Corinthiens chapitre 6 verset 11], sanctifiés aussi par le sang de Christ ; ainsi, mis à part pour Dieu, à la fois par l’œuvre de l’Esprit en eux et l’œuvre de Christ pour eux, dont la marche aussi, dans un degré plus ou moins grand, montrera le fruit de cette vie ; et fidèles frères, croyant non seulement avec l’intelligence, mais avec le cœur, et donc frères fidèles, membre de la famille unique de Dieu, et plus spécialement de « l’assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux » [Hébreux chapitre 12 verset 23] ; en Christ, participants de Sa vie, nés de nouveau par le Saint Esprit et éternellement unis à leur Tête vivante dans le ciel par le baptême de l’Esprit ; qui sont à Colosses, mais sans exclure « tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, et leur seigneur et le nôtre » [1 Corinthiens chapitre 1 verset 2], car tous les saints ont non seulement une relation locale, mais sont membres les uns des autres. Grâce, la pleine faveur de Dieu, imméritée de notre part et assurée non par aucune œuvre de justice que nous eussions faite, mais le libre don de Dieu, incluant toutes les bénédictions présentes et éternelles ; à vous, non comme étant une classe spéciale de saints, mais tous, du plus petit au plus grand ; et paix, la jouissance de la relation qui a déjà été établie par notre Seigneur de la part de Dieu notre Père, qui nous a élus en Christ et est la source de toutes choses, et du Seigneur Jésus, l’homme autrefois humilié, mais maintenant exalté pour être Christ.

Colossiens chapitre 1 versets 15 à 18. Qui, comme maintenant devenu chair, mais étant toujours Dieu, est l’image ou la ressemblance exacte dans chaque attribut et dans Son caractère moral du Dieu invisible « qui habite la lumière inaccessible, lequel aucun des hommes n’a vu, ni ne peut voir » [1 Timothée chapitre 6 verset 16], mais qui a été déclaré, révélé, par le Fils unique et bien-aimé qui est dans le sein du Père ; le premier-né, non au point de vue du temps, mais en priorité, établissant Sa suprématie sur toute créature, ou de toute la création, étant ainsi Son maître et Sa tête ; car, la raison pour laquelle c’est le cas est que par lui, dans Sa puissance, l’auteur et l’agent, ont été créées, non pas formées depuis une matière pré-existante, mais appelées à l’existence depuis absolument rien, toutes choses comme indiqué ci-après, les choses qui sont dans les cieux, le vaste univers au-dessus de nous et nous concernant, et les choses qui sont sur la terre, la mer, la terre, toutes choses, végétales et animales, dans leurs divers familles et ordres, avec leurs caractéristiques et possibilités de développement ultérieur, en fait toute existence possible et imaginable en dehors de la déité elle-même ; les visibles, la création matérielle ; et les invisibles, le monde des esprits ; soit trônes, les plus hautes autorités officielles ; ou seigneuries, les dirigeants des parties du vaste univers de Dieu ; ou principautés, les autorités subalternes ; ou autorités, tout être angélique puissant en force, tombé ou non, quoique tout ce qu’Il a créé était des esprits non tombés, intelligents, responsables, surhumains, immortels ; toutes choses ainsi caractérisées, sans la moindre exception, ont été créées par Lui, qui se manifeste ainsi Lui-même comme étant la déité absolue, un avec le Père dans Son essence, Sa puissance et Sa gloire ; et pour Lui en tant que l’expression de Ses attributs de puissance, de sagesse, de pouvoir, de Sa pensée divine avec ses conceptions infinies et glorieuses — ce vaste plan dans lequel tout Son univers doit manifester Ses gloires, et ceux encore plus bénis de justice, de sainteté, de bonté et d’amour ; et Lui est avant toutes choses, rien ne peut Lui être comparé en importance ; aucun sujet ne peut attirer nos pensées comme Lui-même ; Il dépasse toutes les affaires de ce monde et de l’univers ; de même qu’Il existait avant elles, ainsi maintenant Il leur est infiniment supérieur ; et toutes choses subsistent, sont fermement maintenues ensemble, les étoiles dans leurs orbites incommensurables, les minuscules gouttes d’eau qui brillent sur un brin d’herbe, toutes sont fermement maintenues ensemble par la même puissance omnipotente du Fils éternel de Dieu ; par Lui, par Sa sagesse, et la puissance de cette parole qui a appelé toutes choses à l’existence à partir de rien, et non par quelque chose d’intrinsèque en elles ; et il est le chef, le Maître suprême et le Seigneur souverain, non seulement d’une manière administrative, mais la puissance qui a vitalement le contrôle du corps, composé de tous les croyants depuis la Pentecôte, qui sont unis à Lui par le baptême et la demeure du Saint Esprit, non plus d’une nation juive ou d’un peuple terrestre, mais de l’assemblée, la vérité qui forme le mystère dont il est parlé dans cette épître, et qui a été donnée à connaître par la révélation spéciale de Paul ; lui qui est le commencement, l’auteur et la tête de la nouvelle création qui repose, non sur l’homme tombé, mais sur le Fils de Dieu venu en chair, qui est le premier-né d’entre les morts, victorieux de cette mort et de ce jugement sous lesquels gisent les siens, Lui les prémices et le précurseur de tous Ses rachetés ; afin qu’en toutes choses, dans chaque partie de l’existence, où que ce soit que la pensée puisse atteindre ou que le Saint Esprit puisse conduire jusqu’à des conceptions toujours plus hautes de la largeur et de la longueur, de la profondeur et de la hauteur de ces domaines qui n’ont pas de frontière, sur tous, avec chaque famille dans les cieux et sur la terre, angélique, humaine ou infernale, il tienne, lui, la première place, Tête sur toutes choses, Seigneur de tous, devant qui un jour tout genou devra se ployer et toute langue confesser que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père [Philippiens chapitre 2 versets 10 et 11].

Ces illustrations suffiront pour ouvrir un champ d’activité sans bornes. Nous pourrions envisager une plus grande concision, dans la mesure où cela est compatible avec l’inclusion de chaque pensée qui surgit en nous, suggérée par le mot ou l’expression, et nous efforcer de les lier toutes ensemble de manière à pouvoir le lire aisément.

Un verset comme Jean chapitre 3 verset 16, par exemple, pourrait être donné aux membres intelligents d’une classe d’école du dimanche pour être paraphrasé de cette manière. Cela donnerait sans doute des aperçus de ses merveilleuses profondeurs, auxquelles ils n’avaient jamais pensé auparavant. Si des carnets séparés sont dédiés à ce travail de paraphrase, nous accumulerons graduellement, au cours des années, un certain nombre de résumés de différents livres. Là aussi, il est sûrement préférable d’avancer verset par verset, plutôt que de sélectionner des portions particulières.

Tandis que nous sommes sur cette partie du sujet, l’auteur a trouvé assez intéressant d’avoir un carnet de notes comme compagnon de sa lecture quotidienne, dans lequel chaque chapitre lu était résumé sommairement sous des titres, un peu à la manière des titres des chapitres dans nos Bibles, mais plus complètement et avec une référence à la précision dispensationnelle. Ainsi, Matthieu chapitre 3, simplement lu, peut être divisé un peu comme ce qui suit :

La prédication de la repentance par Jean le baptiseur (versets 1 et 2) ; dans l’accomplissement de la prophétie (verset 3) ; Jean est décrit (verset 4) ; l’effet de sa prédication (versets 5 et 6) ; son avertissement aux pharisiens et aux sadducéens (versets 7 à 9) ; le jugement sur la stérilité (verset 10) ; la venue de notre Seigneur prédite (versets 11 et 12) ; le baptême de Christ (versets 13 à 15) ; la descente du Saint Esprit (versets 16 et 17).

Et ainsi, au fur et à mesure que chaque chapitre est lu, il peut être découpé grossièrement de cette manière, ce qui préparera la voie à un traitement plus complet que nous effectuerons dans notre analyse approfondie.

Encore une fois, prenons courage. Nous ne nous attendons pas à ce que quelqu’un aboutisse à des résultats parfaitement satisfaisants au début. Sans aucun doute, tout d’abord, on trouvera plutôt difficile même un résumé aussi pauvre que celui donné ci-dessus ; mais un peu de pratique aidera, et avec la bénédiction de notre Seigneur, nous commencerons bien vite à nous demander ce que chaque chapitre contient, et à le noter. Chaque partie d’un tel travail de compte-rendu apporte une lumière nouvelle à notre compréhension de la Bible dans son ensemble, et en fait une région de moins en moins inconnue. Des routes auront été ouvertes dans diverses directions et nous aurons la « configuration générale du pays ». Souvent, quand nous poursuivons notre route vers une autre destination, nous pouvons jeter des coups d’œils envieux vers quelque champ qui nous attire par la richesse de ses fleurs et de ses fruits, auquel nous ne pouvons que jeter un regard en passant, mais en nous faisant la promesse d’y revenir pour un examen particulier.

Carnets sur l’étude de la Bible

Ce n’est pas une méthode logique dans le traitement de notre sujet que nous poursuivons, mais plutôt un cheminement naturel dans lequel chaque partie nous serait suggérée. Nous avons maintenant atteint le point idéal pour parler des carnets de note et autres choses de ce genre.

Il est toujours bon de lire et d’étudier le crayon à la main. Lord Bacon disait : « Lire rend un homme complet ; écrire, un homme exact » ; et la pratique de noter les résultats de notre lecture et de notre étude est des plus importantes. Ce qui nous a occupés dans le chapitre précédent nous aura déjà montré la nécessité de carnets d’une sorte ou d’autre. Notre étude, par exemple, des Éphésiens, nécessitera un carnet particulier dans lequel nous griffonnerons les esquisses de chaque verset et après cela, leur regroupement ensemble.

Les résultats finaux de notre analyse pourront bien être transférés dans un autre cahier dans lequel les choses sont mises de manière plus ordonnée. Cela suggère l’utilisation d’au moins deux sortes de carnets dès le début. L’auteur veut seulement donner quelques résultats de sa propre expérience à cet égard. Sans aucun doute, chacun trouvera des moyens propres adaptés à ses besoins particuliers. Nous suggérons donc d’avoir deux carnets, l’un peut-être plus grand et faisant partie d’une série de carnets similaires, où les résultats de notre étude pourront être écrits d’une manière plus ordonnée et plus soigneuse ; mais nous devons avoir un carnet pratique dans lequel nous pourrons griffonner tout comme cela vient. Des pensées déconnectées peut-être, des esquisses de versets ou de chapitres, des questions qui surgissent ; des centaines de choses qui sortiront de nos mémoires si nous les laissons filer, mais qui sont ainsi nettement retenues en étant inscrites. Nous pourrions appeler un tel carnet, où ce genre de notes sont faites, l’agenda, et celui plus permanent et plus ordonné, le grand livre. Tout comme, dans un agenda, chaque entrée est inscrite, souvent assez hâtivement et avec seulement une marque pour la séparer de l’entrée suivante, ainsi ce carnet serait utilisé librement pour toutes choses. Il peut être de petite taille, de façon à être aisément transporté dans la poche ou dans un sac, pour y griffonner en toute occasion nos glanures dans le champ de la vérité divine. Dans celui-ci, nous pouvons aussi conserver un souvenir du travail achevé, et ainsi noter le progrès de chaque jour. Pendant que nous lisons notre chapitre quotidien, quelque chose qui nous a frappé dedans peut être inscrit tout de suite.

Il est aussi devant nous quand nous entreprenons notre travail d’analyse, et nous n’hésitons pas à ébaucher le contenu d’un verset trois ou quatre fois si nécessaire, jusqu’à obtenir quelque chose qui soit une vraie liste de ce qu’il contient. Durant la journée, d’autres choses se présentent à nous, peut-être par notre lecture de l’Ancien Testament, ou quelque chose nous est suggéré, qui n’est pas étroitement en lien avec notre étude particulière ; mais cela aussi y trouve sa place. Un tel carnet est merveilleusement intéressant une fois qu’il est terminé, et sert comme une sorte de journal de chaque jour, en lien avec les choses divines.

Si nous l’utilisons de façon aussi libre que cela a été suggéré, nous remplirons probablement un carnet de petite taille tous les deux ou trois mois. Ils devraient être numérotés et conservés pour s’y référer ultérieurement (note : C’était l’habitude de feu J.N. Darby, de remplir de tels carnets, et à partir de ceux-ci, après sa mort, quatre volume de « Notes et commentaires sur l’Écriture » ont été préparés.).

Nos lecteurs nous pardonneront-ils si nous suggérons quelques lignes écrites dans un tel carnet ?

« Mardi 9 mai 19-. Lecture quotidienne en famille, Exode chapitre 20, la loi. Les dix commandements ne devraient-ils pas être appris par cœur par tout le monde ? Cela n’accroîtrait-il pas la conviction de péché chez les incrédules, et la gratitude dans le cœur des croyants ? J’ai été frappé par l’effet de la loi sur le peuple, le mettant à distance, et puis Dieu fournissant en grâce l’autel, par lequel nous sommes approchés. Ainsi, la blessure et la guérison sont mis côte à côte. Étudier le sujet de façon plus approfondie.

Liste des sujets dans Romains chapitre 5 verset 1 : 1, la justification ; 2, par la foi ; 3, la possession actuelle, « nous avons » ; 4, « la paix avec Dieu » ; 5, « par notre Seigneur Jésus Christ ».

Verset 2 : 1, accès par grâce ; 2, par la foi ; 3, position ; 4, joie dans l’espérance ; 5, la gloire devant nous.

Trois points dans le temps sont notés ici :

La paix, en vue des péchés passés ; l’accès, pour le présent ; la gloire de Dieu, pour le futur.

Que veut dire exactement « nous sommes » ? Quelle est la différence entre être et l’état, et est-ce une distinction scripturaire ? Ces deux versets semblent se détacher à part de ce qui suit. Les analyser et les mémoriser.

Suite de la lecture en privé de Jean chapitre 6. Le langage de ce chapitre indique son importance. Le miracle des cinq pains est le seul rapporté dans les quatre évangiles. Notre Seigneur veut-Il dire que nous devons travailler pour le pain de vie, et si oui, comment cela peut-il se concilier avec le fait que c’est un don ? J’ai été frappé par l’expression « au dernier jour », utilisée quatre fois dans ce chapitre. Elle semble relier quatre pensées : 1, verset 39, le don du Père ; 2, verset 40, la foi du croyant. Ces deux indiquent le côté de Dieu et celui de l’homme. 3, verset 44, la foi au don de Dieu ; 4, verset 54, tout repose sur l’œuvre de Christ. La version de J.N.D. a un mot différent pour « manger » dans les versets 51 et 54, où il est traduit en « nourrir » (« feedeth upon », en anglais). « Manger » signifie-t-il la première fois qu’un pécheur affamé vient, et « nourrir » la communion quotidienne qui se poursuit toujours ? Un chapitre très rempli et très riche, avec juste quelque peu glané dedans. J’espère en avoir plus la prochaine fois. »

Cela suffira à donner une indication de la manière dont un tel carnet peut être utilisé. La date du jour servira comme une sorte de journal intime, et quand on a participé à des réunions ou des choses de ce genre, cela aussi peut y être noté. Il n’est pas conseillé de suivre les méthodes des journaux intimes de beaucoup de chrétiens pieux qui nous ont été conservés, dans lesquels on s’appesantit sur les pensées et les états. L’introspection n’est jamais une occupation saine et profitable, sauf pour le nécessaire jugement de soi-même, et il est réservé pour l’intimité de nos cabinets avec Dieu ; et même là, nous ne devons être occupés de nous-mêmes que pour ce qui suffit à juger nos voies, et nous tourner plus complètement vers le Seigneur et Sa sainte Parole. Un enregistrement de nos faits et gestes est, en comparaison, de bien peu de valeur, mais c’est en effet un réconfort si nous pouvons lier l’histoire de notre vie avec notre progrès dans la connaissance de la précieuse Parole de Dieu.

Les notes indiquées ci-dessus peuvent avoir été prises à différents moments de la journée, et le temps pris pour les écrire est à peine notable et servira à fixer dans notre pensée quelque chose que nous pourrions utiliser pour chaque chapitre que nous lisons. Les résultats de notre analyse ou d’une autre étude particulière pourraient être, une fois pleinement digérés, écrits dans le cahier d’ensemble plus formel suggéré plus haut.

En plus de ce qui vient d’être dit, il peut être bon d’avoir un cahier spécial pour chaque sujet d’étude — comme, par exemple, Éphésiens, Colossiens, etc.

Étude par sujet

On remarquera que nous avons donné la première place à la simple lecture quotidienne de notre Bible ; la suivante, à en apprendre certaines portions ; la troisième, à analyser et donner un aperçu de livres individuels, et à les grouper. Cela, d’après nous, est d’une importance bien plus grande que les études par sujet sur lesquelles nous allons maintenant nous attarder un peu.

Notre nourriture nous arrive, non pas divisée entre les différents éléments qui en forment les parties constitutives, mais sous forme de viande, de pain et de légumes sains et nutritifs, avec des fruits qu’il est agréable de goûter et qui sont attirants à l’œil. La Parole de Dieu est comme cela. Ce n’est pas un dictionnaire ni une encyclopédie de faits et de doctrines, mais un tout organique vivant, qui palpite, plein d’amour et de vie, dans lequel les réalités éternelles passent devant nous — non comme une froide liste de doctrines, mais dans la personne du Fils de Dieu, le récit de Son œuvre, la manifestation de la foi en Lui telle qu’illustrée dans les siens, leurs expériences, leurs peines, les épreuves et leurs manquements. Même quand nous en venons aux épîtres doctrinales, la vérité est présentée, non pas froidement d’une manière théologique, mais toujours en engageant le profond intérêt personnel à la fois de l’écrivain et du lecteur, et d’une manière telle que le but distinct de l’Esprit de Dieu est toujours gardé bien visible, tandis que, découlant des déclarations doctrinales, la marche chrétienne et la pratique sont toujours placées devant nous.

Pour nous, cela donne l’indication de la bonne méthode pour l’étude. Nous avons entrepris une marche au grand air, à travers une belle région. Les champs et les arbres, les fleurs et les ruisseaux, même les simples pierres et la terre rouge sous nos pieds, ont tour à tour rempli nos yeux et réjoui notre cœur par toute la beauté qui nous entoure. Nous rentrons à la maison et rangeons sur une étagère une fleur que nous avons cueillie et séchée, un caillou étrange que nous avons trouvé, une petite boîte remplie de terre, un morceau d’écorce d’un arbre, peut-être un papillon que nous avons attrapé. Un ami vient nous voir et, au lieu de l’emmener profiter de la belle marche, nous nous tournons vers notre étagère et l’informons que la marche n’est pas nécessaire, que nous avons là les résultats de ce que nous avons collecté pendant la marche, et nous lui montrons notre écorce, notre fleur séchée, notre caillou, etc.

Bien sûr, cela est poussé à l’extrême ; mais nous estimons que l’étude par sujet de la Bible, en l’arrangeant et en la classifiant en doctrines, ne devrait occuper qu’une petite partie de nos études ; mais nous devons expliquer cela dans une certaine mesure, et nous pourrons mieux le faire en entrant un peu plus dans le détail.

L’apôtre ordonnait à Timothée d’« avoir un modèle des saines paroles » [2 Timothée chapitre 1 verset 13] ; ce qui peut être rendu plus précisément par, « avoir un sommaire des saines paroles ». Un manuel de botanique est essentiel, bien qu’il ne brille pas de la beauté et de l’éclat des fleurs qui parsèment notre chemin. En effet, il a une beauté qui lui est propre en révélant les processus de la vie des plantes et la dissection de leurs diverses parties, tout cela mettant en valeur les détails merveilleux de la sagesse, de la puissance et de la bonté divines. Dieu voudrait que nous rassemblions et arrangions les grands faits marquants de la vérité divine par ordre, et de cette manière que nous obtenions une connaissance d’un caractère plus exact, peut-être, que ce qui serait récolté de notre lecture quotidienne.

Pour revenir à notre illustration, un musée qui contient des spécimens de différentes plantes, sols, rochers, etc. dans un pays donné, sert à un objectif important, et permet de se former une connaissance plus exacte que ce que nous récolterions dans une marche. Nous avons indiqué ce que nous croyons être l’ordre, et nous pouvons donc maintenant nous mettre à l’étude de l’Écriture par sujet sans sembler ignorer ce qui doit venir en premier.

1. Les grandes doctrines de l’Écriture.

Nous pourrions commencer notre étude par sujet en établissant une liste aussi complète que possible des doctrines que nous avons trouvé dans la Parole de Dieu. Une telle liste inclurait ce qui suit :

  • La création.
  • Les anges.
  • L’homme.
  • Le péché.
  • Satan.
  • Le salut.
  • La repentance.
  • La personne de Christ.
  • L’œuvre de Christ.
  • Le Saint Esprit.
  • La nouvelle naissance.
  • La vie éternelle.
  • L’assurance.
  • La sécurité éternelle.
  • L’inspiration.
  • La sanctification.
  • Le Père.
  • L’élection.
  • Le pardon.
  • La justification.
  • L’adoption.
  • La délivrance du péché.
  • La loi.
  • La venue du Seigneur.
  • Les jugements.
  • L’éternité pour les sauvés et les perdus.

Ce n’est qu’une liste partielle de quelques-unes des grandes doctrines fondamentales. Nous pourrions les prendre et découvrir que chacune d’elles suggère un ensemble.

Ainsi, le sujet de la personne de Christ pourrait être divisé en :

  1. Sa déité.
  2. Son humanité.
  3. L’union de Sa déité et de Son humanité.
  4. Sa vie sur la terre.
  5. Sa vie actuelle.

De la même manière, l’œuvre expiatoire de notre Seigneur fournit un certain nombre de sujets pour un examen détaillé.

  1. La relation entre la personne et l’œuvre.
  2. La substitution.
  3. L’expiation quant à Dieu, ou la propitiation.
  4. La réconciliation, ou l’expiation quant à l’homme.
  5. L’accès.
  6. La sacrificature.
  7. L’office d’avocat.

Cette liste n’a pas besoin d’être établie en une seule fois. Probablement qu’au début, nous ne penserons qu’à un nombre relativement restreint de grandes doctrines, en les regroupant peut-être autour des trois personnes de la divinité ; graduellement, cependant, au fur et à mesure que les jours passent, nous ajouterons d’autres doctrines à la liste, qui doit rester ouverte pour d’autres ajouts et réarrangements, à mesure que notre connaissance s’accroît. Il est conseillé que chaque étudiant adopte sa propre méthode de classification, qui peut être celle suggérée ci-dessus ou celle historique indiquée dans notre liste, ou une autre.

Nous sommes maintenant prêts à entreprendre notre étude de chaque doctrine séparément, et nous prendrons comme exemple le sujet solennel du « péché ». En poursuivant la méthode générale déjà indiquée, et avec notre carnet sous la main, nous n’essayerons pas de faire une esquisse complète dès le départ, mais noterons les sujets tels qu’ils se présentent à nous, et les passages qui leur sont liés. Ainsi, nous ferons naturellement référence à la chute en Genèse chapitre 3, et examinerons la nature du péché, autant qu’il nous sera possible. Nous verrons que sa manifestation extérieure fut la désobéissance à Dieu, la tentation de Satan par laquelle il avait trompé l’homme ayant précédé cet acte extérieur. Ensuite, l’effet du péché est vu dans le sentiment de honte et de culpabilité, d’éloignement de Dieu, et dans la perte des privilèges goûtés auparavant. Tout cela est en lien avec le récit dans la première partie de la Genèse. Nous pourrons alors suivre la trace du péché historiquement, comme trouvant son développement dans la famille de Caïn, dans la corruption de la famille de Seth — sauf un résidu élu — et le jugement inévitable qui suivit.

Cela nous donnera de fait un exemple de l’histoire du péché dans le monde. Nous pourrons ensuite le suivre gouvernementalement dans l’histoire d’Israël sous la loi, et dans les apostasies et les retours souvent réitérés racontés dans les livres historiques, où le gouvernement terrestre de Dieu prend connaissance des violations de la loi et les punit par des châtiments temporels. Cela, bien sûr, ne touche en rien la question du futur et de la rétribution éternelle.

En passant aux Psaumes, aux Proverbes et aux prophètes, nous découvrirons un flot toujours plus important d’iniquité coulant en avant ; alors que dans le Nouveau Testament, nous le voyons atteindre une virulence toute particulière pendant la présence de notre Seigneur sur la terre, et culminer sous sa forme la plus affreuse dans Sa réjection et Sa crucifixion. Ce serait là la méthode historique, dont nous allons parler plus en détail bientôt.

En poursuivant plus avant le sujet du « péché », nous considérerons la doctrine telle qu’on la trouve dans les différentes épîtres, en notant des passages tels que Romains chapitres 1, 2 et 3, qui le décrivent dans ses diverses formes de corruption, que l’homme ait été laissé à la lumière de la nature, comme dans le paganisme ; à la culture naturelle, comme dans le cas de la philosophie grecque ou romaine ; ou aux privilèges exceptionnels de ceux qui avaient les Écritures, comme les Juifs. Dans chacun de ces cas, nous découvrons la vérité solennelle : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul » [chapitre 3 verset 10].

Nous remarquons le péché comme étant la mort morale, en Éphésiens chapitre 2, et comme l’inimitié contre Dieu, en Romains chapitre 8, Colossiens chapitre 1, etc. Les épîtres de Jean en fournissent d’autres caractères ; et dans l’Apocalypse, nous le trouvons atteignant son paroxysme de rébellion contre Dieu, uniquement pour y rencontrer sa ruine éternelle dans l’étang de feu.

Après avoir rassemblé de telles pensées, avec les aides que nous avons à notre disposition, et plus particulièrement notre propre étude de l’Écriture, nous pouvons commencer à classifier le sujet et à le réduire à un arrangement un peu ordonné, par exemple comme ce qui suit :

  1. La nature du péché.
  2. Ses effets en relation avec Dieu.
  3. Ses effets moraux en relation avec l’homme.
  4. Ses fruits.
  5. Sa sanction.
  6. Son remède.

Ce dernier point conduirait à d’autres sujets plus bénis. Avant de quitter celui-ci, toutefois, nous trouverons un certain nombre de sujets subordonnés, comme, par exemple, la distinction entre « le péché » et « les péchés » ; entre « la chair » et « le corps mortel » ; entre « le vieil homme » et « le péché ».

Prenons ensuite, de manière à l’illustrer, le sujet de « l’expiation ». Nous avons déjà, en considérant la doctrine du « péché », indiqué son traitement historique. Nous le poursuivrons un peu plus distinctement dans le sujet actuel. Bien sûr, la doctrine du « péché » forme ici une introduction, suggérant le besoin profond de l’homme auquel il faut répondre.

Nous trouvons dans le livre de la Genèse que la première interaction de Dieu avec l’homme en chute, et le seul moyen pour l’homme de s’approcher de Dieu, était sur la base du sacrifice. Tout au long de l’Ancien Testament, cela est illustré par les sacrifices d’animaux purs, dont le sang était répandu. Pendant l’époque des patriarches, ils étaient caractérisés par une grande simplicité. Celui qui offrait — comme Abel, Noé, Abraham ou Jacob — tuait son offrande et la brûlait sur un autel. Il était accepté sur la base de son sacrifice. Nous ne trouvons aucune mention particulière d’actes de transgression définis comme requérant ce sacrifice, si nous en exceptons la suggestion sous-entendue de Dieu que si Caïn ne faisait pas bien, une offrande pour le péché était couchée à sa porte [Genèse chapitre 4 verset 7], laquelle pouvait être présentée comme expiation pour sa culpabilité.

Le sacrifice, tout le long du livre de la Genèse, semble aussi avoir été en grande partie le moyen de maintenir la communion avec Dieu. En lui, la bonne odeur de l’offrande montait vers Lui et, en lien avec cela, celui qui offrait recevait assurément les communications que Dieu avait à donner.

Toutefois, quand nous en arrivons au rituel élaboré établi par Dieu après la rédemption d’Israël hors d’Égypte (où le sacrifice de la pâque avait fourni la pensée la plus claire de la substitution et de la protection contre le jugement), nous trouvons plus de détails, en particulier dans les diverses offrandes décrites dans la première partie du Lévitique. En les prenant dans l’ordre inverse, comme partant du besoin de l’homme, nous trouvons dans le sacrifice pour le délit une provision pour la transgression proprement dite ; dans l’offrande pour le péché, la question est traitée plus radicalement, indiquant la racine aussi bien que le fruit ; dans le sacrifice de prospérité, nous avons la communion établie sur la base du sacrifice ; alors que dans l’holocauste, avec son offrande de gâteau qui l’accompagnait, nous avons tout offert en bonne odeur à Dieu, et dans cette bonne odeur l’adorateur trouve son acceptation.

Le grand service du jour des propitiations — Lévitique chapitre 16 — va encore plus loin dans la doctrine ; et là nous avons, en plus de ce qui a déjà été relevé, le lieu très saint, ou le lieu d’accès, avec son propitiatoire, parlant de la personne par qui l’expiation est faite. Cela nous donne, certes de façon typique, mais très réelle, une description presque parfaite de ce grand sujet. Différents aspects de celui-ci sont donnés, par exemple en Nombres chapitre 19, où l’eau de séparation montre comment l’œuvre de Christ forme la base de la suppression, non seulement de la culpabilité, mais de la souillure morale qui empêcherait la communion.

Ainsi, on verra que le Pentateuque nous fournit presque tout le matériau nécessaire pour une conception complète de l’expiation. Ce n’est toutefois qu’en type, et elle nécessite le plein éclat de la vérité du Nouveau Testament avant de pouvoir être comprise. La loi n’avait qu’une ombre des biens à venir [Hébreux chapitre 10 verset 1] ; elle n’était pas, en effet, l’image même, et elle ne pouvait donc par là jamais rendre parfaits quant à la conscience ceux qui s’approchaient.

Les livres historiques n’ajoutent que peu de choses à notre connaissance du sujet de l’expiation, fournissant simplement des illustrations de ce que nous avons déjà appris. Dans le livre des Psaumes, toutefois, nous avons un déploiement saisissant des plus complets de cette grande vérité, quoiqu’encore voilée derrière le langage prophétique, de sorte que la foi seule pouvait deviner sa signification dans sa pleine mesure.

Nous trouvons ainsi, dans les grands psaumes d’expiation, notre Seigneur présenté comme le sacrifice, avec des détails qui ne sont pas typiques, mais aussi profonds que n’importe quelle déclaration du Nouveau Testament. Nous Le voyons ainsi comme offrande pour le péché dans le psaume 22 ; comme l’offrande pour le délit dans le 69 ; et comme l’holocauste dans le 40, et peut-être comme le sacrifice de prospérité dans le 102. Beaucoup d’autres psaumes offrent des aperçus, plus ou moins complets, de l’œuvre expiatoire de notre Seigneur, tandis que les résultats bénis de Sa rédemption brillent dans toute la splendeur de la bénédiction milléniale d’Israël, et au-dehors pour les nations rassemblées autour de lui.

Des passages familiers dans les prophètes sont tout à fait en ligne avec ce que nous avons déjà vu dans le livre des Psaumes. Ils nous présentent, comme le chapitre 53 d’Ésaïe, les souffrances et la réjection de notre Seigneur ; dans le livre de Zacharie, Sa blessure dans la maison de Ses amis [chapitre 13 verset 6] ; alors que toutes les bénédictions futures pour Israël et pour le monde entier découlent de ces meurtrissures par lesquelles la foi peut dire : « Nous avons été guéris ».

En passant ensuite au Nouveau Testament, dans les quatre évangiles, nous avons en grande partie le récit de la vie terrestre de notre Seigneur, qui L’a fait voir comme étant « l’Agneau sans défaut et sans tache » [1 Pierre chapitre 1 verset 19], le seul dans le ciel ou sur la terre convenable, de par la dignité de Sa personne divine et Son identification parfaite avec l’humanité, pour être le sacrifice et le substitut pour Son peuple.

Chacun des quatre évangiles nous donne une vue particulière du caractère du sacrifice de Sa mort expiatoire. Dans Matthieu, nous Le voyons comme offrande pour le délit, portant les conséquences des péchés, et la mort, qui est les gages du péché [Romains chapitre 6 verset 23]. Dans Marc, il semble y avoir la vue la plus absolue du sacrifice pour le péché dans Sa mort. Dans ces deux évangiles, notre Seigneur crie : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? », en citant le grand psaume du sacrifice pour le péché. Dans Luc, avec son évangile rempli de Son humanité bénie, nous Le voyons comme le sacrifice de prospérité ; et dans Jean, tout monte à Dieu comme un parfum de bonne odeur, le véritable holocauste.

Dans les Actes, la grande doctrine de l’expiation n’est pas exposée de façon systématique, mais plutôt le pardon et la justification, présentés à la fois aux Juifs et aux Gentils, avec les résultats qui les accompagnent.

Cependant, quand nous en venons aux épîtres, et en particulier à celle aux Romains, la doctrine de l’expiation est développée dans toute son étendue. Là, comme nous l’avons déjà vu, la culpabilité du premier homme et sa condition perdue sont présentées. Toute bouche est fermée, et tout le monde est amené « coupable devant Dieu » [chapitre 3 verset 19]. Alors la justice divine, qui doit condamner le coupable, est vue être du côté du pécheur coupable qui a accepté le sacrifice que Dieu a fourni. En effet, il présente notre Seigneur Jésus Christ comme propitiatoire, ou trône de grâce — un lieu de rencontre, par la foi, sur la base de Son sang, par lequel nous pouvons nous approcher de Dieu. Il y a là non seulement le pardon des péchés, mais une justification positive, reposant sur ce fondement. Les effets de cette justification sont « la paix avec Dieu », l’accès dans Sa présence, la joie dans l’espérance de Sa gloire ; alors que Dieu Lui-même devient, au lieu de notre crainte, notre joie surabondante, par notre Seigneur Jésus Christ, « par lequel nous avons maintenant reçu la réconciliation » [chapitre 5 verset 11].

Plus loin dans l’épître, les résultats bénis de l’œuvre expiatoire de notre Seigneur sont présentés comme répondant à la condition du croyant né dans le péché, ayant une nature pécheresse, et enclin au mal. La croix, qui a assuré notre pardon, a aussi « condamné le péché dans la chair » [chapitre 8 verset 3] ; et maintenant, pour ceux « qui ne marchent pas selon la chair, mais selon l’Esprit » [chapitre 8 verset 4], il y a de la puissance pour la sainteté.

Les Galates enseignent la substitution de la manière la plus marquée. « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous » [chapitre 3 verset 13]. Ainsi, le pardon et la liberté sont assurés, avec tout ce qui les accompagne ; de sorte que maintenant, nous avons à tenir ferme dans la liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant [chapitre 5 verset 1].

Les Éphésiens, en plus de tout ce qui a déjà été présenté, montrent que nous sommes approchés par le sang de Christ, qui est notre paix, ayant détruit le mur mitoyen de clôture [chapitre 2 verset 14] entre Juifs et Gentils, pour les amener et les présenter tous deux en un seul corps à Dieu, ayant tué l’inimitié par Sa croix [chapitre 2 verset 16].

Les Colossiens présentent essentiellement la même vérité, montrant notre émancipation des ordonnances légales qui nous étaient contraires [chapitre 2 verset 14]. Celles-ci, et aussi la puissance de Satan, ont été détruites, afin que nous n’ayons plus à servir le péché.

L’épître aux Hébreux nous ramène à l’Ancien Testament, avec la lumière du Nouveau brillant sur la sacrificature, le sanctuaire et les sacrifices offerts sous la loi, et montrant combien tout cela a été réalisé et mis de côté par l’œuvre accomplie une fois pour toutes par notre Seigneur Jésus Christ.

Les épîtres de Jacques, Pierre, Jean et Jude, avec l’Apocalypse, fournissent aussi de nombreuses déclarations quant à l’expiation, conformément à ce qui a été devant nous.

Nous sommes entrés ainsi dans certains détails pour montrer comment une doctrine peut être suivie tout le long du livre de Dieu, et comment, en rassemblant les vérités ajoutées, elle montre la doctrine en germe dans les premiers livres de la Bible, mais brillant toujours davantage jusqu’à ce que sa pleine révélation soit vue dans la personne et l’œuvre de notre Seigneur, et dans la doctrine exposée dans les épîtres. Mais nous devons ici aller plus loin dans nos esquisses doctrinales. Nous en avons donné assez pour montrer comment, avec un soin approprié, s’ouvre un champ infini d’étude profitable.

Nous suggérons de porter une attention spéciale au sujet de l’Écriture elle-même. Que nous enseigne la Bible quant à elle-même ? Cela peut être entrepris en lien avec le sujet général de l’inspiration, et on trouvera que l’Écriture elle-même parle d’une manière tout à fait certaine des perfections de la Parole divine.

Les Psaumes sont remplis de ce sujet, le plus long de tous lui étant consacré (Psaume 119). La structure de ce psaume est remarquable. Chaque section, comme on le sait, de huit versets, est consacrée à une lettre de l’alphabet hébreu dans l’ordre, chaque verset débutant par cette lettre. C’est comme si les perfections de la Parole de Dieu étaient suggérées de cette manière. Tout l’alphabet est utilisé. Toutes les possibilités du langage humain sont épuisées pour présenter l’ampleur et la perfection de la Parole de Dieu.

D’autres psaumes acrostiches, et d’autres portions de l’Écriture, indiquent la même précieuse vérité.

En en venant au Nouveau Testament, nous trouvons dans les citations de l’Ancien, et dans les références constantes à celui-ci, un témoignage de la véracité de son inspiration. Étudions tous ces passages dans leurs relations. Ce sera un sujet de travail des plus intéressants et des plus fructueux, et l’étudiant s’en lèvera avec la conviction que « l’Écriture ne peut être anéantie » [Jean chapitre 10 verset 35], et que la haute critique dans ses diverses formes n’est qu’un instrument de l’ennemi et une attaque contre la Parole de Dieu.

On pourrait demander : Quand allons-nous terminer tout cela ? Et notre joyeuse réponse est : Jamais, dans cette vie ; même si nous y passions chaque moment éveillé, nous ne pourrions épuiser la plénitude qu’il y a dans la Parole de Dieu. Et de fait, ce n’est pas quelque chose à quoi s’attendre, ni même, en un sens, à désirer. Il doit toujours y avoir du temps consacré aux devoirs ordinaires de la vie ; ou, si l’on est engagé dans le service du Seigneur, en apportant aux autres ce dont on s’est déjà nourri soi-même.

Étude de biographie

Ce caractère de l’étude biblique n’a pas besoin de nous retenir bien longtemps, bien qu’il soit extrêmement intéressant. Peut-être que les premières leçons de la vérité divine sont apprises sur les genoux de notre mère à travers les histoires de nos premiers parents, d’Abel, de Noé, d’Abraham, de Joseph, de Moïse, de David, et par-dessus tout, de notre Seigneur Jésus. Comme nous l’avons souvent dit, la précieuse Parole de Dieu n’est pas une ennuyeuse encyclopédie de faits et de vérités religieux, mais un délicieux déploiement de la vie de Dieu dans des hommes ayant les mêmes passions que nous d’un côté, et qui sont aussi, d’un autre côté, les objets de la grâce divine, qui ont obtenu une précieuse foi qui produit toujours des fruits qui sont selon Dieu.

La méthode la plus simple ici est certainement la meilleure. Nous pouvons commencer par Adam et apprendre tout ce que l’Écriture nous dit de lui, et continuer avec tous les autres hommes de foi dans l’Écriture. La biographie d’un homme tel que Moïse nous donnera l’histoire de son époque et les événements agités qui en forment une si grande partie.

La Genèse elle-même, comme nous l’avons vu, est un livre de sept biographies. Nous ne prétendons pas faire ici une liste de tous ceux qui le méritent dans l’Ancien et le Nouveau Testaments. Quelle liste ce serait, cependant ! Que chacun la dresse, aussi complète que possible, et consacre peut-être un jour pour réfléchir à tout ce dont il peut se souvenir sur un personnage. Cela pourrait faire une sorte de changement par rapport aux autres sortes d’étude. Un triste devoir aussi est de préparer une liste de ceux qui fournissent des avertissements, au lieu d’exemples, en commençant par Caïn et en continuant avec des hommes tels que Coré, Dathan, Abiram, le roi Saül, tous les rois d’Israël après la division, et beaucoup de ceux de Juda, Akhitophel, Absalom, Judas Iscariote. Quelle sombre liste que celle-ci !

