Année 3, 8 mai

Ésaïe 13, 1-22

* L’oracle touchant Babylone, qu’a vu Ésaïe, fils d’Amots.

Élevez un étendard sur une montagne nue, élevez la voix vers eux, secouez la main, et qu’ils entrent dans les portes des nobles. J’ai donné commandement à mes saints, j’ai appelé aussi pour ma colère mes hommes forts, ceux qui se réjouissent en ma grandeur. La voix d’une multitude sur les montagnes, semblable à un grand peuple, la voix d’un tumulte des royaumes des nations rassemblées… : l’Éternel des armées fait la revue de la milice de guerre. Ils viennent d’un pays lointain, du bout des cieux, l’Éternel et les instruments de son indignation, pour détruire tout le pays. Hurlez, car le jour de l’Éternel est proche ! Il viendra comme une destruction du Tout-puissant. C’est pourquoi toutes les mains deviendront lâches, et tout cœur d’homme se fondra, et ils seront terrifiés ; les détresses et les douleurs s’empareront d’eux ; ils se tordront comme celle qui enfante ; ils se regarderont stupéfaits ; leurs visages seront de flammes.

Voici, le jour de l’Éternel vient, cruel, avec fureur et ardeur de colère, pour réduire la terre en désolation ; et il en exterminera les pécheurs. Car les étoiles des cieux et leurs constellations ne feront pas briller leur lumière ; le soleil sera obscur à son lever, et la lune ne fera pas luire sa clarté ; et je punirai le monde pour sa malice, et les méchants pour leur iniquité ; et je ferai cesser l’orgueil des arrogants et j’abattrai la hauteur des hommes fiers. Je ferai qu’un mortel sera plus précieux que l’or fin, et un homme, plus que l’or d’Ophir. C’est pourquoi je ferai trembler les cieux, et la terre sera ébranlée de sa place, par la fureur de l’Éternel des armées et au jour de l’ardeur de sa colère. Et il en sera comme d’une gazelle chassée et d’un troupeau que personne ne rassemble : chacun se tournera vers son peuple, et chacun fuira vers son pays ; tous ceux qui seront trouvés seront transpercés, et quiconque se joindra [à eux] tombera par l’épée ; et leurs petits enfants seront écrasés devant leurs yeux, leurs maisons seront pillées, et leurs femmes seront violées.

Voici, je réveille contre eux les Mèdes, qui n’estiment pas l’argent, et, quant à l’or, n’y prennent pas de plaisir. Et leurs arcs abattront les jeunes gens, et ils n’auront pas compassion du fruit du ventre ; leur œil n’épargnera pas les fils. Et Babylone, l’ornement des royaumes, la gloire de l’orgueil des Chaldéens, sera comme quand Dieu renversa Sodome et Gomorrhe. Elle ne sera jamais habitée, et on n’y demeurera pas, de génération en génération, et l’Arabe n’y dressera pas sa tente, et les bergers n’y feront pas reposer [leurs troupeaux] ; mais les bêtes du désert y auront leur gîte, et les hiboux rempliront ses maisons, et les autruches y feront leur demeure, et les boucs sauvages y sauteront ; et les chacals s’entre-répondront dans ses palais, et les chiens sauvages, dans les maisons luxueuses. Et son temps est près d’arriver ; et ses jours ne seront pas prolongés.


Dieu va nous parler, jusqu’au chapitre 27, de Ses jugements sur les nations. Il sont appelés « oracles », littéralement « fardeaux ». Ce mot est significatif. Si l’homme de Dieu, aujourd’hui comme alors, est contraint d’annoncer le jugement à venir, il est impossible qu’il n’en ait pas le cœur profondément accablé. — Historiquement, il s’agit d’abord ici des peuples contemporains d’Ésaïe. Et à ce titre, les différentes prophéties que nous lirons successivement se sont déjà accomplies à la lettre. Des récits de voyages confirment qu’aujourd’hui encore, l’emplacement de Babylone est un endroit désolé et redouté, où gîtent seulement les bêtes du désert (v. 17-22). Toutefois, « aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même », autrement dit, ne s’explique isolément ni après coup par l’histoire (2 Pier. 1, 20). Ce qu’il faut toujours y chercher, avec l’intelligence que donne le Saint Esprit, c’est un rapport avec la pensée centrale et finale de Dieu, à savoir Christ et Son règne futur. Il y aura une Babylone prophétique : la fausse Église apostate (voir Apoc. 17, 5 et chap. 18). Elle tombera avant l’établissement du royaume, pour la joie des saints, de ceux qui se réjouissent en la grandeur de Dieu (v. 3 ; Apoc. 18, 20 ; comp. Ps. 35, 15, 26).