Année 4, 24 septembre

Actes 16, 16-40

Or il arriva que, comme nous allions à la prière, une servante qui avait un esprit de python et qui, en prophétisant, procurait à ses maîtres un grand gain, vint au-devant de nous. Et marchant après Paul et nous, elle criait, disant : Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-haut, qui vous annoncent la voie du salut. Et elle fit cela pendant plusieurs jours. Mais Paul, affligé, se retourna et dit à l’esprit : Je te commande au nom de Jésus Christ de sortir d’elle. Et à l’heure même il sortit. Mais ses maîtres, voyant que l’espérance de leur gain s’en était allée, ayant saisi Paul et Silas les traînèrent dans la place publique devant les magistrats. Et les ayant présentés aux préteurs, ils dirent : Ces hommes-ci, qui sont Juifs, mettent tout en trouble dans notre ville et annoncent des coutumes qu’il ne nous est pas permis de recevoir ni de pratiquer, à nous qui sommes Romains. Et la foule se souleva ensemble contre eux ; et les préteurs, leur ayant fait arracher leurs vêtements, donnèrent l’ordre de les fouetter. Et leur ayant fait donner un grand nombre de coups, ils les jetèrent en prison, en commandant au geôlier de les garder sûrement. Celui-ci, ayant reçu un tel ordre, les jeta dans la prison intérieure et fixa sûrement leurs pieds dans le bois. Or sur le minuit, Paul et Silas, en priant, chantaient les louanges de Dieu ; et les prisonniers les écoutaient. Et tout d’un coup il se fit un grand tremblement de terre, de sorte que les fondements de la prison furent ébranlés ; et au même instant toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous furent détachés. Et le geôlier, s’étant éveillé et voyant les portes de la prison ouvertes, tira son épée et allait se tuer, croyant que les prisonniers s’étaient enfuis. Mais Paul cria à haute voix, disant : Ne te fais point de mal, car nous sommes tous ici. Et ayant demandé de la lumière, le geôlier s’élança dans [la prison], et tout tremblant il se jeta aux pieds de Paul et de Silas. Et les ayant menés dehors, il dit : Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? Et ils dirent : Crois au seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison. Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. Et il les prit en cette même heure de la nuit, et lava leurs plaies ; et sur-le-champ il fut baptisé, lui et tous les siens. Et il les fit monter dans sa maison, et fit dresser une table ; et croyant Dieu, il se réjouit avec toute sa maison.

Et le jour étant venu, les préteurs envoyèrent les licteurs, disant : Relâche ces hommes. Et le geôlier rapporta ces paroles à Paul, [disant] : Les préteurs ont envoyé afin que vous soyez relâchés ; sortez donc maintenant, et allez-vous-en en paix. Mais Paul leur dit : Après nous avoir fait battre publiquement, sans que nous fussions condamnés, nous qui sommes Romains, ils nous ont jetés en prison ; et maintenant ils nous mettent dehors en secret ! Non certes, mais qu’ils viennent eux-mêmes et qu’ils nous mènent dehors ! Les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs ; et ils eurent peur, ayant appris qu’ils étaient Romains. Et ils vinrent et les prièrent [de se rendre à leur vœu], et les ayant menés dehors, leur demandèrent de sortir de la ville. Et étant sortis de la prison, ils entrèrent chez Lydie ; et ayant vu les frères, ils les exhortèrent et partirent.


La guérison de la servante animée d’un esprit satanique entraîne, pour les deux serviteurs de Dieu, les tortures et la prison. Étrange accueil en Macédoine, étaient-ils en droit de penser, après y avoir été appelés à l’aide (v. 9) ! Mais Paul met en pratique ce que, plus tard, il recommandera aux chrétiens de cette ville : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil. 4, 4). Couvert de plaies, il est capable, avec Silas, de chanter dans la prison. Jamais, certainement, ces murs sinistres n’avaient répercuté de semblables échos. Aussi, quel témoignage que ces cantiques, pour ceux qui les écoutaient ! Plus nos circonstances seront difficiles, plus notre paix et notre joie parleront à ceux qui nous connaissent. Et c’est souvent pour cela que le Seigneur nous envoie des tribulations. — À ce fidèle témoignage, Dieu ajoute le sien, en délivrant les prisonniers. Tout tremblant, le geôlier s’écrie : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? ». La réponse, merveilleusement simple, s’adresse à chaque âme angoissée : « Crois au Seigneur Jésus… » (v. 30, 31). Alors la joie remplit cette maison. — Après cette nuit mémorable, les apôtres sont officiellement libérés et quittent la ville, non sans avoir encore exhorté « les frères ».