Quant aux méthodes d’étude ici, nous suggérerons seulement que nous devrions nous efforcer d’obtenir une conception aussi claire que possible de chaque caractère historiquement, dans sa relation individuelle avec Dieu, dans les temps où il a vécu et les personnes avec qui il a été en relation. Il est très frappant de voir combien fidèlement Dieu a décrit le caractère et la conduite de Son peuple bien-aimé. Il nous donne une image de « Salomon dans toute sa gloire » [Matthieu chapitre 6 verset 29], et cependant ne nous cache pas l’extrême folie du plus sage des hommes, quand il permit à des femmes étrangères de détourner son cœur de Dieu. David, l’homme selon Son cœur, n’est pas épargné dans le récit fidèle qui montre sa faiblesse en lien avec Joab, et son affreux péché, duquel il se repentit si profondément et pour lequel il fut si fidèlement châtié. Même Abraham, « l’ami de Dieu » [Jacques chapitre 2 verset 23], ne fut pas parfait. En fait, on ne trouve la biographie que d’un seul homme parfait dans tout le volume inspiré, et combien il est bon que nous ayons, non pas une seule, mais quatre biographies inspirées de Lui, nous Le présentant dans chaque aspect du caractère sous lequel nous devons Le connaître — dans Sa dignité officielle comme Roi, comme en Matthieu ; dans Son service prophétique, et toutefois humble, raconté en Marc ; comme l’homme qui connaissait chaque besoin humain et sentait chaque peine humaine, comme en Luc ; et comme Celui qui était dans le sein du Père et y est demeuré même quand Il marchait sur la terre et témoignait de Lui, selon que le rapporte Jean.

Mais le sujet de la vie de notre Seigneur doit rester essentiellement à part, et il est traité autre part (note : Le guide des quatre évangiles.).

Après avoir obtenu un aperçu assez complet et précis de la vie de notre personnage, nous pouvons nous mettre avec soin à noter la signification typique de la biographie telle qu’elle nous est donnée. Ainsi, évidemment, Joseph est un type de Christ, à la fois dans Sa réjection et dans Sa gloire. Ses frères sont l’image d’Israël, avec leur péché, leur repentance et leur restauration, alors que la bénédiction jaillit non seulement pour la semence d’Israël, mais pour le monde entier à travers celui qui a été mis sur le trône de l’Égypte.

Tant de personnages de l’Ancien Testament, peut-être même tous, sont typiques de la même manière. Soyons seulement attentifs, dans notre étude de ce délicieux champ, de conserver la bonne proportion de vérité, et que tout s’harmonise avec le cadre dans lequel il est placé. Rien ici n’est d’un caractère hasardeux, et l’étudiant se gardera soigneusement de simples similitudes ou suggestions qui ne sont pas vraiment d’un caractère typique.

À moins que nos lecteurs n’aient le temps et la disposition pour écrire beaucoup, nous n’avons rien de spécial à suggérer quant à l’utilisation du carnet dans ces études biographiques, au-delà de notes librement prises de ce qui se présente à nous au moment où cela nous traverse l’esprit — ce qui autrement serait perdu de vue. Toutefois, quand on est engagé dans un travail d’école du dimanche, un très agréable exercice pourrait être de confier certains personnages biographiques aux enfants comme sujets de compositions qu’ils pourraient préparer et rendre, ou qui pourraient être lues en classe, ou bien une sélection de ces personnes pour l’école en général. Quel délicieux service il y a, en effet, dans les choses de Dieu ! En vérité, nous ne sommes pas à l’étroit en Lui !

Étude des types

La Parole de Dieu est un livre d’images. Les choses qui se voient sont assurément des ombres de la vérité invisible. Il nous parle, et voudrait attirer notre attention, dans les beautés de la nature en nous et autour de nous, sur Lui dont elles nous parlent, et par-dessus tout, sur Celui qui les a créées et a fait la réconciliation de toutes choses dans le ciel et sur la terre, purifiant même les lieux célestes par Son propre sang.

Quand nous venons à l’Ancien Testament, en particulier au Pentateuque, comme nous l’avons déjà vu, nous trouvons une multitude de personnes, de lieux, de temps et d’actes typiques. La Genèse traite en grande partie, sinon exclusivement, de personnages typiques.

Adam est « la figure de celui qui devait venir » [Romains chapitre 5 verset 14] ; Abel, de Christ dans Sa réjection ; Caïn, d’Israël selon la chair ; Seth, de Christ en résurrection ; Noé, de Christ comme chef de la terre millénaire ; Abraham, à côté de son histoire individuelle, nous rappelle dans certains détails Dieu comme Père ; Isaac, du Fils ; et Jacob, de quelqu’un sous la direction spéciale de l’Esprit Saint ; et Joseph, de qui nous avons déjà parlé, est peut-être le type le plus complet du Bien-aimé du Père.

La Genèse, toutefois, ne se limite pas au récit de personnages typiques. Les vêtements de peau qui couvrirent nos premiers parents [Genèse chapitre 3 verset 21] parlent de la protection qui nous est assurée par la mort de Christ ; le sacrifice d’Abel, d’un meilleur sacrifice ; celui de Caïn, de l’inutilité de tous les efforts pour s’approcher de Dieu d’une manière autre que par le sacrifice de Christ. Dans l’arche de Noé, nous avons une protection du jugement à venir — un type, non seulement du salut en général, mais en particulier de celui d’Israël et de son introduction sur la terre millénaire. La naissance d’Isaac est un nouvel écho de la promesse de la semence de la femme (la première de toutes les promesses de l’évangile), tandis que quand il est livré à la mort, aucun mot n’est nécessaire pour nous rappeler l’offrande du bien-aimé Fils de Dieu et Sa résurrection réelle pour être l’Époux de celle qui a été amenée de loin pour être Son Épouse. Cela doit suffire concernant la Genèse.

Dans l’Exode, un véritable jardin de types éclate à notre regard. En effet, il y a là une telle abondance de richesses, que nous sommes embarrassés pour en faire une sélection. L’agneau de la pâque, le passage de la mer Rouge, la manne, le rocher frappé, le tabernacle — avec son empilement de types, il nécessiterait un livre séparé pour leur développement propre (note : Quelques livres sur ce délicieux sujet peuvent être mentionnés ici. D’autres listes se trouveront ailleurs. « Notes sur le livre de l’Exode » par C.H.M. ; « Commentaire sur le livre de l’Exode » par E. Dennett ; « Le tabernacle et la sacrificature » par S.R. (en préparation).).

Le Lévitique, comme cela a déjà été mentionné, s’étend sur le sacrifice dans ses divers aspects, et sur la sacrificature. Tout le livre est typique. Il en est de même des Nombres, où à travers le camp d’Israël, le nombre et l’arrangement des diverses tribus, de leurs officiers et de leurs voyages à travers le désert, nous pouvons dire dans le langage de l’Écriture : « Toutes ces choses leur arrivèrent comme types (modèles), et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement » [1 Corinthiens chapitre 10 verset 11].

Le Deutéronome n’est pas simplement un récapitulatif, mais traite grandement d’avertissements prophétiques et d’aperçus dans le futur. Il y a cependant encore un bon nombre de portions typiques ; par exemple, la « corbeille des premiers fruits » (chapitre 26).

Josué, le premier des livres historiques, est typique tout du long. De même les Juges, et le charmant livre de Ruth qui les suit. Combien ces récits seraient dénués de sens, en particulier la dernière moitié du livre de Josué, qui développe l’héritage d’Israël dans le pays, si les noms mêmes n’étaient pas une image de quelque chose de plus riche et de meilleur !

Les récits de Samuel et des Rois abondent également en types, comme de fait tous les livres historiques. Inévitablement, les livres poétiques et prophétiques ont moins ce caractère, dévoilant par eux-mêmes des principes qui se développent à partir de ce qui a été présenté dans les premiers livres.

En passant au Nouveau Testament, nous trouvons notre Seigneur parlant en paraboles et, pouvons-nous ajouter, agissant aussi en paraboles. Sans aucun doute, chaque miracle est une image de la grâce qui atteint le pécheur, et combien de sermons d’évangélisation ont été prêchés sur ces types ! Même les récits de la vie de notre Seigneur abondent en signification typique. Nous lisons Sa réjection quand Il va dans les villes gentiles de Césarée de Philippe, et Son exaltation dans la gloire est vue sur la montagne de la transfiguration, alors qu’en descendant de la montagne, Il rencontre Israël possédé d’un démon et chasse celui-ci.

Le livre des Actes fournit aussi, nous n’en doutons pas, beaucoup de types et d’illustrations de la grâce. Nous ne mentionnons que la guérison de l’homme impotent à la porte Belle du temple, si proche de toute la grandeur du rituel légal qui pourtant ne lui avait jamais donné le pouvoir de faire quoi que ce soit, sinon de mendier. Libéré par la grâce, il entre dans ces splendeurs et exulte dans sa liberté tout juste trouvée, laquelle, sans nul doute, donne une lumière nouvelle à toutes les splendeurs du temple.

L’emprisonnement de Pierre et le naufrage de Paul ont assurément aussi une signification typique. Ce rapide survol de ce champ d’étude, avec une partie de ses richesses, réveillera, nous y comptons, une faim de rechercher profondément les « choses nouvelles et les choses vieilles » [Matthieu chapitre 13 verset 52] dans le précieux dépôt de la vérité divine.

Nous ajoutons toutefois une parole d’avertissement. Certains esprits semblent particulièrement friands de cette espèce de vérité. Ils sont enclins à accepter des ressemblances fantaisistes. Comprenons bien nettement que les types sont aussi exacts dans leur signification que toute autre sorte de vérité divine, et que leur bonne compréhension nécessite une large et profonde connaissance des grandes vérités fondamentales, et de fait de la lettre, de la Parole de Dieu. Nous reculons quand de jeunes chrétiens frayent de force leur chemin dans les champs de l’étude des types sans avoir auparavant fait une étude du Nouveau Testament, et particulièrement des doctrines des épîtres et de la vie de notre Seigneur.

Étude dispensationnelle

Nous avons eu quelques appréhensions concernant le fait de ne pas toucher à cette portion de notre sujet aussi longtemps, parce qu’en un sens il est de la première importance que toute notre étude de l’Écriture suive les directions d’une compréhension claire des grands points de repère dispensationnels de la vérité divine. Sa position n’indique donc pas que le sujet est de moindre importance que les autres qui l’ont précédé.

Par « étude dispensationnelle », nous voulons dire l’étude des différentes périodes, époques ou dispensations entre lesquelles l’histoire des interactions de Dieu avec l’humanité, du début à la fin des temps, se divise. Peut-être beaucoup de lecteurs de la Bible n’ont jamais sérieusement pensé au fait évident que Dieu a eu différentes manières d’interagir avec l’homme depuis le début jusqu’à maintenant. Même là où il n’y a pas une ignorance totale de ce fait, la distinction entre les dispensations n’a été que faiblement saisie par la majorité des saints de Dieu. Loin de nous de dire un instant qu’on ne puisse profiter d’une portion quelconque de l’Écriture sans cela : mais nous passons à côté de son application et de son utilisation complètes, à moins de nous rendre compte de son cadre.

Par exemple, les enfants de Dieu dans tous les temps se sont tournés avec raison vers le livre des Psaumes comme étant un réservoir d’expérience inspirée dans lequel ils trouvent des déclarations pour leurs besoins, leurs peines, leurs manquements, leurs épreuves, leurs doutes et leurs craintes, aussi bien que pour leurs joies, leurs responsabilités, leur foi, leur espérance, leur devoir, leur amour et tous les fruits de la vie divine qui y abondent. En effet, nous sommes persuadés que le peuple de Dieu souffre, dans ce jour occupé, du fait d’avoir négligé les expériences divinement enregistrées que nous trouvons tout au long du merveilleux livre des Psaumes. Mais du fait même de cela, nous répétons qu’il est de la plus grande importance, et même nécessaire, que nous saisissions le vrai cadre dispensationnel de ces poèmes inspirés.

Par exemple, des saints pieux ont été obligés de considérer que les psaumes dits imprécatoires appartenaient à une période plus grossière, comme peut-être non inspirés de la même manière que les exhalaisons élevées de prière et d’adoration. Ainsi, un affront involontaire est fait à leur inspiration, et en même temps, une instruction plus importante est perdue de vue.

De même, l’absence de l’esprit d’adoption, la connaissance de l’acceptation présente et éternelle, l’espérance céleste en contraste avec la terrestre, et la connaissance intime de la personne de notre Seigneur Jésus — ces caractéristiques et bien d’autres obligent le lecteur intelligent à reconnaître que dans le livre des Psaumes, il n’est pas sur le terrain caractérisant le chrétien. Tout cela est saisi, dans une certaine mesure, par tout chrétien convenablement familiarisé avec la Bible ; et pourtant beaucoup d’entre eux, du fait d’un manque de connaissance du grand plan dispensationnel, seraient incapables d’expliquer exactement pourquoi nous ne trouvons pas la même liberté dans les Psaumes que, par exemple, dans l’épître aux Philippiens. L’explication est à la fois simple et satisfaisante. « Il a fait toute chose belle en son temps » (Ecclésiaste chapitre 3 verset 11), et le temps n’était pas encore venu, dans la dispensation dans laquelle et pour laquelle les Psaumes ont été écrits, de manifester la vérité chrétienne. Une telle chose aurait été mettre du vin nouveau dans de vieilles outres [Matthieu chapitre 9 verset 17].

La même chose peut être dite des prophètes, et de fait de tous les écrits de l’Ancien Testament. Nous devons saisir la vérité dans ses bons rapports, sinon nous échouerons à la saisir correctement. C’est un des tout premiers axiomes de l’étude de la Bible. Clarifiez le contexte environnant immédiat, si vous voulez comprendre la signification d’un passage particulier. C’est l’application de ce principe que nous pouvons appeler l’étude dispensationnelle.

Commençons par supposer que le lecteur chrétien a une juste mesure de familiarité avec la lettre de l’Ancien et du Nouveau Testaments, mais que son attention n’a jamais été attirée sur le fait dont nous parlons. Nous supposerons aussi, autant que possible, que son intérêt a été éveillé d’une manière ordinaire, plutôt que par la lecture de quelque livre où la vérité dispensationnelle est mise en avant. De cette manière, nous pourrons peut-être obtenir dans ces lignes des indications sur les méthodes utiles pour une analyse plus poussée.

Supposons, par exemple, que dans la lecture quotidienne en famille, ils en soient arrivés au chapitre 53 d’Ésaïe, et qu’un des enfants demande : « Père, de qui le prophète parle-t-il ici ? », et obtienne immédiatement la réponse : « Du Seigneur Jésus, bien sûr. Il est Celui qui a été méprisé et délaissé des hommes, et Celui sur qui a été le châtiment de notre paix ». « Alors, père, pourquoi ne dit-il pas simplement que c’était le Seigneur Jésus ? ». « Parce que le Seigneur Jésus n’était pas encore venu, et Dieu disait, par Son prophète, des centaines d’années auparavant, comment le Seigneur Jésus serait traité quand Il viendrait. Nous savons qu’il parle du Seigneur Jésus parce que si vous vous tournez vers le Nouveau Testament, dans le livre des Actes, vous trouverez Philippe prêchant à l’Éthiopien le Seigneur Jésus à partir de ce même passage » (voir Actes chapitre 8 versets 32 à 35).

« Est-ce la raison pour laquelle nous ne trouvons jamais le nom du Seigneur Jésus mentionné dans l’Ancien Testament ? ». « Oui ; Il n’était pas encore né, ni n’avait souffert et était mort pour nos péchés. Les hommes de Dieu espéraient et attendaient la venue du Sauveur qui avait été promise depuis le début ». « David ne connaissait-il pas le Seigneur Jésus ? ». « Non ; parce qu’il vivait des centaines d’années avant que le Seigneur Jésus soit né ». « Eh bien, comment David pouvait-il être sauvé, alors ? N’était-il pas un homme pécheur ? ». « Oui ; le psaume 32 nous dit non seulement qu’il avait péché, mais aussi qu’il savait combien il était bienheureux d’avoir ses péchés pardonnés. Il ne savait pas tout à ce propos ; il savait seulement que Dieu était très miséricordieux et que le temps viendrait un jour où tout serait rendu clair ; et ainsi, tous ceux qui avaient vraiment la foi croyaient en Dieu, et bien qu’ils aient souvent eu bien des épreuves et des doutes, ils avaient aussi la foi et l’espérance, et n’étaient pas laissés seuls dans l’obscurité ».

Un autre enfant dit : « Eh bien, je pense que j’aime mieux le Nouveau Testament, parce qu’il nous dit non seulement que quelqu’un allait venir, mais qu’Il est venu, et nous parle de l’amour de Dieu et de tout ce que le Seigneur Jésus a fait pour nous ». « Oui », dit le père ; « et nous ne comprendrions pas grand chose à l’Ancien Testament si nous n’avions pas le Nouveau pour nous dire clairement tout au sujet du Seigneur Jésus ».

Cette petite conversation éveille des pensées dans son esprit. Alors qu’il vaque aux devoirs de la journée, elles se répètent de nouveau à lui, et à la première occasion, il sort un Nouveau Testament de sa poche pour lire un peu de la Parole de Dieu. « Là encore », dit-il, « pourquoi transportons-nous le Nouveau Testament plutôt que l’Ancien ? ». Et bien entendu, sa conscience chrétienne lui donne la bonne réponse.

Graduellement, alors qu’il poursuit ses lectures quotidiennes à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testaments, cette lumière recueille une clarté croissante. Il reconnaît ce d’après quoi il avait plus ou moins agi, qu’une atmosphère différente de celle de l’Ancien imprègne le Nouveau Testament. Il remarque aussi comment notre Seigneur parle de Sa propre venue. « Bienheureux sont les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car je vous dis que plusieurs prophètes et plusieurs rois ont désiré de voir les choses que vous voyez, et ils ne les ont pas vues » (Luc chapitre 10 versets 23 et 24). Il fait le lien avec cette autre déclaration encore plus frappante, où le Seigneur promet à Ses disciples, en Jean chapitre 16 : « Il vous est avantageux que moi je m’en aille ; car si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai ».

En arrivant au livre des Actes, il trouve le Consolateur envoyé selon la promesse, et dans son étude de l’épître aux Éphésiens, il découvre que le Saint Esprit a été donné comme un sceau, « les arrhes (le gage) de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise » [Éphésiens chapitre 1 verset 14]. Il voit aussi que le Saint Esprit n’a pas été donné avant que notre Seigneur Jésus soit glorifié, avant que la rédemption ait été accomplie (Jean chapitre 7). Il trouve aussi, en lien avec le Saint Esprit, que l’assurance, la connaissance du pardon actuel des péchés (Éphésiens chapitre 1 verset 7), l’Esprit d’adoption, de fils (Romains chapitre 8 verset 15), et bien d’autres caractères abondent dans les épîtres, mais ne se trouvent pas dans l’Ancien Testament. Ayant été graduellement habitué, dirons-nous, à noter ses pensées dans son carnet, il aboutit à une sorte de conclusion telle que celle-ci :

1. « L’histoire de la Bible est divisée en deux parties, séparées par la naissance et la vie de notre Seigneur Jésus sur la terre. Tout ce qui a eu lieu avant cela, est raconté dans l’Ancien Testament ; et après cela, dans le Nouveau. L’Ancien Testament est dans l’ombre, avec de brillants entraperçus d’espérance. Le Nouveau Testament est dans le plein éclat de la lumière ».

2. « Toute l’histoire du Nouveau Testament est divisée en deux parties séparées par le don du Saint Esprit à la Pentecôte. Tout ce qui est avant narre la vie parfaite de notre Seigneur Jésus, et a encore à faire plus ou moins avec les Juifs. Tout ce qui est après parle de l’œuvre accomplie de Christ et de toute bénédiction en Lui goûtée par chaque croyant ».

Nous sommes assez téméraires pour dire qu’une telle découverte fera date dans la vie de tout chrétien. La Bible deviendra pour lui un livre nouveau ; elle brillera avec le lustre d’un amour qu’il n’avait auparavant saisi que bien faiblement, et la joie d’une rédemption connue remplira son cœur. Il a saisi le grand fait de la vérité dispensationnelle. Il reste encore beaucoup à apprendre, mais cette partie est essentielle et la plus importante de toutes.

Comme c’est le cas avec toute connaissance, et particulièrement celle de l’Écriture, ce que nous apprenons nous donne non seulement une instruction quant au point devant nous, mais soulève d’autres questions et procure une clé pour y répondre. Habitué à se poser des questions sur chaque verset quand il le lit, il voit ressortir graduellement, de son étude sur les épîtres, qu’il y a une espérance distincte que l’Esprit de Dieu a mise dans les cœurs du peuple du Seigneur. Tout comme, dans l’Ancien Testament, tout regardait en avant vers la venue du Messie, ainsi, dans le Nouveau Testament, après la mort, la résurrection et l’ascension de notre Seigneur, tout regarde en avant vers une autre venue. Une conviction croissante s’impose à lui, que l’espérance développée dans les épîtres n’est pas la restauration du royaume d’Israël, ou une amélioration graduelle de la terre et l’instauration du millénium. Au contraire, il voit que le christianisme sépare le croyant du monde, qu’il appartient au ciel, et toute question quant à son salut ayant été réglée, il lui tarde d’être là. De plus, il découvre qu’au lieu de la mort, le sombre compagnon de tout espoir humain de progrès et de bénédiction terrestre, Dieu place devant lui une « espérance bénie », qui n’est rien d’autre que la venue du Seigneur Jésus, à n’importe quel moment, pour enlever les siens de cette terre, ressuscitant ceux qui dorment, changeant les vivants, et les transportant tous dans le ciel.

En d’autres termes, il apprend ce qui caractérise la dispensation présente. C’est une rédemption accomplie par le sacrifice de Christ, la présence du Saint Esprit comme témoin de cela, unissant les croyants au Seigneur Jésus, et conduisant leurs espérances à attendre Sa seconde venue pour les transporter au ciel.

Néanmoins, en continuant sa lecture et son étude de l’Ancien Testament, non pas avec moins d’amour qu’auparavant, mais avec un intérêt plus clair, il découvre une progression également tout au long de celui-ci. Par exemple, il y a certains grands points de repère qui se détachent comme des sommets de montagne, divisant tout le domaine de la vérité de l’Ancien Testament en régions clairement séparées. La plus grande partie de l’Ancien Testament a à faire avec une nation, le peuple élu de Dieu. Ceux-ci sont sous la loi. À la lumière de ses études du Nouveau Testament, il comprend qu’il y a un sens particulier selon lequel le croyant n’est maintenant plus sous la loi, comme il l’était dans l’Ancien Testament. Il découvre aussi que les prophètes, aussi bien dans les jours de Samuel et d’Élie que dans ceux des derniers qui donnèrent leur témoignage par écrit, ont fait référence à cette loi et à la relation de ce peuple terrestre, Israël, avec Dieu. Il comprend aussi que cette période des actes de Dieu peut être appelée nationale, parce qu’Il traite de la même façon toute la nation, parmi laquelle beaucoup sont des enfants de Dieu, et beaucoup non. Tous, cependant, ont une certaine relation avec Lui, sont sous la loi, reconnaissent leur péché et leur responsabilité d’être punis. Il trouve en même temps que la foi perce à travers ce nuage et se repose sur la grâce et la miséricorde de Dieu, mais que la dispensation, ou la manière d’agir de Dieu, est caractérisée par la distance et les conditions d’après lesquelles l’homme peut recevoir la bénédiction.

En regardant en arrière au temps précédant cela, il trouve dans le livre de la Genèse une période non caractérisée par cette interaction nationale ni par le don de la loi. Il y a une relation d’alliance avec Dieu que reconnaît la foi d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et ceux-ci jouissent d’une communion selon leur foi comme individus.

En regardant encore un peu plus loin en arrière, il découvre un bref compte-rendu de l’origine des nations, et le suit jusqu’à l’établissement du gouvernement ordonné, sous Noé. Avant cela se trouve une longue période dans laquelle l’homme fut laissé à lui-même, et l’anarchie et la violence remplirent la terre ; et cela, dans son coup d’œil en arrière, l’amène à la chute et à la brève période d’innocence qui l’a précédée.

En revenant à son carnet, il écrit une note telle que ce qui suit :

« 1. L’homme a été créé innocent, et les interactions de Dieu avec lui dans le jardin d’Éden étaient entièrement différentes de toutes celles depuis lors.

2. De Seth jusqu’au déluge, il semble y avoir une période où l’homme a été largement laissé à lui-même, sans gouvernement, et sans rapport avec Dieu, sauf là où il y avait de la foi.

3. Avec Noé, une nouvelle manière, pour Dieu, d’agir avec les hommes semble débuter. Ils sont mis sous le gouvernement, et divisés en nations.

4. Abraham marque le grand début des voies de Dieu en alliance ou en accord avec les hommes.

5. Moïse démarre le grand chapitre de l’histoire nationale, dans lequel nous trouvons, non une alliance ou un accord par promesse, mais une alliance avec certaines conditions en lien avec elle, Dieu promettant de bénir si l’homme gardait Sa loi. »

De cette manière, au cours d’une lecture ordinaire, avec méditation et étude, nous supposerons qu’il a obtenu une compréhension plus ou moins nette de la différence entre les voies de Dieu avec l’homme avant la chute, avant le déluge, du temps de Noé, de celui de l’appel d’Abraham, et pendant l’histoire nationale d’Israël qui suit.

Nous supposerons qu’il inscrira maintenant une nouvelle entrée :

« Avant la chute nous avons l’état d’innocence, séparé de toute la suite des voies de Dieu avec l’homme après celle-ci. Toute l’histoire de l’Ancien Testament après la chute est divisée en quatre grandes périodes :

1. Sans loi, de Caïn au déluge.

2. Gouvernementale, de Noé à Abraham.

3. Patriarcale, d’Abraham à Moïse.

4. Une nation élue sous la loi, de Moïse à la fin de l’Ancien Testament. »

Comme il médite encore davantage sur ce découpage temporel, il voit que la période appelée « patriarcale » est plutôt une introduction, et donne le côté de la foi sur toute la période des interactions de Dieu avec Israël, et il aboutit ainsi à une division en trois pour l’Ancien Testament.

Tout ce dont un tel étudiant a besoin à présent est l’aide d’un livre de base pour rassembler tous les résultats de son étude dispensationnelle et mener à bien sa complétude. Si l’on dit : Qui peut jamais aller aussi loin dans la connaissance des dispensations, sans aide ? notre réponse serait : Quelqu’un doit l’avoir fait, sinon nous n’aurions pas notre connaissance actuelle de la vérité dispensationnelle ; et de plus, nous sommes persuadés qu’en l’absence de tout préjugé, il ne faut pas longtemps pour convaincre un lecteur et étudiant sincère de la Bible de la vérité des grandes époques dont nous avons parlé.

Nous avons à peine besoin de souligner le bénéfice et la nécessité d’une connaissance nette de cette sorte. Nous ne luttons pas actuellement pour un exposé dispensationnel rigide, sauf la séparation clairement marquée du présent, ou de la période chrétienne, d’avec toutes les autres, ensemble avec l’espérance de la venue du Seigneur, qui amène la fin de la période actuelle de la grâce. Cela nous amène à considérer ce qui vient après que le peuple de Dieu a été enlevé au ciel, à la fin de la période actuelle. Nous continuerons, par souci d’uniformité, à suivre notre supposé étudiant de la Bible dans sa recherche.

Il trouve une grande partie des Écritures, dans les Psaumes ou les Prophètes, qui parle d’une période glorieuse à venir. Évidemment, ce n’est pas la période chrétienne qui est décrite — à moins que, de fait, nous dérobions aux mots leur signification littérale et spiritualisions toutes choses, faisant des descriptions éclatantes du royaume et de la bénédiction d’Israël sur la terre des images de la bénédiction spirituelle pour l’Église, comme l’indiquent les résumés dans nos versions ordinaires de la Bible.

Il ne trouve aucune période dans le passé, pas même dans les jours les plus glorieux de David et de Salomon, durant laquelle ces prédictions ont été accomplies. En réalité, beaucoup d’entre elles ont été écrites bien après la division du royaume en deux. Ils regardent évidemment en avant vers un temps futur, au-delà de la période chrétienne ; et peut-être, sans que cela devienne complètement clair, il a à l’esprit quelque chose qu’il exprime en termes tels que ceux-ci :

« L’espérance à venir pour le chrétien n’est pas l’amélioration de ce monde, mais la venue du Seigneur Jésus Christ pour en retirer les siens. Dans l’Ancien Testament, beaucoup de belles prophéties parlent d’un temps où ce monde fleurira comme la rose. Ce sera très vraisemblablement après la fin de la période chrétienne. »

Probablement que, pour l’étudiant ordinaire de la Bible, harmoniser ces deux pensées — la venue du Seigneur pour prendre les siens hors du monde (que l’expérience et l’Écriture ensemble montrent aller de mal en pis, au lieu de s’améliorer) et l’introduction d’un règne de justice, avec la connaissance de l’Éternel couvrant la terre comme les eaux couvrent le fond de la mer [Habakuk chapitre 2 verset 14] — sera une tâche soit trop difficile, soit réalisée seulement après une longue étude avec prière. Nous traitons toutefois de possibilités plutôt que d’actualités, et nous continuerons, pour le propos de cette illustration, à supposer que l’étudiant atteint ses conclusions comme résultat de son propre labeur.

D’ailleurs, nous pouvons juste dire ici qu’il y a un danger à avoir une vérité toute prête à notre disposition, récapitulant ce qui a été obtenu par d’autres comme le résultat d’une longue et laborieuse recherche et de médiations avec prières. Là où l’on apprend de cette manière, en seconde main — que ce soit la vérité doctrinale ou ce qui nous occupe maintenant, l’esquisse prophétique des voies de Dieu — la connaissance sera d’un caractère superficiel ou léger, ayant peu de puissance morale, et abandonnée peut-être aussi rapidement qu’elle a été acquise. Nous sommes néanmoins des plus reconnaissants pour tous les résultats des études et recherches des croyants, et sommes assurés que celui qui méprise ce genre de ministère écrit ne fera sans doute guère de progrès dans la vérité, et peut même tomber dans l’erreur ; mais le chemin se trouve entre des fossés de chaque côté ; et il y a un danger particulier à apprendre la vérité depuis des livres plutôt que depuis l’Écriture. Dans le premier cas, cela produit souvent de rapides résultats, mais l’autorité en est souvent celle d’un docteur éminent plutôt que celle de la Parole de Dieu et du Saint Esprit.

Sans doute que le danger dont nous parlons est plus grand en lien avec la vérité prophétique qu’avec n’importe quelle autre. Il y a tant de choses d’un caractère plutôt historique qui occupent l’esprit plutôt que la conscience et le cœur ; des questions curieuses surgissent, et il y a un orgueil subtil à posséder une connaissance que n’ont pas les autres. Nous sommes donc justifiés d’encourager et exhorter les chrétiens à poursuivre cette étude par eux-mêmes, et à s’efforcer de faire une recherche personnelle comme la part la plus importante de leur travail biblique. Dans l’éducation, quand cela est faisable, le travail de laboratoire est exigé des étudiants en chimie, en physique, en biologie, etc. Nous plaidons pour davantage de ce « travail de laboratoire » dans la Parole de Dieu. Chaque personne étudiant la Bible devrait être un véritable chercheur dans un champ donné, quelque limité ou élémentaire que puisse être son travail.

Comment le millénium doit-il être introduit ? Ses études sur l’Ancien Testament dans les Prophètes et les Psaumes présentent une image sombre de la condition du monde, et du peuple se prétendant de Dieu. Elles montrent la désobéissance, l’impiété et l’apostasie croissant toujours davantage jusqu’à ce que la terre même soit vue comme un chaos moral, et qu’on ne puisse s’attendre à rien d’autre qu’au jugement de Dieu. Ce jugement, découvrira-t-il, est le thème saillant dans les Prophètes. Si éloigné du monde s’améliorant graduellement et du mal cédant lentement la place à ou — par la plus étrange de toutes les transformations — se changeant en justice, le jugement de Dieu est retardé seulement pour un temps, et doit tomber à la fois sur la nation d’Israël et sur le monde en général.

En se tournant vers le livre de l’Apocalypse, la grande prophétie du Nouveau Testament, il voit que la plus grande partie du livre est remplie des jugements du caractère le plus affreux et le plus complet — sur les nations civilisées du monde, sur le peuple terrestre de Dieu qui a été conduit à l’apostasie sous le faux prophète, et sur Babylone la grande qui porte les signes évidents qu’elle est l’église apostate. Après que tous ces châtiments ont été infligés, il trouve, à la fois dans la prophétie de l’Ancien Testament et dans le livre de l’Apocalypse, l’apparition du Fils de l’homme au point culminant du jugement, renversant Ses ennemis et introduisant ce royaume même de justice et de paix sur la terre après lequel les saints d’autrefois ont soupiré et que la prophétie désignait.

En travaillant en avant et en arrière, il voit que cette période de jugement est décrite comme une « œuvre abrégée » (Romains chapitre 9 verset 28 ; Ésaïe chapitre 28 verset 22). Il voit aussi que cette période a été raccourcie tout particulièrement pour l’amour des « élus » — non pas les chrétiens de la période actuelle, mais un résidu de Juifs pieux qui se tourneront vers le Seigneur après que l’Église aura été enlevée au ciel, et seront soumis à des persécutions terribles à cause de leur fidélité à Christ.

Il est souvent parlé de ce résidu dans l’Apocalypse (chap. 6-14), dans le livre des Psaumes et dans les Prophètes. C’est pour l’amour de ceux-ci que les jours de la grande tribulation seront abrégés. À vrai dire, la dernière semaine des soixante-dix prédites dans Daniel (chapitre 9 versets 24 à 27) est divisée en deux parties, la dernière moitié seulement étant le temps de la grande tribulation, quand la souffrance est si grande que si ces jours n’avaient pas été abrégés, aucune chair n’aurait pu être sauvée (Matthieu chapitre 24 verset 22). Il découvre, en relation avec ce dernier passage cité, que l’apparition du Fils de l’homme surviendra « immédiatement après la tribulation de ces jours ».

Cette venue, il la trouve décrite dans l’Apocalypse comme aller victorieusement à la bataille, à la manière du psaume 45 et d’Ésaïe chapitre 63. Il a atteint la solution du problème qui l’a occupé, et trouve dans le glorieux règne de Christ pendant mille ans assez de place pour toutes les descriptions éclatantes de l’Ancien Testament.

Le même chapitre de l’Apocalypse (chapitre 20) qui parle de ce millénium glorieux, ajoute une courte description de la période finale, quand Satan, qui avait été lié, est libéré pour un peu de temps, et de nouveau, la grande leçon de l’inimitié invétérée et incurable du cœur de l’homme naturel est manifestée dans le dernier acte final de rébellion, qui est suivi par le châtiment éternel et la rétribution du mal pour les anges tombés et les hommes méchants, afin que jamais rien ne puisse perturber la glorieuse création nouvelle de Dieu, qui, pendant toute l’éternité, sera la sphère d’un bonheur inexprimable et d’une joie indicible dans l’adoration, la communion et le service de Dieu et de notre Seigneur Jésus Christ, dans la présence du Père, du Fils et de l’Esprit, pour le peuple céleste en haut, et une nouvelle terre où la justice habite [2 Pierre chapitre 3 verset 13].

Ainsi, l’étudiant aura, sous la direction de l’Esprit de Dieu, et comme aboutissement, peut-être, d’une étude lente, laborieuse et soigneuse et avec prières, à partir des matériaux abondamment présents dans la Parole de Dieu, construit un pont de vérité joignant l’éternité à l’éternité, par-dessus la durée relativement courte de quelques milliers d’années. Cette durée, toutefois, est d’une importance si capitale, que toute question possible qui puisse surgir concernant le bien et le mal y a été non seulement discutée, mais aussi manifestée et autorisée à avoir son cours, afin qu’à la fin du temps, les portails de l’éternité étant ouverts, ce soit avec l’assurance que plus aucune question ne puisse jamais être soulevée.

Quel aperçu ce thème transcendant donne de ce repos éternel dans lequel Dieu est assis sur le trône ! D’éternité en éternité Il est Dieu [Psaume 90 verset 2] ! La méchanceté sans repos de Satan et la misérable rébellion de l’homme tombé ne L’a pas fait dévier du seul but invariable qu’Il s’est proposé en Lui-même avant les âges éternels, de glorifier Son Fils, pour réunir toutes choses en Christ, « pour l’administration de la plénitude des temps » (Éphésiens chapitre 1), et d’avoir réuni autour de Lui-même un univers de créatures intelligentes qui adorent, capables d’entrer dans Ses pensées et de jouir de Son amour ; des créatures de diverses familles, mais chaque famille dans les cieux et sur la terre étant nommée de Son nom, qui est le Père de notre Seigneur Jésus Christ [Éphésiens chapitre 3 versets 14 et 15] ; et parmi ces familles, il en est une qui brille d’un tendre éclat de beauté radieuse, plus merveilleuse que toutes les autres. C’est « l’Épouse, la femme de l’Agneau » [Apocalypse chapitre 21 verset 9].

Nous ne devons toutefois pas penser qu’avec la construction de ce pont, suffisant et approprié pour nous faire survoler toute sa longueur, nous avons terminé l’étude de la vérité dispensationnelle. Nous n’avons, en effet, que planifié ce qui nous invite à une étude plus poussée et plus minutieuse. Il reste beaucoup de détails à explorer, beaucoup de questions à régler ; la place de nombreux événements mineurs doit être trouvée ; mais en tout cela, en ayant les grandes lignes de l’ensemble, nous pourrons faire cadrer les détails avec une facilité croissante.

Nous ajoutons un mot d’une insistance particulière quant à la période dans laquelle nous vivons. Les fins du monde, ou des « siècles », nous atteint (1 Corinthiens chapitre 10 verset 11). L’Église est le mystère qui, depuis le commencement, a été caché en Dieu, un mystère, ou un secret, maintenant donné à connaître (Éphésiens chapitre 3), dont la bonne compréhension fournit la clé pour la connaissance de toute la prophétie, et montre la grâce particulière et la dignité merveilleuse de la place dans laquelle des pécheurs d’entre les Gentils comme nous-mêmes, avec des Juifs qui par grâce ont cru en Christ, ont été amenés.

Comme on l’a déjà dit, cette dispensation présente, ou la période des voies de Dieu, est caractérisée par la présence du Saint Esprit d’une façon spéciale, non seulement reposant sur des hommes pour donner puissance et lumière dans la connaissance de la vérité, mais habitant en eux et les unissant, dans une sympathie abondante et une activité vitale, à Christ, qui est la Tête de Son corps, l’Église, et les uns aux autres comme membres de ce corps. Cela ouvre un immense champ de vérité, des plus délicieux, qui a tout le plus grand charme, car il présente le point culminant de tout le propos de Dieu — Son chef-d’œuvre, pouvons-nous dire avec révérence.

En Colossiens chapitre 1 versets 24 et 25, l’apôtre parle d’un ministère spécial qui lui a été confié en plus de celui de l’évangile. Ce n’était pas, bien sûr, que l’un contredisait l’autre ; mais plutôt que cette administration particulière de Dieu, qui lui a été donnée pour en faire connaître « le mystère », était complémentaire à celle de l’évangile. Une expression remarquable se trouve ici, qu’il est bon de remarquer : « de laquelle moi je suis devenu serviteur selon l’administration de Dieu qui m’a été donnée envers vous, pour compléter la parole de Dieu ». Une lecture désinvolte de cette phrase suggérerait simplement que ces vérités ont été prédites auparavant, et sont maintenant accomplies. En réalité, ce n’est pas le cas ; car, comme nous l’avons dit, la vérité de l’Église n’avait pas été donnée à connaître, et pourrait même à peine être considérée comme ayant été prédite ; les types dans l’Ancien Testament nécessitant une connaissance du « mystère » même, pour être reliés avec l’Église.

Le mot « combler » est, littéralement, « compléter » ; et ce que nous avons déclaré ici est que la grande vérité de l’Église comme corps de Christ, composée de Juifs et de Gentils baptisés et ayant le Saint Esprit habitant en eux (tous les saints de la dispensation actuelle, depuis la Pentecôte jusqu’à la venue du Seigneur), est la révélation suprême qui nous est donnée dans les Écritures. Dans ce sens, le ministère de Paul, bien que n’étant pas le dernier chronologiquement, ni même moralement, est le point culminant de toute la révélation divine. Tout ce qui a été donné par la suite, en particulier les nobles scènes qui passent devant nous dans le livre de l’Apocalypse, ne sont pas des vérités nouvelles, mais plutôt des développements de ce qui a déjà été déclaré, à la fois dans l’Ancien et dans le Nouveau Testaments. En fait, nous pouvons dire que le livre de l’Apocalypse prend le sujet de la prophétie de l’Ancien Testament, et lui donne une distinction et une largeur plus grandes. Mais il n’y a aucune nouvelle doctrine impliquée là, et la place et la destinée de l’Église présentées là ont déjà été anticipées et révélées dans les écrits de Paul.

