Année 3, 24 février

Psaume 10

Pourquoi, ô Éternel ! te tiens-tu loin, te caches-tu aux temps de la détresse ?

* Le méchant, dans son orgueil, poursuit ardemment l’affligé ; ils seront pris dans les trames qu’ils ont ourdies.

Car le méchant se glorifie du désir de son âme ; et il bénit l’avare, il méprise l’Éternel.

Le méchant, dans la fierté de sa face, [dit] : Il ne s’enquerra [de rien]. — Il n’y a point de Dieu : [voilà] toutes ses pensées.

Ses voies réussissent en tout temps ; tes jugements sont trop hauts pour être devant lui ; il souffle contre tous ses adversaires.

Il dit en son cœur : Je ne serai pas ébranlé ; de génération en génération [je ne tomberai] pas dans le malheur.

Sa bouche est pleine de malédiction, et de tromperies, et d’oppressions ; il n’y a sous sa langue que trouble et que vanité.

Il se tient aux embuscades des villages ; dans les lieux cachés, il tue l’innocent ; ses yeux épient le malheureux.

Il se tient aux embûches dans un lieu caché, comme un lion dans son fourré ; il se tient aux embûches pour enlever l’affligé ; il enlève l’affligé, quand il l’a attiré dans son filet.

Il se tapit, il se baisse, afin que les malheureux tombent par sa force.

Il dit en son cœur : *Dieu a oublié, il cache sa face, il ne verra pas, à jamais.

* Lève-toi, Éternel ! Ô *Dieu, élève ta main ! n’oublie pas les affligés.

Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Il dit en son cœur : Tu ne t’enquerras pas.

Tu l’as vu, car toi tu regardes la peine, et le chagrin pour [les] rendre par ta main ; le malheureux s’abandonne à toi, tu es le secours de l’orphelin.

Casse le bras du méchant, et recherche l’iniquité du méchant jusqu’à ce que tu n’en trouves plus.

* L’Éternel est roi à toujours et à perpétuité ; les nations ont péri de dessus sa terre.

Éternel ! tu as exaucé le désir des débonnaires, tu as établi leur cœur ; tu as prêté l’oreille,

Pour faire droit à l’orphelin et à l’opprimé, afin que l’homme qui est de la terre n’effraye plus.


Les « temps de la détresse », décrits dans ces psaumes 9 (v. 9) et 10 (v. 1), seront effrayants. Convoitises, orgueil, incrédulité, perfidie, violence…, ces caractères qui existent dans le monde actuel donneront leur pleine mesure, quand « celui qui retient » (le Saint Esprit) sera loin, aux jours de l’Antichrist, dont ces versets nous font le sinistre portrait (voir 2 Thess. 2, 7, 8). Mais, contrairement aux pensées du méchant, qui estime que Dieu « ne s’enquerra de rien » (v. 4, 13), tout ce qu’il fait en secret avec ruse et malice est découvert. Et tout ce qu’il dit « en son cœur » (v. 6, 11, 13) est publié par Celui qui « sonde les cœurs » (Luc 12, 3). « Je ne serai pas ébranlé », est ici le langage de la folie (v. 6), mais peut aussi être celui de la foi (Ps. 62, 6). La pensée que Dieu voit tout encourage le fidèle éprouvé ; le malheureux peut s’abandonner à Lui (v. 14). Et le verset 2 contient une autre vérité rassurante : le méchant se prendra toujours dans son propre filet (comp. Ps. 7, 15 ; 9, 16). — Le psaume 9 s’achevait sur la pensée que les nations « ne sont que des hommes » ; le psaume 10 se termine en appelant le persécuteur : « l’homme qui est de la terre ». Croyants, n’oublions jamais que nous sommes du ciel, et de ce fait, hors de l’atteinte du monde et de son prince.