Messager Évangélique:Il y en a trois qui rendent témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang (1 Jean 5, 7)

De mipe
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Dieu avait envoyé Son Fils au monde et avait ainsi mis le monde à l’épreuve : le Fils de Dieu avait paru dans le monde et il avait été crucifié dans le monde et par le monde ; et le monde par cet acte, avait rendu désormais impossible toute association entre lui et Dieu. Jésus anticipant ce moment, avait dit : « Père juste, le monde ne t’a pas connu » (Jean 17, 25). La croix à laquelle le monde a cloué le Fils de Dieu, a fixé définitivement la position du monde devant Dieu, et le monde est devenu pour les saints une chose qu’ils ont à vaincre. C’est pourquoi Jean pose cette question : « Qui est celui qui est victorieux du monde… ? ». Mais ensuite, ayant répondu que celui qui est victorieux du monde, c’est « celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu », Jean ajoute : « C’est lui qui est venu par l’eau et par le sang », nous présentant ainsi le caractère et la valeur de la croix. « Il est venu par l’eau et par le sang » ; l’eau et le sang sont comme un « témoin de Dieu » ou un « témoignage » que Dieu donne.

Or « c’est ici le témoignage, que Dieu nous a donné la vie éternelle ; et cette vie est dans son Fils ». Ici, c’est la chose attestée par le témoignage. La vie n’est pas dans le premier Adam, mais dans « son Fils » ; elle n’est pas dans l’homme, ni par les œuvres de l’homme ou par aucun moyen quelconque, mais elle est le don de Dieu (Rom. 6, 23). Dieu nous a donné la vie éternelle, mais cette vie est dans Son Fils ; bien que nous possédions la vie, elle n’est pas intrinsèquement en nous ; — elle est dans Son Fils. Lorsque nous avons été vivifiés, la vie n’est pas considérée comme étant en nous ; car Jésus dit : « Parce que je vis, vous aussi vous vivrez » (Jean 14, 19).

Si la vie de Christ peut être annulée ou anéantie, la vie en nous peut l’être également ; si Christ peut mourir, nous pouvons perdre aussi la vie ; mais si la mort n’a plus d’empire sur Lui, elle n’en a plus non plus sur nous. La source de la vie est en Christ, et c’est là ce qui donne à cette vie son immense valeur et son précieux caractère. « Il a été donné au Fils aussi, d’avoir la vie en lui-même » (Jean 5, 26) : par la grâce il devient notre vie ; et comme le doigt ou la main ont vie, et sont pénétrés par la vie, sans qu’ils aient la vie en eux-mêmes ou qu’ils soient le siège de la vie — le siège de la vie aussi n’est pas en nous, mais en Christ. « Notre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Col. 3, 3), elle est aussi immuable que Lui-même.

Le caractère tout entier de la vie et toute communion découlent de cette précieuse vérité, que la vie est « dans son Fils » ; le caractère de cette vie, c’est la proximité de Dieu. — Christ lui-même est notre vie (Col. 3, 4) ; et il est de la plus haute importance pour l’affermissement et la consolation de nos âmes, pour toute joie en Dieu, de bien comprendre ce qu’est cette vie, car nos pensées sur la régénération sont nécessairement tout à fait imparfaites, aussi longtemps que nous n’avons pas compris que la vie que nous possédons est une vie réelle, une vie qui nous associe au Fils de Dieu, une vie que nous ne possédions pas auparavant, et en vertu de laquelle maintenant nous avons communion avec le Père qui nous a donné la vie éternelle, non pas en nous-mêmes, mais « dans son Fils ».

La Parole nous apprend par des témoignages divers, ce que Christ est pour nous. Ainsi, dans la première épître aux Corinthiens, Paul, en parlant des plus vils pécheurs, dit : « Et quelques-uns de vous, vous étiez tels ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus et par l’Esprit de notre Dieu » (1 Cor. 6, 9-11). À ce témoignage correspondent les trois témoins, dont il est fait mention ici : l’eau, le sang et l’Esprit.