Ainsi, d’une manière très distincte, cette administration du « mystère », cette révélation de la vérité de l’Assemblée de Dieu, est l’achèvement du canon complet de l’Écriture. C’est la pierre de faîte au sommet de la structure parfaite, qui complète l’ensemble. C’est la clef de voûte de l’arche, reliant ensemble et faisant une transition parfaite entre l’éternité et l’éternité.

Par conséquent, si quelqu’un est ignorant de la vraie nature et de la vraie place de l’Église de Dieu dans Ses voies, il ne peut être au clair quant aux vastes desseins qu’Il a formés. Un sujet tel que celui-ci mérite l’attention soigneuse et avec prière de l’étudiant de la Bible.

Les épîtres, en particulier celles de Paul, nous dévoilent donc la nature, le caractère et la constitution de l’Église comme corps de Christ, comme maison de Dieu, habitée par le Saint Esprit, et destinée à être l’Épouse dans le jour à venir dont nous avons parlé. La constitution de l’Église se révèlera former une ample provision pour toute louange, pour la jouissance de toute communion, pour l’exercice de toute activité, et pour la réalisation de toute responsabilité qui repose sur elle. Que nous la regardions comme un corps composé de plusieurs membres, tous unis à la Tête, et voyions les différentes fonctions de ces membres, différant l’un de l’autre et travaillant tous ensemble en harmonie à l’édification de lui-même en amour [Éphésiens chapitre 4 verset 16] ; ou que ce soit comme étant la maison de Dieu reposant sur le fondement posé par les apôtres et prophètes, les hommes inspirés qui nous ont donné les Écritures du Nouveau Testament ; nous y voyons toutes les provisions que la sagesse et l’amour divins pouvaient faire. Les moindres détails sont prévus ; les plus grands besoins sont anticipés ; et l’organisme vivant est si beau, que déjà maintenant, la sagesse si diverse de Dieu est donnée à connaître aux principautés et aux autorités dans les lieux célestes par l’Assemblée (Éphésiens chapitre 3 verset 10).

Un organisme si délicat et si merveilleux doit avoir un environnement approprié dans lequel fonctionner. Il y a été pourvu par la position chrétienne. Celle-ci est caractérisée par la rédemption accomplie par Christ à la croix ; par Sa résurrection comme témoignage de l’acceptation par Dieu de tout ce qu’Il a fait ; par Son élévation en haut pour être notre souverain Sacrificateur pour nous soutenir dans les épreuves du chemin, et notre Avocat pour nous restaurer si nous nous écartons de Lui ; par le Saint Esprit pour nous donner la conscience de notre proximité de Dieu, le sentiment de notre adoption, avec la dignité, la puissance et la liberté qui l’accompagnent, unies à la connaissance de toutes les autres bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ [Éphésiens chapitre 1 verset 3] qui sont notre part actuelle.

Aucune de nos paroles ne peut accentuer la merveilleuse importance d’une bonne compréhension de tout cela. C’est seulement dans la mesure où notre liberté chrétienne est réalisée, que nous pouvons faire face à nos graves responsabilités, à la fois individuelles et comme membres de l’Église de Dieu et les uns des autres. Le ministère, que ce soit dans l’évangile de la grâce de Dieu prêché aux inconvertis, ou dans la présentation de Sa Parole aux siens ; la discipline, que ce soit dans un soigneux service pastoral quotidien ordinaire pour ceux qui sont doués de cette manière, ou dans les divers degrés de remontrance et d’avertissement, même jusqu’à l’extrémité de l’exclusion — ne peuvent être accomplis correctement que dans l’atmosphère sainte, mais pleine de grâce, de la liberté dans laquelle Christ nous a affranchis.

Une fois que ces grandes vérités caractéristiques de la position chrétienne ont été saisies, l’étudiant verra combien il est incongru de mêler en un ensemble confus les diverses dispensations de l’Écriture. Combien est limitée cette liberté qui ne voit pas plus loin que la lettre — considérant, par exemple, le livre des Psaumes, comme aussi pertinent pour le chrétien que les épîtres dont nous parlons !

Bien loin que cela le conduise à mépriser la précieuse révélation qui y est donnée, il sera rempli d’émerveillement et d’admiration à la vue de sa perfection, comme de celle de toute partie de la Parole de Dieu. En effet, sa jouissance en sera augmentée en réalisant que « quelque chose de meilleur » [Hébreux chapitre 11 verset 40] nous a été fourni — une meilleure chose, toutefois, qui nous donne seulement la capacité de jouir de tout ce que révèle l’Ancien Testament.

Ne pouvons-nous pas dire que la plus grande partie de la confusion qui est survenue parmi le peuple de Dieu, le manque de puissance et de liberté, avec l’intrusion de la mondanité qui y correspond et le mélange des saints avec le monde, sont le résultat d’un manquement à marcher, sous la direction de l’Esprit de Dieu, selon la pleine vérité de l’évangile, qui comprend, de fait, tous les caractères particuliers de la chrétienté ?

Cela nous amène à une autre caractéristique de la vérité dispensationnelle ou prophétique clairement annoncée dans la Parole de Dieu. Non seulement toutes choses conduisent au grand point culminant, mais même l’Église, qui aurait dû être la gardienne des secrets les plus inestimables de Dieu, a manqué à sa responsabilité sacrée ; et en conséquence, la ruine, pour autant que le témoignage de l’homme est concerné, est survenue. L’Écriture prédit tout cela, et la dispensation actuelle de la grâce merveilleuse ne fait pas exception à cette triste règle — une leçon que nous recueillons de toutes les périodes — que l’homme manque en tout ce qui lui est confié. Dieu seul est fidèle. Ainsi, il n’y a pas de place pour la propre satisfaction, alors que nous nous attardons sur les vérités étonnantes que nous avons évoquées. Au contraire, la honte et la confusion de face nous conviendront, en regardant à notre condition actuelle et à celle de toute l’église professante, et en la comparant avec l’idéal glorieux qui nous est présenté dans les épîtres.

Où est la vierge chaste fiancée à Christ [2 Corinthiens chapitre 11 verset 2] ? Où est l’unité de cœur et d’âme ? Où est ce seul corps uni à une seule Tête, mû par un seul Esprit ? Où est ce temple saint dans lequel rien de profane ou du monde ne s’immisce ? Béni soit Dieu, nous savons que Ses desseins demeurent. Il voit déjà l’Église telle qu’elle sera dans la gloire ; mais pour nous-mêmes, avec tristesse, jugement de nous-mêmes et humiliation, nous prenons notre place, comme le fit Daniel à son époque, et disons : « À nous la honte et la confusion de face » [Daniel chapitre 9 versets 7 et 8].

Par conséquent, le résultat de l’étude dispensationnelle sera de fournir une plus grande ampleur, une connaissance plus profonde, et une conformité de pensée plus exacte, quant au propos de Dieu révélé dans Sa Parole, davantage que là où toute l’Écriture se trouve sur un même plan.

À la fin de notre petit livre, nous donnerons une liste de livres utiles sur cette partie de notre sujet. Ce que nous recherchons, toutefois, à souligner dès à présent, est la grande importance, et même la nécessité, que chacun se forme son propre plan de la connaissance dispensationnelle. L’étudiant est sérieusement invité à relire ce que nous avons dit sur ce sujet.

Étude des harmonies

Nous mettons ces études dans une section spéciale, car elles ont un caractère qui leur est propre. Dans nos suggestions ultérieures pour un travail méthodique, nous ne leur donnons pas de place. Elles viendront plutôt comme une étude particulière, pour laquelle l’étudiant plus avancé trouvera le temps et le moyen.

Les quatre évangiles occupent ici la place la plus éminente dans ce genre d’étude, et nous leur accorderons la première et la plus grande place.

Nous remarquerons d’abord que, si Dieu avait voulu que nous n’ayons qu’un seul récit, Il nous aurait donné la narration de la vie de notre Seigneur sous cette forme. Notre attention doit donc se porter sur chaque évangile séparément pour déterminer, autant que nous le pouvons, son caractère général, son thème principal, son point de vue, et la manière dont il présente notre Seigneur.

Ces questions, on le découvrira, affectent tout le récit, et on découvrira que l’arrangement même des sujets a été gouverné par l’objet principal qui est devant l’écrivain inspiré.

Nous remarquons en outre qu’il y a une plénitude et une multiplicité de détails dans la vie de notre Seigneur et dans Son ministère public, rempli comme il l’a été pendant trois courtes années, accordés de façon générale, qui fourniront un abondant matériau illustrant l’objet spécial que chaque évangéliste avait devant lui. Nous en trouvons des indications de diverses sortes. Par exemple : « Et Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute sorte de maladies et toute sorte de langueurs parmi le peuple » [Matthieu chapitre 4 verset 23]. Voici une simple déclaration des activités infatigables d’une vie qui n’avait aucune heure de détente ni aucune période de repos.

Sans doute, dans les diverses conversations qui sont rapportées (comme par exemple Jean chapitre 10, ou la période juste avant la dernière pâque, quand il y eut plusieurs discussions avec les chefs du peuple dans le temple), nous avons des résumés donnés par chacun des évangélistes, dans lesquels une attention particulière est portée sur les parties du discours qui sont plus particulièrement en lien avec le thème général de cet évangile. Ceci expliquera peut-être les modes d’expression apparemment différents dans les évangiles. Par exemple, dans la parabole de la vigne en Matthieu (chapitre 21 versets 40 et 41), la question de notre Seigneur : « Quand donc le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces cultivateurs-là ? » a obtenu réponse de la part de ceux à qui Il s’adressait ; alors qu’en Marc, Il semble y répondre Lui-même (chapitre 12 verset 9), et dans Luc aussi de même. Nous voyons toutefois, en examinant plus attentivement, que notre Seigneur Lui-même, en Matthieu, donne une réponse en plus de celle donnée par Ses auditeurs (verset 43) : « C’est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous sera ôté, et sera donné à une nation qui en rapportera les fruits ».

En soi, cela indique que les narrateurs ne sont pas en conflit entre eux, mais rapportent simplement la partie de la conversation qui a un lien particulier avec leur thème principal.

Mais nous parlons ici plus particulièrement de ce qui est appelé des « harmonies ». Elles ont été une méthode d’étude de la Bible favorisée par les étudiants, et tout un rapport pourrait être donné des diverses harmonies compilées, depuis le premier Diatessaron jusqu’au dernier « Harmonies des quatre évangiles ». Bien que ceux-ci aient beaucoup de choses en commun, et en effet nous pouvons dire que les plans généraux des récits des évangiles ne sont pas si difficiles à reconnaître, il y a toutefois suffisamment de divergences dans les détails, pour indiquer qu’il est très difficile, pour ne pas dire impossible, d’arranger chaque portion des quatre récits de manière à les fondre dans un tout bien lié ensemble.

Ce n’est pas parce qu’il y a des contradictions, mais simplement que ce n’était pas l’objet de l’Esprit de Dieu en nous donnant quatre traces. Il nous est difficile de nous débarrasser d’une certaine exactitude externe, qui n’est en réalité pas une preuve de la plus grande précision. Probablement que tous nous sommes passés par — si même nous n’y sommes pas encore — une phase où notre idée de l’harmonie signifie que nous pouvons assembler ensemble les quatre récits de façon si complète qu’il n’y reste aucun vide. Cela pourrait être possible si, par exemple, Matthieu ou un autre des évangélistes avait écrit quatre évangiles au lieu d’un seul, mais avec le même objet. En faisant cela, il aurait pu s’attarder, dans l’un, sur certaines caractéristiques, faisant place pour l’ajout d’autres caractéristiques qui pourraient être prises d’un deuxième ou troisième récit. Cependant, quand nous avons quatre évangélistes différents, avec quatre objets différents en vue, comme nous l’avons dit, cela devient irréaliste. Toute la méthode de traitement est différente.

De tous petits détails peuvent être rapportés dans un évangile qui, dans un autre, sont omis sans la moindre allusion, ou mentionnés avec quelques mots généraux. Parfois, en effet, l’occurrence est si marquée, que nous pouvons définir sa place sans difficulté, et donc trouver de la place à côté pour ce qui y appartient manifestement. Par exemple, dans la question du miracle des cinq pains et des deux poissons dans l’évangile de Jean, nous avons la mention du discours de notre Seigneur qui fut basé sur ce miracle. Nourrir la multitude eut lieu à une certaine distance, mais nous savons que Son retour à Capernaüm fut « le jour suivant » ou du moins durant la même nuit, et que le discours dans la synagogue là sur « le pain de Dieu qui est descendu du ciel » doit être ainsi mis en relation avec le miracle lui-même.

Il y a de nombreux cas comme celui-ci, en particulier dans les évangiles synoptiques, tous étant un sujet d’étude profitable et intéressant, avec des conclusions plus ou moins abouties comme résultat de nos efforts.

Ainsi, des livres utiles sur « la vie de Christ » s’efforcent de tisser ensemble le récit unique depuis les quatre évangiles d’après la manière indiquée ci-dessus, et nous n’avons aucun problème à découvrir, avec cette sorte d’étude, si cela a été effectué dans un esprit respectueux. Mais nous nous levons de tous ceux-ci avec la conviction que l’ordre de Dieu est meilleur que celui de l’homme, et qu’en proportion de notre compréhension de chaque évangile dans son caractère individuel, nous aurons le matériau pour une vue claire de certaines des perfections bénies qui jalonnent la vie de notre Seigneur comme un tout. Nous pouvons dire sans hésiter que nous recommandons une étude plus attentive de chaque évangile séparément avant d’essayer de trouver une harmonie.

Cela nous amène à signaler un autre sujet. L’ordre dans les évangiles n’est en aucune manière toujours chronologique. Les faits relatifs à l’entrée de notre Seigneur dans Son ministère public, et la fin de Sa précieuse vie par Son sacrifice expiatoire, occupent quasiment la même place dans chaque évangile, mais il est toujours difficile de placer chronologiquement les divers actes et enseignements de notre Seigneur. De fait, certains ont remis en cause que Son ministère ait duré aussi longtemps que trois ans, croyant que la fête dont il est parlé au chapitre 5 de Jean n’est pas la Pâque, mais une des autres fêtes. Il n’y aurait ainsi que trois périodes de Pâque mentionnées dans Jean — chapitre 2, chapitre 6 et chapitre 13. Si ce sont là toutes les pâques durant Son ministère public, il pourrait à peine avoir duré trois ans. Nous ne croyons pas, toutefois, qu’une telle conclusion est exigée par les faits, ni que cela semble autoriser un temps suffisant dans lequel réunir toutes les occurrences de cette vie merveilleuse. D’autres considérations confirment aussi cela.

Nous relions de façon instinctive certaines expressions avec Sa vie ; les trois années, ou trois années et demi, suggèrent ce « milieu de la semaine » à venir à une date ultérieure, quand le sacrifice et l’offrande seront interrompus (Daniel chapitre 9 verset 27). Ou « ces trois années » [Luc chapitre 13 verset 7] où le maître a cherché du fruit de l’arbre, laissent entendre quelque chose de similaire. Comme on l’a déjà dit, les évangélistes ne nous donnent pas tant un récit consécutif et chronologique, qu’une sélection de certains faits dans la vie de notre Seigneur qui illustrent le thème spécial de leur évangile. Luc en particulier, probablement davantage que les autres, donne ce que nous pourrions appeler l’ordre moral plutôt que chronologique. Les événements y sont regroupés par ses soins, non dans l’ordre dans lequel ils se produisent — étant quelquefois séparés de fait par une certaine durée — mais selon leur portée vis-à-vis de quelque trait du caractère de notre Seigneur sur lequel l’Esprit de Dieu veut attirer notre attention. Des exemples de cela seront fournis quand nous aborderons chaque évangéliste. Nous ne parlons ici que du sujet en général.

Nous pouvons remarquer en rapport avec cela, qu’une trop grande littéralité nous égarera souvent. Même l’utilisation de certains adverbes indiquant en général le temps n’implique pas nécessairement une suite chronologique. Par exemple, nous utilisons l’adverbe « puis » dans un sens moral aussi bien que chronologique, dans nos discours ordinaires. Ainsi, si nous devions donner un certain nombre d’occurrences qui illustrent un trait particulier, nous les relierions entre elles par cet adverbe, sans pensée de succession, mais simplement en voulant dire que notre preuve se cumule (note : Nous ajoutons une courte illustration pour rendre clair la déclaration du texte. Supposons que notre objet est de relever le désintéressement d’une personne, illustré par plusieurs actes de bonté. Nous ne donnerons pas forcément ces actes dans l’ordre dans lequel ils se sont produits, mais en lien avec le trait particulier de son caractère qu’ils illustrent. Nous pourrions le présenter un peu comme ceci :
« Quand il était un jeune garçon, il a consacré une fois ses vacances pour passer du temps avec un camarade malade. Et puis il a renoncé à tous ses droits sur les biens de son père. Et puis, quand il a eu quelques dollars qu’il avait économisé pour s’acheter quelque chose, il entendit parler d’une veuve qui était dans le besoin et qui lui était entièrement étrangère, et il lui donna tout ».
Ces trois faits sont arrangés dans un ordre plus cumulatif que chronologique. Ils soulignent que le désintéressement naturel de sa jeunesse n’était pas une impulsion enfantine, mais se manifesta plus tard dans le sacrifice de ce qui lui appartenait aux autres membres de sa famille. Le soin généreux pour un complet étranger ajoute un trait supplémentaire au caractère, bien que cet acte lui-même puisse avoir eu lieu bien longtemps avant celui rapporté en deuxième. L’adverbe utilisé, « puis », n’implique pas, comme nous l’avons dit, l’ordre chronologique, mais plutôt l’ordre moral.)
.

Dans Matthieu, comme nous le découvrirons, les enseignements de notre Seigneur sont regroupés ensemble, et de même Ses miracles. Très vraisemblablement, ce qui a eu lieu sur une durée considérable est rassemblé ensemble avec cet objectif en vue. On trouvera, sans doute, que tout est parfaitement exact, bien que certaines choses puissent nous dépasser tout à fait, comme, par exemple, l’ouverture des yeux de l’aveugle Bartimée. Eut-elle lieu avant l’entrée de notre Seigneur à Jéricho, comme cela semble être le cas selon Luc chapitre 18 verset 35, ou après, comme Matthieu chapitre 20 verset 29 semble l’indiquer ?

Il y a plusieurs explications possibles ; comme, par exemple, que le récit de l’ouverture des yeux en Matthieu n’est pas destiné à montrer que notre Seigneur est passé par Jéricho avant d’ouvrir les yeux des deux aveugles, mais qu’il a lieu en cet endroit du fait de sa référence au début de Sa dernière manifestation au peuple.

Ainsi, cela suggérerait cette œuvre de la grâce dans le cœur du résidu qui aura lieu aux derniers jours. Sa relation avec Jéricho n’est pas autant soulignée que celle avec Jérusalem, alors qu’en Luc l’ouverture des yeux prend place avant que notre Seigneur atteigne la ville, et notre attention est de ce fait attirée sur cet acte de grâce plus tôt que dans Matthieu. Mais Matthieu, du moins, ne nous contraint pas à croire que cela eut lieu après qu’Il a quitté Jéricho, alors que Luc semble montrer qu’il eut réellement lieu avant qu’Il atteigne la ville.

Une autre explication pourrait être que notre Seigneur s’est attardé à Jéricho, en bas dans la vallée, avant de monter à Jérusalem, et qu’il a pu y avoir deux approches de la ville, l’une qui est donnée dans Matthieu, et après laquelle Il opéra le miracle, bien qu’en fait Il soit retourné à l’orient de Jéricho, et que le miracle eut vraiment lieu là tel que décrit par Luc.

Nous remarquons aussi que Matthieu, comme c’est sa manière de faire dans plusieurs autres cas, mentionne plus d’un individu comme objet de Sa grâce. Il y a sans aucun doute une raison particulière pour cela, bien que sans doute Bartimée fut plus en avant à cet égard. Si seulement nous avons scellé dans nos âmes que les deux récits sont absolument vrais, et que tout ce dont nous avons besoin est de comprendre l’objet spécial de l’Esprit de Dieu dans la forme du récit, nous ne trouverons aucune difficulté à croire les deux littéralement.

Mais nous ne nous attarderons pas sur plus de détails. Ce qui nous a occupés sera suffisant pour montrer qu’un esprit ouvert et respectueux, qui ne recherche pas des contradictions, sera amplement récompensé. Sans aucun doute, une étude plus poussée et une familiarité plus profonde avec la manière de chaque récit récompensera notre examen patient et avec prière des détails qui, pour le moment, semblent impossible à harmoniser.

L’opposé de cet esprit se voit dans la plupart des œuvres de la haute critique. Les divergences apparentes sont passionnément recherchées et données comme preuves de la faillibilité des narrateurs. Ainsi, la nourriture des quatre mille ne serait qu’un autre récit contradictoire de la nourriture des cinq mille. Les critiques, toutefois, semblent oublier que les deux sont non seulement rapportés par le même évangéliste, mais que notre Seigneur parle ensuite des deux en lien avec la question soulevée par Ses disciples. Voyez Marc chapitre 8 versets 19 à 21.

Les deux purifications du temple, une au début de Son ministère public, rapportée en Jean, et l’autre à la fin, rapportée dans les évangiles synoptiques, en est un autre exemple. Chacune est magnifiquement en accord avec l’objet principal du narrateur. Les deux ont sans aucun doute eu lieu. Dans Jean, celle au début de Son ministère est donnée, parce que dans cet évangile notre Seigneur, depuis le tout début, est vu comme rejeté. « Il vint chez soi, et les siens ne l’ont pas reçu » [Jean chapitre 1 verset 11]. Donc, la purification du temple au début de Son ministère en Judée, racontée particulièrement par Jean, est adaptée à son thème tout entier, qui nous montre notre cher Seigneur en dehors du système de choses dans lequel Il séjournait encore, si peut-être il y avait repentance de la part des chefs. Il répète le même acte à la fin de Son ministère, tel que le rapportent les autres évangiles, où Son rejet n’est pas souligné avant la fin de Son ministère public.

On trouvera ainsi que s’il y a le désir, de notre part, d’apprendre la raison pour laquelle les choses nous sont données dans l’ordre dans lequel nous les avons, au lieu de trébucher sur ce qui, après tout, si ce n’était qu’une question de croyance commune, ne serait pas soulevé, les difficultés s’évanouiraient grandement, et nous nous trouverions dans un bon chemin pour obtenir les explications que l’Esprit de Dieu ne pourrait pas nous donner si nous approchions le sujet d’une manière irrévérencieuse et incrédule.

Ce bref examen suffira à signaler la relation que les quatre évangiles ont les uns avec les autres, une relation qui a une signification ; et reconnaître cela, et l’étudier de façon plus poussée, comme suggéré ici, servira à confirmer notre connaissance du contenu de chaque évangile individuellement, et sa place ordonnée en lien avec les autres. Les rayons de lumière qui émanent de chacun, se mélangent tous ensemble pour nous donner la pensée de Dieu quant à Celui qui est « l’image du Dieu invisible » [Colossiens chapitre 1 verset 15], qui est lumière et qui est amour.

Avant de quitter cette partie de notre sujet, il ne sera pas déplacé d’offrir quelques suggestions pratiques quant à la méthode d’étude à adopter pour rechercher une plus complète connaissance du contenu et de l’ordre mutuel des quatre évangiles. Bien sûr, il existe nombre de livres qui les fournissent ; mais l’étudiant découvrira que ce qu’il récolte pour lui-même est souvent d’un profit plus grand et plus durable que l’analyse prédigérée la plus admirable.

Notre suggestion est très simple. Dans un carnet ordinaire vide, dessinez quatre colonnes sur la page ouverte, deux colonnes par page, avec en tête le nom des quatre évangiles. Dans la colonne sous « Matthieu », écrivez chaque section de son récit, en les séparant au point qu’elles ne contiennent qu’un seul sujet. Ainsi, la tentation serait séparée en trois parties. Par commodité, des nombres consécutifs peuvent être donnés à ces sections, qui atteindront peut-être plus de cent pour tout l’évangile. Chaque section aura son numéro, son titre et son chapitre. Ainsi :

  1. Titre du livre. Chapitre 1 verset 1.
  2. Généalogie d’Abraham à Joseph (trois parties). Chapitre 1 versets 2 à 17.
  3. Témoignage à Joseph. Chapitre 1 versets 18 à 25.
  4. Visite des mages. Chapitre 2 versets 1 à 12.
  5. La fuite en Égypte. Chapitre 2 versets 13 à 15.
  6. Le massacre des petits enfants de Bethléhem. Chapitre 2 versets 16 à 18.
  7. Le retour d’Égypte à Nazareth. Chapitre 2 versets 19 à 23.
  8. La prédication de Jean. Chapitre 3 versets 1 à 12.

Ainsi, disséquons tout l’évangile, sans référence spéciale à la relation des parties entre elles, ni à leur importance relative, en prenant uniquement soin, comme nous l’avons dit, de faire des divisions suffisamment petites pour pouvoir être comparées avec les autres évangiles.

Ensuite, dans la colonne « Marc », poursuivons le même travail, chaque entrée étant numérotée sans aucune référence à Matthieu. De la même manière, les colonnes de « Luc » et de « Jean » seront remplies. Il y aura ainsi devant nos yeux, dans quatre colonnes parallèles, le contenu de chacun des quatre évangiles disséqué et catalogué dans leur ordre consécutif. Cela formera la base de la comparaison.

Comparons chaque entrée dans chaque évangile avec celles dans les autres et, à l’encre rouge, indiquons leurs numéros correspondants — ainsi :

Nous prenons La prédication de Jean (n° 8 dans Matthieu) comme exemple.

 ! scope="col"| Matthieu  ! scope="col"| Marc  ! scope="col"| Luc  ! scope="col"| Jean
1. 1. 1. 1.
2. (Rouge) Mt(8) ; L(13) ; J(2)(4)(6)
2. La prédication de Jean
2. 2.
3. 3. 3. 3.
4. 4. 4. 4.
5. 5. 5. 5.
6. 6. 6. (Rouge) Mt(8) ; Mr(2) ; L(13)
6. La prédication de Jean
(Rouge) Mr(2) ; L(13) ; J(2)(4)(6)
8. La prédication de Jean
(Rouge) Mt(8) ; Mr(2) ; J(2)(4)(6)
13. La prédication de Jean

Une fois ce travail achevé, l’étudiant aura devant lui le matériau, non seulement pour l’étude de chaque évangile séparément, mais aussi dans un but de comparaison avec les autres, dans lequel, en un coup d’œil, il peut dire ce qui est particulier à chacun et ce qui est commun à deux évangiles ou plus. C’est probablement jusque-là que la plupart des étudiants prendront soin d’aller, et c’est la partie la plus importante de cette sorte d’étude. À partir de là, les portions des différents évangiles peuvent être regroupées dans leurs divisions et leurs subdivisions.

Pour ceux qui désirent construire une « harmonie », le catalogue des sujets ci-dessus sera une aide pour arranger les passages parallèles dans l’ordre.

Préparons un autre cahier avec quatre colonnes, semblable au premier, et écrivons « Matthieu » dans la première colonne, exactement comme avant, mais seulement avec un intervalle de, disons, trois lignes entre chaque entrée. Ensuite, écrivons les passages parallèles dans Marc directement en face de ceux de Matthieu, en utilisant les espaces libres pour insérer les portions propres au deuxième évangile.

De la même manière, Luc et Jean seront écrits. Insérez aussi les numéros d’origine des sections de chaque évangile. Le résultat sera qu’en un coup d’œil, nous pourrons voir le contenu des quatre évangiles arrangé en référence à l’ordre donné dans Matthieu. Cela formera une base de comparaison, et une étude plus attentive sera nécessaire pour voir si cet ordre doit toujours être suivi. En réalité, l’évangile de Jean fournit certaines grandes circonstances importantes, dont les intervalles entre elles doivent être comblés de façon plus ou moins certaine avec les événements rapportés dans les autres évangiles.

Comme on l’a dit ailleurs, un certain ordre des sujets, que nous avons appelé un ordre moral, est observé dans Luc. Seule une étude des plus patientes et des plus soigneuses pourra mettre chaque récit à sa place chronologique. Bien que Matthieu soit peut-être aussi consécutif que d’autres dans la forme de son récit, des exceptions seront relevées.

Pour conclure notre sujet, nous réitérerons notre conviction que Dieu avait en vue une instruction particulière dans les quatre récits, et que nos efforts pour les « harmoniser » ne doivent pas obscurcir ce qui est manifestement Son propos.

Ces études des « harmonies », quoique les plus en vue en lien avec les quatre évangiles, ont aussi été utilisées dans le livre des Actes, où la place des différentes épîtres en lien avec le récit historique a été, avec une plus ou moins grande précision, établie.

De même, les récits parallèles dans les livres des Rois et des Chroniques ont été traités. Un effort a été entrepris aussi pour donner aux psaumes leur cadre historique, quoique peut-être le plus proche en importance de l’harmonisation des évangiles ait été l’arrangement de la vérité prophétique dans son ordre consécutif. Ainsi, des harmonies des livres de l’Apocalypse et de Daniel, ensemble avec les autres prophètes, ont été faites. Les ordonnances lévitiques, données dans les trois livres centraux du Pentateuque, ont aussi été de même comparées avec celles dans le livre du Deutéronome.

Détails annexes

On pourrait dire que nous avons utilisé le télescope en balayant toutes les vastes périodes des opérations de Dieu. Nous avons passé, dans notre pensée, du jardin d’Éden au paradis de Dieu ; de la terre au ciel ; du temps à l’éternité. Tout a été trouvé être la révélation de la pensée parfaite de Dieu. En effet, l’apôtre termine la brève section prophétique de l’épître aux Romains (chapires 9 à 11) avec ce qui devrait toujours être l’effet moral de l’étude dispensationnelle sur nous — une grande doxologie : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? ou qui lui a donné le premier, et il lui sera rendu ? Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! À lui soit la gloire éternellement ! Amen ».

De même que, dans la nature, les merveilles du résultat du travail de Dieu se voient dans leur perfection dans le monde infinitésimal aussi bien que dans l’immensité de l’univers étoilé, ainsi en est-il dans Sa Parole. Nous pouvons, pour un moment, renoncer à notre survol au télescope des cieux prophétiques, et prendre le microscope de la foi et de l’étude respectueuse, et considérer dans le détail les mondes de la grâce, de l’amour et de la vérité, comme le suggère cette partie de notre travail.

Étude des mots

Ce n’est pas notre désir, dans le cadre de ce petit livre, de considérer de façon particulière les conditions nécessaires à une étude avancée. Il est plus dans notre propos de commencer avec des débutants, et d’avancer avec eux jusqu’à ce que peut acquérir un lecteur et un étudiant diligent ordinaire, en laissant ce qui est au-delà pour des manuels spéciaux (note : On espère pouvoir préparer des livres de ce type, à la fois pour l’hébreu de l’Ancien Testament et le grec du Nouveau, et des matériaux sont collectés pour cela.).

Pour commencer, nous devons donner un avertissement à propos du danger de sortir cette sorte d’étude de sa place. Bien qu’il soit vrai que « en tout travail il y a profit », un travail bien dirigé est plus profitable — « exposant justement la parole de la vérité » [2 Timothée chapitre 2 verset 15]. Nous pensons donc que l’endroit où nous avons mis ce chapitre indiquera sa relation avec les autres sujets que nous avons vus avant.

Par « étude des mots », nous voulons dire réunir ensemble certains mots utilisés dans l’Écriture. Par exemple, dans le chapitre sur l’étude des types ou l’étude doctrinale, nous avons vu comment une doctrine peut être suivie depuis ses premiers indices dans l’Ancien Testament jusqu’à sa pleine manifestation dans le Nouveau. L’étude des mots est une application de cette pensée dans une de ses ramifications.

Nous prenons, par exemple, le mot « sang » en relation avec le sacrifice, suggérant immédiatement le sacrifice expiatoire de notre Seigneur. Avec l’aide d’une concordance, nous trouvons la première mention du mot dans Exode chapitre 12. En parcourant la longue liste, nous faisons une sélection des diverses références dans le Pentateuque ayant un caractère typique, passant par-dessus la mention fréquente qui en est faite dans les épîtres, jusqu’à atteindre, dans l’Apocalypse, la dernière mention de ce mot béni. Résumons nos entrées dans le petit carnet, et voyons ce que nous pouvons glaner de l’étude de ce mot :

  1. Exode chapitre 12 verset 7 : « Ils prendront de son sang, et en mettront sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte, aux maisons ».
  2. Exode chapitre 12 verset 13 : « Et le sang vous sera pour signe sur les maisons où vous serez ; et je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous ». La première mention du « sang » en lien avec le sacrifice et la rédemption.
  3. La dernière mention du « sang » est Apocalypse chapitre 12 verset 11. « Eux l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau ». Deux grands monuments au début et à la fin de la doctrine du sang qui ressortent de façon si évidente tout au long de la Parole de Dieu. L’un nous parle d’abri contre le jugement ; l’autre, de la puissance qui vainc le monde.
  4. Le sang était aspergé sur l’autel. Lévitique chapitre 1 verset 5.
  5. Le sang était mis sur les cornes de l’autel de l’encens. Lévitique chapitre 4 verset 7.
  6. Sur les cornes de l’autel des holocaustes. Lévitique chapitre 4 verset 25.
  7. Sur le propitiatoire. Lévitique chapitre 16 verset 14.

Ces passages enseignent tous la même précieuse vérité de la propitiation par la substitution et le sang versé. « Sans effusion de sang il n’y a pas de rémission » [Hébreux chapitre 9 verset 22]. L’endroit où le sang est mis semble suggérer, dans certains cas, la mesure de la perception de ses effets. Ainsi, dans le cas d’un sacrificateur, il était mis sur l’autel de l’encens ; mais dans le cas d’un chef du peuple, sur l’autel des holocaustes. Quand, toutefois, Dieu voulait montrer la parfaite acceptation de Son peuple et Sa pensée concernant le sang, il était mis, comme dans le jour des expiations, sur le trône même de Dieu Lui-même.

  1. Jean chapitre 19 verset 34 : « Aussitôt il en sortit du sang et de l’eau ».
  2. Actes chapitre 20 verset 28 : « l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre fils ».
  3. Romains chapitre 3 verset 25 : « propitiatoire par la foi en son sang ». La propitiation est par la foi, et est dans ou par Son sang.
  4. Romains chapitre 5 verset 9 : « justifiés par son sang ».
  5. Éphésiens chapitre 1 verset 7 : « la rédemption par son sang, la rémission des fautes ».
  6. Hébreux chapitre 9 verset 22 : « sans effusion de sang il n’y a pas de rémission ».
  7. Hébreux chapitre 10 verset 29 : « le sang de l’alliance ».
  8. Hébreux chapitre 13 verset 20 : « le sang de l’alliance ».
  9. 1 Pierre chapitre 1 verset 19 : « rachetés… par le précieux sang de Christ ».
  10. Apocalypse chapitre 1 verset 5 : « nous a lavés de nos péchés dans son sang ». 1 Jean chapitre 1 verset 7 : « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché ».

Le premier de cette seconde liste nous donne le fait de l’effusion du propre sang de notre Seigneur, en lien avec le don de Sa vie. C’est évidemment l’usage qui est en vue tout au long du Nouveau Testament, quand il est parlé du sang de Christ. Il parle de Sa mort expiatoire en accomplissement de tous les types de sacrifice, où l’effusion du sang est constamment mentionnée.

Les numéros deux, cinq et neuf parlent du sang comme le prix de la rédemption qui a été payé pour l’Église et pour chaque croyant, pour nous délivrer de la culpabilité ainsi que de la puissance du péché.

Les numéros trois et quatre nous fournissent la base de la justification du croyant. Il a accès dans la présence de Dieu sur la base de ce sang. Voyez aussi Hébreux chapitre 10 verset 19 et Éphésiens chapitre 2 verset 13. L’œuvre de notre Seigneur fournit ainsi un lieu de repos ferme et un titre parfait pour entrer en présence de Dieu.

Le numéro dix sert de connexion entre la grande vérité de la valeur du sang comme base du pardon et l’effet purifiant du travail de l’Esprit. Dans ces deux passages, la purification est par le sang. Ce doit être, avant tout, par le pardon et la mise de côté du péché ; mais l’œuvre de Dieu n’a jamais un seul côté, et une partie de cette œuvre inclut toujours l’autre ; de telle sorte que le précieux fait de la purification (étant entièrement lavé de la culpabilité et, résultant de cela, de la souillure du péché) est suggéré dans ces deux précieux versets.

Les numéros sept et huit montrent que la nouvelle alliance pour Israël — dont les bénédictions nous sont aussi accordées — a été scellée et repose sur le sang. Sous l’ancienne alliance, les sang des boucs et des veaux était utilisé pour asperger le peuple et le livre ; mais il n’était pas possible que le sang de taureaux et de boucs puisse ôter les péchés [Hébreux chapitre 10 verset 4]. Cela ne faisait que désigner Christ. L’ancienne alliance, la loi, qui a ainsi été scellée par le sang des animaux, ne pouvait rien rendre parfait [Hébreux chapitre 7 verset 19], et a vieilli (Hébreux chapitre 8 verset 13). La nouvelle alliance repose sur de meilleures promesses, et celles-ci sont assurées par ce sang qui est le sceau de l’alliance éternelle qui ne sera jamais abrogée, parce que rien ne peut jamais altérer la valeur du précieux sang de Christ.

Le numéro six, nous pourrions le mettre comme un sceau sur l’ensemble, nous rappelant que notre bénédiction éternelle ne pouvait être assurée en aucune façon en dehors de l’effusion du sang.

De la même façon, le mot « agneau » peut être étudié avec profit. Sans multiplier les illustrations qui anticiperaient, dans une certaine mesure, le travail que nous désirons suggérer, nous donnons une liste partielle de mots qu’il peut être profitable d’étudier de cette manière. Les mots sont listés sans aucun lien direct entre eux.

Mots à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testaments :

  • Croire — foi.
  • Souffrance — souffrir.
  • Péché.
  • Loi.
  • Prier — prière.
  • Sanctuaire — lieu très saint.
  • Pardonner — pardon.
  • Sacrificateur — sacrificature.
  • Paix.
  • Roi.
  • Colère.
  • Prophète.
  • Consolation.
  • Obéir — obéissance.
  • Espérance.
  • Impie.
  • Amour.
  • Monde.
  • Joie — se réjouir.
  • Sauver — salut.
  • Lumière.
  • Rédemption — rédempteur.
  • Vérité.
  • Miséricorde.
  • Création — nouvelle création.
  • Cœur.
  • Sacrifice.
  • Grâce.
  • Promesse.

Mots dans le Nouveau Testament seulement :

  • Adoption.
  • Réconciliation.
  • Saint — sainteté.
  • Justice — juste.
  • Justifier.
  • Nouveau — nouveauté.
  • Crucifier — crucifié.
  • Ressusciter — ressuscité.
  • Vie.
  • Éternel.
  • Mort.
  • Considérer.
  • Gloire.
  • Venir — venue.
  • Quiconque.
  • Tous.
  • Bénir — bénédiction.
  • Se repentir — repentance.
  • Tenter — tentation.
  • Œuvres.
  • Royaume des cieux.
  • Royaume de Dieu.

Mais nous n’avons pas besoin de multiplier les mots. Une abondance a été fournie, de laquelle l’étudiant peut faire de judicieuses sélections et poursuivre une direction d’étude qui est à la fois captivante et profitable. C’est le cas en particulier quand nous y appliquons la connaissance précédemment obtenue.

Nous soulignerons plusieurs avantages et plusieurs dangers liés à ce genre d’étude. Parmi les avantages, on peut mentionner :

  1. Une connaissance croissante de la vérité de l’Écriture, et une illustration de l’unité de cette vérité sous-jacente à toute la Parole de Dieu.
  2. Une diversité de traitements du même sujet dans différentes portions des Écritures.
  3. Le développement de la faculté de sélectionner et regrouper.
  4. Un caractère direct et concis des déclarations, utile dans l’analyse.
  5. Une aide utile dans les études par sujet ou doctrinale décrites précédemment.

Quelques-uns des dangers à éviter sont :

Premièrement, suivre trop servilement de simples ressemblances verbales, et une similarité mécanique non justifiée par la signification réelle ou originale. Ainsi, le mot pour « monde » traduit deux mots grecs différents, avec des significations assez distinctes. Nous lisons, dans une concordance ordinaire (note : En anglais ; la traduction en français présente, dans ce cas, une distinction entre les termes « monde » et « siècle », mais si l’illustration ne s’applique pas exactement, la vérité reste pour d’autres termes. (Trad.)), comme ce qui suit :

  • Matthieu chapitre 13 verset 22 : « les soucis de ce monde ».
  • Matthieu chapitre 13 verset 38 : « le champ, c’est le monde ».
  • Matthieu chapitre 13 verset 40 : « à la consommation du monde ».
  • 2 Corinthiens chapitre 4 verset 4 : « le dieu de ce monde ».
  • Galates chapitre 1 verset 4 : « le présent monde mauvais ».

