Année 2, 25 février

1 Samuel 10, 13-27

Et quand [Saül] eut cessé de prophétiser, il vint au haut lieu. Et l’oncle de Saül lui dit, à lui et à son jeune homme : Où êtes-vous allés ? Et il dit : Chercher les ânesses ; mais voyant qu’elles n’étaient nulle part, nous sommes allés vers Samuel. Et l’oncle de Saül dit : Déclare-moi, je te prie, ce que vous a dit Samuel. Et Saül dit à son oncle : Il nous a déclaré expressément que les ânesses étaient trouvées. Mais quant à l’affaire du royaume, dont Samuel avait parlé, il ne la lui déclara pas.

Et Samuel convoqua le peuple devant l’Éternel à Mitspa. Et il dit aux fils d’Israël : Ainsi a dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Moi, j’ai fait monter Israël hors d’Égypte, et je vous ai délivrés de la main des Égyptiens et de la main de tous les royaumes qui vous opprimaient ; et vous, aujourd’hui, vous avez rejeté votre Dieu, lui qui vous a sauvés de tous vos maux et de toutes vos détresses, et vous lui avez dit : [Non], mais établis un roi sur nous. Et maintenant, tenez-vous devant l’Éternel, selon vos tribus et selon vos milliers.

Et Samuel fit approcher toutes les tribus d’Israël, et la tribu de Benjamin fut prise ; et il fit approcher la tribu de Benjamin selon ses familles, et la famille de Matri fut prise ; et Saül, fils de Kis, fut pris : et on le chercha, mais on ne le trouva pas. Et ils interrogèrent encore l’Éternel : L’homme viendra-t-il encore ici ? Et l’Éternel dit : Voici, il s’est caché parmi les bagages. Et ils coururent, et le prirent de là ; et il se tint au milieu du peuple, et il était plus grand que tout le peuple, depuis les épaules en haut. Et Samuel dit à tout le peuple : Voyez-vous celui que l’Éternel a choisi ? Il n’y en a point comme lui dans tout le peuple. Et tout le peuple poussa des cris, et dit : Vive le roi !

Et Samuel dit au peuple le droit du royaume, et il l’écrivit dans un livre, et le posa devant l’Éternel. Et Samuel renvoya tout le peuple, chacun à sa maison. Et Saül aussi s’en alla à sa maison, à Guibha ; et la troupe de ceux dont Dieu avait touché le cœur alla avec lui. Et des fils de Bélial dirent : Comment celui-ci nous sauverait-il ? Et ils le méprisèrent et ne lui apportèrent point de présent ; et il fit le sourd.


Maintenant que Dieu lui a fait connaître le roi qu’Il va donner à son peuple, Samuel convoque Israël pour le lui présenter. Mais il faut prouver que ce choix vient bien de l’Éternel ; il va donc être confirmé devant tous par le tirage au sort. Saül est désigné, et le peuple l’acclame à grands cris : « Vive le roi » ! Jour de fête et de joie ? Ah, plutôt, triste jour dans l’histoire d’Israël ! « Aujourd’hui, vous avez rejeté votre Dieu » — lui déclare le prophète (v. 19). Cette scène nous transporte bien des siècles plus tard, au moment où ce même peuple rejettera le Fils de Dieu, en affirmant à Pilate : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jean 19, 15) ; ou encore, selon la parabole de Luc 19, 14 : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous ». Ce n’est pas sur un trône, c’est sur une croix, qu’Israël élèvera son Messie, une croix portant cette inscription : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs » [Jean 19, 19]. Mais ce roi méprisé, outragé, couronné d’épines, paraîtra bientôt comme le « Roi de gloire » (Ps. 24), et non plus seulement comme le Messie d’Israël, car Il « dominera d’une mer à l’autre et… jusqu’aux bouts de la terre » (Zach. 9, 10).