Année 4, 11 juin

Luc 18, 1-17

Et il leur dit aussi une parabole, pour [montrer] qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser, disant : Il y avait dans une ville un certain juge qui ne craignait pas Dieu et qui ne respectait pas les hommes ; et dans cette ville-là il y avait une veuve, et elle alla vers lui, disant : Venge-moi de mon adversaire. Et il ne le voulut pas pour un temps. Mais après cela, il dit en lui-même : Quoique je ne craigne pas Dieu et que je ne respecte pas les hommes, néanmoins, parce que cette veuve m’ennuie, je lui ferai justice, de peur que, revenant sans cesse, elle ne me rompe la tête. Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience [avant d’intervenir] pour eux ? Je vous dis que bientôt il leur fera justice. Mais le fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ?

Et il dit aussi cette parabole à quelques-uns qui se confiaient en eux-mêmes comme s’ils étaient justes, et qui tenaient le reste des hommes pour rien : Deux hommes montèrent au temple pour prier, l’un pharisien, et l’autre publicain. Le pharisien, se tenant à l’écart, priait en lui-même en ces termes : Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont ravisseurs, injustes, adultères ; ou même comme ce publicain. Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède. Et le publicain, se tenant loin, ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine, disant : Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur ! Je vous dis que celui-ci descendit en sa maison justifié plutôt que l’autre ; car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé.

Et on lui apporta aussi les petits enfants, afin qu’il les touchât ; et les disciples, le voyant, reprirent ceux [qui les apportaient]. Mais Jésus, les ayant appelés, dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels est le royaume de Dieu. En vérité, je vous dis : Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point.


La parabole de la veuve et du juge inique nous encourage à prier avec persévérance (Rom. 12, 12 fin ; Col. 4, 2). En effet, si un homme méchant finit par se laisser fléchir, à plus forte raison le Dieu d’amour interviendra-t-Il pour délivrer « ses élus ». Il tarde quelquefois à le faire, parce que le fruit qu’Il attend n’est pas mûr ; mais n’oublions pas que Lui-même se contraint à user de patience, car Son amour Le porterait à agir aussitôt (fin du v. 7). Il viendra un temps, celui de la tribulation finale, où ce passage prendra toute sa force, pour les élus du peuple juif. — Le pharisien, plein de lui-même, qui présente à Dieu sa propre justice, et le publicain, qui se tient à l’écart dans une profonde conviction de péché, sont moralement les descendants respectifs de Caïn et d’Abel (mais ce dernier se savait justifié). Le seul titre qui nous donne le droit de nous approcher de Dieu est celui de pécheur. Il est humiliant, pour l’homme, d’avoir à mettre de côté à la fois ses œuvres (v. 11), et aussi ses raisonnements, sa sagesse, son expérience. Mais les vérités divines du royaume ne peuvent être saisies que par la simple foi, dont la confiance du petit enfant nous offre une si touchante image. Le Seigneur, lorsqu’Il viendra, trouvera-t-Il en nous une telle foi (v. 8) ?