Si ces mots étaient pris comme ayant une signification identique, nous passerions assurément à côté de la pensée dans certains de ces passages. Par exemple, Matthieu chapitre 13 verset 38, « le champ, c’est le monde », signifie le monde matériel habité par l’homme. Matthieu chapitre 13 verset 40, « la consommation du monde », est en réalité « la consommation du siècle » — la dispensation ou la période qui doit se terminer à l’apparition du Seigneur.

Galates chapitre 1 verset 4, « le présent monde mauvais », est en réalité « siècle », signifiant l’évolution des hommes loin de Dieu pendant la période actuelle, et depuis la chute. Si nous ne distinguons pas ces deux mots, notre étude pourrait être trompeuse, ou du moins confuse.

On pourrait citer de très nombreux cas d’un caractère semblable. Nous dirons qu’en général, le remède contre les erreurs de ce type est d’avoir une des concordances référencées dans notre liste de livres utiles. Là, la signification de l’original sera une sauvegarde contre de nombreuses erreurs dans lesquelles, sans cela, nous serions tombés.

Deuxièmement, donner la même signification au même mot utilisé par des écrivains différents. L’inspiration n’a pas détruit l’individualité, bien qu’elle en fasse usage. Nous découvrirons donc qu’avec certains écrivains, il y a des mots d’une récurrence particulière avec une signification spéciale, pour lesquels un autre écrivain en a une assez différente.

Ainsi, le même mot « monde » utilisé dans de nombreux cas, comme en Matthieu, Marc et Luc, pour le monde matériel, sans distinction morale claire, semble avoir dans l’évangile de Jean un caractère moral répondant grandement au mot aion ou « siècle ».

  • Jean chapitre 7 verset 7 : « Le monde ne peut pas vous haïr ; mais il me hait ».
  • Jean chapitre 12 verset 31 : « Maintenant est le jugement de ce monde ».
  • Jean chapitre 14 verset 17 : « que le monde ne peut pas recevoir ».
  • Jean chapitre 14 verset 30 : « le chef du monde ».

D’autres utilisations de ce mot dans Jean nous donneraient sa signification habituelle, mais celles-ci ont évidemment un caractère moral qui doit être noté dans tout regroupement de nos études de mot.

Le mot « justice » a une signification assez différente, selon le sujet dont il est parlé.

  • Romains chapitre 1 verset 17 : « la justice de Dieu ».
  • Romains chapitre 9 verset 30 : « la justice qui est sur le principe de la foi ».
  • 1 Corinthiens chapitre 1 verset 30 : « Christ… nous a été fait… justice ».
  • Galates chapitre 5 verset 5 : « sur le principe de la foi, nous attendons l’espérance de la justice ».

Ici, la justice est imputée et n’est donc pas un attribut personnel, mais une position que chaque croyant a en Christ.

D’un autre côté :

  • 1 Jean chapitre 2 verset 29 : « quiconque pratique la justice ».
  • 1 Pierre chapitre 2 verset 24 : « étant morts aux péchés, nous vivions à la justice ».

et beaucoup d’autres passages, même dans les écrits de Paul, parlent de la vie pratique et du caractère personnel du croyant. L’un, comme on peut aisément le voir, découle de l’autre ; mais les confondre brouillerait la précieuse vérité de la justification par la foi, et réduirait à une masse méconnaissable ce qui, dans l’Écriture, est clair comme le plein jour.

Troisièmement, en ignorant les grandes lignes de démarcation indiquées dans l’étude de la vérité dispensationnelle, et l’époque caractéristique de chaque écrivain.

  • Ésaïe chapitre 63 verset 16 : « Car tu es notre père ».
  • Ésaïe chapitre 64 verset 8 : « Éternel, tu es notre père ».
  • Psaume 68 verset 5 : « le père des orphelins ».
  • Jean chapitre 20 verset 17 : « Je monte vers mon Père et votre Père ».
  • Romains chapitre 8 verset 15 : « l’Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, Père ».
  • Colossiens chapitre 1 verset 12 : « rendant grâces au Père ».

Ce serait une grande erreur d’appliquer aux passages de l’Ancien Testament la même signification qu’à ceux du Nouveau. Ces derniers montrent cette nouvelle relation bénie qui a été formée par le Saint Esprit, alors que pour Israël, ils étaient une nation de fils ; c’est-à-dire, dans une position de proximité extérieure de Dieu, mais cela ne doit pas être confondu avec la position actuelle des croyants.

Cela suffira à mettre nos lecteurs sur leurs gardes. Beaucoup de tableaux des plus profitables pour un usage privé, pour le travail de l’école du dimanche, ou pour l’évangélisation et les autres appels, peuvent être obtenus de cette manière. Nous réservons la discussion du livre dont l’utilisation est indispensable pour cette voie d’étude pour le moment où nous en viendrons au sujet complet des « Aides ».

Une direction générale peut être donnée dans ces études de mots. De nombreux mots sont d’un usage si fréquent que si nous essayions de les inclure tous, l’abondance même du matériau embrouillerait toute clarté de pensée. Une très bonne manière de faire est de copier depuis notre concordance ces passages qui nous frappent, comme fournissant des caractères supplémentaires au sujet général. Nous pouvons avoir jusqu’à, disons, douze références. Celles-ci peuvent alors être classées et regroupées, formant peut-être quatre ou cinq divisions principales.

Illustrons cela avec le mot « paix ». Nous sélectionnons depuis notre concordance la liste de passages suivante :

  • Job chapitre 22 verset 21 : « Réconcilie-toi avec Lui, et sois en paix ».
  • Psaume 37 verset 37 : « La fin d’un tel homme est la paix ».
  • Ésaïe chapitre 26 verset 3 : « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi ».
  • Ésaïe chapitre 48 verset 18 : « Ta paix aurait été comme un fleuve ».
  • Ésaïe chapitre 48 verset 22 : « Il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants ».
  • Ésaïe chapitre 53 verset 5 : « Le châtiment de notre paix a été sur Lui ».
  • Jérémie chapitre 6 verset 14 : « Paix, paix ! et il n’y avait point de paix ».
  • Luc chapitre 2 verset 14 : « Sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes ».
  • Jean chapitre 14 verset 27 : « Je vous laisse la paix ».
  • Romains chapitre 3 verset 17 : « Ils n’ont point connu la voie de la paix ».
  • Romains chapitre 5 verset 1 : « Ayant été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu ».
  • Éphésiens chapitre 2 verset 14 : « C’est lui qui est notre paix ».
  • Éphésiens chapitre 2 verset 17 : « Il est venu, et a annoncé la bonne nouvelle de la paix à vous qui étiez loin ».
  • Colossiens chapitre 1 verset 20 : « ayant fait la paix par le sang de sa croix ».

Dans un sujet tel que celui-ci, nous pouvons facilement multiplier ces références depuis la concordance, chacune d’elles nous frappant comme fournissant quelque pensée nouvelle sur la paix.

Nous cherchons ensuite à les regrouper, en les classant quelque peu dans leur ordre moral.

L’importance de l’ensemble du sujet serait suggérée par un passage de Job (chapitre 22 verset 21), qui nous servira d’introduction.

  1. Quant au méchant :
    1. Pas de paix — Ésaïe chapitre 48 verset 22.
    2. Une fausse paix — Jérémie chapitre 6 verset 14.
    3. L’ignorance de la vraie paix — Romains chapitre 3 verset 17.
  2. Le fondement de la paix :
    1. La paix faite — Colossiens chapitre 1 verset 20.
    2. La paix fournie — Ésaïe chapitre 53 verset 5.
    3. La paix annoncée — Luc chapitre 2 verset 14 ; Éphésiens chapitre 2 verset 17.
  3. La paix possédée :
    1. Par la foi — Romains chapitre 5 verset 1.
    2. Christ Lui-même notre paix — Éphésiens chapitre 2 verset 14.
  4. La paix goûtée :
    1. Gardé en paix — Ésaïe chapitre 26 verset 3.
    2. Comme un fleuve — Ésaïe chapitre 48 verset 18.
    3. La paix de Christ qui nous est donnée — Jean chapitre 14 verset 27 (note : On remarquera qu’ici, il nous est parlé de la paix de deux manières. « Je vous laisse la paix » semble se rapporter à ce que le Seigneur a accompli par Son sacrifice, qui est notre part. « Je vous donne ma paix » est la jouissance de ce qui remplissait Son propre cœur.).
  5. La paix à la fin — Psaume 37 verset 37.

Une autre utilisation intéressante des études de mot est la collecte des mots caractéristiques trouvés dans un livre donné. Par exemple, la phrase « Ce sont ici les générations » se trouve dix fois dans le livre de la Genèse, et nous donne un trait caractéristique de ce livre.

« Comme l’Éternel avait commandé à Moïse » se trouve dans l’Exode avec une fréquence évocatrice.

« Saint » et les mots apparentés donnent une clé du contenu du Lévitique.

Le livre des Psaumes a de nombreux mots caractéristiques — « Sélah », « selon ta parole », « ennemis », « attente ».

Les Proverbes invitent à une sélection de nombreux mots semblables : « caution », « garantie », « sagesse », « menteur », « méchant », « paresseux », « orgueil », « cœur », « langue », « pieds », « lèvres », « yeux ».

De même, l’Ecclésiaste : « vanité », « chagrin », « sous le soleil ».

Le Cantique des cantiques : « bien-aimé », « nard », « aromates », « adjurer ».

De même, chacun des prophètes présentera sans aucun doute certains mots caractéristiques qui sont mis en évidence.

En venant au Nouveau Testament, nous trouvons la même individualité dans les différents livres.

« Le royaume des cieux » est la phrase principale en Matthieu.

« Aussitôt », en Marc.

« Fils de l’homme », en Luc.

« Envoyé », « monde », « Père », « demeurer », en Jean.

« Esprit » et les mots apparentés dans le livres des Actes.

« Juste », « justifier », « foi », « mort », etc., dans les Romains.

Et chacune des épîtres se trouvera avoir certains mots qui sont utilisés plus fréquemment, proportionnellement à leur taille, que dans d’autres portions du livre.

À des fins de comparaison, une concordance de chaque livre séparé aurait une valeur particulière propre. L’auteur a compilé quelques concordances de cette sorte pour les épîtres les plus courtes.

Il est significatif, par exemple, que dans les Galates, les mots « amour », « saint », « sainteté », sont en grande partie absents, alors que dans les Éphésiens ils sont mis en valeur. La raison n’est pas à chercher bien loin. La loi ne produit jamais l’amour ni la sainteté, et ceux qui sont occupés d’elle ne doivent pas être surpris de leur absence.

Les écrits de Jean ont des caractéristiques verbales qui leur sont propres, en contraste avec ceux de Paul. Ainsi, là où ce dernier parle de « justice », Jean parlera de « vie » ; et la « justification » dans l’un est en parallèle de la « nouvelle naissance » dans l’autre. « Enfant », ou « enfants », suggérant la naissance, est l’expression favorite de Jean, alors que « fils », suggérant la position, est celle de Paul. Ces mots donnent les thèmes caractéristiques des deux écrivains, et fournissent des preuves nouvelles de l’exactitude merveilleuse et de la sagesse divine de l’Esprit de Dieu dans l’inspiration de l’Écriture.

En continuant nos études de mot, notre conviction de l’inspiration verbale de la Parole de Dieu s’en trouvera approfondie. Nous n’avons fait qu’effleurer un vaste champ de recherche. En vérité, ici, comme dans toute partie de l’examen de ce merveilleux livre, nous pouvons dire : « Il reste un très grand pays à posséder » [Josué chapitre 13 verset 1]. Oh, qu’il y ait plus de courage, de simplicité et de diligence de la part de chaque enfant de Dieu individuellement, pour entrer dans ce bon et vaste pays, et pour posséder pour soi quelques-uns des trésors qui gisent sous sa surface ; ses collines accidentées nous invitent à les creuser pour trouver du fer et de l’airain, et ses étendues apparemment désolées fournissent l’occasion d’une manne fraîche à récolter !

Les noms, leur usage et leur signification

La grande fréquence des noms est évidente pour le lecteur ordinaire de l’Écriture. La Bible est un véritable dictionnaire biographique, un thésaurus historique, et un répertoire géographique. Les noms de personnes et de lieux abondent partout. En soi, cela nous montrera que nous ne pouvons pas ignorer leur présence. Un examen occasionnel de l’Écriture, toutefois, montrera que beaucoup de noms, du moins, ont été donnés pour des raisons spécifiques. Ainsi, les premiers noms, Adam et Ève, Caïn, Abel, Seth, ont une signification évidemment appropriée.

Adam est « fait de la terre », comme le terme le suggère.

Ève, « vivante », était « la mère de tous les vivants » [Genèse chapitre 3 verset 20].

Caïn, « acquisition », parle de la tendre espérance, si vivement désappointée, qu’il soit « l’élu », la semence promise de la femme.

Abel parle de « faiblesse » et de brièveté de sa vie.

Seth, « assigné », de celui assigné pour prendre sa place.

Noé, « consolation », répond à son nom.

Quand les noms ont été changés, la raison en a été donnée, une raison basée sur leur signification.

Ainsi, Abram, « père élevé », est changé en Abraham, « père d’une multitude » — la modification, comme on l’a remarqué, est effectuée par l’ajout d’une seule lettre en hébreu, « he », la cinquième lettre de l’alphabet hébreu ; le nombre cinq parlant, comme nous le savons, de Dieu avec l’homme. Combien, en vérité, Dieu avec l’homme change l’individu solitaire en père d’une multitude.

Il est remarquable que le nom de Saraï est changé au même moment par l’ajout de la même lettre, illustrant la même grande vérité.

Isaac, « rire », rappelle le rire de ses deux parents à l’annonce de sa naissance, et suggère cette joie que la venue du vrai Fils apporte.

Jacob, « qui tient par le talon », était justement nommé ainsi, comme son pauvre frère « velu » Ésaü l’a déclaré ; alors qu’Israël, « prince de Dieu », est un nouveau nom avec une signification particulière qui lui est donné.

Ainsi pourrions-nous poursuivre en parlant de Juda et des autres fils de Jacob ; de Moïse et de ses deux fils ; de Josué, « Jéhovah-Sauveur », et du « cœur entier » Caleb ; d’Acan, « celui qui trouble » ; de Samuel, « demandé à Dieu » ; de David, « le bien-aimé » ; et de Salomon, « le pacifique ».

Bien évidemment, l’Écriture elle-même nous donne une abondante justification de notre affirmation que la signification des noms dans la Bible n’est pas simplement d’un intérêt étymologique, mais fournit en même temps une clé pour son interprétation plus complète.

De même, les endroits et les localités sont nommés de façon suggestive : l’Égypte, Mitsraïm, « double petitesse » ou « étroitesse », suggérant les caractéristiques géographiques bien connues de ce pays, avec uniquement une bande fertile des deux côtés du Nil, et indiquant aussi que ce monde n’est qu’un lieu étroit, cerné par le désert inconnu du passé et du futur, avec une fine bande de lumière dans le présent.

Babel, Babylone, parle de la « confusion » commencée et perpétuée là.

Beër-Shéba, « le puits du serment » ; Sichem, « épaule » ; Salem, « paix » ; Jérusalem, « possession de la paix » ; tous ont la signification de leur nom, soit donnée, soit suggérée dans l’Écriture ; parfois, en effet, la raison d’un nom est donnée.

Tsoar, « petit », appelée ainsi par Lot.

Béthel, « maison de Dieu », parce que Dieu apparut là à Jacob.

Mahanaïm, « deux camps », parce que là, le camp de l’Éternel et celui de Jacob sont vus.

Mais c’est toujours la manière de la Parole de Dieu, de ne pas seulement nous donner des instructions et des explications, mais plutôt de nous fournir la clé qui nous permettra de poursuivre plus loin nos études dans la direction qu’elle indique. C’est une des preuves de l’inspiration divine de la Parole de Dieu, une des marques de l’amour et du soin de Celui qui veut en même temps satisfaire et éveiller la faim de connaissance chez les siens.

Nous découvrons donc que notre Seigneur, en interprétant les paraboles, donne des exemples d’explication, et nous laisse la clé pour investiguer davantage. « Ne connaissez-vous pas cette parabole ? Et comment connaîtrez-vous toutes les paraboles ? » [Marc chapitre 4 verset 13].

L’utilisation commune de Melchisédec dans Hébreux chapitre 7 nous autorise à croire que les noms dans toute la Parole de Dieu peuvent être examinés de la même manière, dans un esprit respectueux.

Melchisédec signifie, comme il nous est dit, « roi de justice », et c’est ce qui le caractérise, lui qui est le type de notre Seigneur qui est à la fois roi et sacrificateur, et dont un trait caractéristique personnel est la justice — la justice comme ceinture de Ses reins, et le parfait sacrifice de Lui-même ayant répondu à chaque exigence de la justice divine. Ainsi, Il est pleinement Melchisédec, « roi de justice », « sacrificateur du Dieu Très-haut ». Il est aussi « roi de Salem », ce qui évoque non seulement Jérusalem, la cité au sens propre, mais aussi « la paix », qui est « l’œuvre de la justice » [Ésaïe chapitre 32 verset 17]. Ainsi, en tant que « roi de paix », nous Le voyons immuable et administrant les fruits de Sa propre œuvre en justice.

De plus, l’ordre est souligné. Il est d’abord « roi de justice » ; après cela, « roi de paix ». Il ne peut y avoir de véritable règne ou une paix quelconque jusqu’à ce que chaque exigence de la justice ait d’abord été satisfaite. Cela, comme nous l’avons dit, nous donne un indice avec lequel nous pouvons pénétrer dans la liste de mots apparemment sans signification dans les catalogues généalogiques ou les longues listes des villes, frontières, etc., du pays (voir Josué 15-21).

« Mais », demandera-t-on, « voulez-vous dire que chaque nom de chaque personne dans la Bible a une signification » ? Il ne peut y avoir qu’une seule réponse à cela. Il y a certainement une signification littérale qu’une étude attentive de la dérivation du mot fournira, et ce qui a été dit nous justifiera d’exprimer la croyance que chaque mot a une signification spirituelle qui ne réclame que du soin, de la foi, de la patience et de la diligence, pour être déterminée.

Nous dirons ici, comme cela a été remarqué dans d’autres liaisons, qu’une importance indue ne doit pas être donnée à cette partie de l’étude biblique. Nous reculons devant les tentatives grossières que font ceux qui ne sont pas bien fondés dans la vérité divine, d’expliquer des passages obscurs ou complexes. De tels efforts nuisent à celui qui les tente, en même temps qu’ils exposent au blâme une partie délicieuse, rafraîchissante et importante de la connaissance de la Bible. Que toutes choses soient conservées dans leur place et leur proportion convenables. Nous ne devons surcharger ni nous-mêmes ni les autres avec une masse de matériau discutable, recueillie d’une étude partielle.

Nous ajouterons simplement ici, reportant à un autre endroit la mention complète de cela, que le sujet complet de l’étymologie, ou signification des noms, dans l’hébreu, et surtout dans le grec, est encore à l’état d’enfance. Le sujet a été négligé pendant si longtemps, et si peu y ont travaillé, que les résultats, bien que très satisfaisants dans un bon nombre de cas, sont incertains dans beaucoup d’autres.

Avant de refermer ce sujet, nous pourrions tenter de suivre la direction de l’Écriture et voir si des significations de nom bien établies donnent un indice supplémentaire à l’interprétation d’un passage.

Noé signifie, comme nous l’avons vu, « repos » ou « consolation ». Son père Lémec le donna dans la foi que la consolation divine viendrait par lui, une espérance bien fondée. En Genèse chapitre 8 verset 4, l’arche reposa, littéralement « Noéa », sur les montagnes d’Ararat. Au verset 21 du même chapitre, « l’Éternel flaira une odeur agréable », littéralement « une odeur de repos », ou Noé. Dans chacun de ces cas, la racine est la même, et montre comment Dieu a véritablement répondu à la foi, vue dans son nom, en accordant le repos au milieu d’une scène de désolation — déclarant que le sacrifice en était la base.

Phinées, « une bouche d’airain », lui est singulièrement approprié, à lui qui a été si inflexiblement fidèle à Dieu, et qui, par son jugement impitoyable du péché, s’est assuré une sacrificature durable pour lui-même et sa famille.

Éléazar, le fils d’Aaron, « mon Dieu est une aide », fut le successeur de son père — un type évident de Christ en résurrection — car quand Aaron le sacrificateur mourut, Éléazar est revêtu de ses vêtements. Ce même nom, habillé du grec du Nouveau Testament, « Lazare », est associé avec la résurrection du frère de Marthe et Marie, tout comme il y est fait allusion dans le cas de ce mendiant qui fut emmené par les anges dans le sein d’Abraham et pour qui, par conséquent, s’est ouverte une nouvelle vie de bénédiction.

Ce ne sont que quelques suggestions qui pourront être abondamment multipliées, et nous découvrirons qu’avec une connaissance croissante de ces détails nous est fourni un réseau de vérité qui nous montre comment la Parole de Dieu est une tunique sans couture tissée tout d’une pièce depuis le haut [Jean chapitre 19 verset 23], dans laquelle par un seul fil n’est inutile ou hors de sa place.

Les nombres et leur signification

Nous sommes déjà préparés à admettre que si les noms ont une signification particulière, il doit en être de même des nombres, et de fait de tout le reste dans la précieuse Parole de Dieu. Nous allons donc voir sans préambule ce que l’Écriture a à dire à ce sujet ; et ici, au tout début de nos Bibles, nous avons un ordre numérique des plus évidents dans les six jours de la création, suivis du septième jour de repos.

Nous sommes entrés bien plus complètement dans ce sujet dans un autre livre, auquel nous devons reporter le lecteur (note : Guide sur le Pentateuque.). Le résultat de nos investigations effectuées là nous donne la conclusion suivante :

Un est le nombre de l’origine, de la création, de la suffisance, etc. C’est le nombre approprié pour Dieu et pour le Père.

Deux parle d’aide et de délivrance du mal. C’est le nombre approprié pour le Fils, le Sauveur et Celui qui délivre.

Trois parle de manifestation et de Celui, le Saint Esprit, qui est le révélateur de la vérité. « Dieu est lumière » [1 Jean chapitre 1 verset 5] (ce qui manifeste), et il est significatif que la lumière soit composée d’un rayon triple. « Trois » suggère aussi la résurrection, qui est si intimement liée à la manifestation de Dieu et de Sa puissance ; et aussi le sanctuaire, où Sa présence est manifestée.

Quatre est le nombre de la terre — de l’épreuve, de la faiblesse et du manquement.

Cinq est la création avec une nouvelle venue en elle, et suggère, en plus d’autres caractères, l’incarnation de Celui qui réunit dans Sa propre personne bénie, Dieu et l’homme. C’est aussi le nombre parlant de la responsabilité.

Six est le nombre du jour de l’homme, la limite du travail et de l’activité humains, et donc du mal, si constamment manifesté dans l’énergie de l’homme. Il suggère ainsi la contrainte divine et la victoire sur le mal.

Sept est le nombre du repos. Il parle d’achèvement, de ne rien laisser à ajouter ou à souhaiter dans ce sens. Il complète ainsi la série parfaite.

Huit, étant un nouveau commencement, est donc le nombre de la nouvelle création.

Neuf est un multiple de trois ; c’est son carré, nous dirions un trois plus intense.

Dix est un double cinq, suggérant la double mesure de responsabilité de l’homme telle que vue dans les deux tables de la loi, l’obéissance demandée envers Dieu et envers l’homme.

Onze semble être un de moins que douze.

Douze est le grand nombre gouvernemental et administratif — les douze tribus, les douze apôtres, les douze portes, etc. C’est le nombre de l’unité d’Israël telle que vue dans les douze pierres mise dans le Jourdain, et les douze autres amenées et dressées en stèle sur ses bords ; les douze pierres de l’autel d’Élie ; les douze pains de proposition, etc.

D’autres nombres semblent être des multiples, comme « quatorze » qui est un double sept, ayant l’air de manifester la complétude suggérée par ce nombre. Ainsi, la généalogie de notre Seigneur en Matthieu est divisée en trois ensembles (le nombre de la manifestation complète) de quatorze générations chacun, dans lesquels l’homme est complètement manifesté, et tout est mis à nu. C’est seulement dans la plénitude des temps que Dieu a ainsi envoyé Son Fils.

« Vingt », « quarante » et d’autres multiples de dix nous donnent le caractère de la responsabilité suggérée par dix, combinée à l’autre nombre. Ainsi, « quarante » parle d’une épreuve complète sous la responsabilité ; « quatre-vingts », de la limite de la vie humaine — quatre vingtaines, une responsabilité doublée, éprouvée, et la fin : « leur orgueil encore est peine et vanité ; car notre vie s’en va bientôt, et nous nous envolons » [Psaume 90 verset 10].

Les nombres peuvent être vus dans divers liens entre eux, selon que nous le montrent les quatre premières règles de l’arithmétique. Ils peuvent être additionnés, soustraits, multipliés ou divisés. Nous avons des illustrations de chacun de ces usages des nombres, et assurément une signification spirituelle est dans chaque cas attachée au traitement. Joseph signifie « qu’il ajoute ». À sa naissance, sa mère a dit : « Que l’Éternel m’ajoute un autre fils ».

Les premiers chapitres du livre des Nombres montrent comment les tribus furent dénombrées et mises ensemble en différents camps. L’addition parle de force. « Deux valent mieux qu’un » [Ecclésiaste chapitre 4 verset 9]. Spirituellement, elle parle de l’aide offerte par l’augmentation. Toute croissance est une addition. Le Seigneur « ajoutait » tous les jours à l’Église ceux qui devaient être sauvés [Actes chapitre 2 verset 47].

Ici justement, nous devons prendre garde à une utilisation trop littérale de la concordance dans une liaison telle que celle-ci. Le passage familier de 2 Pierre : « Joignez à votre foi la vertu, etc. », n’est pas vraiment une addition mais, si nous pouvons parler de façon arithmétique, une multiplication. C’est : « Ayez en votre foi, la vertu » ; c’est-à-dire, que votre foi soit caractérisée par le courage ; votre courage par la connaissance ; votre connaissance par votre tempérance ; etc.

La soustraction, l’enlèvement, suggère de la même manière une diminution et un affaiblissement. « Si quelqu’un ôte quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu ôtera sa part de l’arbre de vie » [Apocalypse chapitre 22 verset 19]. La valeur d’une portion de terre était calculée d’après le nombre des années jusqu’à l’année du Jubilé. Ainsi, sa pleine valeur était estimée sur une base de cinquante ans. Chaque année plus proche du Jubilé retirait d’autant à la valeur du champ.

La multiplication, comme son nom le suggère, parle de croissance d’une manière plus complète que l’addition, qui est simplement un accroissement dans une direction, alors que dans la multiplication, chaque chiffre est pris et augmenté autant de fois que l’indique le multiplicateur. Par exemple, « sept » est formé de l’addition de quatre et trois. Douze est la multiplication de ces mêmes nombres. Dans « sept », nous avons cette complétude qui inclut les cieux et la terre — nous pourrions dire avec révérence, Dieu et Sa création ; alors que dans « douze », le nombre en évidence dans les fondations et les portes de la cité céleste, nous avons « quatre », le nombre de la terre, de la faiblesse humaine, pris et augmenté selon la puissance divine.

La division est l’opposé de la multiplication, son nom même suggérant la séparation. Nous connaissons, hélas, quelque chose de cela dans un mauvais sens, et pourtant, même là, il y a un bon côté. Dieu a divisé l’héritage entre les siens ; le mot pour « les ruisseaux d’eau » en Psaume 1 verset 3 est dérivé de la racine « diviser ». Le rafraîchissement coule là où il y a une fente qui a écarté ce qui en obstruait l’entrée. Ainsi est la Parole même de Dieu, qui est « vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles » [Hébreux chapitre 4 verset 12], mais qui ouvre le chemin à un flot de rafraîchissements dans la partie la plus intime de l’être.

Les fractions sont une division sous une autre forme. Elles expriment la relation de deux nombres ensemble, indiquant une division. Elles parlent aussi d’une part proportionnelle à un tout donné. Ainsi, un sicle est de vingt guéras (Exode chapitre 30 verset 13), dont une moitié devait être donnée par chaque homme comme rançon pour son âme. Cela nous donne le nombre familier « dix », suggérant que la rédemption est proportionnelle à la pleine responsabilité vis-à-vis de Dieu et de l’homme. Le prix de l’expiation, le sang de notre cher Seigneur, est une pleine satisfaction pour Dieu quant à ce qui regarde l’homme.

La mesure ordinaire était l’épha, dont un dixième était un omer, la nourriture d’un homme (Exode chapitre 16 versets 16 et 36). Dans le sacrifice de prospérités, la mesure de la fine fleur de farine qui accompagnait l’holocauste était proportionnée à la taille et à l’importance de l’animal offert. Ainsi, pour un agneau, un dixième de mesure, qui est un omer, était donné ; pour un bélier, deux dixièmes, ou un cinquième ; alors que pour un taureau, trois dixièmes, « trois mesures de fine fleur de farine », qui parle de la plénitude de Christ.

Nous trouvons les fractions un demi, un tiers, un quart, en lien avec les libations en Nombres chapitres 28 et 29. Celles-ci aussi étaient en proportion de la taille de l’offrande, comme pour le sacrifice de prospérités. « Un quart », le plus petit nombre, peut suggérer une mesure comparativement faible — l’estimation terrestre de Christ ; « un tiers » laisse entendre une plénitude, une fois achevé ; alors que « un demi » nous parle de l’autre moitié, ou, comme la reine de Sheba le disait des gloires de Salomon, qu’on ne lui en avait pas rapporté la moitié [2 Chroniques chapitre 9 verset 6] ; ainsi nous n’avons encore jamais saisi la moitié des gloires et des bénédictions de notre Seigneur.

C’est une simple indication quant au vaste champ qui nous est ouvert dans l’étude des nombres dans l’Écriture. Comme on l’a déjà vu, quand cela est appliqué à la structure des livres dans leurs groupes ou aux subdivisons d’un livre, les nombres ont une fonction signalée en indiquant le contenu de la portion particulière à laquelle ils sont rattachés.

Travail de référence

Il est regrettable que la plupart des références de nos Bibles courantes soient seulement des passages parallèles, ou si vaguement en lien avec le sujet qu’ils ne permettent pas d’élucider le texte d’une manière suffisamment utile. Cela, toutefois, ne doit pas nous décourager de faire usage des références de la Bible. Probablement, comme cela a déjà été suggéré, chaque lecteur peut établir son propre ensemble de références, ce qui est doublement précieux ; mais il est bon, en lisant l’Ancien Testament, de se reporter aux références du Nouveau ; et particulièrement, dans le Nouveau, de rechercher les passages qui y sont cités. Un certain nombre de Bibles, dans leurs « aides », fournissent une liste des citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau, et cela peut facilement être entré ou indiqué en les marquant. Cela prend inévitablement beaucoup de temps d’avoir recours aux références, et nous ne devons donc pas faire cela aveuglément, mais si nous nous habituons à en rechercher quelques-unes dans notre lecture quotidienne, nous acquerrons vite de l’habileté pour cela.

Mémorisation de la liste des livres de la Bible

Il est peut-être presque hors de propos de parler de mémoriser les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament dans l’ordre dans lequel nous les trouvons dans nos Bibles. Ils devraient nous être si familiers que nous ne devrions pas avoir plus de difficulté à aller à un des petits prophètes, à Esther, à l’épître de Jude, etc., qu’à tout le reste. Il est aussi souhaitable d’avoir une idée générale de la longueur de tous les différents livres comme indiquant, non pas vraiment leur importance, mais l’espace qu’ils occupent. Ainsi, le nombre des chapitres d’Aggée, ou d’Abdias, d’Amos ou de Michée, nous fournira quelques petits indices sur l’espace qu’ils occupent.

La plupart de ces détails devraient être enseignés aux enfants à la maison. Une grande partie d’une heureuse période peut être ainsi passée avec eux, et nos propres mémoires seront rafraîchies en les entendant réciter la liste des livres de la Bible, peut-être avec le nombre des chapitres de chacun, ou s’engager dans une compétition pour trouver et lire une demi-douzaine de références.

En parlant des enfants, de tendres souvenirs surgiront de la manière dont nous avons cherché à faire de la Bible un livre familier et révéré vers lequel ils peuvent se tourner, même pour la relaxation aussi bien que pour l’instruction. La description de quelque scène familière sans mentionner les noms ; la formation d’anagrammes tels que « Dieu est lumière » en demandant le nom de divers caractères bibliques. De cette manière, l’Écriture ou les livres de la Bible deviendront au moins familiers aux jeunes, et Dieu peut utiliser ces choses plus tard.

Cela n’épuise en aucune manière les détails variés et les directions d’étude biblique qui peuvent être inclus sous ce titre général. Nous répétons que la précieuse Parole de Dieu reste ouverte à notre examen le plus minutieux, le plus méticuleux. « En tout travail il y a profit » [Proverbes chapitre 14 verset 23], et « Il y a beaucoup d’accroissement dans le défrichement du pauvre » [Proverbes chapitre 13 verset 23] ; de telle sorte que nous ne devons pas, du fait de notre manque d’éducation, de notre besoin de temps, de notre habitude de pensée, ou de quoi que ce soit d’autre, hésiter à nous engager dans un travail si béni. La récompense est grande. Cherchons seulement à diriger nos activités dans des canaux qui produiront les résultats les plus sûrs et les plus rapides.

Comme dans notre nourriture, le régime pour les enfants, ceux qui sont délicats ou les personnes âgées, est grandement limité à des éléments simples et facilement assimilables, en laissant les autres choses, tout succulentes et utiles qu’elles soient à leur place, à ceux qui ont une meilleure digestion, ainsi en est-il dans le domaine spirituel. Grâces à Dieu, il y a abondance de lait et de miel dans le pays, et nous pouvons manger notre pain sans pénurie sous l’œil de notre Dieu, qui repose dessus continuellement en amour.

*Partie 2 : Pratique

Méthode et horaires

Nous désirons réunir sous ce titre un certain nombre de choses dont nous avons déjà parlé d’une façon ou d’une autre, mais que nous voulons désormais présenter d’une manière plus ordonnée. Le lecteur nous pardonnera si nous ne tenons rien pour acquis quant à ses capacités, ses habitudes existantes d’étude, etc. Nous ne doutons pas que certains font déjà ce qui est équivalent ou supérieur à nos propres suggestions. Ceux qui sont déjà équipés seront les derniers à critiquer notre effort pour donner des conseils pratiques ; ils seront en effet les plus sûrs pour comparer nos suggestions avec leurs propres pratiques.

Si nous avons à accomplir parfois quelque chose en dehors de notre emploi ordinaire, nous devons prendre en compte la question du temps, et établir clairement un certain nombre de points. La personne qui travaille huit ou dix heures par jour, et doit passer encore deux heures pour aller et revenir du travail, a très peu de temps libre. Les éléments des devoirs domestiques, de l’entretien du corps, et la participation nécessaire à une ou plusieurs réunions hebdomadaires, occupent la plupart de ce qui reste de nos heures d’éveil. Sept ou huit heures doivent être consacrées au sommeil, afin que le corps soit conservé en état de travailler. Peut-être serait-ce une bonne chose, pour chacun, de tracer une sorte de liste de la manière dont les vingt-quatre heures sont occupées. Une telle liste pourrait ressembler à quelque chose comme cela :

  • Travail, 9 heures
  • Aller et retour, 2 heures
  • Repas du matin et du soir, 1 heure et demie
  • Déjeuner, une demi-heure
  • Sommeil, 8 heures

Cela ne nous laisse que deux heures sur les vingt-quatre, au cours desquelles faire un nombre incalculable de choses — s’habiller, une lecture générale, une visite occasionnelle, deux réunions par semaine — donc il n’est pas exagéré de dire que nous devons lutter pour le temps, quel qu’il soit, que nous devons consacrer à la lecture méthodique de la Bible. Il n’est pas surprenant que l’homme ou la femme normalement occupé dise : « Voyez-vous ? — Quel temps ai-je pour faire toutes ces belles choses que vous suggérez ? C’est totalement hors de question » ; et cela continue ainsi.

Maintenant, nous sommes bien conscients de la réalité de tout cela, et nous sympathisons avec ; en effet, la même chose pourrait être dite de la plupart des choses que nous aimerions entreprendre. La question est : Allons-nous lutter pour une demi-heure par jour que nous pourrons consacrer au Seigneur de façon régulière et stricte, pour l’utiliser dans l’étude de Sa précieuse Parole ? Chacun doit dire si une demi-heure est trop. Si oui, pouvez-vous vous réserver quinze minutes ? Et si cela ne se peut, vous aurez sûrement cinq minutes sur les vingt-quatre heures que vous pourrez ainsi consacrer.

Bien sûr, il doit y avoir la volonté, le désir et l’intention pour cela ; et c’est ce que nous tenons pour acquis. Si beaucoup d’entre nous réunissaient les minutes qu’ils passent à regarder le journal ou autre chose de ce genre, ils découvriraient que cela représente plus de cinq ou quinze minutes. Si possible, les heures de coucher et de lever devraient être bien fixées, et à moins que quelque chose de particulier ne l’empêche, notre moment de lecture et d’étude devrait être le matin. Si nous sommes obligés de quitter la maison, disons à sept heures et demi, ce qui veut dire petit déjeuner à sept heures, ne pouvons-nous pas réserver les quinze minutes avant cela à ce travail ? Si vous prenez le train ou le bus pour aller travailler, en général on peut avoir un siège, et alors vous pouvez faire une bonne partie de la lecture de la Bible, et peut-être de la mémorisation, dans le chemin pour aller et revenir du travail. Si une heure est consacrée au déjeuner, quelques minutes de celle-ci pourraient aussi être prises pour quelque chose, quand la Bible peut être ouverte, ou nous pourrions apprendre nos versets en faisant notre toilette le matin. Nous devons apprendre à écrire sur notre genou, pour ainsi dire, et prendre l’habitude de griffonner dans notre carnet toutes sortes de choses. L’action de les transcrire par écrit les fixera souvent dans la mémoire. Ainsi, si nous pouvons nous occuper à notre lecture en voyageant, et à notre mémorisation à des moments divers, cela nous laissera le temps libre pour une étude ordonnée et, peut-être, nous pourrons poursuivre en faisant un planning hebdomadaire de la manière dont nous utilisons ce temps. Nous suggérerons quatre plannings différents, sur la base de quinze minutes quotidiennes, une demi-heure, une heure, et deux heures.

Planning de quinze minutes

Nous avons indiqué, en plus de la lecture quotidienne de la Bible et de la mémorisation des Écritures, six méthodes différentes d’étude biblique. Quand seule une période aussi courte que quinze minutes pour jour peut être consacrée à l’étude, il est bon de ne pas essayer de poursuivre les six sortes en même temps. Il serait sans doute mieux, disons pour un mois donné, de porter attention à une sorte, jusqu’à ce qu’une bonne mesure de progrès ait été réalisée.

Nous suggérons que ces quinze minutes soient divisées en deux parties de dix et cinq. Si l’on est seulement un débutant, il est important d’obtenir une connaissance claire de la vérité dispensationnelle, comme fournissant le cadre dans lequel toute notre connaissance à venir pourra être rangée. Nous consacrons donc dix minutes quotidiennement pour étudier la vérité dispensationnelle, selon les indications suggérées dans ce chapitre. Les cinq autres minutes peuvent être consacrées à l’étude par sujets. Cela peut être fait pendant un mois ; et le mois suivant, l’analyse peut remplacer l’étude par sujets, en gardant la place principale pour la vérité dispensationnelle ; et ainsi de suite pendant une année, en consacrant alternativement la partie de cinq minutes un mois à l’analyse et un à l’étude par sujets. Ainsi, à la fin de l’année, le débutant aura acquis une bonne mesure de la vérité prophétique, et s’il a utilisé des aides, sera à ce moment-là capable de découper droitement la Parole de vérité. Pour l’année suivante, il pourrait échanger la place de la vérité dispensationnelle avec la période de cinq minutes, en consacrant dix minutes par jour à l’analyse, et en alternant la vérité dispensationnelle avec l’étude par sujets. Quand on sent qu’une certaine sorte de vérité est assez claire dans l’esprit, elle peut être mise dans une colonne « occasionnel » pour des moments particuliers, et une autre sorte, telle que les « types », prend sa place. « L’étude des mots » peut aussi de cette manière trouver une place, même dans un agenda de quinze minutes. Les « biographies », nous conseillons de les laisser pour des moments particuliers dans ce planning, comme par exemple le jour du Seigneur, quand peut-être quinze minutes complètes ou davantage pourraient être consacrées chaque semaine à l’étude de la vie d’un personnage important, d’abord dans le Nouveau Testament, puis dans l’Ancien.

