Année 5, 2 novembre

Jacques 4, 1-12

D’où viennent les guerres, et d’où les batailles parmi vous ? N’est-ce pas de cela, de vos voluptés qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous n’avez pas ; vous tuez et vous avez d’ardents désirs, et vous ne pouvez obtenir ; vous contestez et vous faites la guerre ; vous n’avez pas, parce que vous ne demandez pas ; vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de le dépenser pour vos voluptés. Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ? Quiconque donc voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu. Ou pensez-vous que l’écriture parle en vain ? L’Esprit qui demeure en nous, désire-t-il avec envie ? Mais il donne une plus grande grâce. C’est pourquoi il dit : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne [la] grâce aux humbles ». Soumettez-vous donc à Dieu. Résistez au diable, et il s’enfuira de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, et purifiez vos cœurs, vous qui êtes doubles de cœur. Sentez vos misères, et menez deuil et pleurez. Que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le *Seigneur, et il vous élèvera.

Ne parlez pas l’un contre l’autre, frères. Celui qui parle contre son frère ou qui juge son frère, parle contre la loi et juge la loi. Or si tu juges la loi, tu n’es pas un observateur de la loi, mais un juge. Un seul est législateur et juge, celui qui peut sauver et détruire ; mais toi, qui es-tu qui juges ton prochain ?


Une dispute entre des enfants de Dieu révèle, sans risque d’erreur, la volonté non brisée chez chacun d’eux. Le Seigneur nous apprend que c’est, de plus, un obstacle à l’exaucement de nos prières (lire Marc 11, 25). Il peut y avoir deux raisons pour lesquelles nous ne recevons pas de réponse. La première est que nous ne demandons pas, « car quiconque demande, reçoit » (Matt. 7, 8). La seconde, que nous demandons mal. Il n’est pas question ici de la forme maladroite de nos prières (de toute manière, « nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient » : Rom. 8, 26), mais de leur but. Prions-nous en vue de la gloire du Seigneur, ou pour satisfaire notre convoitise ? Ces deux principes ne peuvent se concilier. Aimer le monde, c’est trahir la cause de notre Dieu. Car le monde Lui a déclaré la guerre, en crucifiant Son Fils, et la neutralité n’est pas possible (Matt. 12, 30). — L’envie et la convoitise sont les aimants par lesquels le monde nous attire. Mais à ceux qui sont pour Lui, Dieu donne infiniment plus que ce que le monde peut offrir : une plus grande grâce (v. 6 ; Matt. 13, 12). En jouissent ceux qui ont appris du Sauveur la débonnaireté et l’humilité (Matt. 11, 29). Mais pour éprouver les vertus de la grâce, il faut d’abord avoir senti ses propres misères (v. 8, 9 ; comp. Joël 2, 12, 13).