◊1Et Joab, fils de Tseruïa, s’aperçut que le cœur du roi était pour Absalom ; ◊2et Joab envoya à Thekoa, et fit venir de là une femme habile, et il lui dit : Je te prie, fais semblant de mener deuil, et revêts-toi, je te prie, de vêtements de deuil, et ne t’oins pas d’huile, mais sois comme une femme qui mène deuil depuis longtemps pour un mort ; ◊3et entre vers le roi, et parle-lui de cette manière. Et Joab lui mit les paroles dans la bouche.
◊4Et la femme thekohite parla[a1] au roi, et tomba sur son visage contre terre et se prosterna, et dit : Sauve-moi, ô roi ! ◊5Et le roi lui dit : Qu’as-tu ? Et elle dit : Certainement, je suis une femme veuve, et mon mari est mort. ◊6Et ta servante[1] avait deux fils, et ils se sont disputés tous deux dans les champs, et il n’y avait personne pour les séparer[a2] ; et l’un a frappé l’autre et l’a tué. ◊7Et voici, toute la famille s’est élevée contre ta servante[1], et ils ont dit : Livre celui qui a frappé son frère, afin que nous le mettions à mort, à cause de la vie de son frère qu’il a tué, et que nous détruisions aussi l’héritier. Et ainsi ils éteindraient le tison qui me reste, afin de ne laisser à mon mari ni nom, ni reste, sur la face de la terre. ◊8Et le roi dit à la femme : Va dans ta maison, et je donnerai mes ordres à ton égard. ◊9Et la femme thekohite dit au roi : Ô roi, mon seigneur ! que l’iniquité soit sur moi et sur la maison de mon père, et que le roi et son trône en soient innocents. ◊10Et le roi dit : Celui qui te parlera, amène-le-moi, et il ne te touchera plus. ◊11Et elle dit : Je te prie, que le roi se souvienne de l’Éternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang ne multiplie pas la ruine, et qu’on ne détruise pas mon fils. Et il dit : L’Éternel est vivant, s’il tombe à terre un des cheveux de ton fils ! ◊12Et la femme dit : Je te prie, que ta servante[1] dise un mot au roi, mon seigneur. Et il dit : Parle. ◊13Et la femme dit : Et pourquoi as-tu pensé ainsi contre le peuple de Dieu ? et le roi dit cette parole comme un [homme] coupable, le roi ne faisant point revenir celui qu’il a chassé. ◊14Car nous mourrons certainement, et nous sommes comme de l’eau versée sur la terre, qu’on ne peut recueillir. Et Dieu ne [lui] a point ôté la vie, mais il a la pensée que celui qui est chassé ne demeure plus chassé loin de lui. ◊15Et maintenant, si je suis venue dire cette parole au roi, mon seigneur, c’est parce que le peuple m’a fait peur ; et ta servante[1] a dit : Que je parle donc au roi, peut-être que le roi accomplira la parole de sa servante ; ◊16car le roi écoutera, pour délivrer sa servante de la main de l’homme qui veut nous exterminer, moi et mon fils ensemble, de l’héritage de Dieu. ◊17Et ta servante[1] a dit : Que la parole du roi, mon seigneur, nous apporte du repos ! car le roi, mon seigneur, est comme un ange de Dieu, pour entendre le bien et le mal ; et l’Éternel, ton Dieu, sera[2] avec toi !
◊18Et le roi répondit, et dit à la femme : Je te prie, ne me cache pas la chose que je vais te demander. Et la femme dit : Que le roi, mon seigneur, parle, je te prie. ◊19Et le roi dit : La main de Joab n’est-elle pas avec toi dans tout ceci ? Et la femme répondit et dit : Ton âme est vivante, ô roi, mon seigneur, qu’on ne peut [s’écarter] à droite ou à gauche de tout ce que dit le roi, mon seigneur ; car ton serviteur Joab, lui, m’a commandé, et a mis toutes ces paroles dans la bouche de ta servante[1]. ◊20C’est afin de donner une autre apparence à la chose[a3], que ton serviteur Joab a fait cela ; et mon seigneur est sage comme la sagesse d’un ange de Dieu, pour savoir tout ce qui [se passe] sur la terre.
◊21Et le roi dit à Joab : Voici, j’ai fait cela ; va, fais revenir le jeune homme Absalom. ◊22Et Joab tomba sur sa face contre terre et se prosterna, et bénit le roi. Et Joab dit : Aujourd’hui ton serviteur connaît que j’ai trouvé faveur à tes yeux, ô roi, mon seigneur, parce que le roi a fait ce que son[a4] serviteur a dit. ◊23Et Joab se leva et s’en alla à Gueshur, et il ramena Absalom à Jérusalem[3]. ◊24Et le roi dit : Qu’il se retire dans sa maison, et qu’il ne voie point ma face. Et Absalom se retira dans sa maison et ne vit pas la face du roi.
◊25Et dans tout Israël il n’y avait pas d’homme beau comme Absalom [et si] fort à louer [pour sa beauté] ; depuis la plante de ses pieds jusqu’au sommet de sa tête, il n’y avait point en lui de défaut. ◊26Et quand il se rasait la tête (or c’était d’année en année qu’il la rasait, parce que [sa chevelure] lui pesait ; alors il la rasait), les cheveux de sa tête pesaient deux cents sicles au poids du roi. ◊27Et il naquit à Absalom trois fils, et une fille, qui avait nom Tamar, et elle était une femme belle de visage.
◊28Et Absalom habita deux années entières à Jérusalem sans voir la face du roi. ◊29Et Absalom envoya vers Joab pour l’envoyer auprès du roi ; et [Joab] ne voulut pas venir vers lui ; et il envoya encore pour la seconde fois, et il ne voulut pas venir. ◊30Alors [Absalom] dit à ses serviteurs : Voyez, le champ[4] de Joab est auprès du mien[a5] ; il y a de l’orge, allez et mettez-y le feu. Et les serviteurs d’Absalom mirent le feu au champ[4]. ◊31Alors Joab se leva et vint vers Absalom dans la maison, et lui dit : Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu à mon champ[4] ? ◊32Et Absalom dit à Joab : Voici, j’ai envoyé vers toi, disant : Viens ici, et je t’enverrai vers le roi, pour [lui] dire : Pourquoi suis-je venu de Gueshur ? il serait bon pour moi d’y être encore. Et maintenant, que je voie la face du roi ; et s’il y a de l’iniquité en moi, qu’il me fasse mourir. ◊33Et Joab vint vers le roi et le lui rapporta. Et [le roi] appela Absalom, et il vint vers le roi et se prosterna le visage contre terre devant le roi, et le roi baisa Absalom.