Année 2, 13 juin

1 Rois 14, 1-20

Dans ce temps-là, Abija, fils de Jéroboam, fut malade. Et Jéroboam dit à sa femme : Lève-toi, je te prie, et déguise-toi, et qu’on ne sache pas que tu es la femme de Jéroboam, et va-t’en à Silo ; voici, là est Akhija, le prophète, qui a dit de moi que je serais roi sur ce peuple. Et tu prendras avec toi dix pains, et des gâteaux, et une cruche de miel, et tu iras vers lui ; il te dira ce qui arrivera à l’enfant. Et la femme de Jéroboam fit ainsi, et elle se leva et s’en alla à Silo, et vint à la maison d’Akhija. Et Akhija ne pouvait voir, car ses yeux étaient fixes à cause de son âge. Et l’Éternel dit à Akhija : Voici, la femme de Jéroboam vient te demander quelque chose au sujet de son fils, car il est malade ; tu lui diras ainsi et ainsi ; et il arrivera, quand elle viendra, qu’elle feindra d’être une autre. Et il arriva, quand Akhija entendit le bruit de ses pieds, que, comme elle entrait par la porte, il dit : Entre, femme de Jéroboam, pourquoi feins-tu d’être une autre ? Or je suis envoyé vers toi [pour t’annoncer] des choses dures. Va, dis à Jéroboam : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Parce que je t’ai élevé du milieu du peuple, et que je t’ai établi prince sur mon peuple Israël, et que j’ai arraché le royaume de la maison de David, et que je te l’ai donné, et que tu n’as pas été comme mon serviteur David, qui gardait mes commandements et marchait après moi de tout son cœur pour ne faire que ce qui est droit à mes yeux, mais que tu as fait ce qui est mauvais, plus que tous ceux qui ont été avant toi, et que tu es allé et t’es fait d’autres dieu et des images de fonte pour me provoquer à colère, et que tu m’as jeté derrière ton dos,… à cause de cela, voici, je vais faire venir du mal sur la maison de Jéroboam, et je retrancherai de Jéroboam tous les mâles, l’homme lié et l’homme libre en Israël, et j’ôterai la maison de Jéroboam comme on ôte le fumier, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Celui de [la maison de] Jéroboam qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui qui mourra dans les champs, les oiseaux des cieux le mangeront, car l’Éternel a parlé. Et toi, lève-toi, va-t’en dans ta maison : quand tes pieds entreront dans la ville, l’enfant mourra. Et tout Israël mènera deuil sur lui et l’enterrera ; car celui-ci seul, de [la maison de] Jéroboam, entrera dans le sépulcre, parce qu’en lui [seul], dans la maison de Jéroboam, a été trouvé quelque chose d’agréable à l’Éternel, le Dieu d’Israël. Et l’Éternel suscitera pour lui-même un roi sur Israël, qui retranchera la maison de Jéroboam ce jour-là ;… mais quoi ?… déjà maintenant ! Et l’Éternel frappera Israël comme quand le roseau est agité dans les eaux ; et il arrachera Israël de dessus cette bonne terre qu’il donna à leurs pères, et il les dispersera au-delà du fleuve, parce qu’ils se sont fait des ashères, provoquant l’Éternel à la colère. Et il livrera Israël à cause des péchés de Jéroboam, qu’il a commis et par lesquels il a fait pécher Israël.

Et la femme de Jéroboam se leva et s’en alla, et vint à Thirtsa : comme elle arrivait sur le seuil de la maison, l’enfant mourut. Et on l’enterra, et tout Israël mena deuil sur lui, selon la parole de l’Éternel, qu’il avait dite par son serviteur Akhija, le prophète.

Et le reste des actes de Jéroboam, comment il fit la guerre, et comment il régna, voici, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d’Israël. Et les jours que Jéroboam régna furent vingt-deux ans. Et il s’endormit avec ses pères, et Nadab, son fils, régna à sa place.


Malgré l’avertissement solennel que Dieu lui a adressé à Béthel, Jéroboam a persévéré dans son chemin d’iniquité. Alors l’Éternel lui parle une seconde fois par la maladie de son fils Abija. Et nous constatons que le roi ne songe pas à chercher du secours auprès de son veau d’or, dont il reconnaît ainsi la totale impuissance. Il se tourne vers Akhija, le prophète qui lui avait autrefois annoncé la royauté. A-t-il donc fait un retour sur lui-même ? Hélas non ! La fraude dont il use, de connivence avec sa femme, prouve qu’il n’y a dans son cœur aucune vraie humiliation. Mais quelle folie, de penser que Dieu peut être trompé par un déguisement ! La reine se trouve démasquée à peine a-t-elle franchi la porte. Et, au lieu des paroles agréables que Jéroboam avait jadis entendues de la bouche de l’homme de Dieu, c’est un effrayant message que va lui rapporter la malheureuse femme, au moment même où meurt le jeune Abija. Pourquoi, dirons-nous peut-être, l’Éternel n’a-t-il pas justement laissé vivre cet enfant, en qui Il avait trouvé quelque chose d’agréable ? Précisément parce qu’Il voulait le retirer d’un aussi mauvais milieu, et le prendre auprès de Lui. Sort incomparablement meilleur (És. 57, 1, 2).