Année 1, 29 octobre

Deutéronome 19, 1-14

Quand l’Éternel, ton Dieu, aura retranché les nations dont l’Éternel, ton Dieu, te donne le pays, et que tu les auras dépossédées, et que tu habiteras dans leurs villes et dans leurs maisons, tu sépareras pour toi trois villes au milieu de ton pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour le posséder : tu t’en prépareras le chemin, et tu diviseras en trois parties le territoire de ton pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage ; et ce sera afin que tout homicide s’y enfuie. Et voici ce qui concerne l’homicide qui s’y enfuira, pour qu’il vive : Celui qui aura frappé son prochain sans le savoir, et sans l’avoir haï auparavant, comme si quelqu’un va avec son prochain dans la forêt pour couper du bois, et que sa main lève la hache pour couper l’arbre, et que le fer échappe du manche et atteigne son prochain, et qu’il meure : il s’enfuira dans une de ces villes, et il vivra ; de peur que le vengeur du sang ne poursuive l’homicide pendant que son cœur est échauffé, et qu’il ne l’atteigne, parce que le chemin est long, et ne le frappe à mort, quoiqu’il ne mérite pas la mort, car il ne le haïssait pas auparavant. C’est pourquoi, je te commande, disant : Sépare-toi trois villes. Et si l’Éternel, ton Dieu, étend tes limites, comme il l’a juré à tes pères, et qu’il te donne tout le pays qu’il a promis de donner à tes pères, parce que tu auras gardé tout ce commandement que je te commande aujourd’hui, pour le pratiquer, en aimant l’Éternel, ton Dieu, et en marchant toujours dans ses voies, alors tu t’ajouteras encore trois villes à ces trois-là, afin que le sang innocent ne soit pas versé au milieu de ton pays, que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage, et qu’ainsi le sang ne soit pas sur toi.

Mais si un homme hait son prochain, et lui dresse une embûche, et se lève contre lui et le frappe à mort, en sorte qu’il meure, et qu’il s’enfuie dans l’une de ces villes, alors les anciens de sa ville enverront et le prendront de là, et le livreront en la main du vengeur du sang ; et il mourra. Ton œil ne l’épargnera point, et tu ôteras d’Israël le sang innocent, et tu prospéreras.

Tu ne reculeras point les bornes de ton prochain, que des prédécesseurs auront fixées dans ton héritage lequel tu hériteras dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour le posséder.


« De Dieu juste et sauveur, il n’y en a point si ce n’est moi », proclame l’Éternel (És. 45, 21). Juste, Il condamne le criminel (v. 11-13). Sauveur, Il met à couvert l’homicide involontaire. Trois premières villes doivent être désignées pour servir d’asile, figure de l’abri que nous trouvons en Christ contre la juste colère de Dieu. Que faut-il pour en profiter ? Simplement la foi en ce moyen unique préparé par Dieu pour le salut du pécheur, lequel est coupable, avec toute l’humanité, d’avoir versé le sang innocent de Son Fils bien-aimé (v. 10-13). Paul semble avoir devant les yeux cette image de la ville de refuge, quand il parle de courir pour gagner Christ et être trouvé en Lui, n’ayant pas sa justice, mais celle qui est par la foi en Christ (Phil. 3, 8, 9 ; lire aussi Héb. 6, 18 fin). — La violence n’est pas le seul moyen de nuire à son prochain ; on peut, par exemple, reculer les bornes de ses voisins (v. 14), « jouer des coudes » pour se tailler à leurs dépens une meilleure place dans le monde. Le chrétien est enseigné à être content de ce qu’il a présentement (Héb. 13, 5), à être sobre (1 Pier. 5, 8), et en même temps à ne pas insister sur ses droits, en sorte que sa douceur soit connue de tous les hommes (Luc 6, 29-31 ; Phil. 4, 5).