Planning d’une demi-heure

De nouveau, nous supposons que notre étudiant est un débutant, et nous donnerons donc la place prééminente à la vérité dispensationnelle. Quinze minutes par jour pourront y être consacrées, jusqu’à obtenir une vue assez claire. Il faut porter une attention spéciale, dans tous les cas, à découvrir clairement les grandes caractéristiques de la période actuelle de l’Église dans laquelle nous vivons, avec ses bénédictions caractéristiques, ses privilèges et ses responsabilités. Les quinze minutes restantes pourront être divisées entre l’analyse et l’étude de sujets — dix minutes pour la première et cinq pour la seconde. L’ordre entre ces deux peut être inversé le mois suivant, et après six mois, les types peuvent remplacer les sujets pour le reste de l’année. Là aussi, l’étude des biographies peut être reléguée à une fréquence hebdomadaire le jour du Seigneur pour, espérons-le, au moins trente minutes.

Planning d’une heure

Il est sans doute bon, même avec plus de temps à notre disposition, de ne pas avoir trop de « fers au feu » à la fois. De nouveau, laissons la première place à la vérité dispensationnelle pendant vingt minutes — quinze minutes chacune pour l’analyse et l’étude par sujets, et peut-être dix minutes par jour pour l’étude des types. Cependant, quand une portion de temps si importante est consacrée, nous inclurons probablement la lecture quotidienne dans l’heure, et dix minutes pourraient lui être concédées. Si quelqu’un est capable de consacrer une heure entière par jour pour étudier, il sera sans doute capable d’utiliser son propre jugement pour savoir comment en disposer ; nous n’indiquerons pas davantage que ci-dessus. Quand nous sentons que nous avons terminé une étude assez soigneuse de la vérité dispensationnelle, nous pouvons accorder les vingt minutes à l’analyse, qui est en effet de première importance. Vingt minutes par jour ne déborderont pas trop de l’heure, avec dix minutes pour chacune des études dispensationnelle, par sujets et des types, laissant dix minutes pour la lecture quotidienne.

Planning de deux heures

Quelqu’un qui est capable de consacrer autant de temps pourra probablement le scinder en deux parties ou davantage. Si l’on n’a pas pris l’habitude de l’étude, il est sans doute mieux de faire ainsi, car il est difficile de conserver son attention fixée un long moment sans une certaine habitude. Nous la diviserons donc en deux parties :

D’abord, l’heure du matin : lecture quotidienne, dix minutes ; mémorisation, dix minutes ; vérité dispensationnelle pour les débutants, vingt minutes ; analyse, vingt minutes.

Ensuite, l’heure de l’après-midi : étude de sujet, vingt minutes ; étude dispensationnelle, dix minutes ; étude des types, quinze minutes ; analyse, quinze minutes.

Au bout de six mois, cet ordre peut varier, et après que certains sujets importants ont été étudiés, « l’étude des mots » peut être introduite comme alternative à celle d’un sujet. L’étude « biographique » peut de même prendre la place de celle des types ; mais nous conseillons de continuer l’analyse journalière, et l’étude dispensationnelle, jusqu’à être totalement affermi là-dessus, et même alors d’accorder encore une courte période quotidienne pour poursuivre la vérité dispensationnelle, en prenant les caractéristiques de chaque période, jusqu’à pouvoir associer chaque portion de la Parole de Dieu, de la Genèse à l’Apocalypse, avec son cadre dispensationnel approprié. Nous pourrions aussi bien dire ici que l’étude « des types » aura longtemps sa place dans nos études, et nous découvrirons que la méthode analytique nous accompagnera tout le long de notre vie, sans épuiser la plénitude et l’étendue de la précieuse Parole de Dieu.

Quelques remarques supplémentaires ne seront pas inappropriées, en lien avec ces différents plannings. Tout d’abord, nous ferons mention de l’importance des moments. Tout l’univers matériel est fait d’atomes, et notre vie, de moments. Tous les processus vitaux se déroulent sur une échelle microscopique. Nous devrions faire en sorte que les moments soient bien utilisés. L’étudiant peut être satisfait si, à la fin du premier mois de mise à l’épreuve d’un de ces plannings, il a pris l’habitude de la régularité et de la promptitude. Ayons une montre ou une horloge devant les yeux, et quelqu’intéressant que soit le sujet, quand le temps prévu est terminé, laissons-le pour la prochaine occurrence de l’agenda. Bien entendu, si on a du temps en plus, il est possible d’y revenir ; mais, par exemple, dans le planning de quinze minutes, gardons les cinq ou dix minutes strictement réservées au sujet en cours. Cette habitude même d’être systématique et régulier est un excellent tonifiant mental, et aidera à ceindre les reins de l’esprit.

Après avoir quitté l’école, la majorité d’entre nous ont peu ou pas d’entraînement mental, et les esprits et les pensées sont libres de se laisser aller selon leur inclination. En résultat, rien de clair n’est réalisé. Nous croyons qu’une fois l’habitude complètement formée de diviser notre temps strictement selon un planning préétabli, il y a une fascination à ce sujet et de tels résultats visibles, que cela garantira que nous le poursuivrons encore. Nous découvrirons aussi, sans aucun doute, que nous ajouterons d’autres parties de notre temps, et il ne serait pas surprenant si le planning de quinze minutes pouvait plus tard être remplacé par un de trente minutes ; mais, répétons-le, donnez un temps exact à chaque partie, même si cela a pu sembler si insignifiant que nous pouvons à peine voir le progrès d’un jour à l’autre.

Que le carnet soit notre compagnon continuel dans ce travail, et il peut prendre pour cela aussi bien la forme d’une sorte de journal intime, portant la date de chaque jour et notant la progression dans l’agenda. Nous nous sommes longuement étendus sur cela en parlant du carnet et des différentes sortes d’étude, mais nous le répétons ici comme étant de la plus grande importance. Ne soyons pas effrayés du système. Toute la création de Dieu se poursuit selon un système. Chaque jour et chaque année se divisent en périodes. Que se produirait-il si les œuvres de Dieu étaient poursuivies de la manière décousue et désordonnée dont nous poursuivons la plupart de notre travail ? Ne prenons pas la négligence pour une marque de spiritualité. On peut être vraiment spirituel en ordonnant son temps limité selon une routine et un système donnés. Cela assure une régularité et est en soi-même un tonifiant et un stimulant dans le travail de l’esprit. Nous sommes aussi trop enclins à suivre nos propres inclinations, et même dans notre lecture de la Bible et notre étude, à être attirés par des chemins de traverse selon nos tendances, ce qui empêchera d’avoir un but franc qui donne une véritable compréhension des détails et une largeur à la pensée qui peut saisir dans toute son étendue la précieuse Parole de Dieu. Soyons alors systématiques, et avec des cœurs reconnaissants, ôtons de nos pensées l’idée que la routine n’est pas spirituelle.

Nous mentionnerons aussi l’importance d’un travail personnel. Plus tard, nous considérerons un nombre considérable de livres des plus utiles comme aides dans l’étude de la Bible, mais il y a un charme particulier dans la découverte personnelle, qui est en elle-même une motivation pour plus de recherche. Le cher peuple de Dieu est fait de brebis de plus d’une manière. Les brebis sont de grandes imitatrices, et se suivent l’une l’autre ; et nous sommes souvent en danger de suivre simplement le chemin battu fait par d’autres, dans lequel nous acceptons, comme des principes véritablement acceptés, les enseignements qui sont courants parmi les chrétiens de notre connaissance. Pour cette raison, nous désapprouvons l’utilisation de nombreux livres dans notre étude de la Bible, particulièrement pour les périodes les plus courtes. Il peut être bon d’avoir une esquisse utile de la vérité dispensationnelle, mais à part cela, notre meilleur et seul livre de texte est la Bible elle-même.

Il n’y a rien qui fortifie autant la communion que l’étude personnelle en privé. Nous nous rencontrons ensemble pour échanger ce que nous avons appris, et ainsi, être une aide mutuelle. Cela aussi nous aide grandement dans notre jouissance du ministère, soit écrit, soit oral. Si nous poursuivons notre propre étude indépendante, nous serons capables à la fois de juger ce que nous avons lu ou entendu, et de l’apprécier. Ainsi, soyons des chercheurs par nous-mêmes ; que nous soyons des élèves de l’école du dimanche ou des chrétiens âgés qui, par une longue vie de communion avec Dieu, ont beaucoup appris dans Sa Parole, continuons à recueillir des fruits frais pour nous-mêmes. Nous disons ceci plus particulièrement pour le jeune chrétien qui commence juste ; et, avec toute l’énergie dont nous sommes capables, nous insistons encore et encore sur la grande nécessité et l’importance de ce sur quoi nous nous appesantissons.

Ensuite, nous devons dire un mot sur le fait d’éviter les extrêmes. Il y a toujours un danger d’être unilatéral. Probablement que chacun d’entre nous a certaines sortes de vérité qui lui sont plus agréables que d’autres. Cela peut se voir dans le ministère public. Les serviteurs du Seigneur, comme tous les chrétiens, ont leurs sujets d’étude et de pensée favoris, et à moins qu’ils ne soient sur leurs gardes, cela se révèlera se répéter trop souvent dans leur ministère public. Ainsi, le penchant de l’esprit chez certains les conduit à trouver des significations typiques dans les occurrences, les phrases, les mots, les nombres, etc. Quoique ce soit, comme nous l’avons déjà signalé, un champ d’étude des plus délicieux, nous ne devons pas en faire la base, et nous ne devons pas acquérir la réputation d’être le frère qui parle toujours des types.

De même, d’autres sont consacrés à la vérité prophétique, et s’attardent presque exclusivement sur d’intéressants points de détail prophétiques, omettant, toutefois, les choses de plus grande importance. D’autres, en prêchant l’évangile, s’attarderont largement sur les parties narratives des évangiles et de l’Ancien Testament, alors que d’autres encore ne quitteront jamais les épîtres dans leurs sujets d’évangélisation. Il y a ceux qui remplissent leurs discours d’illustrations et de récits, et d’autres chez lesquels les appels manquent entièrement. Ne faisons rien de trop dans une de ces directions. Que toute notre connaissance de la Parole de Dieu soit harmonieusement développée : « pour toutes les richesses de la pleine certitude d’intelligence » [Colossiens chapitre 2 verset 2].

En revenant au sujet directement devant nous de l’étude de la Bible, nous répétons l’importance de ne pas aller trop exclusivement dans une seule sorte de travail. Évitons aussi les digressions dans nos études et restons près du sujet en cours. Il est bon d’avoir une place dans notre carnet où nous pouvons faire une liste de thèmes intéressants et évocateurs que nous poursuivrons plus tard ; mais si nous devons suivre chaque filon, nous serons comme un enfant envoyé faire une course et qui se détourne après chaque papillon qui croise son chemin.

Nous dirons un mot de la grande nécessité de faire attention et de la méditation en lien avec notre étude. Les jeunes doivent tout particulièrement être sur leurs gardes quant aux merveilleuses découvertes qu’ils auront faites. Ils en feront assurément, mais qu’elles soient éprouvées sobrement par la Parole de Dieu. Rien n’est plus triste que d’entendre de jeunes frères chrétiens donnant des interprétations grossières et extravagantes de l’Écriture. Notre plan d’étude gardera de cela, en particulier si nous veillons à ne pas sauter aux conclusions, et usons de précaution tout comme de la foi qui atteint toujours les choses qui sont devant. Si nous donnons la première place à notre période d’étude, celle qu’elle devrait avoir, et nous efforçons de la placer dans la première partie du jour, nous découvrirons que ce qui a été devant nous alors nous accompagnera tout le long de la journée ; nous méditerons dessus, le retournerons dans nos pensées, et de nombreuses pensées trouveront le chemin de notre carnet, comme résultat de notre méditation.

Peut-être, à la fin de cette partie de notre sujet, pouvons-nous dire un mot sur le grand danger de la dispersion mentale et de la destruction de nos appétits spirituels par le laisser-aller dans la nourriture de l’esprit, qui ne peut qu’œuvrer à faire du mal. Nous ne dirons rien contre la lecture des journaux, par exemple, ou la littérature en général, mais nous demanderons seulement : Combien de notre précieux temps pouvons-nous accorder à ces choses qui tendent à détruire notre appétit pour la Parole de Dieu et à nous dérober de précieuses heures ? Nous conseillons vivement, particulièrement aux jeunes chrétiens qui prennent des habitudes pour la vie, d’éviter les lectures de ce genre. Nous n’avons pas besoin de préciser. La conscience, et notre propre expérience, nous rendront vite capables de détecter ce qui interfère avec notre travail habituel. Nous vivons dans des jours de superficialité. Même dans les choses matérielles, il y a une habitude de l’esprit légère et badine qui a pris possession de tout. Beaucoup ne touchent jamais un livre sérieux, et n’ont de goût que pour la fiction, souvent du plus mauvais caractère, et qui tend toujours à détourner l’esprit des choses sobres. L’amour des amusements, la frivolité qui semble devenir une part même de la vie, combien souvent ces petits renards sont autorisés à ravager les vignes [Cantique des cantiques chapitre 2 verset 15] ! Que le Seigneur nous amène ainsi à une diligence, une méditation et une sobriété vraies et systématiques : « Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents à tous » [1 Timothée chapitre 4 verset 15].

L’expression : « Sois-y tout entier » est littéralement : « Sois en elles », immergé, absorbé, occupé d’elles. La même expression a été utilisée par notre Seigneur comme enfant à douze ans : « Pourquoi me cherchiez-vous ? », disait-Il ; « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » [Luc chapitre 2 verset 49], littéralement, « dans les choses de mon Père ». Combien cela L’a ainsi véritablement caractérisé ! Il n’avait qu’un seul objet. « Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que moi, je vis », non seulement « par le Père » comme dans notre version, mais « à cause de Lui » [Jean chapitre 6 verset 57], c’est pour l’amour de Lui, pour être occupé avec Lui. Il était le centre et la circonférence de Sa vie. Il n’y avait pas d’autre motif à Sa vie ici-bas que pour le Père. « Ma viande est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » [Jean chapitre 4 verset 34]. Ayons un seul but. Nous prions pour que nos paroles contribuent à cela dans beaucoup de vies.

Partie 3 : Responsabilités générales

La prière en lien avec l’étude de la Bible

Nous voulons examiner un peu plus en détail le sujet de la prière, qui a déjà été devant nous dans une certaine mesure. Peut-être quelques-uns de nos lecteurs ont-ils déjà ressenti que nous donnions une trop grande importance à la simple étude. Cela n’a aucunement été avec la pensée d’exclure la prière, mais plutôt de préparer le chemin pour elle. Nous dirons, toutefois, même ici, que la Parole de Dieu doit toujours précéder la prière. Nous ne sommes pas sanctifiés par la prière, mais par « ta parole ». Il y a un danger à être occupé de la prière comme d’un service, au lieu de la considérer simplement comme un moyen et une expression naturelle du cœur vers Dieu. Mais il y a, sans doute, un danger de devenir simplement intellectuels dans notre étude et de perdre cette fraîcheur d’âme qui est toujours la marque de la communion avec Dieu.

Nous ne sommes pas en train de parler de la prière en général, ni de ce qui déborde de notre âme vers Dieu en adoration et en supplication, ce qui est nécessaire dans notre vie de chaque jour. Nous devons toujours être des adorateurs, des suppliants, et des intercesseurs — des adorateurs en rappelant à notre pensée la plénitude infinie de cette grâce qui s’est manifestée à nous et qui a ouvert aux regards de notre adoration les perfections de la personne et de l’œuvre de notre adorable Seigneur ; des suppliants, parce que nous sommes dans une terre vaste et fatiguée où les besoins sont constants dans toutes les directions, et où les ennemis de tous côtés nous assaillent et où les tentations nous attirent ; des intercesseurs, parce qu’il y a ceux qui nous sont chers que nous devons toujours porter devant Dieu — notre famille, nos proches et nos amis. Il y a aussi les besoins du peuple de Dieu dans des cercles toujours plus larges, des besoins que nous ne devrions jamais oublier — Ses serviteurs à la maison et au loin, le travail de l’évangile, l’édification des siens, la diffusion de Sa vérité, les moyens variés, conformes à l’Écriture, utilisés à cette fin. Tout cela et bien davantage encore nous amènera souvent au trône de la grâce, et nous avons à peine besoin de dire que le matin et le soir, nous devons passer un moment sur nos genoux devant Dieu.

Ce n’est toutefois pas de la prière dans ce sens que nous parlons, mais plutôt en lien avec notre sujet. Nos études doivent être menées avec prière, et là, nous ne pouvons pas être trop simples. Chaque fois que nous ouvrons nos Bibles, que ce soit pour lire notre chapitre quotidien ou pour entreprendre toute autre étude particulière, nous devrions avoir un sentiment d’incompétence et de défiance de nous-mêmes. Nous devons réaliser notre tendance spéciale à avoir nos propres pensées plutôt qu’un esprit ouvert aux pensées de Dieu. Nous devons donc être aussi précis que possible.

Par exemple, on pourrait dire : « Comment puis-je amener mon esprit à s’appliquer à un sujet pendant seulement cinq minutes ? Cela me prendra tout ce temps pour rassembler mes pensées ». Comment faire pour demander au Seigneur de fixer notre attention sur ce qui est devant nous ? Peut-être que le sujet nous répugne un peu à ce moment-là. Ne pouvons-nous pas Lui confesser cela, et demander Son aide ? Peut-être rencontrons-nous quelque point difficile dès le début. Demandons-Lui de nous l’expliquer. Et ainsi, tout au long de la période de quinze minutes ou plus, mêlons la prière avec notre étude. Nous serons surpris et ravis de découvrir combien souvent nous recevrons des réponses directes aux plus simples formes de demandes.

Bien sûr, nous ne recevrons pas toujours immédiatement notre réponse. Si c’était le cas, cela nous rendrait négligents et nous perdrions ce sentiment de respect qui doit toujours être devant nous. Sans doute, il y aura souvent des exercices et un sentiment d’échec, mais ne soyons pas découragés, seulement « persévérons dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces » [Colossiens chapitre 4 verset 2]. Cela empêchera notre étude d’être formelle ou simplement intellectuelle. Nous découvrirons que nos prières mêmes deviendront plus intelligentes et directes ; et si nous avons vraiment des désirs, nous les trouverons comblés bien plus souvent que nous l’aurions pensé possible.

En lien avec ce sujet général de la prière, nous ajouterons une autre pensée. Soyons sur nos gardes contre la perte du sentiment que nous avons à faire à des choses divines, que nous sommes vraiment dans la présence de Dieu, et que le terrain sur lequel nous nous tenons est saint. Cela nous rendra respectueux, et en lien avec cela, nous ne perdrons pas ce sentiment de plaisir joyeux dans la vérité la plus familière et de surprise émerveillée quand de nouvelles choses s’ouvriront devant nous.

S’il s’agissait simplement de l’esprit naturel s’occupant de choses divines, ou même d’un investigateur dans les sujets de l’Écriture sans y avoir un intérêt personnel, on deviendrait vite accoutumé aux vérités, et les choses les plus profondes et les plus merveilleuses perdraient leur attrait ; mais là où l’âme est véritablement engagée, et où l’Esprit de Dieu, l’inspirateur de tout, nous ouvre « des choses nouvelles et des choses vieilles » [Matthieu chapitre 13 verset 52], ce sentiment d’émerveillement et de surprise ne manquera pas. Stimulons-nous si nous commençons à prendre les choses de façon automatique ; et par-dessus tout, si les simplicités de la grâce divine cessent d’avoir un charme particulier pour nous.

Responsabilités au-dehors

« Oh », entendons-nous quelqu’un dire, « vous oubliez que nous avons à participer à nos réunions ; et j’ai une classe d’école du dimanche et dois préparer la leçon » ; et peut-être qu’un autre consacre une heure chaque semaine à la distribution de traités et aux visites ; et qu’un autre tient une petite réunion d’évangélisation chaque semaine dans une maison qui lui a été ouverte. Un autre a une prédication en plein air pendant l’été, etc. Devons-nous les négliger afin de réaliser votre planning ? Très certainement non. N’abandonnez pas « le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l’habitude de faire » [Hébreux chapitre 10 verset 25]. Nous ne devons jamais nous permettre de devenir négligents quant à ce qui concerne les réunions habituelles. La promptitude, la régularité et l’attention envers ces choses est la moindre des choses que nous puissions rendre. Combien ont été ébranlés par l’absence de chrétiens âgés des réunions ou de leur arrivée en retard, quand cela n’était pas justifié. Nous devons certainement prévoir ces devoirs.

Ainsi, quant à la préparation spéciale pour un certain travail. Un enseignant d’école du dimanche ne doit pas oser aller vers sa classe avec sa leçon peut-être à peine lue et sans préparation particulière. Ne pensons pas que les enfants ne le remarquent pas. Comme un enseignant peut dire quand l’élève n’a pas préparé la leçon, l’inverse est également vrai. Un peu de régularité et de méthode sera sans aucun doute une aide aussi en cela. En fait, nous sommes certains que si un certain programme a été mis en place et suivi avec persévérance, il permettra de poursuivre aussi l’autre travail de façon plus systématique.

L’espace ne nous permet pas d’entrer dans tout le sujet du travail de l’école du dimanche, qui aurait toute sa place ailleurs, mais il peut nous être permis de suggérer une certaine sorte de préparation qui devrait nous permettre d’obtenir une bonne familiarité avec la leçon, sans prendre trop de temps. Nous supposerons que la leçon est clairement définie, et consiste jusqu’à un demi-chapitre. Le premier jour, celui-ci peut être lu et un certain nombre de passages parallèles et de références recherchés, prenant en tout peut-être dix minutes. Le jour suivant et ceux qui suivent peuvent être occupés par une analyse de la leçon verset par verset, en ajoutant des références à l’Écriture. Si nous utilisons dix minutes chaque jour de cette manière, ou son équivalent en une seule fois, une demi-heure vers la fin de la semaine suffira pour arranger d’une manière ordonnée ce que nous désirons mettre devant notre classe.

Nous ne pouvons, bien sûr, nous attendre à pousser nos études aussi loin que nous aimerions le faire, et nous dirons aussi que le très jeune chrétien ferait mieux de ne pas entreprendre d’enseigner une classe jusqu’à ce qu’il ait eu le temps d’acquérir une certaine connaissance de la vérité. « Pas nouvellement converti » [1 Timothée chapitre 3 verset 6] s’appliquerait ici. Il vaut mieux que les jeunes chrétiens soient mis dans une classe biblique pour au moins un temps, et évoluent de là vers un travail régulier pour eux-mêmes.

Les mêmes remarques s’appliqueront à ceux qui conduisent une petite réunion de maison, ou une prédication en plein air, ou toute autre chose de ce genre. Nous déclarons clairement que quand cela est faisable, on devrait méditer et étudier le sujet sur lequel on prévoit de parler. Ce n’est pas un signe de spiritualité, ni, le croyons-nous, une application correcte de l’Écriture, que de n’avoir aucune idée de comment ou de quoi nous allons parler, ni d’attendre du Seigneur qu’Il réalise cette promesse donnée dans un contexte tout à fait différent : « Il vous sera donné dans cette heure-là ce que vous direz » [Matthieu chapitre 10 verset 19]. Ici, Il assure à Ses disciples qu’ils ne seront jamais abandonnés quand ils seront amenés devant les rois et les gouverneurs pour l’amour de Son nom. Ils n’ont pas besoin de méditer à l’avance quelque ligne de défense, ou quelque déclaration élaborée de ce qu’ils tiennent. S’ils ont vécu dans la jouissance de ces choses et porté un témoignage fidèle, ils peuvent être sûrs que le Seigneur ne les abandonnera pas au temps du besoin. Cela est aussi vrai quand on est absolument incapable de savoir à l’avance de quoi l’on va parler, ou si une ouverture inattendue est donnée pour prêcher l’évangile. Dans de tels moments, souvent, il y a eu la plus grande liberté et direction, et l’aide du Seigneur a été manifestée.

Mais nous ne parlons pas de choses exceptionnelles. Les choses divines ne requièrent-elles pas notre attention vigilante ? Au lieu de radoter, sachant à peine ce que l’on dit, n’est-ce pas plus à l’honneur du Seigneur d’être devant Lui en prière, et d’avoir une idée plus ou moins claire de ce sur quoi nous allons parler ? Bien sûr, il n’est pas question des paroles. Nous pouvons faire confiance au Seigneur pour celles-ci comme pour tout le reste, mais nous plaidons en faveur d’un peu plus de soin et d’étude. Il ne s’agit pas de « sermons écrits » ou de choses de ce genre, mais seulement de traiter correctement le privilège béni que nous avons, et d’estimer que les choses du Seigneur requièrent autant d’attention que nous en donnons aux affaires temporelles.

Le prophète Malachie reprend le peuple pour avoir amené des bêtes aveugles et boiteuses comme offrande au Seigneur [chapitre 1 verset 8], et dans une satire solennelle suggère qu’ils offrent de telles choses à leur gouverneur pour voir s’il les accepterait. Cela peut tout aussi bien s’appliquer à ce que nous disons. Robert McCheyne avait l’habitude de dire : « Toujours de l’huile battue pour le sanctuaire », cette huile qui est fraîchement battue dans l’étude avec prière.

Un peu de vigilance judicieuse peut peut-être nous permettre d’incorporer notre travail pour l’école du dimanche ou un autre à notre routine d’étude habituelle. Cela sera particulièrement vrai quand nous consacrons plus d’une heure à ce travail. Nous revenons donc à notre plaidoyer d’origine pour un système, à la fois de temps et de méthode, dans l’étude biblique, et sommes confiants que la vie la plus occupée permettra encore de trouver de la place pour au moins quinze minutes de travail quotidien.

Travail du dimanche et des congés

Nous ne pouvons pas être assez reconnaissants que la loi du pays et les habitudes des régions dans lesquels nous vivons nous rendent libres, le jour du Seigneur, du travail ordinaire de la semaine. Quoique n’étant pas sous la loi du sabbat (si nous l’étions, nous devrions observer de façon plus rigide le septième jour, le samedi, non le premier), il y a un besoin évident d’une période de repos, un jour sur sept, nécessaire pour chacun de même, et doublement apprécié par l’enfant de Dieu comme accordant une cessation de cette tension constante des affaires qui agite également les nerfs, l’esprit et le cœur.

« Le jour du Seigneur », quelles saintes associations, quels précieux privilèges, quels souvenirs d’heureuses jouissances du rassemblement à son sujet ! Bien qu’il ait été très mal compris par nos pères, et que quelque chose de la rigueur du sabbat juif se soit imposée là-dessus, malgré cela, nous sommes sûrs que cela valait bien mieux que l’anarchie qui arrive maintenant comme une vague et fait disparaître tout reste de respect. Grâces à Dieu pour le jour mis à part pour Son adoration. Même les hommes d’état à l’esprit large ne peuvent manquer de voir la menace qui se dissimule dans la transformation de ce jour en un simple jour de récréation et d’amusement. La perte de la crainte de Dieu est ressentie par l’état, tôt ou tard ; et il y a le plus grand intérêt pour le gouvernement, considéré uniquement d’une manière terrestre, quand, de la part des individus, de la famille et de la communauté, il y a un regard sain quant aux propriétés et aux responsabilités du premier jour de la semaine.

Mais ce dont nous nous occupons n’est pas directement en lien avec cela : veillons seulement, quant à cela, à ne pas utiliser notre liberté et notre affranchissement de la loi comme une occasion pour la chair, et à passer ce précieux jour dans l’oisiveté ou pire, en donnant un tel exemple que le monde pense que nous sommes aussi négligents que lui.

Le jour du Seigneur, ainsi, sera celui d’une joie spéciale. La maîtresse de maison soigneuse commencera à faire provision pour ce jour à l’avance, en veillant à ce que tout le travail possible soit débarrassé, tandis que les membres de la famille s’efforceront de terminer autant que possible tous les devoirs nécessaires, de manière à ce qu’ils puissent se lever frais et vifs et prêts pour les joies de ce jour. La nuit du samedi ne sera pas transformée en un temps pour toutes sortes de choses qui dérobent le sommeil nécessaire, de manière à avoir une excuse pour dormir tard le matin du jour du Seigneur. On nous pardonnera de parler de cette manière crue, mais nous sommes persuadés que la plupart de nos lecteurs en comprendront la raison. En nous tous, peut-être, il y a une tendance à dérober au Seigneur ce qui Lui est dû, en traitant Son jour comme un simple jour de repos familial. Nous ne parlons pas, bien sûr, de la nécessité, peut-être, d’un petit moment de repos pour ceux qui ont à se lever tôt et à se coucher tard toute la semaine : mais n’en abusons pas ; et un grand nombre, sans aucun doute, peuvent se lever aussi tôt ce jour-là que pendant la semaine.

Deux questions sont devant nous. Nous avons nos privilèges privé et public le jour du Seigneur. L’un ne doit pas entrer en conflit avec l’autre, et nous ne pouvons donc pas imposer de règles. Par exemple, ceux qui ont des classes d’école du dimanche, et en plus éventuellement quelque travail supplémentaire d’évangélisation, découvriront que s’ils participent aux réunions habituelles pour l’adoration et le ministère, en plus des autres, le jour sera si entièrement occupé qu’il ne restera peut-être que guère plus de temps pour se consacrer à l’étude que les autres jours de la semaine. Nous ne devons pas poser un fardeau sur ceux-ci, mais seulement suggérer qu’ils conservent, si possible, la courte période qu’ils se sont accordée pour l’étude pendant la semaine. Bien sûr, si quelqu’un y passe de une à deux heures quotidiennement, il pourra difficilement avoir ce temps-là le jour du Seigneur, et n’en aura pas besoin ; mais pour ceux qui ont un planning de quinze minutes ou une demi-heure, nous suggérons que, si possible, ils continuent à utiliser ce temps.

Mais au lieu de poursuivre sur un nouveau travail, nous suggérons qu’ils passent ce temps en une revue de ce qui a été examiné pendant la semaine passée. La portion qui aura été mémorisée peut aussi être revue en entier, et il sera très intéressant, à un moment de la journée, quand toute la famille peut être ensemble, que tous récitent les versets qu’ils auront appris.

Le carnet pour la semaine passée pourra être relu, et les questions qui y ont été inscrites ou mises en marge de la Bible pourront être considérées, afin de voir si nous avons déjà obtenu une réponse définitive sur certaines choses. De cette manière, il n’y aura pas de contrainte ressentie pour un travail forcé ; et la cessation même de la routine habituelle laissera une faim plus grande pour le matin suivant.

Nous parlons séparément de ceux qui ont plus de loisir le jour du Seigneur. Peut-être ceux-ci n’ont-ils qu’un matin d’école du dimanche, qui, avec la réunion et l’évangélisation la nuit, est toute leur activité publique, avec peut-être une visite ou deux quelquefois durant l’après-midi. Ceux-ci peuvent de façon très profitable passer une heure dans l’après-midi à une lecture générale qui porte particulièrement sur leur étude de la semaine, et dans la révision comme nous l’avons indiqué ci-dessus. Parfois, quelqu’un qui s’est tenu de façon rigide aux quinze minutes d’étude quotidienne se réjouira de consacrer une heure ou deux dans l’après-midi à un travail plus attentif et plus prolongé que ce qu’il a pu faire pendant la semaine. Ainsi, nous sentons que pour tous, le jour du Seigneur, bien loin d’interférer avec la routine habituelle du travail, servira à imprimer ses résultats dans notre mémoire et notre intérêt, et ainsi, avec liberté et avec joie, nous pouvons démarrer le jour suivant qui n’est jamais un fardeau, mais un délice.

Il y a un certain nombre de congés aussi, pendant l’année — des jours isolés comme le nouvel an et d’autres, et les vacances plus longues pendant l’été, dont beaucoup jouissent. Nous suggérons que les intérêts du Seigneur ne soient pas laissés de côté dans ce temps libre supplémentaire que nous avons. Dans le jour de la joie d’Israël, et au temps de leurs fêtes, il y avait toujours le souvenir de la part du Seigneur au moyen des dîmes et du soin pour Ses pauvres. La conscience sera gardée nette, et la récréation adoucie, si le Seigneur se voit ainsi accordé Sa place en toutes choses.

Nous ajouterons un mot, peut-être pas très nécessaire, pour toutes les personnes à la conscience pointilleuse qui se chargent elles-mêmes excessivement avec la routine et les autres travaux, et tournent tout en un esclavage semi-légal. Elles devraient veiller à ne pas dénaturer en cela la grâce de notre Seigneur, en faisant de Lui un maître dur, même au plus minime degré. Il n’y a pas de service tel que le service de l’amour ; pas de dévouement comme celui qui vient du cœur mis en liberté par Sa grâce. Veillons à ce que nous vivions dans la joie de cette grâce qui fait du devoir une joie, et du travail un repos.

Avantages de ce travail systématique

Une année d’adhésion fidèle à un système tel que nous l’avons suggéré, même dans sa forme la plus courte, procurera un avantage incalculable à de nombreux égards. Nous voulons réunir une liste de ces avantages et les mettre ensemble devant les yeux de quiconque se poserait des questions sur la sagesse, l’attrait ou même la faisabilité d’entreprendre un travail tel que celui-ci.

1. La Bible ne sera pas négligée. C’est un triste fait que beaucoup d’enfants de Dieu permettent que des jours et des semaines se passent sans donner davantage qu’un simple coup d’œil à leur Bible. Prenons quelqu’un qui a résolu de lire un chapitre chaque jour, et qui a laissé s’écouler trois ou quatre jours, ou peut-être plus, et qui essaye de les « rattraper ». Il découvrira combien il est bien plus aisé d’avoir lu un chapitre chaque jour. Quelqu’un voyage, la maladie est survenue dans la famille, la maison est pleine de visiteurs, il y a du travail supplémentaire au bureau — des choses comme celles-ci ne manqueront pas d’interrompre toute lecture de la Bible, à moins qu’il n’y ait dans notre âme une persévérance pour les quelques minutes que nous avons mises à part pour cela. À ce propos, nous conseillons que personne n’entreprenne légèrement de dédier une portion de son temps, quelque brève qu’elle soit, au travail quotidien de la Bible, sans avoir déterminé, dans la crainte de Dieu, de le poursuivre ; et s’il est empêché de s’y engager dès le début par des circonstances inévitables, de ne pas tenter de « rattraper », mais de reprendre le travail d’un jour à la fois et de repartir de ce point.

Que le lecteur se demande si sa Bible est ou non négligée ? Et alors, qu’il se demande, sans indiscrétion inutile, si beaucoup de ses connaissances ne sont pas aussi négligentes que lui.

2. L’exemple sera contagieux. Si quelqu’un est vraiment obsédé par une idée, il en parlera à ses amis. Dès que quelqu’un a établi ce genre de travail, il se trouvera qu’il en parlera à quelque frère, et ils commenceront à comparer leurs notes, et tôt ou tard, d’autres seront encouragés et stimulés pour l’entreprendre. Il y aura aussi une plus grande disposition à parler des choses de Dieu, pour la simple raison qu’on aura quelque chose à dire. Nous avons souvent été exercés au sujet de ceux qui appartiennent au Seigneur et qui ont les lèvres fermées lors des réunions. Souvent, cela est dû à un manque de clarté de perception ; ils ne parlent pas parce qu’ils ont si peu à dire : et en effet, il est probablement désirable qu’ils aient d’abord un certain, même faible, bagage pour parler pour l’édification. De même dans la prière : plus nous sommes familiers avec les pensées de Dieu de la bonne manière, plus nos désirs trouveront une expression claire, et nous, dans le sérieux du désir, perdrons rapidement la conscience de nous-mêmes ; et la prière en public aussi bien que celle en privé deviendra une pratique normale.

3. L’esprit sera discipliné. L’esprit de l’homme est un instrument des plus merveilleux, si nous pouvons en parler de cette manière. Il répond à l’entraînement, et chaque exercice de ses capacités accroît son potentiel pour davantage d’activité. Ainsi, la pratique d’établir des esquisses brutes, ou de faire des analyses plus précises et minutieuses de portions de notre Bible, accroîtra la facilité avec laquelle nous pourrons le faire, et avec la facilité viendra le plaisir le plus vif. Il n’y a pas de plaisir naturel supérieur à ceux liés à l’activité mentale, et même en parlant relativement à l’éducation, le bénéfice de ces études ne peut être trop sous-estimé. La régularité, la méthode, la précision, le charme de la distinction, la perception, la mémoire, le jugement — toutes les facultés seront mises à contribution ; et au lieu d’un vague sentiment d’impuissance, couplé avec la honte de parler de choses que nous comprenons comparativement peu, il y aura un bon degré de familiarité et de confiance de la bonne manière. Combien différentes seraient les lectures de la Bible si, par exemple, chacun y venait étant déjà assez familiarisé avec le chapitre discuté, et avec la capacité de faire ou de comprendre les distinctions telles que celles sur lesquelles nous nous sommes étendus. Chacun pourrait être un contributeur dans l’intérêt général, et nous sommes sûrs que les biens-aimés du Seigneur auraient, avec Sa bénédiction, un réveil qu’ils ne laisseraient pas facilement se calmer.

4. Toute la vie en serait affectée. Supposons qu’un jeune homme chrétien ordinaire occupé ait été habitué à dormir jusqu’à la dernière minute possible le matin, de sorte qu’il doive se dépêcher en toutes choses pour être à son travail à l’heure ; qui a passé ses moments libres dans le train ou ailleurs en conversations sans but ou à lire des choses douteuses ; dont les soirs sont passés dans de simples relations sociales, amenant souvent à des associations et des amusements qui ne peuvent que faire du mal à l’âme, et rentrant tard à la nuit avec la conscience peu exercée, pour répéter la même expérience jour après jour. Un tel croîtra-t-il ? Devons-nous être surpris s’il ne fait aucun progrès ?

Supposons maintenant qu’il décide d’adopter le planning de quinze minutes d’étude de la Bible, et mette à part ce temps le matin. Il se lève et commence à travailler. Peut-être le premier sentiment sera le découragement et l’éloignement, et il sera tenté de tout jeter par-dessus bord et de revenir à sa manière de vivre plus facile ; mais il a une conscience devant Dieu et il persévère. De temps à autre, il « se réveille trop tard », mais au bout, disons, de deux semaines, l’habitude est en bonne voie d’être prise de se lever une demi-heure plus tôt que ce dont il avait l’habitude afin de ne pas être excessivement pressé. Au lieu d’une précipitation sauvage au petit déjeuner, avec peut-être des oublis de modération et d’étourderie, une certaine tranquillité et une joie de l’esprit en ont pris la place. Quelque chose l’a intéressé dans son travail et un coup d’œil au journal lui suffit au lieu d’une lecture attentive et absorbante de colonnes de faits sans valeur. L’heure du déjeuner le trouve impatient de finir quelque chose qu’il a commencé le matin, et son lever plus matinal le rend propre à se coucher plus tôt qu’avant. Nous ne dirons rien maintenant de l’effet de la Parole de Dieu sur sa conscience et sur son cœur, mais seulement de son influence tonifiante sur ses habitudes. Après une année écoulée, quelqu’un pourrait-il douter que l’effet sur sa vie entière sera si marqué que son profit apparaîtra à tous ?

5. Notre connaissance de l’Écriture sera graduellement et grandement augmentée et systématisée.

6. Notre amour pour la Parole de Dieu sera renforcé.

7. Notre vénération pour l’Écriture et la croyance en son inspiration absolue cesseront d’être une croyance orthodoxe et deviendront la plus intense conviction.

8. Nous deviendrons de meilleurs enseignants de l’école du dimanche, ou prédicateurs, et quelque service public dans lequel nous soyons engagés en sentira l’amélioration.

9. La prière sera plus précise, plus vaste et constante, tandis que nos besoins mêmes nous enseigneront à les regarder avec des actions de grâces. En bref, nous sommes persuadés que la vie entière sera amenée sous la puissance des choses divines plus pleinement qu’auparavant.

Il y a bien sûr des dangers, là comme partout ailleurs. L’orgueil se cache toujours derrière chaque devoir, et un esprit de complaisance dans une connaissance accrue, une mesure d’abnégation, une plus grande utilité, demanderont le jugement de soi-même et la confession ; mais où cela n’est-il pas le cas ? Le pays même de l’héritage d’Israël était peuplé d’ennemis, et l’épître qui fait le plus ressortir dans la plus haute et la plus grande mesure nos bénédictions en Christ, nous avertit de revêtir l’armure complète de Dieu [Éphésiens chapitre 6 versets 11 et 13], afin que nous soyons victorieux dans le conflit inévitable avec Satan et ses armées. Les dangers ne découragent que les paresseux. Ne soyons pas parmi les fainéants.

