Année 3, 19 septembre

Jérémie 17, 1-11

Le péché de Juda est écrit avec un style de fer, avec une pointe de diamant ; il est gravé sur la table de leur cœur, et sur les cornes de leurs autels, comme leurs fils se souviennent de leurs autels et de leurs ashères auprès des arbres verts, sur les hautes collines. Ma montagne dans les champs, ton bien, tous tes trésors, je les livrerai au pillage, — tes hauts lieux, à cause de [ton] péché dans tous tes confins. Et, à cause de toi-même, tu délaisseras ton héritage que je t’avais ordonné, et je t’asservirai à tes ennemis dans un pays que tu ne connais pas ; car vous avez allumé un feu dans ma colère ; il brûlera à toujours.

Ainsi dit l’Éternel : Maudit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras, et dont le cœur se retire de l’Éternel ! Et il sera comme un dénué dans le désert, et il ne verra pas quand le bien arrivera, mais il demeurera dans des lieux secs au désert, dans un pays de sel et inhabité. Béni l’homme qui se confie en l’Éternel, et de qui l’Éternel est la confiance ! Il sera comme un arbre planté près des eaux ; et il étendra ses racines vers le courant ; et il ne s’apercevra pas quand la chaleur viendra, et sa feuille sera [toujours] verte ; et dans l’année de la sécheresse il ne craindra pas, et il ne cessera de porter du fruit.

Le cœur est trompeur par-dessus tout, et incurable ; qui le connaît ? Moi, l’Éternel, je sonde le cœur, j’éprouve les reins ; et [cela] pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses actions. Comme la perdrix qui couve ce qu’elle n’a pas pondu, celui qui acquiert des richesses, et non avec droiture, les laissera au milieu de ses jours, et, à sa fin, il sera un insensé.


Pour faire prendre conscience à l’homme de sa condition de pécheur invétéré, Dieu emploie, dans Sa Parole, différents langages : l’exemple du peuple d’Israël et de sa faillite morale ; le don de sa loi sainte, la vie parfaite de Christ ici-bas (faisant par contraste ressortir la méchanceté de l’homme), enfin, comme ici, des déclarations directes et irréfutables. Le verset 9 affirme que le cœur humain est foncièrement pervers et incorrigible : « trompeur par-dessus tout et incurable ». Sentence qu’il nous faut graver définitivement dans notre pensée ; nous serons ainsi gardés d’accorder la moindre confiance à ce pauvre cœur — le nôtre aussi bien que celui d’autrui — et nous nous épargnerons bien des déceptions. Réalisons plutôt le verset 7 : « Béni l’homme qui se confie en l’Éternel », avec l’heureuse portion qui en résulte (comp. le v. 8 avec le Ps. 1, 3). Abreuvé à la source intarissable, un tel homme ne redoute ni chaleur ni sécheresse ; il ne s’en aperçoit même pas. « Enraciné en Lui » (Col. 2, 7), il ne craint pas et ne cesse de porter du fruit pour Dieu. Il réalise en effet la condition énoncée par le Seigneur Jésus : « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-ci porte beaucoup de fruit ; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5).