Année 4, 25 mars

Ézéchiel 24, 1-27

* * Et la parole de l’Éternel vint à moi, en la neuvième année, au dixième mois, le dixième [jour] du mois, disant : Fils d’homme, écris pour toi le nom de ce jour, de ce propre jour : le roi de Babylone s’approche contre Jérusalem, en ce jour même. Et propose une parabole à la maison rebelle, et dis-leur : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Place la marmite, place-la, et verses-y aussi de l’eau. Rassembles-y ses morceaux, tous les bons morceaux, la cuisse et l’épaule ; remplis-la d’os choisis, prends du meilleur du menu bétail ; et [mets] aussi dessous un tas de bois pour les os ; fais-la bien bouillir, et que les os cuisent au-dedans d’elle. C’est pourquoi, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Malheur à la ville de sang, la marmite en laquelle est sa rouille, et dont la rouille ne se détache pas ! Tires-en morceau par morceau ; qu’on ne jette pas le sort sur elle ; car son sang est au milieu d’elle : elle l’a mis sur le roc nu, elle ne l’a pas versé sur la terre pour le couvrir de poussière. Pour faire monter la fureur, pour exécuter la vengeance, j’ai mis son sang sur le roc nu, pour qu’il ne soit pas couvert. C’est pourquoi, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Malheur à la ville de sang ! Moi aussi je ferai une grande pile de bois. Entasse le bois, allume le feu, fais consommer la chair, assaisonne-la bien, et que les os soient brûlés. Place-la vide sur les charbons ardents, afin qu’elle s’échauffe et que son airain devienne brûlant, et que son impureté soit fondue au-dedans d’elle [et] que sa rouille soit consumée. Elle a lassé les efforts, et la rouille dont elle est pleine ne se détache pas : — au feu sa rouille ! Il y a de l’infamie dans ton impureté ; puisque je t’ai purifiée, et tu n’es point pure. Tu ne seras plus purifiée de ton impureté, jusqu’à ce que j’aie satisfait sur toi ma fureur. Moi, l’Éternel, j’ai parlé : cela arrivera, et je le ferai ; je ne reculerai point, et je n’aurai point de compassion, et je ne me repentirai pas. On te jugera selon tes voies et selon tes actions, dit le Seigneur, l’Éternel.

Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : Fils d’homme, voici, je vais t’ôter, par une plaie, le désir de tes yeux ; et tu ne mèneras pas deuil, et tu ne pleureras pas, et tes larmes ne couleront pas. Gémis en silence : tu ne feras point le deuil des morts. Enroule ton turban sur toi, et mets tes sandales à tes pieds, et ne couvre pas ta barbe, et ne mange pas le pain des hommes. — Et je parlai au peuple le matin, et ma femme mourut le soir ; et, le matin, je fis comme il m’avait été commandé. Et le peuple me dit : Ne nous déclareras-tu pas ce que signifient pour nous les choses que tu fais ? Et je leur dis : La parole de l’Éternel est venue à moi, disant : Dis à la maison d’Israël : Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Voici, je profane mon sanctuaire, l’orgueil de votre force, le désir de vos yeux, et l’affection de votre âme ; et vos fils et vos filles que vous avez laissés en arrière tomberont par l’épée. Et vous ferez comme j’ai fait : vous ne couvrirez point votre barbe et vous ne mangerez pas le pain des hommes ; et vos turbans seront sur vos têtes, et vos sandales à vos pieds ; vous ne mènerez pas deuil et vous ne pleurerez pas, mais vous vous consumerez dans vos iniquités, et vous gémirez l’un vis-à-vis de l’autre. Et Ézéchiel sera pour vous un signe : selon tout ce qu’il a fait, vous ferez. Quand cela arrivera, vous saurez que je suis le Seigneur, l’Éternel.

Et toi, fils d’homme, au jour où je leur ôterai ce qui a été leur confiance, la joie de leur ornement, le désir de leurs yeux, et ce que recherchent leurs âmes, leurs fils et leurs filles, en ce jour-là celui qui sera réchappé ne viendra-t-il pas vers toi pour le faire entendre à tes oreilles ? En ce jour-là ta bouche sera ouverte avec le réchappé, et tu parleras et tu ne seras plus muet ; et tu seras pour eux un signe, et ils sauront que je suis l’Éternel.


Ici commence une nouvelle division de la prophétie. Elle est datée d’un jour solennel, qui marque le début du siège final de Jérusalem (comp. 2 Rois 25, 1). L’Éternel reprend la comparaison de la marmite (chap. 11, 3) et annonce que, non seulement son contenu (les habitants de la ville) sera consumé, mais la marmite aussi (Jérusalem, avec sa rouille invétérée) se fondra dans le feu qui s’allume. — Nous savons dans quel état la ville sortira de cet affreux siège (2 Chron. 36, 19). Mais ce même jour apporte aussi à Ézéchiel personnellement le deuil et la souffrance : sa femme lui est enlevée subitement. Par ses propres circonstances, le prophète enseigne ainsi aux fils de son peuple quelles douleurs vont s’abattre sur eux, quand l’Éternel leur ôtera ce qu’ils ont de plus cher : leur capitale et leur sanctuaire. — Il se vérifie qu’un serviteur de Dieu n’échappe pas au partage des épreuves de ceux au milieu desquels il vit. Que de peines ont été la part de cet homme de Dieu ! Pour être « un signe » à son peuple (v. 27), nous le voyons se soumettre à tout ce que l’Éternel lui demande (comp. Ps. 131, 2). — Sans que le Seigneur nous appelle nécessairement à de grands sacrifices, qu’Il trouve en nous des instruments dociles, des disciples obéissants !