Partie 4 : Le seul grand thème

Christ, le centre et le sujet de toute l’Écriture

Nous voulons, dans cette partie, nous attarder un peu plus longuement sur ce à quoi nous avons constamment eu l’occasion de faire référence dans notre petit livre, aussi bien qu’ailleurs, mais qui ne peut jamais être trop souvent répété ni à quoi on ne peut donner une trop grande importance. La Parole de Dieu est une unité, avec un auteur, le Saint Esprit, bien qu’Il a utilisé plusieurs instruments sur de vastes périodes de temps. L’objet du livre est un, de quelque point de vue possible qu’il puisse être approché — historique, typique, promulgations légales, biographies, poésie, paraboles, allégories, dénonciation prophétique du péché et promesse de bénédiction glorieuse — que nous trouvons tous dans l’Ancien Testament. Et dans le Nouveau, des récits directs de la vie, de l’enseignement, des souffrances, de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus Christ ; puis l’histoire de l’établissement de Son Église dès la descente du Saint Esprit, et la diffusion de l’évangile dans tout le monde, dans les Actes. Les épîtres déploient les vérités et les responsabilités de la chrétienté, collectives et individuelles ; puis le dernier livre de prophétie, avec sa fenêtre ouverte sur la Jérusalem céleste, où le prophète, non pas dans une maison de Babylone, mais dans sa prison de l’île de Patmos, regarde vers les gloires à venir. À travers tout cela, Christ est le centre, l’objet, le thème et l’aboutissement. Il est l’alpha, depuis le début de la Genèse ; et l’oméga, comme la lumière et la gloire qui illumine la cité céleste. Oui, Christ est tout.

Christ est le thème du Pentateuque. Nous L’avons dans le livre de la Genèse dans le premier chapitre, où Sa présence dans la Trinité divine est évidemment indiquée par le mot « Dieu » qui est au pluriel, alors que le verbe « créer » et le reste des verbes utilisés dans ce chapitre sont au singulier, indiquant une pluralité de personnes et un Dieu.

Dans le deuxième chapitre, nous L’avons typifié en Adam, « la figure de celui qui devait venir » [Romains chapitre 5 verset 14], qui avec l’aide qui lui correspondait, l’épouse fournie comme sa compagne, est établi dans le paradis, un type aussi de ce « jardin de délices », le paradis de Dieu dans lequel le serpent et le péché ne peuvent jamais s’introduire. Nous L’avons dans le troisième chapitre, dans la semence promise de la femme, et dans le fait antérieur aussi que Dieu est descendu dans le jardin. La pensée même de Dieu descendant suggère « Emmanuel, Dieu avec nous » [Matthieu chapitre 1 verset 23], alors que les vêtements de peau, obtenus nécessairement par la mort de victimes, nous font penser à Son sacrifice par lequel une robe de justice parfaite convenant au propre caractère de Dieu a été fournie à la foi.

Le sacrifice d’Abel parle ensuite indéniablement de Celui dont le sang parle de meilleures choses que celui d’Abel [Hébreux chapitre 12 verset 24].

Seth, la semence « assignée », nous parle encore de Christ en résurrection ; et la puissance de sainteté est exprimée dans la vie de foi d’Énoch et dans sa marche avec Dieu.

Noé, avec l’arche de salut, est une autre suggestion de Christ comme Tête de Son peuple et l’abri qui est assuré en Lui, un refuge qui amène la bénédiction milléniale sur toute la terre.

Christ est la clé de la vie d’Abraham, son autel parlant de propitiation et de communion avec Dieu ; son entretien avec Melchisédec annonce la sacrificature éternelle de notre Seigneur et Son autorité royale.

Isaac, l’enfant de la promesse, est de la même manière une figure du Fils ; son sacrifice sur le mont Morija, arrêté par la main de Dieu, est une figure de l’abandon du Fils unique et bien-aimé de Dieu à la mort, qui ne fut pas arrêté. L’union d’Isaac avec Rebecca est un type de Christ uni à l’Église — Sara (Israël) ayant été pour le moment mise de côté.

Ésaü et Jacob nous donnent le contraste des semences de la chair et de l’Esprit ; et Jacob, les exercices par lesquels l’enfant de Dieu passe jusqu’à ce que Christ soit formé en lui, ce qui est typifié en Joseph.

Joseph est un type évident de notre Seigneur comme Fils du Père, haï et rejeté par Ses frères, chassé et banni par le monde, et à la fin exalté sur le trône au-dessus de tous. Ainsi, à travers la Genèse, Christ est le thème et la clé de chaque partie.

Dans l’Exode, il en est de même. Moïse est aussi rejeté, et ensuite établi comme chef. Pendant sa période de réjection par ses frères selon la chair, il est associé avec l’épouse, Séphora, « un passereau » (une petite chose sans valeur en elle-même, mais dont Dieu prend soin), un beau type de l’Église, de peu de valeur aux yeux de l’homme, mais l’épouse élue de Christ.

Le sang de l’agneau de la pâque n’a pas besoin d’être mentionné, et le départ triomphant de l’Égypte, conduit par Moïse, par la colonne de nuée, tout cela parle de Christ notre glorieux Chef dans la puissance de Sa mort et de Sa résurrection conduisant dehors les siens, et sous la direction de l’Esprit nous portant en avant comme sur des ailes d’aigle, pour nous amener à Dieu. Il est aussi le directeur de nos prières, et sous Sa direction nous avançons dans le désert, où la manne, le rocher frappé, et par-dessus tout, le tabernacle, placent Christ devant nous dans divers caractères.

Même le mont Sinaï, avec ses épaisses ténèbres et ses éclairs et « et la tempête et le son de la trompette et la voix de paroles » [Hébreux chapitre 12 versets 18 et 19] parle encore de Celui qui, dans la majesté de Sa personne et la sainteté de Son caractère, pouvait dire : « Ta loi est au-dedans de mes entrailles » [Psaume 40 verset 8]. La loi elle-même, tout le système des exigences divines pour l’homme, avec ses revendications d’obéissance implicite et de perfection absolue, comme un maître d’école sévère convainquant de péché, de culpabilité et d’impuissance, désigne Celui qui seul peut libérer de la malédiction de la loi, l’ayant portée Lui-même pour nous en délivrer — nous affranchissant de la loi pour nous mettre sous la grâce.

Le splendide rituel du tabernacle, les beautés exquises de ses différentes parties, tout nous parle, d’une manière ou d’une autre, de Celui qui est la Parole éternelle, la vraie Shekinah de Dieu, l’éclat de Sa gloire.

Le Lévitique, avec ses détails précis quant à la sacrificature et ses directions pour les divers sacrifices, reprend le même thème béni : c’est Christ, notre souverain sacrificateur ; et les vêtements de gloire et de beauté mis sur Aaron ne parlent que des excellences variées du caractère et de la valeur sans égale de notre Seigneur, ayant droit à toutes les gloires et les dignités royales qui sont siennes par droit et par Son sacrifice.

Le sacrifice de notre Seigneur nécessite plus d’un type pour présenter ses perfections, comme nous l’avons déjà remarqué. L’holocauste nous parle de la bonne odeur de Sa mort qui est montée vers Dieu et dans laquelle le croyant est parfaitement accepté ; l’offrande de gâteau nous parle de Sa personne ; le sacrifice de prospérité, de la réconciliation qu’Il a faite et de la communion qu’Il a rendue possible ; le sacrifice pour le péché a répondu à nos plus profonds besoins ; et le sacrifice pour le délit a plus que payé pour le mal que nous avions fait à Dieu.

Dans le reste du livre, les différentes ordonnances disent toutes la même histoire : Christ sera trouvé en être la clé.

Les Nombres poursuivent encore cela. La faillite même du peuple dans le désert ne fait que fournir à Dieu une nouvelle opportunité de rendre témoignage à Son Fils infaillible et aux perfections qui sont en Lui, et par lesquelles la plénitude de la bénédiction pour Israël et pour le monde doit venir.

Le Deutéronome ajoute sa parole prophétique pour confirmer tout cela ; avec ses regards en arrière, comme pour insister sur le fait que Christ doit être tout ; et dans son aperçu en avant, même jusqu’au bout le plus éloigné des collines éternelles [Genèse chapitre 49 verset 26], la bénédiction demeure sur Israël seulement comme soumis à Christ.

Il est digne de davantage qu’une simple remarque en passant, le fait que ce premier groupe de livres de l’Ancien Testament, au seuil même de toute la Bible, est ainsi imprégné de la vérité que Christ est le thème. Dieu souligne cela de toutes les manières. Il nous dira ainsi d’en finir avec l’homme dont le souffle est dans ses narines [Ésaïe chapitre 2 verset 22], et de trouver dans le second homme ce qui seul peut répondre à notre besoin et assurer la gloire de Dieu.

Les livres historiques sont nécessairement en lien avec le développement de cette grande vérité dans les pensées et les voies du peuple, et ici, par obligation, nous sommes davantage occupés de leur échec que des propos de Dieu. Combien souvent a-t-Il dû interrompre la révélation de Ses conseils et de Ses désirs parce que nous sommes si sourds à entendre et si lents à apprendre !

Josué nous montre notre Seigneur ressuscité comme le Chef dans le pays promis avec sa plénitude de bénédiction ; Celui par lequel nous sommes plus que vainqueurs [Romains chapitre 8 verset 37], et par lequel nous pouvons vaincre tous les ennemis spirituels dans les lieux célestes, et obtenir la possession complète de notre pays.

Dans les Juges, Dieu nous parle par contraste. De celui même qui mange (Satan, qui est vaincu), Il fait sortir pour nous le manger, qui est Christ. Il nous est montré que chaque esclavage dans lequel le peuple de Dieu est amené vient par le péché, qui détourne de Christ, et chaque délivrance correspondante se fait par des chefs qui, malgré tous leurs manquements, ont une ressemblance évidente avec le grand Libérateur, qui seul peut rendre libre Son peuple.

En Ruth, nous nous arrêtons un moment : cela nous amène à l’écart dans la scène tranquille de Bethléhem, pour nous montrer là, comme de façon anticipée mais qu’il faut bien comprendre, comment un nouveau-né, le vrai Obed, le vrai serviteur de Dieu et des besoins de l’homme, doit naître ; et ainsi les sources de ce flot de miséricorde et de grâce dans le conseil de Dieu, par la semence de David, sont révélées.

Les livres de Samuel nous montrent en premier lieu la faillite de la sacrificature et la mise en avant du prophète. Le prophète remplace une sacrificature en chute ; car il ne peut y avoir aucun vrai sacrificateur jusqu’à la venue de Christ — le vrai prophète, de qui Samuel et tous les serviteurs de Dieu ont parlé. Le peuple désire un roi, mais le roi de leur choix est un pauvre homme ayant les mêmes passions que nous, qui désobéit à Dieu et a pour objet lui-même, et qui doit être remplacé par l’homme selon le cœur de Dieu, David, distingué de Saül par ce fait prééminent, que Christ et la gloire de Dieu sont l’objet qui contrôle sa vie. Et ainsi, à la fin de la vie de David, avec l’humble confession que sa maison n’est pas telle que Dieu pourrait l’utiliser pour une véritable direction, il regarde cependant en avant vers cette alliance « à tous égards bien ordonnée et assurée » [2 Samuel chapitre 23 verset 5] quand le « le juste dominateur des hommes » [2 Samuel chapitre 23 verset 3] viendra. C’est tout son salut et tout son désir ; Christ remplit sa vision.

L’éclat de la gloire de Salomon est rapidement éteint par sa propre folie, mais il nous rappelle déjà que « un plus grand que Salomon » [Matthieu chapitre 12 verset 42] est dans la pensée et dans le propos de Dieu.

Les rois qui suivent sont soit de plus faibles David et Salomon, soit de plus pauvres Saül. Nous recherchons en vain le vrai Roi, sauf à Le trouver suggéré de façon évidente ; et le désir du cœur de Dieu et de la foi se fait sentir partout. Asa, Josaphat, Ézéchias, Josias (des hommes justes) sont des ombres de Christ. Ainsi aussi, pendant la captivité, Esther donne en Mardochée un type du véritable homme que Dieu se plaît à honorer, le Sauveur de Son peuple opprimé ; alors qu’Esdras et Néhémie, à la fois dans leurs personnes et dans leurs temps, nous donnent des aperçus rafraîchissants du Seigneur comme le restaurateur des brèches, le guérisseur de la blessure de Son peuple.

Job ne manque pas de nombreuses suggestions que le Seigneur est son objet sous-jacent et final. La justice de l’homme dans sa plus grande excellence doit prendre sa place dans l’humiliation, se repentant dans la poussière et dans la cendre, afin que la justice d’un autre puisse ressortir dans toute sa gloire sans égale. Ainsi, Christ, par implication aussi bien que par suggestion directe, est la clé du livre de Job.

Christ est le grand thème des Psaumes. Nous avons des psaumes messianiques spéciaux, tels que le deuxième, qui nous parle du Fils comme Roi en Sion et dominateur sur les nations. Dans le huitième, nous avons le second homme avec la domination sur toutes choses. Dans le seizième, nous voyons le chef et le consommateur de la foi [Hébreux chapitre 12 verset 2] ; dans le dix-huitième, le Roi triomphant de toute opposition ; dans les vingtième et vingt et unième, l’humble chemin de souffrance par lequel Il a atteint Sa gloire. Dans le vingt-deuxième, le grand psaume de la propitiation, Celui qui est abandonné crie depuis les ténèbres épaisses ; et dans le vingt-quatrième, le Roi de gloire entre avec une splendeur divine chez les siens. Tous ceux-ci nous parlent directement de Christ. De même le quarantième nous Le montre comme Celui qui a accompli la volonté de Dieu dans le sacrifice de Lui-même ; dans le quarante-cinquième, nous avons le conquérant avec l’épée sous laquelle seuls les fiers oppresseurs et les pécheurs coupables doivent tomber ; celui qui est doux sera vengé, alors que la reine, Israël, accompagnée par les nations obéissantes, entrera dans sa joie milléniale.

Le psaume 69 Le montre comme portant le péché, restaurant ce qu’Il n’avait pas dérobé ; et le soixante-douzième de nouveau décrit la gloire de Son règne. Le psaume 91 nous parle du second homme avec toutes choses sous Ses pieds. Les gloires du royaume et la venue de notre Seigneur sont mis devant nous dans ceux qui suivent, jusqu’au psaume 100, alors que le 102 nous ramène de nouveau à Ses souffrances, seul comme un passereau sur un toit, avec sa force affaiblie dans le chemin et retranché à la moitié de Ses jours, et pourtant l’éternel Jéhovah par qui toutes choses ont été créées.

Le psaume 109 nous rappelle les souffrances de notre Seigneur par la main des hommes, alors que le 110 L’exalte sur le trône de Dieu, attendant jusqu’à ce que Ses ennemis soient faits Son marchepied. Le psaume 116 raconte Ses expériences et Le montre comme le dirigeant de nos prières ; alors que le cent trente-deuxième Le désigne comme la véritable arche, le centre des louanges de Son peuple, la plus haute marche, pouvons-nous dire, dans ces cantiques des degrés ou d’ascension, menant jusqu’au temple de Dieu.

Cela nous donne une liste partielle des psaumes directement messianiques, mais si nous revenons un moment au premier et à ceux qui le suivent, nous y trouvons évidemment « l’Esprit de Christ », bien qu’Il soit vu dans l’humble compagnie de Son peuple affligé mais juste.

Ainsi le psaume 1 ne peut, en perfection, être vrai que de Christ ; et ces souffrances par les mains des hommes, si souvent vues dans les Psaumes, ne sont qu’une partie de cette réjection qu’Il a dû subir pour nous. La confession du péché et du manquement qui abondent dans les psaumes du résidu n’est pas, bien sûr, directement applicable à notre Seigneur ; et pourtant, même là, avec la pleine connaissance du péché de Son peuple, l’homme de douleurs, Lui-même à part du péché, est entré dans toutes les afflictions, les tristesses et les besoins de Son peuple. Sans entrer dans des choses au-delà de notre connaissance, nous pouvons bien dire, dans le langage du cantique :

« Nos péchés et notre culpabilité, dans l’amour divin
Confessés et portés par toi. »

Et quand nous en venons aux thèmes de la louange qui exulte que nous trouvons dans les Psaumes, quand Jérusalem, « la cité du grand Roi », répondra à son nom, « la base de la paix » — « belle dans son élévation, la joie de toute la terre » [Psaume 48 verset 2], quand les montagnes et les collines feront découler la justice et tous les arbres des champs battront des mains [Ésaïe chapitre 55 verset 12], dans ces explosions finales de louange et d’alléluias qui amèneront la fin de ce livre d’adoration, il y a une voix douce, forte et claire qui envahit tout et que nous ne pouvons manquer de reconnaître. Le conducteur des louanges est Celui qui a sondé toutes les profondeurs de la peine et a atteint à toutes les hauteurs de la joie ; Celui qui connaît l’amertume des assauts de l’ennemi, et connaît aussi les faiblesses et les manquements des siens ; Lui-même sans tache, mais dans le cœur duquel les douces cordes d’une tendre compassion sont frappées véritablement et profondément, même les notes mineures de peine et de manquement (manquement dans lequel Il n’a aucune part personnelle) et desquelles Il fait sortir la mélodie la plus douce, la plus vraie, la plus complète envers Dieu. Combien Christ est en vérité le thème des Psaumes !

Dans les Proverbes de Salomon, nous avons immédiatement la suggestion de notre Seigneur, le Fils de David, comme le vraie enseignant de la crainte de l’Éternel, alors que l’Esprit d’adoption est suggéré dans la phrase souvent répétée : « Mon fils ». Christ est vu dans la première partie du livre comme la vraie sagesse, en contraste avec le pauvre monde avec tous ses pièges et ses tentations. Dans le chapitre 8, le langage s’applique sans erreur possible à notre Seigneur, et nous ramène en arrière vers les saintes scènes avant que le temps ne commence, où, dans toute la joie de la relation divine et des affections éternelles, Il jouit de la communion avec le Père et l’Esprit, quoiqu’avec un cœur plein d’un tendre intérêt pour les fils des hommes.

La partie principale du livre est pleine de ce qu’un lecteur superficiel pourrait appeler des proverbes décousus, des paroles de sagesse jetées ensemble sans ordre méthodique ; mais même là, nous entrevoyons un « ami qui aime en tout temps », un « frère né pour la détresse » [chapitre 17 verset 17], un roi à qui toute puissance est confiée. Même là où le thème est quelque péché particulier dont les conséquences sont dévoilées, implicitement, l’inverse est suggéré, lequel nous trouvons dans sa perfection en Christ seul.

Ce serait un sain exercice de parcourir le livre des Proverbes et, en face de chaque exhortation ou avertissement, de donner une référence montrant comment Christ fut l’exemple de l’une, ou l’exact opposé de l’autre. Ainsi « un faux témoin » est en contraste avec « Jésus Christ, le témoin fidèle et véritable » [Apocalypse chapitre 3 verset 14] ; un « rapporteur » contraste avec Celui qui n’accusait pas les hommes, sauf à eux-mêmes, pour les amener à Ses pieds connaître Sa grâce. Le « paresseux » est tout l’opposé de Celui qui fut toujours « aux affaires de Son Père » [Luc chapitre 2 verset 49], et toujours prêt à servir les besoins de l’homme, trouvant du repos non dans le repos du corps, mais en venant en aide à quelque pauvre âme nécessiteuse ; qui volontiers fut tiré de Son sommeil pour calmer la tempête, ou resta en humble veille toute la nuit en prière vers Dieu — montrant partout l’inverse même de cette misérable fadeur qui nous assaille tellement.

L’Ecclésiaste, de tous les livres de la Bible, est peut-être un des plus proches de laisser Christ en dehors de lui ; et pourtant, par ce simple fait, il rend Son absence plus vivement sentie, nous tournant ainsi vers Lui par contraste, et nous préparant à recevoir avec un plaisir nouveau le thème du Cantique des cantiques, où le Roi dans Sa beauté est devant nous, le nard et les aromates précieuses joyeusement et librement versées sur Lui.

Christ est l’espérance glorieuse que tous les prophètes désignent. Le péché du peuple ; le jugement nécessaire — l’étrange travail de Dieu ; la rage des Gentils, qui doit être réprimée par le bras fort de la puissance divine ; les plaidoyers mêmes de Dieu avec l’homme pour le détourner de sa méchanceté — tout cela n’est que le sombre fond sur lequel brillent dans tout leur lustre et leur beauté les gloires de la personne, la plénitude du travail, et les splendeurs du règne du Roi.

Ésaïe nous parle des gloires de Christ qu’il a vues dans le temple (chapitre 6). Il est la racine de Jessé avec une septuple dotation de l’Esprit ; Christ est le vrai chandelier, Celui qui éclaire Son peuple ; Il est le Fils de la vierge, Emmanuel, « Dieu avec nous » ; Il est le Roi qui règne en justice et fait se réjouir le désert et le lieu solitaire, et fait que le lieu stérile fleurit comme la rose [chapitre 35 verset 1] ; Il est la pierre de coin, le sûr fondement, élue et précieuse ; le grand Berger qui mène Son troupeau, rassemblant les agneaux avec Son bras et les portant dans Son sein ; Il est Celui qui couvre les cieux et réunit les eaux dans Ses mains, les collines étant comme de la poussière et les hommes comme des sauterelles devant Lui, et pourtant qui fut « méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur » [chapitre 53 verset 3]. Le triomphe de Son règne ; le rassemblement de Son peuple autour de Lui ; les montagnes se fondant en Sa présence ; Ses ennemis foulés sous Ses pieds — tout parle de la gloire de Christ quand Il vient pour la seconde fois, non plus pour souffrir pour le péché, mais pour la délivrance de Son peuple et la confusion éternelle de Ses ennemis.

Jérémie, entre ses soupirs et ses larmes, et ses dures dénonciations des péchés de son peuple, nous parle d’une alliance qui ne change pas, des dons et de l’appel de Dieu qui sont sans repentance [Romains chapitre 11 verset 29], qui feront toutes choses bien par Celui qui est « l’Éternel notre justice » [chapitre 23 verset 6], qui mettra aussi Son nom sur Son peuple, afin qu’ils soient caractérisés par lui (comparez Jérémie chapitre 23 verset 6 avec Jérémie chapitre 33 verset 16).

Ézéchiel s’occupe du peuple captif et encore apostat hors de Jérusalem, et témoigne aussi de la destruction de la ville ; mais si la gloire s’en va, elle revient aussi habiter un temple décrit dans les derniers chapitres. Cela ne nécessite aucune imagination pour voir notre Seigneur assis sur le trône, tiré sur un chariot par les chérubins associés, se retirant de Son peuple coupable, mais revenant de nouveau à la fin pour établir Son royaume et rendre le pays à la nation, quand la gloire qui ombrage sera répandue sur tout.

Daniel parle de Lui assurément comme « le Messie, le Prince » (chapitre 9 verset 25), et tous les faits historiques et typiques sont regroupés autour de Celui qui fournit la clé pour leur bonne compréhension.

Osée, avec tendresse mais fidèlement, montre Israël comme rejeté de Dieu à cause de ses péchés, et Juda de même ; mais le temps vient où Jizreël, « la semence de Dieu », « fleurira comme le lis, et poussera ses racines comme le Liban » [chapitre 14 verset 5]. En effet, tout ce temps, Dieu voit Son peuple lié avec Son Fils bien-aimé, comme Il le dit : « Quand Israël était jeune, je l’ai aimé, et j’ai appelé mon fils hors d’Égypte » (Osée chapitre 11 verset 1 avec Matthieu chapitre 2 verset 15).

Joël, de même que d’autres prophètes, doit déclarer le péché du peuple et le jugement qui suit. Mais il montre le jour à venir, quand le Seigneur leur rendra les années de la famine que leur propre folie a amenée, et ils Le connaîtront comme leur Seigneur. Alors, de cette glorieuse effusion de l’Esprit qui a eu son accomplissement anticipé à la Pentecôte — ce qui signifie encore davantage que ce que Joël avait prédit, quand « l’Esprit sera répandu sur toute chair, et sur la montagne de Sion et à Jérusalem, il y aura délivrance » [chapitre 2 versets 28 et 32].

La même chose est vraie d’Amos, qui au milieu d’une réprimande sans ménagement d’Israël, indique à l’avance le temps où Dieu relèvera le tabernacle de David qui est tombé, et fermera ses brèches, et rétablira les captifs de Son peuple Israël, et les plantera sur leur terre [chapitre 9 versets 11, 14 et 15]. C’est par Christ seul que tout cela sera effectué.

Même Abdias, dans son unique chapitre, avec ses dénonciations sans ménagement d’Édom du fait de son orgueil et de son péché, à la fin, parle du salut qui doit venir à Sion, et du royaume qui doit être celui de l’Éternel.

Jonas, notre Seigneur l’utilise comme un type de Lui-même dans Sa mort et Sa résurrection. Tout le récit du prophète trouve son plus parfait accomplissement dans l’œuvre de Christ.

Michée ajoute sa contribution assurée, et nous parle (chapitre 5 verset 2) de Celui dont les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternité ; qui, né à Bethléhem, doit régner sur Israël — une prophétie que même les Juifs incrédules connaissaient bien comme se rapportant au Messie.

Les jugements sur Ninive prédits dans Nahum nous montrent comment le temps est venu quand l’Éternel vengera Israël, Son peuple bien-aimé, et foulera leurs ennemis sous Ses pieds. Nous ne devons pas oublier cet aspect de Lui-même qui, un jour, ceindra Son épée sur Son côté [Psaume 45 verset 3] et s’avancera pour le jugement.

Habakuk se tient sur sa tour de guet avec des yeux qui veillent, recherchant la délivrance à venir, et nous donne cette parole, utilisée trois fois par l’apôtre Paul, du grand principe de la justification par la foi (chapitre 2 versets 1 à 4).

Sophonie parle de jugements sur les nations et de la restauration de Son peuple affligé et pauvre, qui se confiera dans le nom de l’Éternel ; la fille de Sion chantera encore quand ils seront délivrés, et l’Éternel au milieu d’eux, leur puissant Sauveur, se réjouira à leur sujet avec joie, se reposera dans Son amour, et s’égayera en eux avec chant de triomphe [chapitre 3 verset 17]. Nous ne manquons pas de voir de qui il est question ici.

Aggée, le prophète de la restauration, proteste contre le même formalisme et le même orgueil, dans le résidu de retour, que ceux qui ont amené le jugement sur leurs pères. Il leur désigne la maison de l’Éternel demeurant non bâtie et négligée, et les hommes cherchant leur intérêt propre ; mais le prophète, par l’Esprit, regarde à la gloire de la dernière maison, quand l’Éternel donnera ainsi la paix. Cette gloire attend encore d’être révélée quand « le désir de toutes les nations » [chapitre 2 verset 7] viendra, et que l’Éternel apparaîtra dans Son temple. Les cieux et la terre, la mer et la terre sèche seront ébranlés, mais Il viendra pour établir un royaume qui ne pourra pas être ôté.

Zacharie est très riche en détails concernant notre Seigneur, à la fois dans Sa personne et dans Son œuvre. Nous Le voyons comme le Berger, un homme, quoique le compagnon de Jéhovah, sur qui l’épée du jugement divin contre Son peuple doit tomber, afin qu’Il revienne à eux comme leur Roi en délivrance et établisse la nation en bénédiction sur la base de la « sainteté à l’Éternel » (chapitres 13 et 14). Une belle image de l’évangile mettant de côté le péché et établissant le gouvernement sur la pierre divine (Christ) est vue dans les chapitres 3 et 4.

Le chandelier du témoignage est établi et sa lumière est maintenue par Celui qui est à la fois sacrificateur et roi, comme le typifient les deux personnes ointes, Joshua et Zorobabel, types de Christ sous ces aspects-là. Il est ainsi approprié et beau de voir, en lien avec le petit résidu restauré de Babylone, un témoignage plus brillant et plus clair, peut-être, qu’avant la captivité.

Malachie termine l’Ancien Testament avec un tableau, sombre en effet, du formalisme, de la négligence ouverte et de l’hypocrisie, avec, toutefois, un résidu clairement marqué de ceux qui « craignent l’Éternel » [chapitre 3 verset 16], qui parlent souvent de Lui l’un à l’autre, et qui un jour seront manifestés comme Ses joyaux. Un tel état existait lors de la venue de notre Seigneur sur la terre, et il sera sans aucun doute dupliqué dans le jour après l’enlèvement de l’Église. Dans une telle scène de formalisme, et pour ceux qui craignent Son nom, le « soleil de justice » [chapitre 4 verset 2] se lèvera ; le « matin sans nuages » [2 Samuel chapitre 23 verset 4] poindra ; Christ apparaîtra, et Son royaume sera établi.

Ce coup d’œil rapide aux livres de l’Ancien Testament, avec des répétitions qui, nous en sommes confiants, au vu du sujet, ne seront pas mal considérées, suffira à nous donner au moins une indication de ce qui pénètre tout l’Ancien Testament bien au-delà de ce que nous pouvons décrire. Christ est le seul objet devant l’Esprit de Dieu ; le seul centre vers lequel tout tend ; et dans chaque direction, tout mène à Lui comme Celui qui accomplit tout le propos de Dieu — Celui qui apporte la bénédiction éternelle à l’homme.

En passant au Nouveau Testament, nous n’aurons pas besoin de nous attarder longtemps sur ce qui est trop évident pour être mis en doute même un instant. Assurément ici « Dieu, ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans (ou, dans la personne de) son Fils » [Hébreux chapitre 1 versets 1 et 2].

Comme sous-entendu dans les prophètes, nous voyons au début du Nouveau Testament un résidu de Juifs pieux qui attendaient la rédemption — la délivrance non seulement de l’oppression de l’ennemi, mais du formalisme plus mortel qui reposait comme un incube sur la nation dans son ensemble. Ceux-ci se réjouissaient à la venue de « l’Orient d’en haut » [Luc chapitre 1 verset 78], et voyaient en Lui Celui par qui, délivrés de leurs ennemis, ils pourraient servir Dieu sans crainte, en sainteté et en justice, tous leurs jours.

Notre Seigneur est ainsi au milieu, et rassemblée autour de Lui se trouve une compagnie qui, à la voir, semble bien pauvre, et objets de mépris. Elle est composée de publicains et de pécheurs qui ont senti le fardeau de leur malheur et ont été amenés à Lui — de ceux qui ont été guéris de diverses maladies, spirituelles aussi bien que physiques, et délivrés de la servitude de Satan plus complètement que d’une possession démoniaque. Nous voyons les pharisiens se tenant aux coins des rues, faisant de longues prières pour être vus des hommes, salués comme rabbis et assis dans la chaire de Moïse, mais, hélas, seulement des sépulcres blanchis, pleins d’impuretés au-dedans. Nous voyons aussi la populace Lui prêtant l’oreille à un moment, et à un autre écoutant ses chefs et se joignant, à la fin, à ce cri affreux — « Ôte ! Crucifie-le ! » [Jean chapitre 19 verset 15].

Nous voyons aussi beaucoup de caractères remarquables, de gens pieux, comme Zacharie et Élisabeth, dont la piété naturelle et profonde montre pourquoi Dieu s’attardait encore avec la nation ; Siméon, Anne, et d’autres. Dominant au-dessus d’eux tous dans sa ferme grandeur morale se trouve Jean le baptiseur, un prophète, et plus que cela, dont les dénonciations du péché perçaient plus profondément que celles d’Ésaïe ou de Jérémie ou d’Amos, et pourtant qui a le privilège de désigner l’« Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » [Jean chapitre 1 verset 29]. En effet, nous pouvons prendre Jean le baptiseur dans cette attitude — montrant Celui qui a été baptisé par l’Esprit Saint et oint pour la grande œuvre de la croix — comme le symbole des Écritures de l’Ancien Testament et des prophéties incarnées dans le précurseur ; et ceux qui, comme lui, dans la même attitude bénie, se tenaient tous là, fixant avec un regard captivé cet homme humble au Jourdain, et déclaraient : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! ».

Tandis que nous regardons à Lui sur qui les cieux sont ouverts, et Dieu le Père et le Saint Esprit mettant ainsi leur sceau sur Lui, nous avons effectivement le grand fait sur lequel nous avons continué à insister avec une conviction absolue — Christ est le centre, à la fois pour la terre et le ciel.

Un simple mot suffira pour chacun des livres du Nouveau Testament, que nous donnerons plutôt pour compléter ce que nous avons commencé.

Christ est le thème de Matthieu comme le Roi d’Israël, Celui qui apporte la bénédiction au peuple élu de Dieu, qui un jour établira le royaume des cieux, avec Son autorité sur la terre.

Marc nous Le montre comme le prophète et le témoin fidèle pour Dieu, qui s’est humilié aussi pour répondre aux besoins de l’homme.

Dans Luc, Il semble s’approcher encore, comme l’homme avec les hommes, entrant dans chaque tristesse humaine, répondant à chaque besoin humain, et pardonnant tout péché humain.

Dans Jean, nous nous envolons dans les étendues célestes, et nous sommes perdus dans les gloires divines ouvertes à notre regard, quoique pourtant nous trouvions que Celui qui vint de la gloire éternelle a fait Sa demeure avec l’homme, un avant-goût de ce temps heureux où il sera dit : « l’habitation de Dieu est avec les hommes » [Apocalypse chapitre 21 verset 3].

Dans les Actes, c’est la prédication de Christ au Juif premièrement ; puis, dans des cercles toujours plus larges, à la Samarie, la Syrie, la Macédoine, la Grèce, Rome, « à toute la création qui est sous le ciel » [Colossiens chapitre 1 verset 23]. Christ est toujours le thème.

Les Romains annoncent la justice de Dieu en justifiant le pécheur coupable sur la base du sang de la croix — Christ est le propitiatoire où Dieu et le pécheur se rencontrent. Essayons d’éliminer le Fils de Dieu de cette grande épître fondatrice, et nous pourrons bien dire : « Si les fondements sont détruits, que fera le juste ? » [Psaume 11 verset 3].

Dans 1 Corinthiens, les choses vont tristement mal dans l’Église, à la fois en pratique et doctrinalement, comme cela sera toujours le cas à moins que Christ ne soit le véritable objet et Seigneur de tout. Sa résurrection prouve que Sa personne est en effet le rocher sur lequel Son Église est bâtie, et contre lequel les portes du hadès, de la mort, ne peuvent jamais prévaloir.

2 Corinthiens nous donne un merveilleux aperçu des sources et des motifs de la vie et du ministère de l’apôtre ; et Christ est son thème. Les promesses de Dieu sont « oui et amen en lui » [chapitre 1 verset 20] qui a apporté le ministère de la justice ; dans la face sans voile duquel, tandis que nous Le fixons, nous trouvons une puissance de transformation pour manifester Sa vie dans notre chair mortelle.

Les Galates rappellent les saints errants retournés au légalisme, les éléments du monde, à Christ, qui s’est donné Lui-même pour nous — l’incarnation de tous les types et de toutes les ombres de la dispensation passée.

Les Éphésiens nous conduisent dans le sanctuaire intérieur en haut, mais « en Christ » ; et quand, de cette position élevée, nous regardons dans des cercles toujours plus larges les plans divins révélés, nous trouvons toutes choses dirigées en Christ.

Les Philippiens ont Christ comme leur seul thème, de quelque manière que nous Le considérions. Même l’apôtre continue à avancer, confessant qu’il ne connaît pas encore, ni n’a atteint la pleine bénédiction qui sera la sienne, « le prix de l’appel céleste » [chapitre 3 verset 14], cette même personne bénie qui l’avait saisi ici-bas.

Les Colossiens présentent les gloires de la personne et la valeur de l’œuvre de notre Seigneur d’une manière très marquée, comme l’antidote aux tentations qui assaillaient les saints pour les détourner vers la philosophie et les vaines déceptions, ou le formalisme vide et les éléments du monde.

Dans 1 Thessaloniciens, la venue du Seigneur est le seul objet devant les saints ; et dans 2 Thessaloniciens, en vue de l’apostasie anticipée, c’est Son apparition par laquelle toutes choses seront réglées et Satan foulé sous nos pieds.

1 Timothée donne l’ordre divin dans l’assemblée, avec les diverses responsabilités et activités qui ont là leur sphère propre ; mais, pour celui qui doit savoir comment se comporter lui-même dans la maison de Dieu, ce doit être, comme reconnaissant ce pour quoi il tient, la confession et la manifestation du grand mystère de la piété, de Celui qui « a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire » [chapitre 3 verset 16]. C’est vraiment un privilège merveilleux et béni : comme les piliers autrefois dans le tabernacle soutenaient devant le sacrificateur en adoration le voile mystique (type de notre Seigneur dans Son humanité, la perfection de Sa personne comme homme), ainsi aussi l’Église, comme « la colonne et le soutien de la vérité » [chapitre 3 verset 15], soutient devant les rois et les sacrificateurs en adoration les diverses perfections de notre cher Seigneur.

Dans 2 Timothée, par un contraste solennel, tout est en ruines : « La colonne et le soutien de la vérité » semble être tombé, pour autant que cela avait été confié à l’homme ; mais, surgissant de la ruine comme quelque grand promontoire dressé au milieu d’une mer agitée qui précipite en vain ses vagues à ses pieds, nous avons « Jésus Christ, de la semence de David, ressuscité d’entre les morts » [chapitre 2 verset 8], comme le témoignage inébranlable de tous ceux qui, comme portant Son nom, se séparent de l’iniquité qui L’enlève du centre où Dieu L’a mis.

Tite est assez similaire à 1 Timothée, comme lié à l’ordre dans la maison de Dieu. Il est beau de voir déclarée, au milieu des simples devoirs enjoints, la portée de l’évangile — cette « grâce de Dieu qui apporte le salut » [chapitre 2 verset 11] et qui, tandis qu’elle enseigne une vie de piété, conduit le cœur toujours plus haut vers cette espérance bénie, « l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ » [chapitre 2 verset 13] !

Aussi courte que soit l’épître à Philémon, il y a le parfum de Christ partout en elle. Qu’est-ce qui, à part la grâce divine et les compassions de notre Seigneur Jésus Christ, pouvait accueillir un pauvre transgresseur et esclave, hors de toute condamnation, dans la famille, non plus comme esclave, mais comme un frère bien-aimé dans le Seigneur ?

Ensuite, les Hébreux nous font penser au pectoral sur la poitrine du souverain sacrificateur, dans lequel chaque joyau brille avec tout le lustre qui lui est propre, et chacun d’eux parle de Christ. Il remplace toute autre chose et personne. Celles-ci n’étaient que des ombres ; Il est la substance. Ils avaient leur service, et comme saints ont encore leur position de bénédiction, mais ne peuvent jamais Lui disputer la place vers laquelle tous pointent. Ils sont mis de côté afin que nous contemplions Celui en qui les ombres ont leur accomplissement. Aaron le sacrificateur donne le chemin vers le grand souverain Sacrificateur ; l’apôtre qui écrit l’épître (sans aucun doute Paul) est perdu dans la lumière plus brillante de l’apôtre et du souverain sacrificateur de notre confession [chapitre 3 verset 1]. Moïse, le grand législateur, celui dont la mémoire est devenue un nehushtan [2 Rois chapitre 18 verset 4] pour les Juifs formalistes, est vu en effet comme un fidèle serviteur, mais qui ne doit jamais être confondu avec Celui qui est comme Fils sur la maison de Dieu ; oui, qui Lui-même a bâti toutes choses, leur Créateur — leur Dieu.

Josué, le conducteur du peuple dans le pays, après tout, n’a jamais donné le repos promis ; et David, le grand roi, tourne encore un regard de désir en avant vers la venue du Roi plus grand qui amènera le repos que les saints attendent encore. Même le mystique Melchisédec, dont l’aperçu dans le récit de l’Ancien Testament a été pris à tort pour Celui de qui il n’était qu’un type, n’occupe plus une telle place. Maintenant, c’est le Fils de Dieu Lui-même.

L’ancienne alliance est mise de côté par Celui qui a introduit une nouvelle alliance et en a établi une éternelle par Son propre sang.

Le tabernacle aussi était un type de Celui qui a habité au milieu de nous et, par Son œuvre, nous a introduits dans la maison. Les sacrifices de taureaux et de boucs sont mis de côté par le seul grand sacrifice de Celui qui, par l’Esprit éternel, s’est offert Lui-même sans tache à Dieu. Ce n’étaient que l’« ombre des biens à venir » [chapitre 10 verset 1]. Christ, le souverain Sacrificateur dans ces biens à venir, en a introduit la substance.

