Année 1, 12 octobre

Deutéronome 8, 1-20

Vous prendrez garde à pratiquer tous les commandements que je vous commande aujourd’hui, afin que vous viviez, et que vous multipliiez, et que vous entriez dans le pays que l’Éternel a promis par serment à vos pères, et que vous le possédiez. Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Éternel, ton Dieu, t’a fait marcher ces quarante ans, dans le désert, afin de t’humilier, [et] de t’éprouver, pour connaître ce qui était dans ton cœur, si tu garderais ses commandements, ou non. Et il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ; et il t’a fait manger la manne que tu n’avais pas connue et que tes pères n’ont pas connue, afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel. Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante ans. Connais dans ton cœur que, comme un homme châtie son fils, l’Éternel, ton Dieu, te châtie ; et garde les commandements de l’Éternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre.

Car l’Éternel, ton Dieu, te fait entrer dans un bon pays, un pays de ruisseaux d’eau, de sources, et d’eaux profondes, qui sourdent dans les vallées et dans les montagnes ; un pays de froment, et d’orge, et de vignes, et de figuiers, et de grenadiers, un pays d’oliviers à huile, et de miel ; un pays où tu ne mangeras pas [ton] pain dans la pauvreté, où tu ne manqueras de rien ; un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu tailleras l’airain. Et tu mangeras, et tu seras rassasié, et tu béniras l’Éternel, ton Dieu, à cause du bon pays qu’il t’a donné. Prends garde à toi, de peur que tu n’oublies l’Éternel, ton Dieu, pour ne pas garder ses commandements, et ses ordonnances, et ses statuts, que je te commande aujourd’hui ; de peur que, quand tu mangeras, et que tu seras rassasié, et que tu bâtiras de bonnes maisons et y habiteras, et que ton gros et ton menu bétail se multipliera, et que l’argent et l’or te seront multipliés, et que tout ce qui est à toi se multipliera, alors ton cœur ne s’élève, et que tu n’oublies l’Éternel, ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude ; qui t’a fait marcher dans le désert grand et terrible, [désert] de serpents brûlants et de scorpions, une terre aride où il n’y a point d’eau ; qui a fait sortir pour toi de l’eau du roc dur ; qui t’a fait manger dans le désert la manne que tes pères n’ont pas connue, afin de t’humilier et afin de t’éprouver, pour te faire du bien à la fin, — et que tu ne dises dans ton cœur : Ma puissance et la force de ma main m’ont acquis ces richesses. Mais tu te souviendras de l’Éternel, ton Dieu, que c’est lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses, afin de ratifier son alliance, qu’il a jurée à tes pères, comme [il paraît] aujourd’hui. Et s’il arrive que tu oublies en aucune manière l’Éternel, ton Dieu, et que tu ailles après d’autres dieux, et que tu les serves et que tu t’inclines devant eux, je rends témoignage aujourd’hui contre vous que vous périrez entièrement : comme les nations que l’Éternel fait périr devant vous, ainsi vous périrez, parce que vous n’aurez pas écouté la voix de l’Éternel, votre Dieu.


« Tu te souviendras… souviens-toi » ! C’est comme le leitmotiv de ce livre. Car le cœur d’Israël, comme le nôtre, est prompt à oublier Dieu, Ses délivrances, Ses promesses, Ses commandements (comp. Marc 8, 17…). L’Éternel avait porté Son peuple « comme un homme porte son fils » (chap. 1, 31). Ici, Il le châtie « comme un homme châtie son fils » (v. 5). Être porté et être châtié sont deux privilèges de l’enfant de Dieu (Héb. 12, 5…). Le second nous paraît plus difficile à accepter que le premier. Mais quel est le but de Dieu, en permettant les expériences du désert ? Cela est répété par trois fois : « afin de t’humilier » (v. 2, 3, 16). L’homme qui a des besoins est plus disposé à se tourner vers son Créateur, et c’est justement là que Dieu l’attend, car l’épreuve n’est jamais un but en soi, mais un moyen « pour te faire du bien à la fin » (v. 16). Quel contraste entre le désert qu’Israël vient de traverser, « une terre aride où il n’y a point d’eau » (v. 15), et le « bon pays » rempli de ruisseaux, de sources et d’eaux profondes, dans lequel il va pénétrer ! Quel contraste aussi entre les aliments de l’Égypte (Nomb. 11), et les riches et substantiels fruits du pays de Canaan, dispensant force, joie, santé, douceur, et évoquant le fruit de l’Esprit détaillé en Galates 5, 22 !