Année 4, 21 avril

Ézéchiel 47, 1-12

Et il me fit retourner à l’entrée de la maison, et voici des eaux qui sortaient de dessous le seuil de la maison, vers l’orient, car la façade de la maison était [tournée] vers l’orient. Et les eaux descendaient de dessous, du côté droit de la maison, au midi de l’autel. Et il me fit sortir par le chemin de la porte du nord, et il me fit faire le tour par-dehors vers la porte extérieure, vers [la porte] qui regarde vers l’orient ; et voici des eaux qui coulaient du côté droit. Quand l’homme sortit vers l’orient, il avait un cordeau dans sa main ; et il mesura mille coudées, et me fit traverser les eaux, — des eaux [montant] jusqu’aux chevilles des pieds. Et il mesura mille [coudées], et me fit traverser les eaux, — des eaux [montant] jusqu’aux genoux. Et il mesura mille [coudées], et me fit traverser, — des eaux [montant] jusqu’aux reins. Et il mesura mille [coudées] : c’était une rivière que je ne pouvais traverser, car les eaux avaient crû, des eaux où il fallait nager, une rivière qu’on ne pouvait traverser.

Et il me dit : As-tu vu, fils d’homme ? Et il me fit aller et retourner sur le bord de la rivière. Quand j’y fus retourné, voici, au bord de la rivière, des arbres en très grand nombre, d’un côté et de l’autre. Et il me dit : Ces eaux sortent vers la contrée orientale, et elles descendent dans la plaine et parviennent jusqu’à la mer ; lorsqu’elles se seront déversées dans la mer, les eaux [de la mer] seront rendues saines. Et il arrivera que tout être vivant qui se meut partout où parvient la double rivière, vivra. Et il y aura une très grande quantité de poissons, car ces eaux parviendront là, et [les eaux de la mer] seront rendues saines ; et tout vivra, là où parviendra la rivière. Et les pêcheurs se tiendront auprès d’elle : depuis En-Guédi jusqu’à En-Églaïm, ce sera [un lieu] pour étendre les filets. Leur poisson sera selon ses espèces, comme le poisson de la grande mer, en très grand nombre. Ses marais et ses étangs ne seront pas assainis, ils seront abandonnés au sel. Et sur la rivière, sur son bord, d’un côté et de l’autre, croissaient toutes sortes d’arbres dont on mange. Leur feuille ne se flétrira pas, et leur fruit ne cessera pas : tous les mois ils porteront du fruit mûr ; car ses eaux sortent du sanctuaire. Et leur fruit sera pour nourrir, et leur feuille, pour guérir.


Dans ce temple de l’avenir, il reste au prophète à considérer un merveilleux détail. De dessous le seuil, comme du trône même de Dieu, jaillit une source fraîche, puissante, intarissable. Elle coule en s’élargissant (bien qu’il ne soit pas question d’affluents), et Ézéchiel, longeant la rivière avec son céleste compagnon, est invité à la traverser de mille en mille coudées. Bientôt, il cesse d’avoir pied : ce sont « des eaux où il fallait nager ». — Précieuse image de ce fleuve de la grâce, qui jaillit pour nous du saint lieu. Comme le prophète, nous apprenons à en apprécier la profondeur, au fur et à mesure que nous avançons dans notre carrière chrétienne, jusqu’à réaliser que cette grâce est insondable (2 Pier. 3, 18). — Ce fleuve extraordinaire coulera vers l’orient, apportant la vie et la fertilité dans la région actuellement la plus désolée du globe : celle de la mer Morte (v. 8 ; comp. Joël 3, 18 et Zach. 14, 8) ; rien ne rappellera plus la malédiction de Sodome. Ainsi, la grâce divine et vivifiante produit du fruit pour Dieu partout où elle se répand, comme elle le fait dans notre propre cœur (Jean 7, 38).