Le chapitre 11 met devant nos yeux un tableau des héros de la foi, depuis Abel ; mais nous sentons, en lisant ces lumineux versets, qu’eux, tout comme notre conducteur, l’Esprit de Dieu, ont un autre objet en vue. La grande nuée de témoins nous dirige en avant, nous pressant de mettre de côté tout fardeau, et de regarder « Jésus, le chef et le consommateur de la foi » [chapitre 12 verset 2]. Ce chemin est un chemin d’épreuve. Les tentations sont partout. Les genoux commencent à trembler et les mains à s’abaisser ; oui, la terre même sur laquelle nous marchons tremblera un jour, et le ciel aussi, afin que ce qui ne peut être ébranlé se tienne dans sa grandeur solitaire comme le rocher des siècles, le Christ de notre salut. Avec à-propos, les Hébreux ont été avertis, pressés, implorés, de Lui rester fidèle ; et, quoique à présent ce soit un chemin d’opprobre — « Sortons vers Lui hors du camp, portant Son opprobre ! » [chapitre 13 verset 13].

Certains ont pensé que Jacques donnait une note discordante dans toute cette harmonie divine ; mais ils ont peu compris sa signification, ceux qui pensent cela. Lui aussi contribue à son quota de vérité dans le vaste entrepôt des « richesses insondables du Christ » [Éphésiens chapitre 3 verset 8], et dans ce « beau nom » duquel nous sommes appelés, nous avons la clé de tout ce qu’il a à dire à une forme de foi vide, qui n’est pas « la foi de notre Seigneur Jésus Christ, seigneur de gloire » [chapitre 2 verset 1].

1 Pierre est adressé (comme l’était l’épître aux Hébreux, d’un autre point de vue) aux Juifs dispersés partout. Ils avaient perdu leurs espérances nationales, et il leur rappelle que si leur héritage terrestre a fait défaut, ils en ont un incorruptible, sans souillure, immarcescible ; qu’ils sont pèlerins et étrangers pour ce qui regarde la terre, mais sacrificateurs saints et royaux quant à ce qui regarde l’accès à Dieu ; mais de quelque manière qu’il leur rappelle leurs bénédictions, ils les voient toutes centrées sur Celui qui « a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu » [chapitre 3 verset 18].

2 Pierre, comme cela est courant avec la seconde épître, parle de ruine et de déclin ; mais au milieu d’une apostasie qui abonde, il leur est rappelé qu’ils n’ont pas suivi des fables ingénieusement imaginées. L’apôtre lui-même était un témoin de la gloire, dont il avait eu un aperçu sur la sainte montagne de la transfiguration, et il exhorte les saints à croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ [chapitre 3 verset 18].

Les épîtres de Jean, comme son évangile, ont un thème glorieux et béni — cette vie éternelle qui était avec le Père et qui nous a été manifestée. Il est le test de tout ce qui professe connaître Dieu, puisque Lui, par Son œuvre et dans Sa personne, est le seul chemin vers le Père. La justice est l’expression naturelle de cette nouvelle vie qu’il a transmise. Il est de fait le vrai Dieu et la vie éternelle. La plus faible femme peut s’appuyer sur Lui, comme dans la seconde épître, en demeurant indéfectible pour la doctrine de Christ ; et l’homme le plus fort doit se souvenir, comme dans la troisième épître, que la soumission au Seigneur est la seule chose qui Lui plaise.

Jude est similaire à 2 Pierre à de nombreux égards. Bien que le « commun salut » soit devant son cœur, il a dû insister sur la sombre et terrible histoire de l’apostasie, parce qu’elle était déjà devenue manifeste dans la ruine de la chrétienté professante ; mais le mal n’est pas le centre, et le thème de son épître est la « très sainte foi » sur laquelle nous sommes édifiés nous-mêmes, et « priant par le Saint Esprit », la recherche de la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ.

Dans le dernier livre, la grande prophétie du Nouveau Testament, nous voyons les églises comme des chandeliers d’or, brillant dans un monde de ténèbres, mais au milieu d’elles se trouve Celui dont la gloire ne peut jamais être affaiblie, dont les yeux sont comme une flamme de feu, et devant qui le prophète tombe comme mort. Christ est manifestement le centre de tout le témoignage et de toute l’histoire de l’Église. Puis nous passons de la terre au ciel et voyons là la même personne bénie comme l’Agneau au milieu du trône, entouré par les armées adorant, et la glorieuse image anticipant cet heureux jour où toute créature dans le ciel, sur la terre et sous la terre se réunira dans ce majestueux chœur d’adoration : « À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles » [chapitre 5 verset 13].

Les jugements suivent alors, implacables et inquisiteurs, s’avançant affreusement de plus en plus près, balayant la terre, agitant les nations, et manifestant tout ce qui est opposé à Dieu. Toute latitude est donnée au mal pour lever sa tête dans une rébellion terrible, et la fausse église, la prostituée, a aussi l’opportunité de se montrer elle-même dans ses vêtements de gloire volés au Fils de Dieu. Tout doit être plongé dans le jugement final, et la terre doit être nettoyée pour l’établissement du règne de justice, pour lequel Christ est manifesté comme le seul témoin fidèle et le véritable dirigeant. Le ciel ne s’ouvre pas seulement pour nous montrer les gloires qui y sont ou les innombrables corps de cette armée puissante, mais plutôt pour fixer nos regards sur le conducteur glorieux sur la tête duquel sont plusieurs diadèmes et dont le nom embrasse toute la plénitude de la déité et de l’humanité, un nom que, dans ses mystères les plus élevés, aucune créature ne peut saisir et que personne ne connaît que Lui-même, un nom qui nous Le révèle encore, Lui et Dieu, car il est « la Parole de Dieu » ; un nom aussi qui est la promesse d’une domination universelle, car Il l’a écrit sur Ses vêtements et sur Sa cuisse : « Roi des rois et Seigneur des seigneurs ». Et dans cette dernière scène affreuse, sur le grand trône blanc, quelqu’un est assis, dans les mains duquel tout jugement a été remis ; le ciel et la terre s’enfuient de Sa présence. Béni soit Dieu, ce n’est personne d’autre que le Fils éternel, Celui qui a porté nos péchés en Son propre corps sur la croix [1 Pierre chapitre 2 verset 24], qui nous a aimés et nous aime encore, et nous a lavés de nos péchés dans Son sang, et nous a faits rois et sacrificateurs pour Son Dieu et Père [Apocalypse chapitre 1 versets 5 et 6].

Ainsi, nous entrons dans les gloires éternelles et trouvons là Celui bien connu par la grâce, toujours le centre du ciel, l’objet de l’adoration éternelle, comme Il est le centre de toutes les voies de Dieu du début à la fin.

Si Christ est ainsi le centre et le thème de toute l’Écriture, il est de toute importance que l’étudiant de la Bible ait cela à l’esprit dans toute son étude. Quand nous lisons notre chapitre quotidien, il est bon de se demander : Où trouvé-je Christ dans ce chapitre ? Car Il sera de fait la clé à sa bonne compréhension. Si nous analysons un verset, ou une épître, il est bon de se rappeler que Christ est le centre et la clé. Ainsi, nombre de difficultés seront résolues, si nous gardons cela bien clair à l’esprit. Ainsi aussi, les prophéties ne sont pas destinées à nous donner de simples détails de l’histoire, mais à montrer comment toutes choses ont leur importance et leur destinée en rapport avec Lui-même. Ainsi, les affaires des nations qui occupent des siècles dans l’histoire de l’homme, les conquérants et leurs conquêtes, sont écartés en quelques mots dans l’Écriture, alors qu’une pauvre petite nation, répandue au loin et ravagée [Ésaïe chapitre 18 versets 2 et 7], est suivie tout au long du cours de l’histoire, jusqu’à ce qu’elle soit établie de nouveau dans son propre pays en bénédiction et en prospérité, avec la domination sur toutes les nations — parce que Celui qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs est le Messie d’Israël, le Fils de David.

Souvenons-nous toujours qu’Il est la clé — « la clé de David » [Apocalypse chapitre 3 verset 7], pouvons-nous dire — le Saint et le Véritable, qui ouvre toutes choses, même les Écritures elles-mêmes, afin que personne ne puisse les faire taire pour la plus simple foi qui Le discerne comme le thème de tout.

Partie 5 : Livres utiles pour l’étude de la Bible

Jusqu’à présent, nous nous en sommes strictement tenu à notre thème : « Comment étudier la Bible », et nous sommes efforcés de nous mettre nous-mêmes à la place du jeune croyant qui commence juste cette grande occupation de la vie. Nous devons rappeler de nouveau à nos lecteurs que ce n’est pas un cours d’étude à l’issue duquel ils vont obtenir leur diplôme. C’est, cependant, une école dans laquelle l’habitude, loin d’être ennuyeuse, devient un plaisir croissant ; et nous nous réjouissons du fait qu’ici au moins il n’y a pas de déshonneur de rester toujours élève ; en effet, dans un sens, nous devrions toujours être prêts à prendre notre place parmi les débutants, et à jouir des leçons tout autant qu’eux.

Nous avons donc quasiment évité de mentionner un livre quelconque, hormis la Bible elle-même, dans l’espoir que nos lecteurs seront encouragés à prendre ce livre avec la confiance qu’ils pourront apprendre plus directement de ses pages qu’ils ne pourraient le faire d’un nombre quelconque de commentaires, d’encyclopédies éducatives, et de tout l’attirail de l’étude théologique.

Maintenant, une fois cela établi dans l’esprit, et que le lecteur ou l’étudiant est devenu un investigateur par lui-même, ne dépendant, jusqu’à un certain point, d’aucune autre aide que la direction de l’Esprit Saint et la lecture et l’étude intelligente et avec prière de la Bible, il est en position d’apprécier d’autant plus vivement et pour un plus grand profit les nombreuses aides excellentes qui se trouvent dans les livres. Pour de tels, donc, nous n’avons pas d’appréhensions à ce qu’ils se tournent vers des livres autres que la Bible, nous souvenant toujours qu’à la fin, nous devons recevoir la vérité pour nous-mêmes de Dieu, quels que soient les instruments qu’Il puisse utiliser pour rendre cette vérité claire pour nous.

Les principes, par exemple, sont des déclarations excellentes et souvent admirables de la doctrine chrétienne. L’erreur en les utilisant, toutefois, est d’en faire des déclarations de la vérité ayant autorité, au lieu de les voir comme nous donnant historiquement la foi de ceux qui les ont compilés. Vus de cette manière, ils sont utiles et de grande valeur ; mais un principe, comme cela a été montré par un étudiant approfondi de la Bible, doit être de première main ; chacun de nous, de cette manière, peut se faire un principe pour lui-même. Il en est ainsi aussi de toute la littérature humaine. Elle est un employé, un serviteur, non un maître. Cela peut nous désigner des choses et nous donner des pistes, mais d’aucun livre, quelque sage et riche que soit son instruction, il ne peut être dit : « Ainsi dit l’Éternel ».

On nous pardonnera de nous étendre un peu sur cela au seuil de notre sujet, mais c’est une nécessité. Beaucoup de vrais chrétiens lisent leurs Bibles d’une façon essentiellement négligente, et se tournent avec un certain soulagement vers quelque livre d’explication, et récoltent en pratique leur instruction de celui-ci. Maintenant, regardons la question en face. La Parole de Dieu est plus importante que la meilleure parole d’un homme sur cette Parole, et la Bible elle-même déclare les choses infiniment plus sagement et clairement que le plus sage des livres des hommes ; seule la Bible, étant une révélation de toute la pensée de Dieu qu’Il a jugé bon de nous faire connaître, a une immensité, une plénitude, une exhaustivité que les intelligences combinées de tous les temps ne peuvent jamais épuiser ; de telle manière que nous pouvons profiter avec joie des suggestions et des aides d’autres. Nous dirons, en général, que les livres les plus utiles sont ceux qui stimulent le plus. Ce livre qui nous satisfait par lui-même, et ne suscite pas l’envie de se tourner vers la Parole de Dieu, a quelque chose de mauvais en lui. Les meilleurs livres jamais écrits ne sont ainsi que des panneaux pour nous diriger vers là où gît toute connaissance.

Les livres qui ont à faire avec le texte

1. La Bible elle-même. Comme nous abordons le sujet des livres, nous reporterons nos lecteurs à ce que nous avons dit sur l’exemplaire de la Bible qu’il est préférable d’avoir. Nous vivons dans un jour de production de la Bible ; des maisons d’édition rivalisent entre elles pour produire les éditions des Écritures les plus excellentes et les plus attrayantes. Elles peuvent se trouver dans toutes les tailles et pour tous les usages. Comme nous l’avons déjà recommandé, nous suggérons d’avoir une grande Bible pour la table de la maison, avec une écriture bien claire, et une marge suffisamment large pour y écrire les notes qu’il sera désirable de conserver. Si on prend des notes librement, comme cela a été suggéré, notant tout ce qui frappe, l’exemplaire pour cela devrait être de préférence peu coûteux, afin qu’une fois marqué, il puisse être mis de côté. Quand cela est pratiqué et que l’étudiant peut se le permettre, il peut être bon d’acheter une Bible de bon papier avec une grande marge, dans laquelle les notes plus permanentes peuvent être saisies, avec les notes qu’il souhaite préserver pour s’y référer constamment. Une Bible de cette sorte n’a pas besoin d’avoir d’« aides » au revers, ce qui augmente le volume. Peut-être le carnet prendra-t-il la place des notes courantes quotidiennes, et nous n’aurons besoin que d’une Bible de table pour les saisies soigneuses et permanentes. Ainsi, les sujets peuvent être suivis et les divisions notées, et toute autre chose qui est d’une valeur permanente serait préservé. En plus de cet exemplaire de table, il est bon d’avoir un livre aussi petit que possible pour être lu convenablement, à porter avec soi dans une sacoche ou une poche.

Il devrait y avoir d’innombrables opportunités pour utiliser notre Bible de poche, et probablement un bon nombre de nos lectures consécutives et de nos mémorisations seront faites avec elle. Les Bibles pour une utilisation permanente pour le bureau, et la Bible de poche, ont intérêt à être de bonne qualité, et en cela du moins le meilleur s’avère le moins coûteux. Si quelqu’un est prêt à dépenser jusqu’à trois dollars pour un livre, il vaudrait mieux qu’il fasse un effort, si nécessaire, et en prenne un de cinq à neuf ; mais s’il ne peut pas se le permettre, il aura probablement autant de satisfaction avec un de un ou deux dollars. Les livres de prix intermédiaire sont souvent plutôt décevants, mais tout livre, quelque coûteux et bien relié qu’il soit, doit être bien traité, ou nous pourrions facilement « casser son dos » en l’ouvrant au centre et en le tirant immédiatement en arrière. Nous devrions suivre les directions qui accompagnent souvent de tels livres, et l’ouvrir soigneusement, en passant notre doigt le long de la jointure où les feuilles sont attachées ensemble, en commençant par les premières feuilles et en alternant avec les dernières, jusqu’à avoir ainsi séparé les feuilles par paquets de six environ, dans tout le livre. De cette manière, le livre sera ouvert progressivement et la colle au dos ne sera pas cassée.

On pardonnera à l’écrivain de ne pas conseiller l’achat de deux livres de la « série fac simile », comme on les appelle, où les éditions les plus grandes correspondent exactement aux plus petites dans leur pagination, de sorte que la mémoire locale est aidée. Nous n’allons pas être limités à deux Bibles pour toute notre vie, et il semble dommage d’être amené dans une sorte de servitude dans l’utilisation d’un style de livre. En devenant de plus en plus familier avec nos Bibles, nous trouverons peu de difficultés à retrouver les passages.

Nous conseillons sans hésiter l’utilisation de la version officielle seule comme notre livre et notre compagnon. Il est très dommage de prendre une révision ou une version quelconque, quelque excellente qu’elle soit, et d’en faire la base de notre travail. Si ce n’est pour d’autres raisons, le fait que la version du roi Jacques, tout en étant suffisamment exacte, est universellement utilisée, nous décidera en cela (note : Il s’agit là de recommandations pour les lecteurs anglais. En français, la version de J.N. Darby est celle recommandée à l’utilisation, étant reconnue comme la plus fidèle au texte original. (NdT)).

2. Autres versions. Dès que l’on est assez familiarisé avec le texte de notre version officielle, il est très souhaitable d’avoir une ou plusieurs versions. L’original grec ou hébreu peut être rendu, bien entendu, de différentes manières, tout en gardant une traduction fidèle. C’est cette diversité de traduction qui se révèle si utile en avançant dans la connaissance de la Bible. La manière dont une phrase est traduite, les différents mots utilisés, ou leur arrangement, se révèlent souvent une aide très évocatrice. Le revers de cela est la question du texte, en particulier du Nouveau Testament qui, comme cela est bien connu, a été plus ou moins amélioré par la découverte d’anciens manuscrits depuis l’époque où notre admirable version « autorisée » a été faite. Comme nous l’avons déjà dit, personne ne doit être perturbé par la pensée que le texte a été altéré par endroits. Si nous nous souvenons que nos Bibles ont été, pendant bien des siècles avant la découverte de l’imprimerie, copiées à la main par le travail lent et laborieux d’écrivains, nous pouvons être certains que de nombreux petits glissements se sont produits, quel que soit le soin du copiste. Il est digne de remarque, toutefois, que parmi les centaines de manuscrits qui existent, même dans le plus défectueux d’entre eux, aucune doctrine de la vérité divine n’a été touchée, si nous prenons la Bible dans son ensemble. La vaste majorité de ces erreurs est si manifeste et d’un caractère si peu important, que leur correction ne soulève aucune question.

Plusieurs passages de l’Écriture, toutefois, ont été rendus obscurs par cette copie erronée. À l’occasion aussi, le copiste a enlevé un mot, une expression, ou même une phrase qui se trouve dans d’autres manuscrits ; et à l’occasion aussi, ce qui était de toute évidence une note en marge ou une explication a été incorporé au texte par une succession de copistes qui l’ont apparemment jugé utile pour la compréhension du passage. Ainsi, le passage familier qui se trouve dans notre version (1 Jean chapitre 5 versets 7 et 8) est une interpolation qui a été probablement introduite par quelque moine copiste plus d’un millier d’années après le Christ, et qui n’existe dans aucun manuscrit qui soit considéré pour le moment comme faisant autorité en de telles matières. Il y a très peu de passages aussi flagrants que celui-ci, mais quelques-uns où le texte a été plus ou moins affecté, et où une érudition judicieuse et respectueuse a, par une recherche fidèle, découvert la lecture la plus ancienne et les mots exacts à l’origine.

Maintenant, partout où cela a été vérifié, bien entendu, nous devrons en faire usage ; et là gisait un des grands besoins d’une révision du texte. La Version révisée de 1881, jointe aux recommandations des éditeurs américains de la même, fournit de nombreuses suggestions très utiles à cet égard. L’étudiant doit toutefois prendre soin de ne pas suivre servilement les suggestions des correcteurs, car dans certains cas, ils sont eux-mêmes sujets à une révision plus avancée, et (à l’exception des corrections de manuscrit mentionnées ci-dessus) ne sont pas une amélioration par rapport à la version officielle — mais plutôt l’inverse.

Nous mentionnons donc une autre révision du Nouveau Testament, d’une date un peu plus antérieure, qui est plus prudente et soigneuse dans ses corrections des diverses lectures (note : Nouvelle traduction du Nouveau Testament par J.N. Darby.). Ce livre a une introduction de grande valeur qui mettra le lecteur moyen en possession des faits nécessaires pour apprécier l’importance de la révision du texte ; et une liste des principaux manuscrits, avec leur description, est aussi fournie. Le caractère particulier de ce travail est que dans les notes de bas de page, l’éditeur a mis le lecteur en possession des autorités des manuscrits qui ont été à la base de ses propres modifications du texte, permettant ainsi à chacun de former son propre jugement. Cette caractéristique de l’œuvre la rend particulièrement utile, et nous la recommandons sans hésiter à l’étudiant comme compagne de son étude de la Bible, avec la version officielle (note : Pour la version française, on trouvera cette introduction et ces notes dans la version du Nouveau Testament par J.N. Darby publiée en 1872. (NdT)).

Avec ces deux-là, nous recommanderons le texte de la Bible Numérique (note : On espère publier, en temps voulu, une édition de cette révision de grande valeur, séparée des notes.), qui donne aussi de nombreuses suggestions quant aux passages en question, ainsi qu’une excellente traduction.

Jusque-là, nous ne nous sommes occupés que du texte lui-même. Pour ceux qui désirent aller plus loin dans ce sujet, nous les reportons aux nombreux livres excellents de la critique textuelle du Nouveau Testament. Parmi ceux qui peuvent être mentionnés, « The words of the New Testament », par Milligan et Roberts ; et, pour ceux qui désirent un ouvrage plus important, « New Testament textual criticism », par Scrivener.

Dans ce que nous avons dit sur le texte, on doit comprendre que nous faisons surtout référence au Nouveau Testament. Celui de l’Ancien Testament demeure ce qu’il était, le texte massorétique, dont les manuscrits ne sont pas si anciens, pas plus même que ceux du Nouveau Testament, et qui ont si peu de différence entre eux qu’ils forment pratiquement une unité. Les Septante et d’autres versions sont trop incertains, selon nous, pour leur permettre actuellement d’affecter l’intégrité du texte tel que nous l’avons.

La version révisée de l’Ancien Testament est aussi utile, et celle de M. Darby tout particulièrement. Cette partie de la Bible Numérique qui a été traitée est aussi très utile dans ce sens.

Pour l’instant, nous nous sommes occupés exclusivement de ce qui concerne le texte et les manuscrits. Quand nous en venons à la traduction, comme cela a déjà été sous-entendu, nous trouvons une valeur particulière dans l’utilisation de versions différentes. Chaque bonne version dans notre propre langue ou dans d’autres est simplement une traduction de l’original, selon un point de vue légèrement différent. Nous ne conseillerons pas au débutant d’avoir davantage de versions que les quelques-unes déjà indiquées ; mais pour l’étudiant plus avancé, nous dirons que toute nouvelle traduction sincère qu’il peut obtenir se révèlera suggestive, dans un certain sens. Ainsi, la « Critical translation of the New Testament » de Rotherham ; la version d’Alford, plus populaire mais savante, du même Testament ; et aussi d’autres tentatives sincères et fiables de donner la signification de l’original, se révèleront suggestives. Nous ne parlons pas, bien sûr, de ces parodies de traduction malheureuses et irrévérencieuses qui ne font qu’amener du déshonneur sur la Parole de Dieu. Celles-ci, quelque bien intentionnées qu’elles soient, peuvent être laissés de côté sans dommage. Exprimer la Parole de Dieu dans la langue des journaux quotidiens n’est certainement pas un gain, mais une grande perte. Si quelqu’un maîtrise une langue étrangère, qu’il ait absolument une copie des Écritures dans cette langue. Elles se révèleront toutes utiles et sources de suggestion, d’une manière ou d’une autre.

L’étudiant avancé peut aussi avoir une ou plusieurs versions de l’Ancien Testament par les Juifs. Celles-ci se révèleront suggestives à certains égards, et l’effort manifeste fait pour éviter le témoignage de leurs Écritures à la personne et à l’œuvre du Seigneur Jésus Christ est à la fois triste et instructif. En vérité, « ils ne connaissent pas la voix des prophètes qui se lisent chaque sabbat » [Actes chapitre 13 verset 27]. Les « Sacred Scriptures » de Leeser est peut-être aussi bon que n’importe laquelle de ces versions juives de l’Ancien Testament.

La « Douay » ou version catholique romaine n’est pas du tout médiocre, et peut être ajoutée au stock de traductions, à la fois pour le côté suggestif qu’elle peut offrir, et pour nous permettre de discuter avec un romaniste avec sa propre version des Écritures en main. Pour ne pas embrouiller l’étudiant moyen, nous réitérons notre recommandation, que si une seule version supplémentaire est utilisée, que ce soit celle de M. Darby ou celle de la Bible Numérique ; et en guise de conclusion, la meilleure de toutes pour le lecteur moyen est la version officielle.

3. Le texte original. Cet endroit conviendra aussi bien qu’un autre pour dire quelque chose des originaux. Relativement peu d’étudiants de la Bible ont une connaissance des originaux hébreu et grec, et nous n’avons pas besoin de nous appesantir longuement sur cette partie de notre sujet, car nous avons plus particulièrement à l’esprit les lecteurs anglais. Cela ne peut pas faire de mal, toutefois, de dire aux diplômés de l’université, ou à ceux qui ont une bonne connaissance du grec, qu’il est dommage de laisser tomber cela, comme la plupart le font. Sans prétendre à une érudition indépendante, une connaissance ordinaire du Testament grec est extrêmement profitable. Une multitude de détails qui ne feraient que gêner une traduction peut facilement être recueillie par un étudiant moyen. Prenez, par exemple, le simple sujet des synonymes. Nous avons un champ d’étude très profitable ouvert pour un étudiant ordinaire. La même chose est vraie quant à l’utilisation des prépositions, pour ne rien dire des nuances de sens impliquées par les humeurs et les temps.

Le dernier verset de Romains 12 revient comme une illustration de la délicate nuance de sens dans l’utilisation des prépositions. « Ne sois pas surmonté par (hupo, littéralement, par) le mal, mais surmonte le mal par (en, littéralement, dans) le bien ». Ici le « mal » est considéré comme une puissance de l’extérieur qui nous menace et peut facilement nous surmonter. D’un autre côté, le « bien » est l’atmosphère dans laquelle nous devons vivre, étant occupés de lui, et dans la puissance de celui-ci, nous pouvons rencontrer et surmonter le mal.

La plupart sont familiers avec la distinction délicate faite par l’évangéliste Jean dans la restauration de Pierre (Jean chapitre 21), où notre Seigneur utilise le terme le plus fort, nous dirions divin, pour « aimer », agapao, et Pierre dans sa réponse utilise le plus humain phileo. L’utilisation même des mots peut suggérer cette défiance de soi qui avait si heureusement pris la place de la vaine confiance de Pierre ; une défiance, toutefois, qui ne doit pas être autorisée à aller trop loin, sous peine de devenir de la fausse humilité.

Que celui donc qui maîtrise le grec en fasse usage, et en soit très reconnaissant. C’est une direction d’étude des plus absorbantes et délicieuses, qui produit de riches résultats. D’un autre côté, nous ne recommandons pas à l’étudiant biblique moyen, dont le temps est limité à quelques minutes chaque jour, d’essayer de maîtriser une langue aussi complexe que le grec du Nouveau Testament ; mais pour l’encouragement de ceux qui ont le temps et le désir du cœur, nous dirons : Le fait que vous n’ayez jamais appris la langue à l’école ne doit pas vous dissuader d’essayer d’obtenir une connaissance modérée élémentaire du Nouveau Testament grec, en consacrant une certaine partie de votre temps à une étude fidèle. Peut-être aussi utile que d’autres ouvrages dans ce sens, le « Grammar of New Testament » du Dr. Green, et le « Manual of New Testament Greek » de Harper et Weidner.

Nous ajoutons un mot supplémentaire d’avertissement pour tous ceux qui ne sont pas vraiment doués pour cela. N’essayez pas d’être dogmatiques, et ne citez pas le grec à ceux qui n’en connaissent rien, ni ne faites de vos petites glanures la base de l’instruction de vos classes d’école du dimanche ou de réunions. Il se trouvera en général que ceux qui ont une bonne connaissance de l’original seront plus lents à l’exhiber que ceux qui en ont simplement un peu. Nous devons nous souvenir de l’injonction de l’apôtre, et faire montre « d’humilité d’esprit » [Actes chapitre 20 verset 19].

Ce que nous avons dit du Nouveau Testament s’applique aussi à l’Ancien. L’hébreu est bien plus simple, et donc une langue qui n’est pas aussi difficile que le grec. Mais c’est le moyen de l’inspiration choisi par Dieu pour l’Ancien Testament. La langue même est en elle-même illustrée, ou typique, et est donc appropriée aux temps des types et des ombres. C’est une des langues les plus belles, qui, avec une simplicité nette, est aussi suffisamment flexible pour exprimer des émotions profondes. Il aurait, cependant, de la peine à se prêter aux délicatesses et aux nuances de sens, par exemple, de l’évangile de Jean ou des épîtres de Paul. Le grec est peut-être le véhicule le plus parfait existant pour l’expression de la vérité abstraite ; mais dans les jours de l’Ancien Testament, alors que le temps pour cette déclaration abstraite n’était pas venu, l’hébreu, par son caractère très simple et imagé, est particulièrement adapté à son utilisation spéciale.

Les étymologies hébreues sont particulièrement intéressantes, et, comme nous le savons, la signification des noms a, dans ces dernières années, attiré beaucoup l’attention et a été très utile en ouvrant des portions de l’Écriture jusqu’ici négligées.

Nous ajoutons un mot quant à certaines caractéristiques de la langue qui sont parlantes. Comme cela est bien connu, il n’y a que deux temps en hébreu, le passé et le futur. Le présent est le point de changement entre ces deux, ce qui en soi suggère une profonde vérité. Il y a aussi ce qui est appelé la conversion des temps, qui offre des leçons suggestives. Par exemple, en Genèse chapitre 1 verset 1, nous avons la déclaration simple : « Au commencement, Dieu créa (bara) les cieux et la terre ». C’est un prétérit simple. Il nous fait revenir au commencement. L’événement suivant, toutefois, n’est pas décrit par un prétérit, mais par un futur, justement traduit toutefois par un prétérit. L’original, par un vav conversif, change le futur en passé. Littéralement, ce serait : « Et Dieu dira : Que la lumière soit ». La pensée semble être que nous prenons position avec Dieu au début, et regardons à l’œuvre qu’Il va faire ; comme si, en réponse à notre question : Que va-Il faire ensuite ? la réponse est donnée : « Et Dieu dira : Que la lumière soit ; et Dieu vit la lumière, qu’elle était bonne ». En d’autres termes, le langage est intensément dramatique. Il reconstitue la scène complète devant nous, au lieu de simplement la raconter.

De nombreuses suggestions très intéressantes et profitables seront réunies par quelqu’un d’assez familier avec l’hébreu, et nous voulons encore une fois sérieusement recommander à ceux qui ont le temps de le garder frais par une petite lecture quotidienne. Cinq minutes pour chacun, passées chaque jour sur l’hébreu et le grec, nous empêcheraient au moins de perdre ce que nous avons acquis.

Ceux qui désirent prendre le temps d’acquérir une bonne connaissance de l’hébreu, ce qui n’est pas du tout une tâche insurmontable, peuvent trouver des livres utiles. Le « Elementary Hebrew Grammar » du Dr. W.H. Green, et le « Hebrew Chrestomathy » du même auteur, suffiront.

Concordances

Nous parlerons d’abord des concordances comme étant en pratique indispensables à ceux qui vont progresser dans l’étude. Il y en a beaucoup, et on ne comprendrait pas que nous en recommandions une à l’exclusion des autres, si nous ne les mentionnons pas toutes.

En sélectionnant une concordance, on doit savoir exactement ce que l’on souhaite, car il est à peu près impossible d’avoir toutes les fonctions dans un seul livre. De première importance pour les étudiants ordinaires de la Bible est une concordance qui liste chaque mot dans la Bible par ordre alphabétique, avec une référence à chaque passage où il se trouve, et un nombre suffisant de mots pour permettre d’identifier la référence. Parmi les livres qui proposent cela pratiquement, peut-être le plus ancien est la « Concordance de Cruden », qui, au travers de ses diverses éditions, demeure encore la plus couramment utilisée, avec beaucoup d’excellentes fonctions qui la recommandent. Elle n’est pas, toutefois, strictement alphabétique, mais le même mot est parfois divisé en groupes avec des mots caractéristiques, de telle manière que de deux, trois ou plus listes ou groupes sont donnés pour un même mot, ce qui est parfois perturbant pour quelqu’un qui cherche seulement un passage.

La « Concordance de Walker » est assez bonne, bien que peut-être pas aussi complète que celle de Cruden, mais sans la caractéristique indésirable que nous venons de mentionner.

La « Concordance de poche d’Oxford » est un bien plus petit livre, qui convient au transport, mais qu’on peut à peine recommander pour une utilisation permanente, tellement elle est abrégée.

La meilleure des concordances verbales avec laquelle nous sommes familiers est la « Comprehensive Bible Concordance » de Strong, qui a l’avantage de placer chaque mot anglais utilisé dans les Écritures, y compris les noms propres, dans l’ordre alphabétique exact. Elle exclut les articles « un » et « le » et quelques pronoms et autres particules constamment utilisés. L’auteur, toutefois, les a même inclus dans un appendice, ce qui indique une immense somme d’efforts dont, avec tout le respect dû à son application, nous ne voyons pas le besoin.

Avec cette concordance, le lecteur anglais peut sélectionner un mot, sauf ceux que nous venons de mentionner, et trouver sa référence dans la concordance. Il ne sera pas perturbé par une variété de listes, de groupes, de divisions ou quoi que ce soit d’autre. En plus de cela, chaque mot a un numéro, tandis que différentes sortes de type indiquent si le mot est hébreu ou grec. Ces numéros sont arrangés par ordre dans deux autres appendices, dans lesquels le mot original grec ou hébreu est donné, épelé aussi en lettres latines, avec sa signification, et les différents mots anglais qui sont utilisés pour le traduire dans nos Bibles. Nous sommes ainsi totalement en contact avec les langues originales. Peut-être est-ce la meilleure des concordances pour ceux qui ne peuvent en avoir qu’une. C’est un gros volume, toutefois, ce qui le rend peu maniable — un obstacle pour certains.

L’« Analytical Concordance de Young » diffère à certains égards de celle de Strong. Elle nous donne les mots anglais dans leur ordre alphabétique, et sous chacun, nous avons les différents mots originaux qui sont utilisés pour le traduire. Là, nous avons perdu la pensée d’une concordance de référence, mais avons gagné une plus grande exactitude en ayant les différents mots originaux qui sont traduits par le même mot anglais, classés dans des listes séparées sous l’entête anglais. La « Concordance de Young » nous donne, avec sans aucun doute un bon degré de précision, tous les mots originaux traduits par un seul mot anglais. Elle échoue cependant — ce qui semble un défaut important — à nous donner tous les mots de l’original, qu’ils soient traduits par des mots anglais différents ou non. En d’autres termes, elle fait de la version anglaise la base, au lieu de l’original.

Nous en venons ensuite aux « The Englishman’s Hebrew and Chaldee Concordance » et « The Englishman’s Greek Concordance » par G.V. Wigram, que nous considérons comme le travail le plus utile et le plus érudit de cette sorte. Là, l’original est la base, et les mots sont arrangés dans l’ordre de l’alphabet original, et non de l’anglais. Sous chaque mot de l’original est donnée en anglais chaque occurrence de ce mot dans l’Écriture, à la manière de celles de « Strong » ou de « Cruden ». Le mot anglais qui est la traduction de l’original est écrit en italique, de telle sorte qu’il ne peut y avoir de doute. Ainsi, le lecteur anglais ordinaire est mis en possession d’une concordance des langues de l’original, mais sur une base anglaise. L’hébreu et le grec sont écrits dans leurs propres caractères, et aussi épelés en anglais. Somme toute, dans un but d’étude, nous considérons les « Concordances de Wigram », surtout celle du grec, comme les plus utiles de toutes.

Toutefois, comme nous l’avons déjà dit, celle de Strong est la meilleure quand on ne peut avoir qu’une seule concordance. Notre recommandation serait celles de Strong et de Wigram.

Nous mentionnerons simplement d’autres travaux, sans doute excellents à leur manière : « Bible Analysis de Hitchcock », « Concordances de Bullinger et Hudson », et une très facile à transporter pour un étudiant en grec, celle de Schmidt. Toutes sont utiles à leur place.

En plus d’une concordance, nous recommanderons « The New Topical Text Book » avec une introduction par le Dr. Torrey, dans lequel différents passages de l’Écriture sont regroupés pour illustrer certains sujets. Ce petit livre se révèlera très utile dans l’étude des sujets de la Bible, telle que décrite dans la Partie 1, section 5.

Simplement pour ceux qui désirent le savoir, nous mentionnons pour l’Ancien Testament l’édition par Tregelles de « Genesius’ Hebrew Lexicon » ; et pour le grec, peut-être aucun n’est meilleur que le Dictionnaire du Nouveau Testament grec du Dr. Robinson. Cremer peut aussi être cité.

Dictionnaires bibliques

Dans l’acceptation la plus large du mot, un excellent volume unique est la Cyclopédie de la Bible de Fausset, qui a le mérite de l’érudition, de l’orthodoxie et jusqu’à un certain point d’une perception spirituelle de la vérité.

Un autre dictionnaire de la Bible, publié par G. Morrish, a l’avantage supplémentaire d’une perception spirituelle plus profonde, bien que nous ne soyons pas prêts à parler avec la même assurance de son ampleur et de son érudition.

Le « Smith’s Bible Dictionary », édition de Hackett en quatre volumes, est peut-être le meilleur des ouvrages relativement récents et érudits en détail. Il a aussi le mérite de l’orthodoxie qui, hélas, manque dans de nombreux autres travaux modernes.

Le Dictionnaire de la Bible de Hastings, et le Conducteur, et toutes les œuvres de ce genre, doivent être évités par quiconque aime la Parole de Dieu. Ils sont complètement infestés de levain et infectés par la haute critique, et tout le vain déploiement de l’érudition ne fait que soulever de la poussière pour obscurcir la vision des simples.

D’autres livres utiles de ce caractère, qui aident, sont le « Bible Dictionary » de Kitto ; le « Doctrinal, Ecclesiastical and Theological Cyclopædia » de McClintock et Strong, en dix ou douze volumes — des œuvres plus grosses ; le « Cyclopædia » de Schaff-Herzog, une adaptation en anglais de l’œuvre plus importante de Herzog en allemand, et pour les lecteurs ordinaires, le plus petit Dictionnaire de la Bible par le Dr. Schaff, sont tout ce qui a besoin d’être cité. Deux livres avec de nombreux articles utiles sont les « Handbooks to the Old and the New Testaments » par Walter Scott.

Certains de ces ouvrages peuvent être trouvés de temps à autre dans les librairies d’occasion pour une somme modeste. Pour quiconque n’achèterait qu’un livre, nous recommanderions celui de Fausset comme le plus probable de lui donner satisfaction.

Esquisses de la Bible

Nous consacrons une section particulière à une sorte de livres très utiles qui se situent entre le dictionnaire et le commentaire. Pour trouver un meilleur mot, nous parlerons de ceux-ci sous le titre général de livres d’esquisse de la Bible. Ils nous donnent, de façon générale, le contenu de toute la Bible ; parfois dans un résumé bref et rapide, et à nouveau en dévoilant de façon plus détaillée le contenu et le propos de chaque livre ; ou peut-être, mieux que tout cela, le contenu et la portée de chaque livre et son regroupement comme faisant ressortir la merveilleuse et parfaite structure des Écritures.

1. « The Books of the Bible » par J.N. Darby, est un petit livre qui peut tenir dans une poche et être lu en peut-être à peu près une heure. Il est très court, mais donne un excellent résumé de tous les livres à la fois de l’Ancien et du Nouveau Testaments.

2. « Bible Outlines » par Walter Scott, est plus complet et valable comme donnant un résumé des livres de l’Ancien et du Nouveau Testaments avec assez de détails pour permettre à quelqu’un de se former une vue assez claire et complète de la Bible dans son ensemble.

3. « The Numerical Structure of Scripture » par F.W. Grant, fournit un aperçu des plus suggestif et bénéfique des livres, les décrivant non seulement d’après leur contenu, mais aussi par leur position numérique dans divers groupes selon lesquels l’Ancien et le Nouveau Testaments sont divisés. C’est un livre des plus utiles, et sa publication a marqué ce que nous pourrions presque appeler une date dans l’étude méthodique de la Bible.

4. « From Genesis to Revelation » par S. Ridout. Ce livre est basé sur le précédent, et est une tentative de combiner l’analyse structurelle de M. Grant avec un résumé descriptif du contenu de chaque livre, un peu à la manière du « Synopsis » qui suit. Il se situe, de cette manière, à mi-chemin entre les deux, et a été utile pour fournir dans un langage simple et familier, facile à comprendre, les résultats du travail plus profond qui l’a précédé.

5. « Synopsis of the Books of the Bible » (note : En français, Études sur la Parole de Dieu.) par J.N. Darby. Peut-être qu’aucun livre non inspiré jamais écrit, toutes choses considérées, n’a été plus utilisé pour ouvrir la Parole de Dieu que ces cinq volumes sans prétention. Deux sont consacrés à l’Ancien Testament, et trois au Nouveau. Écrits à l’origine en français, mais complétés et enrichis par leur auteur, ils ont été écrits, comme presque toutes les œuvres de ce dévoué et savant serviteur de Christ, dans le but spécial de l’édification du peuple de Dieu. De cet auteur prolifique de quelque quarante volumes ou plus, il peut être dit qu’à peine l’un d’entre eux fut préparé sans quelque but défini en vue. Souvent c’était afin de répondre à une erreur. Même en écrivant sur des sujets tels que les particules et les prépositions, il y avait un but évident d’édification des saints. Plus savant que la moyenne, mais sans prétention à la pédanterie, avec un esprit égal ou supérieur à tous ceux de son temps, couplé avec la simplicité d’un enfant et le dévouement et le zèle du premier amour, nous ne pouvons trop chaudement recommander tout ce qui a été écrit par ce fidèle serviteur de Dieu.

