Année 1, 26 novembre

Josué 2, 1-13

* Et Josué, fils de Nun, envoya secrètement de Sittim deux espions, disant : Allez, voyez le pays et Jéricho. Et ils s’en allèrent, et vinrent dans la maison d’une prostituée, nommée Rahab, et y couchèrent. Et on parla au roi de Jéricho, disant : Voici, des hommes d’entre les fils d’Israël sont venus ici cette nuit pour examiner le pays. Et le roi de Jéricho envoya vers Rahab, disant : Fais sortir les hommes qui sont venus chez toi, qui sont entrés dans ta maison ; car ils sont venus pour examiner tout le pays. Et la femme prit les deux hommes et les cacha ; et elle dit : Il est vrai, les hommes sont venus chez moi, et je ne savais pas d’où ils étaient ; et comme la porte allait être fermée, dans les ténèbres, les hommes sont sortis ; je ne sais pas où ces hommes sont allés ; poursuivez-les en hâte, car vous les atteindrez. Or elle les avait fait monter sur le toit, et les avait cachés sous des tiges de lin qu’elle avait arrangées pour elle sur le toit. Et les hommes les poursuivirent par le chemin du Jourdain, jusqu’aux gués ; et après que ceux qui les poursuivaient furent sortis, on ferma la porte.

Et, avant qu’ils se couchassent, elle monta vers les hommes sur le toit, et leur dit : Je sais que l’Éternel vous a donné le pays, et que la terreur de votre [nom] est tombée sur nous, et que tous les habitants du pays se fondent devant vous ; car nous avons entendu comment l’Éternel a mis à sec les eaux de la mer Rouge devant vous, lorsque vous sortiez d’Égypte, et ce que vous avez fait aux deux rois des Amoréens qui étaient au-delà du Jourdain, à Sihon et à Og, que vous avez entièrement détruits. Nous l’avons entendu, et notre cœur s’est fondu, et le courage d’aucun homme ne se soutient plus devant vous ; car l’Éternel, votre Dieu, est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas. Et maintenant, je vous prie, jurez-moi par l’Éternel, que, puisque j’ai usé de bonté envers vous, vous aussi vous userez de bonté envers la maison de mon père ; et vous me donnerez un signe certain que vous laisserez vivre mon père, et ma mère, et mes frères, et mes sœurs, et tous ceux qui sont à eux, et que vous sauverez nos âmes de la mort.


Deux grands obstacles s’opposent à l’entrée du peuple en Canaan. En premier lieu, le Jourdain, qui en constitue la frontière. Ensuite, sur l’autre rive, la forteresse redoutable de Jéricho. Josué y envoie ses deux espions. Leur mission semble s’être bornée à cette visite chez Rahab, et à prendre connaissance, non de la puissance de l’ennemi, mais de celle de Dieu opérant dans le cœur de cette femme. Rahab a entendu ce que Dieu avait fait pour Son peuple. Elle a cru en Lui. Enfin, la voici qui agit, car « la foi sans les œuvres est morte » [Jacq. 2, 20], et Jacques la prend comme exemple de cette vérité, elle, cette misérable Cananéenne, en compagnie d’Abraham lui-même (Jacq. 2, 25). Aux yeux des hommes, l’acte de cette femme — une trahison — est parfaitement répréhensible. Mais il n’en fait ressortir que mieux la différence entre une œuvre de foi, agréable à Dieu, et une « bonne œuvre » louée par les hommes. Ce que fait un croyant est loin d’être toujours compris et approuvé par le monde. — La foi de Rahab lui vaudra une place d’honneur dans deux listes remarquables du Nouveau Testament : la généalogie de Jésus Christ (Matt. 1), et l’énumération des fidèles témoins du chapitre 11 des Hébreux, où elle est la seule femme nommée, avec Sara.