Année 2, 18 avril

2 Samuel 9, 1-13

* Et David dit : Y a-t-il encore quelqu’un qui soit demeuré de reste de la maison de Saül ? et j’userai de bonté envers lui à cause de Jonathan. Et il y avait un serviteur de la maison de Saül, dont le nom était Tsiba ; et on l’appela auprès de David. Et le roi lui dit : Es-tu Tsiba ? Et il dit : Ton serviteur ! Et le roi dit : N’y a-t-il plus personne de la maison de Saül ? et j’userai envers lui d’une bonté de Dieu. Et Tsiba dit au roi : Il y a encore un fils de Jonathan, perclus des pieds. Et le roi lui dit : Où est-il ? Et Tsiba dit au roi : Voici, il est dans la maison de Makir, fils d’Ammiel, à Lodebar. Et le roi David envoya, et le prit de la maison de Makir, fils d’Ammiel, à Lodebar. Et Mephibosheth, fils de Jonathan, fils de Saül, vint vers David, et il tomba sur sa face et se prosterna. Et David dit : Mephibosheth ! Et il dit : Voici ton serviteur. Et David lui dit : Ne crains point, car certainement j’userai de bonté envers toi à cause de Jonathan, ton père, et je te rendrai tous les champs de Saül, ton père, et tu mangeras continuellement le pain à ma table. Et il se prosterna, et dit : Qu’est ton serviteur, que tu aies regardé un chien mort tel que moi ?

Et le roi appela Tsiba, le serviteur de Saül, et lui dit : Tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa maison, je le donne au fils de ton seigneur ; et tu cultiveras pour lui la terre, toi et tes fils et tes serviteurs, et tu en apporteras [les fruits], et le fils de ton seigneur aura du pain à manger ; et Mephibosheth, fils de ton seigneur, mangera continuellement le pain à ma table. Or Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs. Et Tsiba dit au roi : Ton serviteur fera selon tout ce que le roi, mon seigneur, a commandé à son serviteur. Et Mephibosheth, [dit le roi,] mangera à ma table comme un des fils du roi. Et Mephibosheth avait un jeune fils, et son nom était Mica ; et tous ceux qui habitaient dans la maison de Tsiba étaient serviteurs de Mephibosheth. Et Mephibosheth habitait à Jérusalem, car il mangeait toujours à la table du roi ; et il était boiteux des deux pieds.


Le chapitre 8 a déployé devant nous la gloire du roi David. Mais quelque chose la surpasse encore : c’est sa grâce. Il l’a apprise à l’école de Dieu, et en en étant lui-même l’objet. Est-ce là, en effet, « la manière de l’homme », de recevoir à sa cour, à sa table, le dernier représentant de la race rivale, l’héritier de son ennemi (lire 2 Sam. 4, 4) ? — Non, n’est-ce pas ! Il s’agit bien d’une « bonté de Dieu ». Car David ne se contente pas d’accomplir sa promesse à Jonathan et à Saül (1 Sam. 20, 14, 15 ; 1 Sam. 24, 22, 23) ; il fait surabonder cette grâce divine envers le pauvre Mephibosheth, lequel est tout rempli du sentiment de sa propre indignité. De plus, cet homme n’était-il pas boiteux, et à ce titre, encourant la haine du roi (chap. 5, 8) ? Or voyez comment il est cherché, appelé par son nom, rassuré, enrichi, invité comme un membre de la famille à la table du roi, et enfin pris en charge par lui pour toujours. Quelle belle figure de l’œuvre de Jésus pour un pécheur ! — Mephibosheth ne cessera pas d’être un infirme. Le verset 13 le répète intentionnellement. Mais quand il sera assis à la table royale, cela ne sera pas visible. N’en est-il pas ainsi du croyant ici-bas ? Sa vieille nature ne lui est pas encore enlevée. Mais, en restant dans la communion du Seigneur, il peut ne pas la montrer.