Son « Synopsis » reste le livre par excellence pour le lecteur et l’étudiant de la Bible qui désire obtenir un résume complet et clair du contenu et de la portée de la Parole de Dieu. M. Darby avait le don inhabituel, par-dessus tout, de saisir les grandes caractéristiques saillantes d’un livre inspiré et de se placer dans le courant et le propos de l’Esprit pour son élucidation. Il pouvait ainsi établir en quelques paragraphes le thème principal et l’objet de chaque livre. Ceci est suivi de quelques mots marquant les divisions du livre ; et sous chaque division est donné davantage du contenu et du thème principal de chaque chapitre ou groupe de chapitres. Le travail est donc de grande valeur comme compagnon d’une simple lecture de la Bible. Si l’on passait quelques minutes à lire l’esquisse du chapitre particulier qui nous occupe dans notre lecture de la Bible, cela nous éclairerait beaucoup. Bien que tout ceci s’applique au Synopsis de toute la Bible, c’est particulièrement vrai des trois volumes du Nouveau Testament, et à un degré particulier des épîtres, où les vérités caractéristiques du christianisme, si longtemps emmêlées dans une masse confuse avec tout le reste de l’Écriture, sont mises en évidence dans leur vraie lumière et ce qui les distingue. Pour ceux qui sont familiers avec le « Synopsis », aucun mot de notre part n’est nécessaire pour le recommander, mais nous ne pouvons trop sérieusement conseiller à tous ceux qui espèrent obtenir une bonne compréhension de toute la Parole de Dieu, d’obtenir cet ouvrage et d’en faire le compagnon de leurs études.

Cela doit suffire pour les livres d’esquisse générale.

6. En plus de ceux-ci, pour le Nouveau Testament et pour la partie de l’Ancien qu’elle couvre, nous devons mentionner la « Bible Numérique » par F.W. Grant. Un travail aussi unique, à sa manière, que le « Synopsis », fruit d’années d’étude patiente pour le propre profit de l’auteur, l’incarnation de ses convictions quant à l’inspiration et à la perfection de la Parole de Dieu dans sa structure aussi bien que dans son contenu, la « Bible Numérique » dans ses esquisses introductives fournit une aide inestimable quant à ce dont nous parlons maintenant. Un peu plus tard nous ferons référence à ses autres caractères de grande valeur, mais ici nous parlons simplement de son importance pour le travail d’esquisse synoptique.

Esquisses de sujets particuliers

On se souviendra que dans le chapitre sur la vérité dispensationnelle, nous avons suggéré qu’il serait mieux pour l’étudiant d’avoir quelque livre utile d’esquisses de la vérité prophétique comme guide. Nous en mentionnerons maintenant quelques-uns, en commençant par les plus simples. Beaucoup d’entre eux sont sous la forme de brochure et assez petits, mais il serait bon que ceux qui ne les ont pas eu ni lu les obtiennent, comme étant de toute valeur pour leur étude.

1. « The Lord’s Coming », par C. Stanley.

C’est une des premières publications sur les sujets prophétiques, qui ont été depuis tellement multipliées. Elle contient le plus simple des diagrammes, qui est pourtant un moyen évident de communiquer la vérité de l’Écriture. On a dit que M. Stanley a d’abord dessiné son diagramme sur une porte de grange avec un morceau de craie, pour illustrer les grandes vérités dispensationnelles à ses auditeurs, de simples paysans. Nous pouvons seulement dire que ce serait une bonne chose si tous les prédicateurs et les enseignants saisissaient cet aperçu simple, et regroupaient leur connaissance de la vérité de l’Écriture d’après son enseignement.

2. « What God hath said on the Second Coming of Christ », et sur le « Millenium », par le même auteur, est plein de références à l’Écriture.

3. « Caught up with the Bridegroom and Coming with the King » ; « Changed in a Moment » et « He Cometh with Clouds » ; « Papers on the Lord’s Coming », par C.H.M. ; « The Mystery and the Kingdom of Heaven », accompagné d’un graphique, sont tous de ces brochures, petites et complètes, que l’on peut obtenir pour quelques sous, et qui illuminent tout le sujet de la vérité dispensationnelle.

Parmi les ouvrages plus gros, nous mentionnons :

4. « Eight Lectures on Prophecy », par Trotter ; « Plain Papers on Prophetic and Other Subjets », du même. Le premier est une déclaration simple et précieuse pour les débutants ; le second entre plus en détail dans le sujet et est un recueil de la vérité dispensationnelle plus précieux — peut-être le meilleur livre sur la prophétie. Là, les grandes époques de l’Écriture et les grandes questions prophétiques sont traitées d’une manière claire, respectueuse et pratique. Nous pouvons cordialement recommander cet ouvrage de valeur.

5. « The Lord’s Coming, Israel and the Church » par T.B. Baines, est un autre ouvrage dispensationnel précieux, avec le mérite particulier d’une grande simplicité et d’un style clair. Il est peut-être plus facile à lire que le précédent livre, quoique pas aussi complet dans son traitement des sujets prophétiques.

D’autres livres excellents sur la vérité dispensationnelle seront mentionnés dans une liste supplémentaire, mais n’ont pas besoin d’être particulièrement caractérisés ici.

6. Nous ajoutons toutefois « The Lessons of the Ages » par F.W. Grant, une caractérisation très claire et utile de chaque dispensation de l’Écriture, avec les leçons à apprendre de toutes. Personne ne devrait manquer d’étudier ce précieux livre de seulement cent vingt-cinq pages.

7. Avant de terminer cette partie de notre sujet, nous signalons un très utile « Chart on the Course of Time » par A.E. Booth, avec des notes du même auteur, appelées « A Key ». Ce graphique, basé sur l’interprétation typique des sept jours de la création dans leur application aux dispensations, est une œuvre intéressante et utile. Elle met clairement devant les yeux, d’une manière semi-picturale, les grandes époques et dispensations de l’Écriture, montrant comment chaque jour de la création était typique d’un jour dans la grande avancée progressive des événements.

Ainsi, le premier jour avec la lumière est typique du premier âge, quand la lumière de la promesse de Dieu brilla sur les eaux troublées de l’humanité, d’Adam à Noé.

Le second jour, de même, avec le firmament au-dessus de la terre, suggère la période du gouvernement humain, quand l’autorité des cieux fut sentie pour la première fois dans le gouvernement du monde.

Le troisième jour, l’émergence de la terre sèche, est l’âge de l’histoire d’Israël comme nation, depuis l’appel d’Abraham jusqu’à Christ, où, de la mer des nations du monde, Israël surgit comme le grand continent central où Dieu manifestait Ses voies.

La quatrième époque est celle de l’Église, la dispensation dans laquelle nous vivons, quand le Fils, la lumière supérieure au soleil, brille pour nous dans les cieux.

Le cinquième jour est la période de la fécondité des eaux, suggérant cette grande tribulation hors de laquelle émerge la bénédiction pour la terre. Cette bénédiction est décrite dans le

Sixième jour, la période milléniale où l’homme avec la femme, types de Christ et de l’Église, reçoit l’autorité sur toute la terre.

Le septième jour est le sabbat, le repos éternel de Dieu, où le péché ne peut jamais entrer pour gâcher Sa nouvelle création.

Cela, avec de très nombreux détails intéressants, se trouve dans le graphique et la clé qui l’accompagne.

Commentaires

Nous pouvons imaginer certains de nos lecteurs fronçant leurs sourcils à ce mot, en particulier à la lumière de ce que nous avons déjà dit sur un travail personnel. Nous pouvons seulement dire qu’il y a deux sortes de commentaires, et nous ne devons pas avoir peur du mot parce qu’on en a abusé. Qu’est-ce que notre propre petit livre, sinon un effort pour jeter de la lumière sur les vérités de la précieuse Parole de Dieu ? Que sont ces esquisses que nous avons recommandées, sinon des élucidations des grandes dispensations, etc., de l’Écriture ? Et que sont les « Notes » utiles, etc., qui ont été trouvées si bénéfiques pour des multitudes ? Ce ne sont que des commentaires, sous un autre nom, et nous ne devons pas mépriser les aides de cette sorte. En effet, l’étudiant qui récolte le plus par son travail personnel sera le dernier à mépriser les aides de toute sorte.

Nous désirons, sous ce titre, non pas donner une liste exhaustive — ce qui serait une chose impossible ; ni même indiquer chaque commentaire utile, ce qui serait également une impossibilité ; ni seulement encore répéter ce que nous avons dit ailleurs, mais simplement répondre à une requête qui peut être faite par quelqu’un engagé dans l’étude de la Bible.

Comme commentaires sur la Bible entière, nous mentionnerons, en premier lieu, bien que cela ne couvre qu’une partie de l’Ancien Testament avec tout le Nouveau,

1. « The Numerical Bible », par F.W. Grant. Nous avons déjà parlé de cet ouvrage comme fournissant une nouvelle version de la Bible soigneusement préparée, et avons aussi indiqué la valeur de ses esquisses, en lien avec la structure numérique sur laquelle nous avons eu l’occasion d’attirer l’attention du lecteur. Nous limitons donc ce que nous avons à dire ici uniquement à sa valeur comme commentaire sur les Écritures, et nous pouvons en vérité dire que, à notre estimation, il n’existe pas de commentaire plus précieux.

Ce n’est pas, au sens le plus strict, un commentaire. C’est-à-dire, qu’il ne prend pas chaque verset et donne des élucidations grammaticales ou autres, avec des remarques pratiques à la fin. C’est plutôt un élargissement de la pensée d’une esquisse, donnant la portée et le contenu de chaque livre avec ses divisions et ses sous-divisions, et entrant dans le but évident de l’Esprit de Dieu dans chaque portion, à la fois dans sa forme et son contenu. Il y a toujours une référence spéciale à la signification spirituelle, et là où cela est clairement saisi, cela offre souvent une clé pour l’interprétation littérale d’un passage. M. Grant est particulièrement riche et utile dans les portions typiques de l’Ancien Testament ; les commentaires sur le tabernacle dans l’Exode, sur les sacrifices dans le Lévitique, sur les autres ordonnances cérémonielles dans les Nombres et le Deutéronome, sont des plus précieux et suggestifs. De fait, c’est le charme particulier de ce livre de nous donner des pistes pour une étude plus poussée, plutôt que de rassasier l’esprit de toutes les pensées possibles sur un passage. Le travail est ainsi stimulant et permet à chacun de poursuivre ses propres études avec une liberté et une confiance plus grandes. Le côté pratique ne manque pas non plus. En effet, qui est celui qui, étant le plus engagé avec ce qui est vraiment spirituel, peut saisir cela d’une manière froidement intellectuelle ? C’est toujours la manière de Dieu de faire appel au cœur et à la conscience aussi bien qu’à l’intelligence, et une simple jouissance mentale de l’Écriture est une chose dangereuse.

Les deux volumes de la Genèse à 2 Samuel sont une mine au trésor de « choses nouvelles et anciennes » dans cette direction. Le volume séparé sur le livre des Psaumes est remarquable à tous égards. Nous ne connaissons rien qui lui soit comparable en valeur comme commentaire sur les Psaumes, et en particulier avec sa référence à leur structure, leur cadre dispensationnel, et leur valeur christologique.

Nous sommes reconnaissants de dire que tout le Nouveau Testament est achevé, et là, dans les évangiles, les Actes et les épîtres, avec l’Apocalypse, nous avons un commentaire complet sur les Écritures chrétiennes, des plus utiles et suffisamment détaillé dans les portions les plus abstraites, pour aboutir à un traitement utile du sujet.

Il a aussi un système de références grâce auquel un effort est fait pour éclairer le texte par des références appropriées et classées. Celles-ci se sont révélées utiles pour de nombreux étudiants, non seulement en fournissant des textes réels, mais en indiquant la nature des références appropriées et jusqu’où nous pouvons faire usage de l’Écriture comme un commentaire divinement inspiré d’elle-même. Cette direction d’étude, comme déjà suggéré, est des plus précieuse, et tout à fait fascinante.

2. Avec certaines restrictions et réserves, nous mentionnons « Jamieson, Fausset and Brown’s Commentary » de toute l’Écriture — un ouvrage d’une valeur considérable fournissant un commentaire sur chaque portion de l’Écriture, orthodoxe dans l’ensemble, mais manquant de la compréhension dispensationnelle de la vérité, qui est d’une si grande importance. C’est peut-être le commentaire de plus grande valeur de cette sorte dont nous pouvons parler. Pour ceux qui connaissent la vérité dispensationnelle, il sera utile d’une manière générale, comme fournissant des explications utiles et valables sur bien des caractères antiques et historiques, aussi bien que doctrinaux et pratiques.

3. Quelque peu similaire, mais probablement plus savant et long, on trouve « The Speaker’s Commentary », préparé par des pasteurs renommés de l’église d’Angleterre, avec bien des choses à louer dans son ton pieux et respectueux et son authentique érudition, quoique un peu au-delà de la compréhension de l’étudiant moyen.

4. « Ellicott’s Commentary » sur toute l’Écriture semble aussi un travail de valeur du même caractère, alors que les commentaires plus anciens de Scott et de Matthew Henry sont bien trop volumineux et dispersés pour que le lecteur moyen puisse en faire un grand usage.

5. Parmi les travaux plus distinctement techniques, nous pouvons mentionner les commentaires de Kiel et Delitzsch sur l’Ancien Testament, riches et érudits, mais sans la connaissance de la vérité dispensationnelle. Nous mentionnerons aussi comme compagnon de ceux-ci pour le Nouveau Testament, une œuvre assez différente à bien des égards, mais précieuse :

6. « Alford’s Greek Testament », en cinq volumes. L’auteur était un homme érudit et doué, proposant un ouvrage sans aucune critique textuelle, et avec tout un exposé de la vérité prophétique. Ses notes sont intéressantes et suggestives, et son texte, particulièrement avec son dictionnaire de synonymes de différentes lectures, est inestimable. Il doit cependant être lu avec discernement.

7. La série des Lange de commentaires doctrinaux, critiques, exégétiques et d’homélie sur toute la Bible est d’une valeur variable, selon les auteurs. Quoique pas distinctement malsain ni teinté par l’infidélité de la haute critique, c’est une œuvre que l’on peut à peine recommander pour le lecteur général. Certains, toutefois, en profiterons, et quiconque est capable de le comprendre devrait au moins pouvoir détecter les vues partielles ou erronées.

Avec ceux-ci, nous terminons notre liste générale et ajoutons seulement quelques œuvres sur des livres particuliers.

1. Les « Notes sur le Pentateuque » de C.H.M., que nous avons déjà décrites, et que nous voulons une nouvelle fois chaudement recommander. Elles doivent avoir leur place sur les étagères de tout étudiant de la Bible. Pour beaucoup, elles ont été la clé pour ouvrir toute la Bible. L’auteur bien-aimé était un homme d’une piété et d’une capacité singulières, avec un remarquable don d’expression. À peu d’endroits ailleurs dans la langue anglaise trouverons-nous un langage aussi beau et vigoureux. C’est un travail à mettre dans les mains d’un débutant, et nombreux sont ceux qui auraient souhaité qu’il puisse avoir poursuivi ses commentaires sur toutes les Écritures de la même manière. Ceci ne fut toutefois pas permis. Nous ajoutons donc, autant que cela nous est possible, une liste d’ouvrages d’un genre similaire, sur le reste des Écritures.

2. « The Book of Joshua », par H.F. Witherby, est tout à fait en ligne avec l’œuvre de M. Mackintosh, et une bonne introduction à ce livre important et peu compris. Il est particulièrement riche dans son développement de ce que nous pouvons appeler « la vérité éphésienne ».

3. « Lectures on the Book of Judges », par S. Ridout. Dans une série de discours familiers, le contenu de ce livre est ouvert, les leçons des manquements d’Israël à posséder le pays pour eux-mêmes et à le conserver dans la crainte de Dieu, avec une application particulière à la vie individuelle et collective dans le temps présent.

4. « Gleanings from the Book of Ruth », par le même auteur, va dans le même sens et, réuni avec d’autres petits ouvrages, forme un exposé de ce charmant supplément pastoral aux Juges (note : Voir aussi « The Time of Harvest » par C. Knapp ; « Ruth, ou bénédiction et repos », par C. Stanley.).

5. « King Saul : the Man after the Flesh », par S. Ridout, est une série de notes sur 1 Samuel, à la manière du livre des Juges ; et comme le roi Saül en est le caractère en évidence, comme il l’est en effet dans 1 Samuel, il y a un exposé du livre du début à la fin.

« Life and Times of David », par C.H.M., couvre la même période, ainsi que « Staff and Sceptre » par C. Knapp.

6. « The Kings of Judah and Israel », par C. Knapp. Ce livre couvre 2 Samuel, les Rois et les Chroniques, avec de nombreuses et précieuses notes sur les différents rois, bons et mauvais, de Juda, et ceux qui ont mené ou maintenu le royaume divisé d’Israël dans son apostasie.

À ceux-ci peuvent aussi être ajoutés les monographies utiles de C.H.M. sur Josaphat, Ézéchias, Élisée et Josias ; « Mephibosheth », « Great Stones and Costly », « Doors Shut and Lamps Put On », des brochures intéressantes et valables de Charles Stanley ; « Meditations on Elisha », par J.G. Bellett, dans le style plaisant habituel de cet auteur doué.

7. Les livres de la captivité, Esdras, Néhémie et Esther, ont été commentés par E. Dennett, C. Stanley et d’autres. « The Captives of Judah », par J.G. Bellett, est précieux.

« The Gates of Jerusalem », par H.A. Ironside, et les « Notes on Esther », suggestives, du même auteur, nous amènent à la fin des livres historiques.

8. « Notes sur Job », par W. Kelly, avec une nouvelle bonne traduction de ce livre, avec des notes suivant chaque chapitre, est un excellent petit volume. M. Mackintosh a écrit « Job et ses amis », qui traite d’un seul caractère du livre, et M. Stanley sur la « Conversion de Job ». Il y a encore place pour le traitement du livre complet à la manière de M. Mackintosh.

9. Les « Réflexions pratiques sur les Psaumes » de M. Darby ; « The Book of Praises », par C.E.S. ; « Meditations on the Psalms, chiefly in their prophetic character », par J.G. Bellett ; et « Notes on the Psalms », par Arthur Pridham, ce dernier avec quelques réserves, suffiront.

10. « Proverbs », par H.A. Ironside, un commentaire précieux et pratique sur chaque verset de ce merveilleux livre.

11. Sur l’Ecclésiaste, nous avons « Old Groans and New Songs », par F.C. Jennings, dans lequel le grand problème : « La vie vaut-elle la peine d’être vécue ? » est discuté à la lumière des joies du Nouveau Testament, qui seul peut justifier une réponse affirmative.

12. « Meditations on the Song of Solomon », par A. Miller, est un développement doux et édifiant de cet aimable livre. Le petit ouvrage par H. Friend est aussi utile.

13. Sur Ésaïe, nous n’avons aucun travail d’un caractère semblable à la liste que nous avons donnée jusque-là. « Le prophète Ésaïe », par W. Kelly, est un ouvrage plus vaste et plus savant, abondant toutefois dans ce qui est profitable, et avec l’avantage particulier d’être clair dans sa présentation dispensationnelle de la vérité.

14. « The Weeping Prophet », par H.A. Ironside, est un exposé utile du livre de Jérémie, avec des applications pratiques pour notre temps.

15. « Notes sur Ézéchiel », par W. Kelly, couvre ce prophète d’une manière profitable.

16. « Notes sur Daniel », du même auteur, est une œuvre remarquablement utile et simple. Les « Lectures » de M. Ironside sur le même livre, récemment publiées, sont peut-être un traitement plus populaire du même sujet.

17. « The Twelve Minor Prophets », par H.A. Ironside, donne un exposé assez complet de ce « Deutéronome des prophètes », à la manière habituelle de l’auteur, clair et pratique.

En continuant notre liste de livres, qui formeront des compagnons appropriés aux « Notes » de C.H.M., nous en venons au Nouveau Testament.

18. Nous plaçons ici en premier lieu l’admirable livre de M. Bellett sur « Les évangélistes » qui, dans des vues profondes, spirituelles et riches de la personne de notre Seigneur, compense tout manquement d’explication détaillée.

19. Ces détails sont considérés dans « Lectures on the Gospel of Matthew », un excellent ouvrage érudit par M. Kelly, un peu au-dessus du niveau des autres livres, mais fournissant un modèle pour l’étude des autres évangiles synoptiques.

20. « Notes on Mark« , par C.E.S., et « The Great Servant Prophet », une série de méditations sur cet évangile, par W.T. Turpin, sont utiles. W. Kelly a un ouvrage savant sur ce même évangile.

21. Les notes sur l’évangile de Luc, « From Advent to Advent », par C.E. Stuart, portent la marque du travail méticuleux habituel de cet auteur, avec d’utiles suggestions dans de nombreuses directions.

22. « Notes on the Gospel of John », par R. Evans, entre dans l’esprit de ce merveilleux évangile, dont les hauteurs et les profondeurs invitent toujours plus à une méditation en prière. Un travail sur cet évangile dans le style de M. Mackintosh est grandement à désirer.

23. Peut-être les meilleures notes sur le livre des Actes sont celles par M. Darby, écrites à l’origine en italien ; elles sont un exposé à la fois beau et simple de ce livre. M. Kelly a aussi écrit dessus.

24. « Notes on Romans », par J.N. Darby, et un autre par W. Kelly sur la même épître, serviront peut-être aussi bien que tout autre ouvrage pour un examen détaillé de cette épître. Les ouvrages plus petits par C. Crain et J. Fort ont un caractère d’excellence qui manque dans les autres.

25. Pour les Corinthiens, les Galates, les Éphésiens, les Philippiens, les Colossiens, les Thessaloniciens, M. Kelly a écrit une série de volumes sur toutes ces épîtres, dont nous ne connaissons rien qui les surpasse. La même remarque s’applique à ses livres sur les épîtres pastorales de Timothée et Tite.

26. « Lectures on the Epistle to the Hebrews », par S. Ridout, est dans la lignée de son livre sur les Juges, avec peut-être plus de référence à l’exposé détaillé, de sorte que l’épître entière est couverte. Il y a aussi un excellent résumé de l’épître par F.W. Grant.

27. « Reflections on James », par J.N. Darby, est un traité simple sur cette épître.

28. 1 et 2 Pierre par W. Kelly, et Jude par H.A.I.

29. La première épître de Jean, par J.N. Darby, et un ouvrage plus important par W.K. sur les trois épîtres.

30. Sur l’Apocalypse, nous avons un bon nombre d’exposés qui éclairent. « The Revelation of Jesus Christ », par T.B. Baines, est plus simple qu’un autre du même titre par F.W. Grant, qui est plus profond et, dans l’ensemble, le meilleur qui ait été écrit sur cette portion de l’Écriture. M. Baines est davantage dans le style de M. Mackintosh.

Nous avons ainsi essayé de suggérer une bibliothèque d’exposés de toutes les Écritures pour le lecteur moyen, qui peut être appelée un commentaire élémentaire de la Bible, quoiqu’il ne soit en aucun cas inapproprié pour des étudiants plus avancés.

Tous ces livres ont l’avantage d’avoir été écrits d’après un point de vue d’« exposer justement la parole de la vérité » [2 Timothée chapitre 2 verset 15], en particulier quant aux détails dispensationnels. Il y a de nombreux ouvrages excellents qui n’ont pas été mentionnés, mais qui manquent de cette définition claire de la portée générale de l’enseignement de l’Écriture. Sans doute, beaucoup pensent à leurs auteurs favoris qu’ils auraient préférés voir mentionnés ici à la place d’autres. Nous donnons simplement une liste que nous pouvons recommander à la fois comme profitable et sûre.

Nous ajoutons quelques livres qui ne sont pas exactement une explication, mais qui sont aussi nécessaire pour la bibliothèque chrétienne.

1. « Facts and Theories as to a Future State », par F.W. Grant, le classique sur ce sujet solennel ; un mine au trésor de vérité pour répondre aux attaques actuelles contre le fait de la responsabilité de l’homme, l’éternité des peines et les sujets s’y rapportant. En vue de l’activité de l’adventisme, du l’aube millénaire, du christadelphianisme, et d’autres formes d’erreur semblables, ce livre est une nécessité pour l’étudiant de la Bible et le travailleur chrétien.

2. « The Atonement » et « The Crowned Christ », deux œuvres du même auteur sur la personne et l’œuvre de notre Seigneur Jésus Christ, sont des traités des plus précieux sur ces sujets.

3. « Le Fils de Dieu », par J.G. Bellett ; « La gloire morale du Seigneur Jésus », par le même auteur, sont deux livres délicieux et qui élèvent, menant à un sentiment d’adoration plus profond de l’excellence et de la valeur incomparable de notre Seigneur. Le premier s’étend sur Sa déité ; le second sur Son humanité.

4. « The Person and Work of the Holy Spirit », par S. Ridout, est un essai pour présenter de façon détaillée et ordonnée ce sujet des plus importants ; une attention particulière a été portée à l’idée non scripturaire de rechercher un baptême de l’Esprit, une « seconde bénédiction », etc., tout en reconnaissant pleinement le besoin d’être « rempli de l’Esprit » qui habite déjà dans chaque croyant. Le travail de l’Esprit en lien avec le ministère de l’Église, l’adoration, etc., ainsi que Son travail dispensationnel dans le passé et le futur, sont présentés.

5. « Divine Unfoldings », par Walter Scott, est un petit livre très utile et intéressant, dans lequel la précision de l’Écriture en utilisant les différents titres de Dieu et de notre Seigneur Jésus Christ est présentée. Ce livre devrait avoir sa place dans chaque bibliothèque.

6. « The Prophetic History of the Church », par F.W. Grant ; « Simple Papers on the Church of God », par C.E. Stuart, et « Lectures on the Church of God » de W.K. sont excellents. Ces livres ou d’autres semblables devraient trouver une place sur les étagères de tous ceux qui désirent connaître ce que la Bible enseigne sur ce grand sujet.

7. Aucune bibliothèque ne serait complète sans un peu de poésie. Au moins, les « Hymns of Ter Steegen, Suso and Others », par Mme Bevan, et son propre livre « Coming », trouveront place dans la plus petite bibliothèque.

Nous ajoutons une courte liste de livres sur le sujet qui a été devant nous, que beaucoup trouveront suggestive et couvrant au moins en partie le terrain sur lequel nous sommes passés. Cela doit être nécessairement le cas, car l’étude de la Bible ne peut être entièrement selon des directions nouvelles.

1. « How to Study the Bible », par D.L. Moody. C’est un petit livre stimulant et suggestif, donnant simplement un discours sur ce sujet. Il ne prétend pas entrer dans des détails tels que les réclamerait l’étudiant de la Bible.

2. « How to Study the Bible for greatest Profit », par R. Torrey.

Le Dr. Torrey a aussi écrit une introduction très suggestive au « New Topical Text Book », indiqué par ailleurs. Ses suggestions sont précieuses. Dans le livre que nous mentionnons ici, il a parcouru de façon assez complète et détaillée le sujet général. Beaucoup de ses suggestions, comme on vient de le mentionner, seront trouvées avoir été données, sous une forme ou sous une autre, dans notre propre ouvrage ; mais sa méthode pour traiter le sujet est originale, et ceux qui peuvent le faire trouveront un grand profit à le parcourir. Ses suggestions sur l’analyse sont bonnes, et le chapitre consacré à une esquisse de 1 Pierre se révèlera stimulant. Nous pouvons cordialement recommander ce livre.

3. « How to Study the Bible », par I.M. Haldeman.

C’est le premier d’une série d’articles sur les études de la Bible inclus dans le livre auquel l’article donne son nom. Quoique excellent et utile, l’acquéreur ne doit pas s’attendre à trouver un livre dont la taille correspond au prix, car seul le premier article, d’environ cinquante pages, est consacré à ce sujet. Le Dr. Haldeman fait également allusion à plusieurs méthodes, dont nous avons exposé certaines.

Sans prétendre à l’exhaustivité pour notre petit ouvrage, nous pouvons dire que nous ne connaissons pas de méthode spéciale recommandée dans un des autres livres, qui ne soit pas traitée dans le nôtre.

Conseils quant à la lecture

Pour terminer notre petit livre, on nous autorisera à faire quelques suggestions quant à la lecture en général, avec une référence particulière à la littérature utile pour l’étude biblique et d’autres sujets en lien avec celle-ci.

1. Dans un sens, il peut être dit que nous vivons dans un âge de lecture de livres, et pourtant peut-être jamais les livres ni leurs lecteurs n’ont été aussi superficiels qu’à présent. Une grande masse de littérature périodique de la sorte la plus creuse est absorbée par le public de lecteurs. Dans nos grandes villes, presque tout le monde, même les enfants, lit le journal quotidien, gorgé de récits repoussants de crimes et de scandales. Les périodiques hebdomadaires de mauvaise fiction, avec d’innombrables magazines de la même espèce, teintés à l’occasion avec un article sur un sujet sensible, forment l’essentiel de la nourriture de l’esprit pour la grande majorité. En plus de ceci, des nouvelles par centaines sont produites et avidement dévorées. De tout cela, nous avons peu à dire, sauf à rappeler à nos lecteurs que cela indique le cours de ce monde, selon lequel nous ne marchons plus.

Nous voudrions placer sérieusement cela sur notre cœur et celui des saints de Dieu, que de telles lectures sont non seulement, dans de nombreux cas, positivement néfastes, implantant des notions infidèles et une habitude mondaine de pensée, mais créent une répugnance pour la nourriture solide de l’esprit, et particulièrement pour ce qui a à faire avec nos intérêts éternels. S’il n’y avait aucune autre raison pour que le jeune chrétien s’abstienne de cette sorte de littérature, cela seul suffirait. Tout ce qui fait prendre la Bible en dégoût, et fait de la lecture de livres utiles qui l’expliquent une corvée, ne peut sûrement pas être un ami pour la croissance de notre âme. Ce ne peut être de Dieu, et donc doit être d’une direction opposée. Nous ne pouvons pas, à cela, appliquer le passage : « Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père » [Colossiens chapitre 3 verset 17]. Nous ne voulons pas être étroits ou légaux, mais n’est-ce pas là le danger particulier des temps dans lesquels nous vivons ? Si refuser d’être détourné de Christ pour jouir de ce monde pécheur allant à la destruction est de l’étroitesse, alors de tout notre cœur, soyons étroits !

Avec le désir d’éviter une incompréhension, nous ajoutons un mot : ce que nous avons dit ne veut pas dire mettre les saints de Dieu sous la servitude ; par exemple, quant à lire les nouvelles. Le chrétien peut se familiariser avec ce qui a lieu dans le monde, en particulier comme montrant ses tendances et le progrès des événements. Toutefois, un coup d’œil au journal suffira pour cela, et nous devons être sur nos gardes, car beaucoup d’hommes forts ont été pris au piège par cela.

Il y a quelques livres dans lesquels les grandes époques de l’histoire de l’Église ont été décrites sous la forme d’un récit, dans lesquels apparaissent des individus fictifs. Certains de ces livres peuvent être profitables pour la jeunesse en lui donnant une vue claire des événements historiques. Certains d’entre eux, nous n’hésitons pas à les condamner absolument. Nous ne pouvons pas dire sans réserve que tout fiction de cette sorte est mauvaise, sans y inclure des livres tels que ceux-ci ; mais nous dirons plus distinctement que la fiction dans son ensemble est mauvaise et abaissant le niveau moral, pour les raisons fournies juste au-dessus.

Mais assez sur ce sujet désagréable. Nous devons le laisser sur la conscience de chacun, en leur demandant seulement, s’il leur est donné de lire ce genre-là, de jeter un coup d’œil une année en arrière et de se rappeler de tous les livres et de la littérature de cette sorte qu’ils ont lu, d’estimer combien de pages cela fait, combien d’heures cela a pris, et alors de faire de même avec leur Bible et la littérature chrétienne utile, et de comparer les deux. Pour ceux qui objecteraient que nous avons donné une liste de notes et de commentaires de la Bible trop longue, ce pourrait être une surprise d’apprendre que beaucoup de jeunes hommes et femmes lisent trente-cinq nouvelles ou davantage dans le cours d’une année.

2. Il y a deux manières de lire des livres utiles, aucune d’elles n’étant recommandable, laissant place à une troisième que nous pensons être la manière normale et appropriée. Certains dévorent les livres ; ils prendront, par exemple, un volume de C.H.M. et le liront entièrement en deux jours. Pour ce faire, ils resteront assis la moitié de la nuit ou négligeront quelque tâche domestique ou quelques devoirs du travail, ou empièteront tellement sur le temps de l’étude de la Bible, qu’elle sera entièrement négligée. Quand nous nous mettons à table, nous ne mangeons pas tout ce qui est mis dessus en même temps ; et nous avons une capacité mentale aussi bien que physique pour recevoir et assimiler la nourriture. Au-delà, ce que nous prenons ne fait qu’engorger et entraver la véritable digestion mentale et spirituelle.

D’autres tombent dans le danger opposé. Un livre est pendant si longtemps en cours qu’avant d’atteindre la fin, le début en est oublié : une page ou deux sont lues à intervalle de peut-être deux ou trois jours ; et quoique nous ne dirions pas qu’une grande partie de ce qui est profitable n’est pas recueillie, toutefois il n’y a pas de sentiment de progrès ni d’accumulation positive de la vérité. L’heureux intermédiaire entre ces deux extrêmes est sans doute le meilleur. Par exemple, si nous lisons les notes sur le Pentateuque, cela peut se faire au rythme d’un chapitre par jour, ou au même rythme que celui où nous lisons dans nos Bibles. Cela a le double avantage de nous laisser le loisir de jouir de la portion devant nous et de confirmer et d’élargir notre compréhension des chapitres que nous lisons. Combien un tel parcours systématique dans tout le Pentateuque serait agréable et profitable !

Les autres livres suggérés dans la liste peuvent être entrepris de la même manière, afin que graduellement, on ait lu des exposés utiles sur toute l’Écriture ; nous ne dirons pas aussi rapidement que l’on aurait passé sur toute la Bible, mais peut-être dans le double de ce temps.

Cela nous amène à mettre en garde notre lecteur à ne pas empiéter sur son temps d’étude. Gardons-le inviolé, et si possible, qu’il soit réservé tôt le matin, quand on est le plus frais et le moins susceptible d’être dérangé. L’étude de nuit et aux heures tardives est à éviter.

Certains livres, bien sûr, sont simplement pour référence, comme les dictionnaires, les concordances et même les esquisses dont nous avons parlé ci-dessus, à l’exception du « Synopsis » que nous conseillerons en fait de lire consécutivement, au moins une fois, en parallèle des Écritures.

Nombre de commentaires, si on les a à portée de main, peuvent être consultés sur des passages particuliers, mais il n’y a pas de profit à tenter de lire à travers de nombreux ouvrages utiles de ce type — de fait une tâche impossible. Ils sont destinés à être une référence.

Ne craignez pas de marquer les livres qui vous appartiennent, et comme de telles marques sont rarement effacées, elles pourront également être faites à l’encre, pour éviter qu’elles ne se brouillent et salissent la page. Un livre intelligemment annoté a de l’intérêt pour d’autres. Il leur montre que quelqu’un a parcouru ce chemin avant, et cela ne diminue pas vraiment la valeur du livre. Ces marques peuvent varier, allant de simplement attirer l’attention sur un passage intéressant, à une question quant à l’exactitude d’une certaine affirmation, et jusqu’à faire des remarques plus étendues dans la marge. Un livre de cette sorte peut être pour un temps une sorte de carnet dans lequel toutes sortes de choses que l’auteur nous suggère sont notées. Ne marquons toutefois pas un livre emprunté, même avec un crayon. Nous conseillons, quand cela est possible, d’acheter ses propres livres plutôt que d’emprunter ceux des autres. Les livres sont des amis pour la vie durant, et s’ils valent la peine d’être lus, ils valent la peine d’être acquis. Bien sûr, nous ne pourrons peut-être pas tous les acheter d’un coup. De fait, les livres qui ont coûté un peu d’abnégation pour être acquis ont une valeur spéciale, et s’ils sont ainsi obtenus graduellement, ils seront plus susceptibles d’être lus que s’ils ont été achetés en vrac. Les livres empruntés doivent être rendus aussitôt que possible. Il n’est jamais bon, ni pour soi-même moralement, ni pour les autres, de ne pas rendre des livres qui nous été aimablement prêtés.

Nous avons atteint la fin de ce que nous avions entrepris de dire sur ce sujet des plus importants de l’étude de la Bible. Nous sommes bien conscients que rien de très original ni de très frappant n’a été dit, mais si notre petit livre pouvait aboutir à encourager les débutants à ouvrir leur Bible, ou stimuler ceux qui sont déjà heureusement engagés ainsi, il n’aura pas été vain. Son but est de glorifier notre Seigneur dans les cœurs des siens, et de Le chercher, Lui la Parole vivante qui était et qui est auprès Dieu, et qui était et est Dieu, dans les pages de cette Parole écrite où tout parle de Lui. Il y a en effet une similarité notable entre la personne de notre Seigneur Jésus Christ et la Parole écrite de Dieu. Le premier est divin et pourtant est devenu chair, s’humiliant Lui-même pour qu’Il puisse être entendu et vu et touché, un homme avec un esprit, un cœur, une volonté, des affections parfaitement humains, tout cela se réunissant pour en faire l’homme idéal, quoique dans et au-dessus de tout ceci, avec la gloire voilée seulement à l’incrédule, nous voyions le Dieu vivant. Il en est de même avec les Écritures : dans leur forme, elles sont des écrits humains, la production d’auteurs variés, et avec toutes les caractéristiques des temps dans lesquels elles ont été écrites et des auteurs qui les ont produites. Rien n’est forcé ni à l’étroit. Un grand génie a de toute évidence écrit le Pentateuque ; de vrais poètes, de l’ordre le plus élevé, ont évidemment écrit les Psaumes, le livre de Job et les Prophètes. Des historiens minutieux et clairvoyants ont à l’évidence écrit les récits historiques ; des biographes fidèles et attentifs ont assurément écrit les évangiles ; et un maître génie, Paul, a écrit ses épîtres. Mais en dessous et au-dessus de l’instrument humain, qu’il soit un roi ou un paysan, un pêcheur ou un poète, brille la pensée divine, l’Esprit qui l’a inspiré, révélant dans toute leur grandeur et leur perfection la volonté, les voies, la sainteté, la gloire, l’amour de Dieu, dans la personne de Son Fils.

Nous connaissons Dieu à travers Sa Parole, non seulement de façon intellectuelle, mais comme nés, lavés et nourris par cette Parole. Nous connaissons aussi Christ ainsi ; et ainsi, d’une manière spéciale et vraie, la Parole écrite est la pensée de la divine Parole vivante. Que quelque chose de ce désir qui remplissait le cœur de l’apôtre nous possède aussi. Tandis que nous avançons pour voir notre Seigneur en haut, recherchons-Le aussi dans Sa Parole, oubliant nos réussites passées qui sont derrière, et tendant toujours en avant vers le prix qui, tandis qu’Il est en haut, attend notre recherche respectueuse, diligente, persistante dans la Parole de Dieu. Non que nous puissions jamais être satisfaits de ce côté du ciel. En effet, la Parole de Dieu est si parfaite que nous ne pourrons jamais la saisir dans sa plénitude ici-bas, mais nous devons avancer pour Le connaître Lui, et la puissance de Sa résurrection et, oui, la communion de Ses souffrances aussi [Philippiens chapitre 3 verset 10], dans cette mesure selon laquelle Sa Parole remplira nos pensées et notre cœur, et possèdera et contrôlera nos vies.

Courage donc, cher compagnon chrétien, dans ce noble travail ! Les quelques minutes que vous passerez sur quelque petite étude, matin après matin, peuvent sembler une broutille ; mais, oh, la connaissance de Christ n’est pas une broutille ; la connaissance de la Parole de Dieu n’est pas une broutille. Soyons alors diligents, simples, obéissants et pleins d’espoir, et continuons dans ce précieux travail !


« Combien j’aime ta loi ! tout le jour je la médite. Tes commandements m’ont rendu plus sage que mes ennemis, car ils sont toujours avec moi. J’ai plus d’intelligence que tous ceux qui m’enseignent, parce que je médite tes préceptes. J’ai plus de sens que les anciens, parce que j’observe tes préceptes. J’ai gardé mes pieds de toute mauvaise voie, afin que je garde ta parole. Je ne me suis pas détourné de tes ordonnances, car c’est toi qui m’a instruit. Que tes paroles ont été douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche ! Par tes préceptes je suis devenu intelligent ; c’est pourquoi je hais toute voie de mensonge » (Psaume 119 versets 97 à 104).