Jean rapporte que « l’un des soldats perça avec sa lance le côté de Jésus ; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau » (Jean 19, 34). Le sang et l’eau jaillirent d’un Christ mort ; et ainsi nous est manifesté d’une manière frappante que le lien qui pourrait exister entre l’homme naturel et Dieu, est désormais et pour toujours brisé ! « Car en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché » (Rom. 6, 10). Tout ce que Christ eut pu bénir dans l’état de nature, tout cela, maintenant, est à jamais perdu, et s’il doit y avoir encore une bénédiction quelconque, s’il doit y avoir une relation ou une association avec Dieu, ce doit être dans une nouvelle nature et par le moyen d’un Christ mort. Qu’il s’agisse d’expiation, de pureté, de vie — rien ne peut s’obtenir que par un Christ mort.

Jusqu’à la mort de Christ, Dieu s’occupait de la nature et la mettait à l’épreuve, afin de voir ou plutôt de nous apprendre à nous-mêmes — car Lui savait ce qu’était cette nature — s’il était possible qu’elle produisît une fois quelque chose de bon. La croix mit fin à cette épreuve ; le Fils de Dieu, rejeté de ce monde, montra l’entière et complète incapacité de la nature ; l’homme, dès lors, n’est plus simplement un pécheur chassé du paradis, comme fut Adam ; mais son état, au lieu de n’être que le résultat de son éloignement de la présence de Dieu à cause du péché, est le fruit de la volonté et de l’énergie de sa nature mauvaise qui a rejeté Dieu hors de Son propre héritage.

La croix, je le répète, est la démonstration manifeste de l’entière impossibilité de restaurer ou de corriger la nature de l’homme par quelque moyen que ce soit. C’est là une vérité bien humiliante, mais pleine de bénédiction cependant. Le ciel et la terre sont impuissants ; la loi est impuissante ; — j’ai encore mon Fils unique dans le ciel, dit Dieu : je l’enverrai ; — peut-être, quand ils le verront, ils respecteront mon Fils. — Mais non, le propos arrêté de l’homme, c’est qu’il veut posséder le monde sans Dieu : voilà ce qu’il lui faut ; il ne veut de Dieu en aucune manière : la mesure de l’iniquité de l’homme est venue ici à son comble, et telle sera la chrétienté dans sa pleine affreuse manifestation.

Si vous cherchez le plaisir dans ce monde, vous savez vous-même que là vous n’avez que faire de Dieu, et que si vous L’y rencontriez, Sa présence changerait toute la scène. C’est pourquoi vous dites dans votre esprit : « Voici l’héritier, tuons-le, et l’héritage sera à nous ! ». Vous n’avez pas levé vos mains contre le Fils de Dieu pour Le crucifier, dites-vous ; non, mais vous L’avez chassé de votre cœur. Le jour qui approche verra se développer plus que jamais toutes les capacités de l’homme ; il les verra réunies dans un commun effort pour faire marcher le monde parfaitement bien sans Dieu. Le monde a-t-il jamais été plus prospère que maintenant, comme disent les hommes ? Y a-t-il jamais eu autant d’unité parmi les nations, et celles-ci ont-elles jamais montré une plus grande abondance de ressources de toute sorte ? On crie de toutes parts : « Paix, paix ! » et on cherche la paix par l’énergie et le travail de la volonté de l’homme, sans Dieu ; on recherche le progrès dans la philosophie, dans la politique, dans le commerce et le bien-être de ce monde ; et en même temps, cependant, le cœur de l’homme est effrayé en entrevoyant les conséquences de ce progrès de la propre volonté. Ce qui pourrait paraître un paradoxe, dans l’Écriture, s’accomplit ainsi : le cri de « paix » se mêle à une frayeur qui fait que « les hommes sont comme rendant l’âme de peur et à cause de l’attente des choses qui vont arriver » (Luc 21, 26). La contradiction qui semble se trouver dans ces paroles, n’est en effet qu’apparente, car tandis que les hommes s’adonnent au commerce, aux arts et aux sciences dans l’énergie de la propre volonté, qui d’entre eux voudrait répondre de l’état d’une nation quelconque pour « trois ans » seulement ou même pour un temps plus limité ? L’homme est effrayé de l’action de la propre volonté dans ses semblables, bien qu’il aime lui-même à faire sa volonté ; — mais le chrétien a appris que la réjection de Christ a fixé la position du monde devant Dieu.

