Année 5, 29 mars

Proverbes 30, 15-33

La sangsue a deux filles : Donne ! donne ! Il y a trois choses qui sont insatiables, quatre qui ne disent pas : C’est assez !… le shéol, et la matrice stérile, la terre qui n’est pas rassasiée d’eau, et le feu, qui ne dit pas : C’est assez !

L’œil qui se moque d’un père et qui méprise l’obéissance envers la mère, les corbeaux du torrent le crèveront et les petits de l’aigle le dévoreront.

Trois choses sont trop merveilleuses pour moi, et il en est quatre que je ne puis connaître : le chemin de l’aigle dans les cieux, le chemin du serpent sur le rocher, le chemin d’un navire au cœur de la mer, et le chemin de l’homme vers la jeune fille. Tel est le chemin de la femme adultère : elle mange et s’essuie la bouche, et dit : Je n’ai point commis d’iniquité.

Sous trois choses la terre tremble, et sous quatre elle n’en peut plus : sous le serviteur quand il règne, et l’homme vil quand il est rassasié de pain ; sous la femme odieuse quand elle se marie, et la servante quand elle hérite de sa maîtresse.

Il y a quatre choses petites sur la terre, qui sont sages entre les sages : les fourmis, peuple sans force, et qui préparent en été leurs vivres ; les damans, peuple sans puissance, et qui ont placé leurs maisons dans le rocher ; les sauterelles n’ont point de roi, mais elles sortent toutes par bandes ; tu saisis le lézard avec les mains, et il est dans les palais des rois.

Il y a trois choses qui ont une belle allure, et quatre qui ont une belle démarche : le lion, le fort parmi les bêtes, et qui ne se détourne devant qui que ce soit ; le [coursier] qui a les reins ceints ; ou le bouc ; et le roi, contre qui personne ne peut se lever.

Si tu as agi follement en t’élevant et si tu as pensé à mal, [mets] la main sur ta bouche ;

Car la pression du lait produit le beurre, et la pression du nez fait sortir le sang, et la pression de la colère excite la querelle.


Agur a observé et regroupé, pour notre instruction, des choses dangereuses ou odieuses, d’autres au contraire qui sont sages ou belles. La convoitise des yeux et celle de la chair réclament l’une et l’autre leur satisfaction : « Donne, donne » ! Elles ont la même mère insatiable : la sangsue, c’est-à-dire cette soif de jouissance attachée à chaque homme, pour dévorer sa vie (v. 15, 16). À ces convoitises s’ajoute l’orgueil (1 Jean 2, 16). Il se manifeste de beaucoup de manières, mais le verset 17, bien sérieux à considérer par tous les jeunes, met spécialement l’accent sur le mépris de l’autorité et l’esprit d’indépendance. Parallèlement à ces principes du monde, les versets 18, 19 évoquent les voies mystérieuses de Dieu, en jugement ainsi qu’en amour. Les versets 21-23 énumèrent quatre choses détestables, parce qu’elles renversent l’ordre établi par Dieu. Puis nous apprenons que la sagesse va de pair avec le sentiment de sa propre faiblesse, avec la prudence, la confiance, la communion, la petitesse (v. 24-28) ; tandis que la beauté est liée à la marche (v. 29-31). Que de leçons nous pouvons apprendre, dans la compagnie d’un homme qui se déclare stupide, mais que son humilité place précisément au rang des sages selon Dieu (1 Cor. 1, 26-29 ; 2, 12, 13 ; 8, 2) !