Année 4, 7 juin

Luc 16, 1-13

Et il dit aussi à ses disciples : Il y avait un homme riche qui avait un économe ; et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens. Et l’ayant appelé, il lui dit : Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration ; car tu ne pourras plus administrer. Et l’économe dit en lui-même : Que ferai-je, car mon maître m’ôte l’administration ? Je ne puis pas bêcher la terre ; j’ai honte de mendier : je sais ce que je ferai, afin que, quand je serai renvoyé de mon administration, je sois reçu dans leurs maisons. Et ayant appelé chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? Et il dit : Cent baths d’huile. Et il lui dit : Prends ton écrit, et assieds-toi promptement et écris cinquante. Puis il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Et il dit : Cent cors de froment. Et il lui dit : Prends ton écrit, et écris quatre-vingts. Et le maître loua l’économe injuste parce qu’il avait agi prudemment. Car les fils de ce siècle sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière. Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, quand vous viendrez à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels. Celui qui est fidèle dans ce qui est très petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui est injuste dans ce qui est très petit, est injuste aussi dans ce qui est grand. Si donc vous n’avez pas été fidèle dans les richesses injustes, qui vous confiera les vraies ? Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre ? Nul serviteur ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et les richesses.


Il nous étonne, ce maître qui approuve son serviteur malhonnête, comme aussi nous étonne la conclusion du Seigneur : « Faites-vous des amis avec les richesses injustes… » (v. 9). Mais cet adjectif nous fournit la clé de la parabole. Rien ici-bas n’appartient à l’homme. Les richesses qu’il prétend posséder sont, en réalité, toutes à Dieu ; ce sont donc des richesses injustes. Placé sur la terre en vue de l’administrer, l’homme s’est comporté comme un voleur. Il a détourné à son profit, pour satisfaire ses convoitises, ce que Dieu avait mis entre ses mains pour Son propre service. Mais il peut encore se repentir, et se mettre à employer pour les autres, et en vue de l’avenir, les biens du divin propriétaire, tant qu’ils sont entre ses mains. — L’économe du chapitre 12, 42 était fidèle et prudent ; celui-ci est infidèle, toutefois il agit aussi prudemment, et c’est cette qualité que lui reconnaît son maître. Si les gens du monde montrent une telle prévoyance, ne devrions-nous pas, nous qui sommes « fils de la lumière », penser davantage aux vraies richesses (v. 11 ; chap. 12, 33) ? — Le verset 13 nous rappelle que nous n’avons pas deux cœurs : un pour Christ, l’autre pour Mammon et les choses de ce monde. Qui voulons-nous aimer et servir (1 Rois 18, 21) ?