Une fois que le Christ est rejeté, c’en est fait du monde et de l’homme en lui-même, car l’homme ne s’est pas seulement fait chasser du paradis, mais le Fils de Dieu étant venu, l’homme est devenu Son meurtrier. Alors entre la grâce ; et le chrétien sort du monde pour trouver dans le Fils de Dieu rejeté, la vie qu’on ne peut avoir qu’en Lui seul. C’est ici le témoignage de Dieu, « que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils ». Au milieu de tout le bruit et de toute l’agitation de ce monde, l’âme qui soupirait après la paix, a vu Christ percé, et elle a trouvé en Lui ce qui expie et purifie.

Tout ceci n’est pas une théorie, n’est pas une doctrine seulement, mais une réalité ; car dès que ma conscience s’éveille, je reconnais que, par nature, je suis séparé de Dieu, que la pensée de ma chair est inimitié contre Dieu, et que ce n’est pas seulement le monde qui crucifia le Fils de Dieu, mais que mes péchés L’ont percé : c’est ici une affaire individuelle, c’est le chemin qui amène une âme à la bénédiction. Si j’ai réellement foi en ce que la Parole de Dieu déclare quant au mal qui est en moi, la question : Que dois-je faire ? s’élèvera aussitôt dans mon âme accablée. Tout ce qui me constitue un homme moral seulement, me dit que dans cet état, je ne puis avoir affaire à Dieu ; mais par un Christ percé, j’obtiens trois témoins, attestant que je puis entrer en relation avec Dieu et avoir communication avec Lui. L’acte le plus criminel contre Dieu dont l’insolence de l’homme ait été capable, fit jaillir ce qui ôtait le péché, savoir le sang et l’eau découlant du côté percé de Jésus. Supposez que ce soit hier seulement que j’ai levé la lance contre le Fils de Dieu, l’acte même qui a été la manifestation de mon inimitié, a fait couler aussi ce qui l’ôte. Et ce n’est qu’alors, quand j’ai vu l’eau et le sang découlant du côté percé de Christ, et ôtant le péché — ce n’est qu’alors que je puis estimer le péché à sa juste valeur. Mais pour en venir là, il faut que je sois amené à la conscience que, en esprit, moi, j’étais au pied de la croix, que moi j’étais inimitié contre Dieu, que moi j’ai levé la main contre le Fils de Dieu et que ce sont mes péchés qui L’ont percé. N’est-ce pas ainsi que Dieu reproche aux Juifs d’avoir tué l’héritier ? Car ceux auxquels Pierre s’adresse (Act. 2) en leur disant : « Vous l’avez pris et mis en croix, et vous l’avez fait périr par des mains iniques », n’avaient pas porté eux-mêmes leurs mains sur le Prince de la vie ; mais leurs cœurs avaient consenti à sa mort ; ils n’avaient pas levé une lance contre lui, plus que vous ou moi ; mais dans le même esprit, ils avaient refusé à Christ une place dans leurs cœurs. N’est-ce pas de la même manière encore que Dieu agit envers le monde ? — Comme il avait demandé à Caïn : « Où est Abel, ton frère ? » de même il dit au monde : Qu’avez-vous fait de Mon Fils ? — et la seule réponse qu’ils puissent donner, c’est : Nous l’avons mis à mort !

Du moment où le Messie fut rejeté, dès ce moment-là les Juifs perdirent tout droit aux promesses : toute espérance de salut, tout en un mot est perdu pour eux comme peuple ; et si maintenant ils veulent être bénis, il faut qu’ils s’approchent comme des pécheurs, il faut que leur péché soit ôté par le sang qui jaillit du côté percé de leur Messie. Quand l’homme a perdu tout droit à quoi que ce soit, alors Dieu donne la vie éternelle : Dieu ne veut pas que l’homme tourne encore ses regards sur lui-même, à moins qu’il ne s’agisse pour lui d’être amené à la conscience de son état de péché ; mais Dieu place Christ devant le cœur de l’homme. Ai-je estimé que mon propre péché avait cloué Christ à la croix ? Alors le sang a effacé le péché, car le sang a lavé l’homme qui tenait la lance et qui perça Jésus. Nous ne sommes que péché — eh bien ! Christ a été fait péché pour nous ; et par un Christ mort, le sang devient pour nous un témoignage déclarant que nos péchés sont effacés, le sang étant un témoignage de la parfaite expiation de tout péché — Christ a aboli le péché par le sacrifice de lui-même (Héb. 9, 26). — Sans doute, si nous regardions à la part que l’homme a prise dans ce sacrifice, nous y trouverions un autre témoignage, mais Dieu dirige nos regards vers ce qui a amené Christ dans le monde et sur ce que Christ y a accompli.

