Année 2, 14 octobre

2 Chroniques 18, 1-11, 28-34

Et Josaphat eut beaucoup de richesses et de gloire ; et il s’allia par mariage avec Achab. Et au bout de quelques années, il descendit vers Achab à Samarie ; et Achab tua pour lui et pour le peuple qui était avec lui du menu et du gros bétail en abondance, et il le persuada de monter contre Ramoth de Galaad. Et Achab, roi d’Israël, dit à Josaphat, roi de Juda : Viendras-tu avec moi à Ramoth de Galaad ? Et il lui dit : Moi, je suis comme toi, et mon peuple comme ton peuple ; et [je serai] avec toi dans la guerre.

Et Josaphat dit au roi d’Israël : Enquiers-toi aujourd’hui, je te prie, de la parole de l’Éternel. Et le roi d’Israël rassembla les prophètes, quatre cents hommes, et leur dit : Irons-nous à la guerre contre Ramoth de Galaad, ou m’en abstiendrai-je ? Et ils dirent : Monte ; et Dieu la livrera en la main du roi. Et Josaphat dit : N’y a-t-il pas ici encore un prophète de l’Éternel, pour que nous nous enquérions auprès de lui ? Et le roi d’Israël dit à Josaphat : Il y a encore un homme, pour consulter l’Éternel par lui ; mais je le hais, car il ne prophétise pas du bien à mon égard, mais toujours du mal ; c’est Michée, fils de Jimla. Et Josaphat dit : Que le roi ne parle pas ainsi ! Et le roi d’Israël appela un eunuque, et dit : Fais promptement venir Michée, fils de Jimla. Et le roi d’Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient assis chacun sur son trône, revêtus de leurs robes ; ils étaient assis sur une place ouverte à l’entrée de la porte de Samarie ; et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Et Sédécias, fils de Kenaana, se fit des cornes de fer, et dit : Ainsi dit l’Éternel : Avec celles-ci tu heurteras les Syriens jusqu’à les exterminer. Et tous les prophètes prophétisaient de même, disant : Monte à Ramoth de Galaad, et prospère ; et l’Éternel la livrera en la main du roi.

Et le roi d’Israël monta, et Josaphat, roi de Juda, à Ramoth de Galaad. Et le roi d’Israël dit à Josaphat : Je me déguiserai, et j’irai à la bataille ; mais toi, revêts-toi de tes robes. Et le roi d’Israël se déguisa, et ils allèrent à la bataille. Et le roi de Syrie commanda aux chefs de ses chars, disant : Ne combattez ni contre petit, ni contre grand, mais contre le roi d’Israël seul. Et il arriva que, quand les chefs des chars virent Josaphat, ils dirent : C’est le roi d’Israël. Et ils l’entourèrent pour combattre contre lui. Et Josaphat cria, et l’Éternel le secourut ; et Dieu les porta [à s’éloigner] de lui. Et il arriva que, lorsque les chefs des chars virent que ce n’était pas le roi d’Israël, ils s’en revinrent de sa poursuite.

Et un homme tira de l’arc à l’aventure et frappa le roi d’Israël entre les pièces d’attache et la cuirasse ; et [Achab] dit au conducteur du char : Tourne ta main, et mène-moi hors de l’armée, car je suis blessé. Et la bataille se renforça ce jour-là, et le roi d’Israël se soutint sur [son] char, vis-à-vis des Syriens, jusqu’au soir ; et il mourut vers le temps où le soleil se couchait.


L’histoire de Josaphat se poursuit. Ce qui a fait tomber cet homme fidèle, ce sont ses fréquentations. Les relations mondaines, les échanges d’amabilités entre gens du même milieu social, ont été en piège à beaucoup de croyants (1 Cor. 15, 33). Voyez, pour Josaphat, quelles en ont été les conséquences ! 1º Il a été amené à conclure pour son fils une noble union, en lui donnant comme femme une fille de la maison royale d’Israël, qui n’est autre qu’Athalie ! Brillant mariage, sans doute, aux yeux des hommes ! En réalité, point de départ d’une ruine immanquable de toute sa famille. — 2º Il renie son témoignage, en se mettant au même niveau que le méchant roi d’Israël : « Moi je suis comme toi… » (v. 3). — 3º Enfin, dans la crainte de déplaire à son royal ami, il se laisse entraîner dans la périlleuse récupération de Ramoth de Galaad. En vérité, méditons et retenons Galates 1, 10. L’alliance que conclut Josaphat avec Israël, contre les Syriens, n’était pas meilleure que celle de son père Asa avec les Syriens, contre Israël. Elle finit par placer le malheureux roi dans une dramatique posture, la même que celle de Saül sur le mont Guilboa. Situation d’où Dieu seul, en réponse à son cri, peut, par miracle, le faire échapper (voir Ps. 120, 1) !