Année 3, 23 septembre

Jérémie 20, 1-18

* Et Pashkhur, fils d’Immer, le sacrificateur (et il était premier intendant dans la maison de l’Éternel), entendit Jérémie prophétiser ces choses. Et Pashkhur frappa Jérémie le prophète, et le mit au bloc à la porte haute de Benjamin, dans la maison de l’Éternel. Et il arriva, le lendemain, que Pashkhur tira Jérémie du bloc ; et Jérémie lui dit : L’Éternel n’appelle pas ton nom Pashkhur, mais Magor-Missabib. Car ainsi dit l’Éternel : Voici, je te ferai [être] une terreur pour toi et pour tous ceux qui t’aiment ; et ils tomberont par l’épée de leurs ennemis, et tes yeux le verront ; et je livrerai tout Juda en la main du roi de Babylone, et il les transportera à Babylone, et les frappera de l’épée. Et je livrerai toutes les richesses de cette ville et tout son travail, et tout ce qu’elle a de précieux, et tous les trésors des rois de Juda, je les livrerai en la main de leurs ennemis ; et ils les pilleront, et les prendront, et les emporteront à Babylone. Et toi, Pashkhur, et tous ceux qui habitent dans ta maison, vous irez en captivité ; et tu iras à Babylone, et là tu mourras, et là tu seras enterré, toi et tous ceux qui t’aiment, auxquels tu as prophétisé le mensonge.

Tu m’as entraîné, ô Éternel ! et j’ai été entraîné ; tu m’as saisi, et tu as été le plus fort ; je suis un objet de dérision tout le jour, chacun se moque de moi. Car toutes les fois que je parle, je crie, je proclame la violence et la dévastation ; car la parole de l’Éternel m’a été à opprobre et à moquerie tout le jour. Et j’ai dit : Je ne ferai plus mention de lui, et je ne parlerai plus en son nom ; mais elle a été dans mon cœur comme un feu brûlant, renfermé dans mes os ; je fus las de [la] retenir, et je ne l’ai pu. Car j’ai entendu les diffamations de plusieurs : la terreur de tous côtés ! Rapportez, et nous rapporterons ! Tous mes familiers guettaient ma chute [disant] : Peut-être se laissera-t-il séduire ; et nous prévaudrons contre lui, et nous nous vengerons sur lui. Mais l’Éternel est avec moi comme un homme puissant ; c’est pourquoi mes persécuteurs trébucheront, et ne prévaudront pas ; ils seront fort honteux, car ils n’ont pas réussi : confusion éternelle qui ne sera point oubliée ! Éternel des armées, qui éprouves le juste, [et] qui vois les reins et le cœur ! fais que je voie ta vengeance sur eux ; car à toi j’ai découvert ma cause. Chantez à l’Éternel, louez l’Éternel ! car il a délivré l’âme du pauvre de la main des méchants.

Maudit le jour où je naquis ! Que le jour où ma mère m’enfanta ne soit point béni ! Maudit l’homme qui annonça des nouvelles à mon père, disant : Un enfant mâle t’est né, et qui le combla de joie ! Que cet homme-là soit comme les villes que l’Éternel a renversées sans s’en repentir ! Qu’il entende des cris le matin, et des clameurs au temps de midi ! parce qu’il ne m’a pas fait mourir dès le ventre. Ou ma mère, que n’a-t-elle pas été mon sépulcre ! et son ventre, que ne m’a-t-il toujours porté ! Pourquoi suis-je sorti du ventre, pour voir le trouble et l’affliction, et pour que mes jours se consument dans l’opprobre ?


Dire la vérité au monde sur son état, expose aussitôt à sa haine. Le prophète en fait durement l’expérience. Les complots que nous avons vu se tramer contre lui, aux chapitre 11, 19 et 18, 18, aboutissent cette fois. Jérémie est frappé et mis à la torture par les soins de Pashkhur. Qui était cet homme ? Un des premiers sacrificateurs (v. 1), et de plus un de ces prophètes de mensonge (v. 6 ; chap. 14, 14) qui, à la différence de Jérémie, jouissait de toute la faveur du peuple. À son tour, il faut que cet homme entende une prophétie de vérité prononcée contre lui. — Jérémie nous rappelle l’exhortation de Jacques 5, 10. Il est une figure du Seigneur Jésus. Seul à proclamer la vérité, haï et frappé à cause d’elle (et cela par un des sacrificateurs), « objet de dérision » et d’opprobre, la Parole de son Dieu est en lui « comme un feu brûlant » (v. 9). Il est étreint par l’amour qu’il porte, et à l’Éternel, et à son peuple. Malgré cela, Jérémie reste loin du parfait modèle ! Il exprime de l’amertume, et, comme Job (chap. 3), il maudit le jour de sa naissance. La grâce envers ses ennemis n’apparaît pas en lui. — Lecteur, permettez-nous une question : Avez-vous été réellement saisi par le Seigneur ? A-t-Il été le plus fort (v. 7 ; comp. Phil. 3, 12) ?