Cependant la Parole ne nous parle pas seulement du sang, mais aussi de l’eau. — L’eau nettoie, comme le sang expie, ainsi qu’il est écrit : « afin qu’il la sanctifiât en la purifiant par le lavage d’eau par la parole » (Éph. 5, 26). Le sang expie, je le répète ; l’eau purifie. L’eau rend témoignage à la même puissance vivifiante : — « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3, 5). L’Esprit de Dieu est la source de la vie et la puissance de la Parole, et Il vivifie. En pratique, la Parole est l’instrument par le moyen duquel Il opère, elle est « la semence incorruptible », elle est aussi le juge des pensées et des intentions du cœur, et c’est par elle que Dieu nous communique Ses pensées. — C’est du côté percé de Christ que découlent ces témoignages de Dieu, inscrivant la sentence de mort sur la nature et sur tout ce qu’elle peut produire ; car la croix ne vient pas introduire une modification de la nature existante, mais elle tient pour mort tout ce qui est en dehors de Christ, attendu qu’il n’y a ni pensée, ni convoitise, ni désir se rapportant au monde, que Christ n’ait pas frappé d’une sentence de mort ; et c’est ainsi que de nouvelles affections sont formées en nous qui sommes « morts au péché, mais vivants à Dieu » par la vie qui est dans Son Fils. Le vrai caractère de cette purification est dans la sentence de mort qu’elle prononce sur tout ce qui ne découle pas de cette source de vie — Christ percé. L’eau est la purification, mais la purification s’opère par un Christ mort. Christ fut dans tout le cours de Sa vie, le modèle, dans un homme, de ce que l’homme devrait être, mais nous ne pouvons y participer que par la purification de Sa mort.

Nous n’avons pas seulement le témoignage du sang qui fait expiation, et de l’eau qui purifie, et par lesquels nous sommes morts au péché ; mais Jésus a obtenu pour nous l’Esprit — la présence du Saint Esprit comme puissance de la Parole. — Quelqu’un dira peut-être : Je ne me trouve pas ainsi, de fait, mort au péché. — Mais vous haïssez le péché : ce qui est une preuve que vous êtes morts au péché. La Parole ne dit-elle pas : « Ce que Christ est mort, il est mort une fois pour toutes au péché… ; vous aussi de même, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché » (Rom. 6, 10-11), car Dieu nous traite toujours selon ce qu’Il nous a réellement donné, agissant envers nous comme si nous l’avions pleinement réalisé. Ainsi le Seigneur dit à Ses disciples : « Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin » (Jean 14, 4) ; parce qu’ils Le connaissaient, Lui qui était véritablement le chemin pour aller au Père ; mais Thomas pouvait répondre avec vérité cependant : « Nous ne savons où tu vas, et comment pouvons-nous [en] savoir le chemin », parce que ni lui, ni les autres disciples n’avaient jamais réalisé ce dont le Seigneur leur parlait. Dès que je crois en Jésus, je suis appelé à me tenir moi-même pour mort — jamais, à mourir. Dieu veut que je mortifie mes membres qui sont sur la terre (Col. 3, 5), mais il ne me dit pas de mourir. Un homme sous la loi fera tous ses efforts pour mourir, sans que jamais il puisse réussir ; un chrétien est mort et a sa vie cachée avec Christ en Dieu ; c’est pourquoi il mortifie ses membres qui sont sur la terre, comme vivant dans la puissance de la vie qu’il possède dans le Fils de Dieu.

