Année 4, 9 octobre

Actes 24, 1-21

Or cinq jours après, le souverain sacrificateur Ananias descendit avec les anciens et un certain orateur [nommé] Tertulle, et ils portèrent plainte devant le gouverneur contre Paul. Et quand celui-ci eut été appelé, Tertulle se mit à l’accuser, disant : Puisque nous jouissons par ton moyen d’une grande tranquillité, et que par ta prévoyance des mesures excellentes sont prises en vue de cette nation, très excellent Félix, nous l’acceptons, en tout et partout, avec une entière gratitude. Mais afin de ne pas t’arrêter davantage, je te prie de nous entendre brièvement selon ta clémence ; car nous avons trouvé que cet homme est une peste, et qu’il excite des séditions parmi tous les Juifs dans toute la terre habitée, et qu’il est un meneur de la secte des Nazaréens ; il a même tenté de profaner le temple : aussi l’avons-nous saisi, [et nous avons voulu le juger selon notre loi ; mais Lysias, le chiliarque, étant survenu, l’a emmené en l’arrachant d’entre nos mains avec une grande violence, donnant ordre que ses accusateurs vinssent auprès de toi] ; et par lui tu pourras toi-même, en l’interrogeant, arriver à la pleine connaissance de toutes ces choses dont nous l’accusons. Et les Juifs aussi se joignirent à lui pour insister contre [Paul], affirmant que les choses étaient ainsi. Et Paul, après que le gouverneur lui eut fait signe de parler, répondit : Sachant que depuis plusieurs années tu es juge de cette nation, je fais mon apologie avec plus de courage : car tu peux connaître qu’il ne s’est pas passé plus de douze jours depuis que je suis monté pour adorer à Jérusalem. Et ils ne m’ont trouvé, ni dans le temple, disputant avec quelqu’un ou ameutant la foule, ni dans les synagogues, ni dans la ville ; et ils ne peuvent pas soutenir les choses dont ils m’accusent présentement. Mais je te confesse bien ceci, que, selon la voie qu’ils appellent secte, ainsi je sers le Dieu de mes pères, croyant toutes les choses qui sont écrites dans la loi et dans les prophètes, ayant espérance en Dieu, — [espérance] que ceux-ci nourrissent aussi eux-mêmes, — qu’il y aura une résurrection, tant des justes que des injustes. À cause de cela, moi aussi je m’exerce à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes. Or, après plusieurs années, je suis venu pour faire des aumônes à ma nation et des offrandes. Sur ces entrefaites, ils me trouvèrent purifié dans le temple, sans attroupement et sans tumulte. Or c’étaient certains Juifs d’Asie, qui auraient dû être ici devant toi et m’accuser, s’ils avaient quelque chose contre moi ; ou bien, que ceux-ci eux-mêmes disent quelle injustice ils ont trouvée en moi, quand j’ai été devant le sanhédrin, si ce n’est ce seul cri que je fis entendre, étant au milieu d’eux : C’est pour la résurrection des morts que je suis aujourd’hui mis en jugement par vous.


Paul comparaît devant Félix en présence de ses accusateurs. Ceux-ci ont besoin d’un avocat d’autant plus éloquent, que leur cause est plus mauvaise. Mais quel contraste entre les flatteries (v. 3), puis les grossières calomnies (v. 5 ; comp. Luc 23, 2), de l’orateur Tertulle, et la dignité de Paul dans sa profession de foi, accompagnée du sincère exposé des faits ! — Une secte (v. 5, 14) est un groupement religieux qui se réclame d’un chef ou d’une doctrine particulière. Or le racheté ne peut se réclamer que de Christ. Mais le monde religieux appellera aussi de ce nom le rassemblement des enfants de Dieu qui se sont séparés de lui par obéissance à la Parole. Qu’importe ! Cette expression, comme bien d’autres, fait partie de l’opprobre de Christ. De même que Paul, le croyant fidèle a le glorieux privilège d’être associé, dans le mépris du monde, à Celui qui fut le Nazaréen (fin du v. 5). Ce qui par contre exerçait l’apôtre — et devrait aussi nous préoccuper — c’était d’avoir toujours « une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (v. 16). Il pensait au jour de la résurrection, où il aurait à rendre compte au Seigneur de sa marche et de son service. Une vérité connue doit toujours avoir un effet moral. À plus forte raison la perspective du tribunal de Christ (2 Cor. 5, 9, 10).