Année 4, 27 mars

Ézéchiel 26, 1-6 ; 27, 1-11

Et il arriva, la onzième année, le premier [jour] du mois, que la parole de l’Éternel vint à moi, disant : Fils d’homme, parce que Tyr a dit touchant Jérusalem : Ha ha ! elle est brisée, la porte des peuples ! elle est tournée vers moi ; je serai remplie ; elle a été rendue déserte ;… à cause de cela, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’en veux à toi, Tyr ! et je ferai monter contre toi des nations nombreuses, comme la mer fait monter ses flots. Et elles détruiront les murs de Tyr et renverseront ses tours ; et je balayerai d’elle sa poussière, et je ferai d’elle un rocher nu. Elle sera un lieu pour étendre les filets, au milieu de la mer ; car j’ai parlé, dit le Seigneur, l’Éternel ; et elle deviendra la proie des nations ; et ses filles qui sont dans la campagne seront tuées par l’épée ; et ils sauront que je suis l’Éternel.

Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : Et toi, fils d’homme, élève une complainte sur Tyr, et dis à Tyr : [Toi] qui demeures aux avenues de la mer, qui trafiques avec les peuples dans beaucoup d’îles, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Tyr, tu as dit : Je suis parfaite en beauté. Tes frontières sont au cœur des mers ; ceux qui t’ont bâtie ont rendu ta beauté parfaite. Avec le cyprès de Senir ils construisaient tous tes doubles bordages ; ils prenaient le cèdre du Liban pour faire ta mâture ; avec les chênes de Basan ils faisaient tes rames ; ils faisaient tes ponts d’ivoire enchâssé dans le buis des îles de Kittim. Le fin lin brodé d’Égypte était ta voile [et] te servait de pavillon ; le bleu et la pourpre des îles d’Élisha étaient ta tente ; les habitants de Sidon et d’Arvad étaient tes rameurs. Tes sages, ô Tyr, qui étaient en toi, étaient tes pilotes. Les anciens de Guebal et ses sages étaient en toi, réparant tes fissures ; tous les navires de la mer et leurs marins étaient chez toi, pour faire trafic avec toi. La Perse, et Lud, et Puth, étaient dans ton armée tes hommes de guerre ; ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque, ils faisaient ta splendeur. Les fils d’Arvad et ton armée étaient tout autour sur tes murailles, et [tes] guerriers étaient dans tes tours ; ils suspendaient leurs boucliers à tes murailles tout autour, ils rendaient parfaite ta beauté.


Les chapitres 26 à 28 sont consacrés à Tyr, l’opulente cité phénicienne, maîtresse des mers, principal centre marchand de l’antiquité. De même qu’un commerçant peut se féliciter de la disparition d’un concurrent voisin, Tyr s’est réjouie des malheurs de Jérusalem. Eh bien ! cette joie malsaine deviendra précisément le motif de sa propre ruine. — Le chapitre 27 énumère ses clients et ses fournisseurs, et dresse la liste immense des produits de son négoce. Or Tyr est une image du monde et de ses richesses. Les hommes ont toujours pensé qu’un accroissement du niveau de vie des peuples était le moyen de délivrer l’humanité de ses peines et de ses misères. Et ils n’ont cessé de travailler à cette prospérité matérielle, tous leurs efforts tendant à embellir le monde, à y rendre la vie plus agréable. Mais loin de conduire les âmes à Dieu, cette course au progrès n’a fait que développer le contentement de soi (chap. 27, 3, fin), la prétention laodicéenne d’être riche et de n’avoir besoin de rien. — Parmi les marchandises précieuses de Tyr, on chercherait en vain « l’or passé au feu » de la justice divine, « les vêtements blancs » de la marche pratique, et « le collyre » pour les yeux de la foi, qui est le Saint Esprit. Car on ne peut les « acheter » que du Seigneur Jésus (Apoc. 3, 17, 18).