Remarquez bien que dans le passage de l’épître aux Colossiens, auquel je viens de faire allusion, l’Écriture ne parle point de nous comme si notre vie était sur la terre, car cette vie est en haut avec Christ en Dieu ; — mais elle nous considère comme des gens morts, et qui ont à mortifier leurs membres qui sont sur la terre. Dieu ne nous dit jamais de nous tuer nous-mêmes, mais la foi reçoit le témoignage de Dieu comme véritable ; c’est pourquoi je dis : « je suis mort » ; et parce que je suis mort, j’ai à mortifier mes membres, étant aussi mort à la terre que Christ l’a été, parce que Dieu me dit que, en croyant, je suis mort. Je ne cherche pas à mourir, car je sais où se trouve la puissance et je me tiens moi-même pour mort. — Quant à la vie pratique de chaque jour, il y a, au sujet de l’eau, une difficulté : Comment puis-je dire que je suis lavé, si je me trouve encore souillé ? — Toutefois je puis dire que je suis mort en Christ, car jamais je ne réussirai à me faire mourir moi-même. Dès que j’ai cru en Christ, tout ce qu’Il a accompli comme Sauveur m’appartient, et Dieu me l’approprie et me l’applique. Je puis avoir manqué à le réaliser ; — mais le trésor a été mis en ma possession.

Quelqu’un dira peut-être : Je crois à toute la valeur et à toute la puissance efficace de l’œuvre de Christ, mais je ne puis pas me les appliquer. Qui donc vous le demande ? — C’est Dieu qui en fait l’application, et Il vous en a fait l’application si vous croyez à la valeur et à l’efficacité de cette œuvre. Dès que nous croyons en Christ, nous possédons le Saint Esprit comme rendant témoignage : « il prendra du mien et vous l’annoncera » (Jean 16, 14). Comme le Fils est venu dans le monde pour faire la volonté de Celui qui l’avait envoyé, et qu’Il est ensuite remonté au ciel, ainsi après l’ascension du Fils, le Saint Esprit est descendu comme personne divine, ici-bas sur la terre : il est toujours parlé de Lui comme étant sur la terre, et Sa présence ici-bas donne à l’Église de Dieu son caractère véritable et particulier.

C’est l’Esprit de vérité, descendu sur la terre, qui est le troisième témoin. Dès que je crois, je suis scellé du Saint Esprit de la promesse, et tout ce que je puis produire comme chrétien, en fruits de Dieu, est la conséquence de ce fait que je suis scellé de l’Esprit Saint. La rédemption étant parfaitement accomplie, le Saint Esprit descend en personne sur la terre, de sorte que l’Église sur la terre est placée entre la rédemption accomplie et la gloire à venir, comme le Saint Esprit descend ici-bas dans l’intervalle qui sépare la rédemption de l’Église de la gloire de l’Église. — La connaissance du fait que je suis mort avec Christ, me donne un cœur pur, étant moi-même mort à la nature, au péché, au monde et à la loi. Par le sang, j’acquiers une paix parfaite et une bonne conscience ; et alors le Saint Esprit vient de la part de Dieu : notre paix a ainsi pour elle le témoignage de Dieu Lui-même. Toute la scène au milieu de laquelle je vivais, a passé ; j’en ai fini avec la nature tout entière ; tous mes péchés ont disparu, lavés dans le sang ; je suis désormais mort au péché, et vivant à Dieu. La croix, les blessures de Christ sont la porte par laquelle je suis entré, et la présence du Saint Esprit est la puissance par laquelle j’en savoure les fruits.

