Année 4, 13 octobre

Actes 26, 19-32

Ainsi, ô roi Agrippa, je n’ai pas été désobéissant à la vision céleste ; mais j’ai annoncé premièrement à ceux de Damas, et à Jérusalem, et à tout le pays de la Judée, et aux nations, de se repentir et de se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres convenables à la repentance. À cause de cela les Juifs, m’ayant pris dans le temple, cherchaient à me tuer. Ayant donc reçu le secours qui vient de Dieu, me voici debout jusqu’à ce jour, rendant témoignage aux petits et aux grands, ne disant rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont annoncé devoir arriver, [savoir] qu’il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances, et que, le premier par [la] résurrection des morts il devait annoncer la lumière et au peuple et aux nations.

Et comme il parlait ainsi pour sa défense, Festus dit à haute voix : Tu es hors de sens, Paul ; ton grand savoir te met hors de sens. Mais Paul dit : Je ne suis point hors de sens, très excellent Festus, mais je prononce des paroles de vérité et de sens rassis : car le roi a la connaissance de ces choses, et je parle hardiment devant lui, car je suis persuadé qu’il n’ignore rien de ces choses : car ceci n’a point été fait en secret. Ô roi Agrippa ! crois-tu aux prophètes ? Je sais que tu [y] crois. Et Agrippa [dit] à Paul : Tu me persuaderas bientôt d’être chrétien. Mais Paul [dit] : Plût à Dieu que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui, vous devinssiez de toutes manières tels que je suis, hormis ces liens.

Et le roi se leva, et le gouverneur et Bérénice, et ceux qui étaient assis avec eux ; et quand ils se furent retirés, ils conférèrent entre eux, disant : Cet homme ne fait rien qui soit digne de mort ou de liens. Et Agrippa dit à Festus : Cet homme aurait pu être relâché, s’il n’en avait appelé à César.


Appelé par Jésus Christ à un ministère extraordinaire parmi les nations, Paul n’a pas été désobéissant… (v. 19). Puissions-nous ne pas l’être, pour accomplir les modestes services que le Seigneur nous a confiés ! — Pour Festus, homme sans besoins spirituels, les propos de Paul sont pure divagation (v. 24). En effet, « l’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie » (1 Cor. 2, 14). Alors l’apôtre s’adresse directement au roi (Ps. 119, 46). Avec déférence, mais aussi avec l’autorité que lui donne la Parole. Le roi cache sa gêne en détournant la question (v. 28). Hélas ! être à peu près convaincu, devenir presque un chrétien, c’est être encore tout à fait perdu. — Du roi ou du pauvre captif, lequel avait la part la plus enviable ? Conscient de sa haute position devant Dieu, Paul, le prisonnier de Jésus Christ, ne pense pas à la couronne de l’homme qui est devant lui, mais à son âme ! Ne nous laissons pas arrêter non plus par l’apparence des hommes ; pensons à leur sort éternel. — L’apôtre a été traduit successivement devant le sanhédrin, Félix, Festus, et Agrippa. Il faut encore qu’il comparaisse devant César, qui, à ce moment-là, n’était autre que le cruel Néron.