Année 4, 25 juillet

Jean 9, 17-34

Ils disent donc encore à l’aveugle : Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu’il t’a ouvert les yeux ? Et il dit : C’est un prophète. Les Juifs donc ne crurent pas qu’il avait été aveugle et qu’il avait recouvré la vue, jusqu’à ce qu’ils eussent appelé les parents de celui qui avait recouvré la vue. Et ils les interrogèrent, disant : Celui-ci est-il votre fils, que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant ? Ses parents [leur] répondirent et dirent : Nous savons que celui-ci est notre fils, et qu’il est né aveugle ; mais comment il voit maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas, nous ; il a de l’âge, interrogez-le, il parlera de ce qui le concerne. Ses parents dirent ces choses, parce qu’ils craignaient les Juifs ; car les Juifs étaient déjà convenus que si quelqu’un le confessait comme le Christ, il serait exclu de la synagogue. C’est pourquoi ses parents dirent : Il a de l’âge, interrogez-le.

Ils appelèrent donc, pour la seconde fois, l’homme qui avait été aveugle, et lui dirent : Donne gloire à Dieu ; nous savons que cet homme est un pécheur. Il répondit donc : S’il est un pécheur, je ne sais ; je sais une chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois. Et ils lui dirent encore : Que t’a-t-il fait ? Comment a-t-il ouvert tes yeux ? Il leur répondit : Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous encore l’entendre ? Voulez-vous aussi, vous, devenir ses disciples ? Ils l’injurièrent et dirent : Toi, tu es le disciple de celui-là ; mais nous, nous sommes disciples de Moïse. Pour nous, nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais, pour celui-ci, nous ne savons d’où il est. L’homme répondit et leur dit : En ceci pourtant il y a une chose étrange, que vous ne sachiez pas d’où il est, et il a ouvert mes yeux. Or, nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs ; mais si quelqu’un est pieux envers Dieu et fait sa volonté, celui-là il l’écoute. Jamais on n’ouït dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si celui-ci n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils répondirent et lui dirent : Tu es entièrement né dans le péché, et tu nous enseignes ! Et ils le chassèrent dehors.


L’aveugle guéri constitue, pour les pharisiens, un témoin gênant de la puissance de Jésus. Ils cherchent donc d’abord à tirer de lui, ou de ses parents, un mot qui leur permette de contester ce miracle. Et quand il leur devient impossible de le nier, ils s’efforcent de rabaisser Celui qui l’a accompli, et de jeter du déshonneur sur Lui (chap. 8, 49). « Nous savons que cet homme est un pécheur » (v. 24), affirment-ils, alors que peu auparavant, le Seigneur leur avait posé la question : « Qui d’entre vous me convainc de péché ? » (chap. 8, 46). — Il y a une grande différence entre l’aveugle guéri et ses parents. Ceux-ci tiennent moins à la vérité qu’à leur position religieuse. Confesser Jésus comme le Christ et partager Sa réjection, c’est plus qu’ils n’en peuvent supporter. Ils redoutent l’opprobre — et combien leur ressemblent aujourd’hui ! Leur fils, au contraire, ne s’embarrasse pas de semblables raisonnements. Les pharisiens ne parviennent pas à lui enlever son humble confiance en Celui qui l’a guéri. Il est passé des ténèbres à la lumière ; ce n’est pas pour lui une théorie, ni une doctrine ; c’est un fait, une évidence. « Je sais une chose — dit-il simplement — c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois » (v. 25). Pouvons-nous le dire avec lui ?