Comme nous l’avons vu, « il y en a trois qui rendent témoignage, l’Esprit, et l’eau, et le sang, et les trois sont [d’accord] pour un [même témoignage] ». Le cœur de l’homme recherche toujours un témoignage de la part de Dieu quant à lui-même, mais Dieu rend témoignage à Son Fils, et non pas à ce que nous sommes nous-mêmes. Si Dieu avait un témoignage à rendre à notre sujet, il faudrait que ce fût au sujet de notre péché et de l’incrédulité de nos cœurs ; mais, non, et il est bien important de le comprendre dans ces jours d’incrédulité, si Dieu rend un témoignage, ce témoignage concerne Son Fils et ce que Lui est pour le pécheur. La foi à ce témoignage donne la paix. Si je cherche à me faire devant Dieu une position fondée sur ma sainteté, c’est de la propre justice, et alors il va sans dire que je ne puis attendre de Dieu un témoignage en ma faveur ; mais si mon âme se place devant Dieu appuyée sur le témoignage que Dieu a rendu à Son Fils, alors j’ai le témoignage en moi-même : quand j’ai cette foi, je possède dans mon propre cœur l’objet de cette foi. C’est là ce qui permettait à Paul de dire devant Agrippa : « Plût à Dieu, que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui, devinssent de toutes manières tels que je suis, hormis ces liens » (Act. 26, 29). Paul était si pénétré du sentiment que le Christ qui était en lui, était le Christ qui est dans le ciel, et il était si heureux dans cette assurance, qu’il désirait que tous ceux qui l’entendaient fussent tels que lui, hormis ses liens, et qu’ainsi, eux aussi, ils eussent Christ comme une fontaine jaillissant au-dedans d’eux-mêmes. C’est là aussi ce qui fait du ciel un ciel pour le croyant. Il trouve dans le ciel le même Christ qu’il possède dans sa propre âme ; et toutes les subtilités de l’incrédulité ne peuvent atteindre quiconque possède ainsi Christ au-dedans de lui. Tous les raisonnements des incrédules sont impuissants pour renverser mon assurance, si je suis heureux en Christ ; et si quelqu’un venait à moi pour me démontrer qu’il n’y a point de Christ, si je suis heureux en Lui, je ne le croirai pas. Il n’est pas besoin pour moi de démonstrations ou de preuves logiques ; il y aura, jusqu’à un certain point, un témoignage moral dans le bonheur de mon âme et l’intensité de mes affections concentrées en Christ. J’ai souvent éprouvé combien avait de puissance auprès d’hommes de toute condition, l’assurance que j’étais parfaitement heureux en Christ et assuré d’entrer au ciel. — Vous êtes heureux, me disait-on, et nous voudrions pouvoir dire comme vous ! Sans doute mon bonheur ne sera pas une preuve pour un incrédule, mais ce bonheur va au cœur de l’homme, parce qu’il y a dans le cœur de l’homme une aspiration qui ne peut être satisfaite que par la possession de Christ Lui-même, et que, quoique l’homme puisse dire, il n’est jamais heureux sans Christ.

« Mais celui qui ne croit pas Dieu, l’a fait menteur ». Le péché des hommes consiste en ce qu’ils font Dieu menteur, lorsqu’ils ne croient pas au témoignage que Dieu a rendu à Son Fils. Ne contestent-ils pas avec vous quand vous leur dites que vous êtes sauvés ? Ne vous demandent-ils pas comment vous pouvez savoir que vous êtes sauvés ? — ce qui revient à dire que Dieu est incapable de communiquer aucune bénédiction à l’homme. On met ainsi en question la sagesse et la puissance de Dieu dans le témoignage de Sa miséricorde et de Sa grâce, et là est proprement le fond de la grande question touchant la Bible. Ce n’est pas tant le droit pour chacun de lire la Bible, qui est mis en question, mais bien le droit à Dieu à la donner ; et le crime, c’est qu’on retient le message de Dieu loin de Ses serviteurs. Il ne s’agit pas seulement, je le répète, du droit des serviteurs à posséder ce message, mais du droit de Dieu à le communiquer et à faire connaître Ses pensées dans Sa Parole. Quand Dieu donne une révélation, l’homme doit la recevoir : Il a donné un témoignage dans lequel Il révèle la gloire de son Fils, et si l’homme met en question cette Parole, il conteste avec Dieu dans le témoignage de sa grâce quant à ce qu’Il est.

Qui — sans Christ — expliquera l’énigme de ce monde misérable ? Entrez dans les rues et les carrefours de nos cités ; contemplez la misère et la dégradation des contrées même les plus civilisées, et apprenez là ce que produit le péché. Dans un salon, vous pourrez disputer sur le péché, mais ce n’est pas dans un salon que vous apprendrez ce qu’est le monde. Mais quand vous me dites que ce fut à cause de tout ce péché et de toute cette dégradation que le Fils de Dieu vint dans ce monde, afin qu’Il ôtât le péché, alors je vous comprendrai : et Dieu donne la vie éternelle, non pas une vie d’un moment, ou une vie que nous puissions perdre par le péché comme Adam, mais la vie éternelle qui est au-dessus et au-delà du péché tout ensemble — car elle est « dans son Fils », et par conséquent aussi près de Dieu qu’il est possible. « Cette vie est dans son Fils » qui fut toujours l’objet des délices de Son Père et au sujet duquel, quand Il était ici-bas, le Père ne put taire Sa joie, disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Luc 3, 22 ; 9, 35).

Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : en nous donnant la vie éternelle, Dieu nous a donné aussi une nature capable de jouir de Lui éternellement. Nous sommes mis en rapport et en communication avec Dieu, et nous jouissons de Dieu d’une manière inconnue aux anges, bien qu’ils soient saints et glorieux par leur nature. « Nous sommes approchés », afin « que nous connaissions l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance, pour que nous soyons remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Éph. 3, 19).

Quelle position merveilleuse que celle que Dieu nous a faite ! Si seulement nous pouvions être purifiés — je ne parle pas ici des péchés grossiers — mais de la vanité et de la mondanité qui remplissent nos cœurs, pour entrer dans toute la bénédiction de notre association avec Dieu, qui est celle de Christ lui-même. Il a porté la colère de Dieu pour notre péché, afin que cette pleine coupe de bénédiction pût nous être donnée. Dans toutes ces choses Dieu recherche la simplicité de cœur : un homme pourra parler de beaucoup de choses, mais la connaissance, en dehors de Christ, ne profitera jamais ; mais si nous possédons Christ au-dedans de nous, Satan ne pourra jamais nous toucher, et s’il s’approche, il se trouvera en face de Christ qui l’a vaincu, et « celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4, 4). C’est une chose douce et précieuse, que tout croyant, ne fût-il né que d’hier, possède en Christ tout ce que possède un chrétien déjà avancé dans sa carrière ; et si quelqu’un pensait qu’il est un pécheur trop grand pour avoir part à ces choses, Dieu lui dit que le sang a ôté ses péchés et a vidé cette question pour toujours.

« Et c’est ici la confiance que nous avons en lui, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute ». Il y a une confiance en Dieu qui s’applique à toutes les circonstances de la vie par lesquelles nous pouvons être appelés à passer. Nous avons cette confiance en Lui, que « quoi que nous demandions, nous avons les choses que nous lui avons demandées », lorsque nous demandons quelque chose selon Sa volonté, parce que Son oreille est toujours ouverte pour nous. Quelle chose merveilleuse que Dieu incline toujours Son oreille vers nous, car certainement nous ne voudrons rien demander qui soit contraire à sa volonté. Si nous avons réellement à cœur de faire la volonté de Dieu — de prêcher Sa Parole, par exemple — et qu’il y eût des difficultés sur notre route, que Satan soit sur notre chemin, nous n’avons qu’à demander, et nous avons toute la puissance de Dieu à notre disposition, Son oreille étant ouverte pour nous. Si vous savez ce que c’est que d’être dans le combat et au milieu des difficultés, quelle bénédiction pour vous dans cette assurance que l’oreille de Dieu est toujours ouverte pour vous, et que si vous êtes occupés de faire la volonté de Dieu, vous réussirez toujours à l’accomplir.

« Il y a un péché à la mort ; je ne dis pas qu’il demande pour ce péché-là ». L’apôtre parle ici de la mort temporelle comme châtiment dans les voies gouvernementales de Dieu. « Il y a tel péché qui n’est pas à la mort » ; et s’il y a une véritable intercession, Dieu pardonnera (voyez Jacq. 5, 14-15). Mais, dira-t-on, quel est ce péché à la mort ? — Ce peut être tout péché quelconque ; ce peut être un mensonge comme celui d’Ananias et de Sapphira — Pierre en effet ne prie pas pour eux. N’est-il pas écrit aussi dans l’épître aux Corinthiens : « C’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment » (1 Cor. 11, 30) ? L’affreux état de confusion de l’Église fait que Dieu prend plus directement en main le gouvernement, et l’incapacité de l’homme à marcher dans la puissance de l’Esprit, rejette les saints davantage vers Dieu dont la fidélité ne laissera pas passer nos péchés sans qu’ils soient jugés. « Il ne détourne pas ses yeux de dessus les justes ».

Puissions-nous marcher de telle sorte, dans la puissance de la sainteté, que, au lieu de dépenser notre vie en luttes contre le péché et sous la discipline de Dieu, nous marchions dans la pleine communion de sa grâce ! Amen.