Année 3, 11 mai

Ésaïe 17, 1-14 ; 18, 1-7

* L’oracle touchant Damas.

Voici, Damas va cesser d’être une ville, et elle sera un monceau de ruines. Les villes d’Aroër sont abandonnées, elles seront pour les troupeaux ; ils y coucheront, et il n’y aura personne qui les effraye. Et la forteresse a cessé en Éphraïm, et le royaume à Damas ; et ce qui reste de la Syrie sera comme la gloire des fils d’Israël, dit l’Éternel des armées.

Et il arrivera, en ce jour-là, que la gloire de Jacob sera affaiblie, et que la graisse de sa chair sera amaigrie. Et il en sera comme quand le moissonneur récolte les blés, et que son bras moissonne les épis ; il en sera comme quand on ramasse des épis dans la vallée de Rephaïm. Mais il y restera un grappillage, comme quand on secoue l’olivier : deux, trois baies au plus haut sommet, quatre, cinq dans ses branches fruitières, dit l’Éternel, le Dieu d’Israël.

En ce jour-là, l’homme regardera vers celui qui l’a fait, et ses yeux verront le Saint d’Israël ; et il ne regardera pas aux autels, œuvre de ses mains, et il ne tournera pas son regard vers ce que ses doigts ont fait, ni vers les ashères, ni vers les colonnes consacrées au soleil. En ce jour-là ses villes fortifiées seront comme les lieux délaissés d’un bois épais et d’un sommet, qui ont été délaissés devant les fils d’Israël ; et ce sera une désolation. Car tu as oublié le Dieu de ton salut, et tu ne t’es pas souvenue du rocher de ton lieu fort ; c’est pourquoi tu planteras des plantations agréables, et tu les sèmeras de ceps étrangers ; le jour même où tu planteras, tu feras croître, et le matin tu feras pousser ta semence ; [mais] au jour de l’entrée en possession, la moisson sera un monceau, et la douleur, incurable.

Malheur à la multitude de peuples nombreux ! — ils bruient comme le bruit des mers, — et au tumulte des peuplades ! ils s’émeuvent en tumulte comme le tumulte de grosses eaux. Les peuplades s’émeuvent en tumulte comme les grandes eaux s’émeuvent en tumulte ; mais [Dieu] les reprendra, et elles fuiront au loin, et elles seront chassées comme la balle des montagnes devant le vent, et comme le chaume devant le tourbillon : au temps du soir, voici l’épouvante ; avant le matin, elles ne sont plus. Tel est le partage de ceux qui nous dépouillent, et le sort de ceux qui nous pillent.

* Ha ! pays qui fais ombre avec tes ailes, [toi] qui es au-delà des fleuves de Cush, qui envoies des ambassadeurs sur la mer et dans des vaisseaux de papyrus, sur la face des eaux, [disant] : Allez, messagers rapides, vers une nation répandue loin et ravagée, vers un peuple merveilleux dès ce temps et au-delà, vers une nation qui attend, attend, et qui est foulée aux pieds, de laquelle les rivières ont ravagé le pays. Vous tous, habitants du monde, et vous qui demeurez sur la terre, quand l’étendard sera élevé sur les montagnes, voyez ; et quant la trompette sonnera, écoutez ! Car ainsi m’a dit l’Éternel : Je resterai tranquille, et je regarderai de ma demeure, comme une chaleur sereine sur la verdure, comme une nuée de rosée dans la chaleur de la moisson. Car avant la moisson, lorsque la floraison est finie et que la fleur devient un raisin vert qui mûrit, il coupera les pousses avec des serpes, et il ôtera [et] retranchera les sarments. Ils seront abandonnés ensemble aux oiseaux de proie des montagnes et aux bêtes de la terre ; et les oiseaux de proie passeront l’été sur eux, et toutes les bêtes de la terre passeront l’hiver sur eux. En ce temps-là, un présent sera apporté à l’Éternel des armées, [le présent] d’un peuple répandu loin et ravagé, — et de la part d’un peuple merveilleux dès ce temps et au-delà, de la part d’une nation qui attend, attend, et qui est foulée aux pieds, de laquelle les rivières ont ravagé le pays,… au lieu où est le nom de l’Éternel des armées, à la montagne de Sion.


Au chapitre 7, 1, nous avons vu Retsin, roi de Syrie, attaquer Juda avec la complicité de Pékakh, fils de Remalia. 2 Rois 16, 5-9 complète ce récit par son dénouement : la prise de Damas par Tiglath-Piléser, et la mort de Retsin. Cependant, « l’oracle touchant Damas » se rapporte à l’avenir, tout comme les jugements précédents. La Syrie moderne fera apparemment partie de cette « multitude de peuples nombreux » (v. 12 ; Apoc. 17, 15), laquelle, comme une mer tumultueuse, tentera de submerger Israël… mais, « avant le matin », elle ne sera plus (Ps. 37, 36). — En contraste, le chapitre 18 nous présente un pays maritime étendant sa puissance protectrice (l’ombre de ses ailes) pour venir en aide au peuple élu. Ainsi, Dieu distingue entre les nations du monde selon qu’elles sont ou non favorables à Israël. Et voyez ce qu’Il pense de Son pauvre peuple terrestre, pendant que le monde le méprise et le foule aux pieds. À Ses yeux, Israël est « merveilleux » dès ce temps et au-delà… N’est-il pas le peuple de Celui qui est appelé : « Merveilleux »… (chap. 9, 6) ? — Une nation qui attend, attend… — Et nous, amis croyants, L’attendons-nous, celui qui n’est pas seulement notre Roi, mais l’Époux céleste de l’Église ?