Année 4, 24 juin

Luc 22, 54-71

Et se saisissant de lui, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Or Pierre suivait de loin. Et lorsqu’ils eurent allumé un feu au milieu de la cour et qu’ils se furent assis ensemble, Pierre s’assit au milieu d’eux. Et une servante, le voyant assis auprès de la lumière, et l’ayant regardé fixement, dit : Celui-ci aussi était avec lui. Mais il le renia, disant : Femme, je ne le connais pas. Et peu après, un autre le voyant, dit : Et toi, tu es de ces gens-là. Mais Pierre dit : Ô homme, je n’en suis point. Et environ une heure après, un autre affirma, disant : En vérité, celui-ci aussi était avec lui ; car aussi il est Galiléen. Et Pierre dit : Ô homme, je ne sais ce que tu dis. Et à l’instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Et le Seigneur, se tournant, regarda Pierre ; et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, comme il lui avait dit : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et Pierre, étant sorti dehors, pleura amèrement.

Et les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient ; et lui couvrant [les yeux], ils l’interrogeaient, disant : Prophétise ; qui est celui qui t’a frappé ? Et ils disaient plusieurs autres choses contre lui, en l’outrageant.

Et quand le jour fut venu, le corps des anciens du peuple, principaux sacrificateurs et scribes, s’assembla ; et ils l’amenèrent dans leur sanhédrin, disant : Si toi, tu es le Christ, dis-le-nous. Et il leur dit : Si je vous le disais, vous ne le croiriez point ; et si je vous interroge, vous ne me répondrez point [ou ne me laisserez point aller]. Mais désormais le fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. Et ils dirent tous : Toi, tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur dit : Vous dites vous-mêmes que je le suis. Et ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Car nous-mêmes nous l’avons entendu de sa bouche.


Pauvre Pierre ! Pendant que Jésus priait, lui dormait ; pendant qu’Il se laissait prendre et amener « comme un agneau familier qui est mené à la tuerie » (Jér. 11, 19 ; És. 53, 7), Pierre frappait de l’épée (v. 50 ; comp. Jean 18, 10). Enfin, pendant que le Seigneur confessait la vérité devant les hommes, lui, par trois fois, mentait et Le reniait ! Il s’était assis dans la porte en compagnie de ceux qui venaient d’arrêter son Maître, et qui parlaient contre Lui (Ps. 69, 12 et Ps. 1, 1 fin). Comment, dans une telle position, aurait-il pu Lui rendre témoignage ? — Un simple regard du Seigneur brise le cœur du pauvre disciple, bien davantage que des reproches n’auraient pu le faire. Oh ! ce regard. Il pénètre sa conscience et y commence une œuvre de restauration. Ce reniement, si douloureux pour le Seigneur, s’ajoute à tous les outrages reçus (v. 63-65). — Les hommes méchants, devant lesquels Il se tient, sont obligés de reconnaître eux-mêmes que « le fils de l’homme » (v. 69) est en même temps « le Fils de Dieu » (v. 70). C’est pourquoi Jésus peut leur répondre : « Vous dites vous-mêmes que je le suis ». C’est pourquoi aussi, ils sont infiniment plus coupables en Le condamnant, après de telles paroles !