Année 4, 11 octobre

Actes 25, 13-27

Or, quelques jours s’étant écoulés, le roi Agrippa et Bérénice vinrent à Césarée pour saluer Festus. Et comme ils séjournaient là plusieurs jours, Festus exposa au roi l’affaire de Paul, disant : Un certain homme a été laissé [ici] prisonnier par Félix, au sujet duquel, lorsque j’étais à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs ont porté plainte, sollicitant une sentence contre lui : mais je leur ai répondu que ce n’est pas la coutume des Romains de livrer quelqu’un avant que l’accusé ait ses accusateurs devant lui et qu’il ait l’occasion de se défendre de ce dont il est accusé. Quand donc ils furent venus ici, sans aucun délai, le jour suivant, m’étant assis sur le tribunal, j’ordonnai que cet homme fût amené ; au sujet duquel les accusateurs, se tenant là, n’avancèrent aucune charge relativement aux choses que moi je supposais ; mais ils avaient contre lui quelques questions touchant leur culte religieux et touchant un certain Jésus mort, que Paul affirmait être vivant. Et comme moi j’étais dans l’embarras pour procéder à une information sur ces choses, je demandai [à cet homme] s’il voulait aller à Jérusalem pour y être jugé quant à ces choses. Mais Paul, en ayant appelé, [demandant] à être réservé au jugement d’Auguste, je donnai ordre qu’il fût gardé jusqu’à ce que je l’envoyasse à César. Et Agrippa [dit] à Festus : Je voudrais bien moi-même aussi entendre cet homme. Demain, dit-il, tu l’entendras.

Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice étant venus en grande pompe, et étant entrés dans la salle d’audience avec les chiliarques et les principaux de la ville, Paul, sur l’ordre de Festus, fut amené. Et Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous qui êtes ici présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs m’a sollicité, tant à Jérusalem qu’ici, s’écriant qu’il ne devait plus vivre. Mais moi, ayant trouvé qu’il n’avait rien fait qui fût digne de mort, et cet homme lui-même en ayant appelé à Auguste, j’ai résolu de l’envoyer. Mais je n’ai rien de certain à écrire à l’empereur à son sujet, c’est pourquoi je l’ai amené devant vous, et principalement devant toi, roi Agrippa, en sorte qu’après avoir procédé à un interrogatoire, j’aie quelque chose à écrire ; car il me semble déraisonnable d’envoyer un prisonnier sans indiquer en même temps les choses qui sont mises à sa charge.


Agrippa, Bérénice (ainsi que Drusille, femme de Félix : chap. 24, 24), étaient les enfants d’Hérode III (chap. 12, 1) et constituaient la quatrième génération de cette dynastie criminelle. La visite de courtoisie qu’ils rendent au nouveau gouverneur va être, pour celui-ci, l’occasion de se renseigner sur son étrange prisonnier. On sent, à la manière dont Festus résume l’affaire, le peu d’intérêt que présentent pour lui ces questions religieuses. Il s’agit d’« un certain Jésus mort… » (v. 19). Christ n’est pas davantage, pour des multitudes aujourd’hui. Mais Paul affirmait qu’Il était vivant, et c’était bien, en effet, ce qui faisait toute la différence. — L’apôtre est donc introduit au milieu de cette cour réunie « en grande pompe ». Selon la parole du Seigneur à Ananias, il devait être « un vase d’élection » pour porter Son nom devant les rois (chap. 9, 15). Mais il était l’ambassadeur d’un Roi combien plus grand que ceux devant lesquels il était appelé à comparaître, « un ambassadeur lié de chaînes », ainsi qu’il se nomme ailleurs, toutefois usant de hardiesse pour parler de son Seigneur, car la parole de Dieu n’était pas liée (Éph. 6, 20 ; 2 Tim. 2, 9).