Cantique des cantiques
6◊1Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi.
◊2Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis. ◊3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis.
◊4Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. ◊5Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ; ◊6tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile ; ◊7ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. ◊8Il y a soixante reines, et quatre-vingts concubines, et des jeunes filles sans nombre : ◊9ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée.
◊10Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?
◊11Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent. ◊12Sans que je m’en aperçusse, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté.
◊13* Reviens, reviens, Sulamithe ! reviens, reviens, et que nous te voyions. — Que verriez-vous dans la Sulamithe ? — Comme la danse de deux bandes.
Jérémie
6◊1Fils de Benjamin, fuyez du milieu de Jérusalem, et sonnez de la trompette à Thekoa, et élevez un signal sur Beth-Hakkérem ! car du nord apparaît le mal, et une grande ruine. ◊2La belle et la délicate, la fille de Sion, je la détruis. ◊3Les pasteurs et leurs troupeaux viennent contre elle ; ils dressent leurs tentes contre elle tout à l’entour ; ils broutent chacun son quartier. ◊4Préparez le combat contre elle ; levez-vous, et montons en plein midi. Malheur à nous ! car le jour baisse, car les ombres du soir s’allongent. ◊5Levez-vous, et montons de nuit, et détruisons ses palais. ◊6Car ainsi dit l’Éternel des armées : Coupez des arbres, et élevez des terrasses contre Jérusalem : c’est la ville qui doit être visitée ; tout est oppression au milieu d’elle. ◊7Comme un puits fait couler ses eaux, ainsi elle fait sourdre son iniquité ; on entend en elle la violence et la dévastation ; il y a devant moi continuellement souffrance et blessure. ◊8Reçois instruction, ô Jérusalem, de peur que mon âme ne se détache de toi, de peur que je ne fasse de toi une désolation, une terre inhabitée.
◊9Ainsi dit l’Éternel des armées : On grappillera entièrement, comme une vigne, le reste d’Israël. Remets, comme le vendangeur, ta main dans les paniers. ◊10À qui parlerai-je, et qui avertirai-je, pour qu’ils entendent ? Voici, leur oreille est incirconcise, et ils ne peuvent prêter attention ; voici, la parole de l’Éternel est en opprobre parmi eux, ils n’y trouvent point de plaisir. ◊11Et je suis plein de la fureur de l’Éternel, je suis las de la retenir. Verse-la sur les petits enfants dans la rue, et sur l’assemblée des jeunes gens réunis ; car et l’homme et la femme seront pris, le vieillard et celui qui est comblé de jours. ◊12Et leurs maisons passeront à d’autres, les champs et les femmes également ; car j’étendrai ma main sur les habitants du pays, dit l’Éternel ; ◊13car, depuis le petit d’entre eux jusqu’au grand, ils sont tous adonnés au gain déshonnête, et, depuis le prophète jusqu’au sacrificateur, tous usent de fausseté. ◊14Et ils ont pansé la plaie de la fille de mon peuple légèrement, disant : Paix, paix ! et il n’y avait point de paix. ◊15Avaient-ils honte, parce qu’ils avaient commis l’abomination ? Ils n’ont eu même aucune honte, ils n’ont même pas connu la confusion ; c’est pourquoi ils tomberont parmi ceux qui tombent ; au temps où je les visiterai, ils trébucheront, dit l’Éternel.
◊16Ainsi dit l’Éternel : Tenez-vous sur les chemins, et regardez, et enquérez-vous touchant les sentiers anciens, quelle est la bonne voie ; et marchez-y, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Mais ils ont dit : Nous n’y marcherons pas. ◊17J’ai aussi établi sur vous des sentinelles : soyez attentifs à la voix de la trompette. Mais ils ont dit : Nous n’y serons pas attentifs. ◊18C’est pourquoi, écoutez, nations ; et toi, assemblée, sache ce qui est au milieu d’eux. ◊19Écoute, terre : Voici, je fais venir un mal sur ce peuple, le fruit de leurs pensées ; car ils n’ont pas été attentifs à mes paroles, et ma loi, ils l’ont rejetée. ◊20À quoi me sert que l’encens vienne de Sheba, et le doux roseau du pays lointain ? Vos holocaustes ne me sont pas agréables, et vos sacrifices ne me plaisent pas. ◊21C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Voici, je mets devant ce peuple des pierres d’achoppement, et les pères et les fils ensemble trébucheront contre elles, le voisin et son compagnon périront. ◊22Ainsi dit l’Éternel : Voici, un peuple vient du pays du nord, et une grande nation se réveille des extrémités de la terre. ◊23Ils saisissent l’arc et le javelot ; ils sont cruels, et ils n’ont pas de compassion ; leur voix bruit comme la mer, et ils sont montés sur des chevaux, préparés comme un homme pour la guerre, contre toi, fille de Sion. ◊24Nous en avons entendu la rumeur ; nos mains sont devenues lâches, la détresse nous a saisis, l’angoisse comme celle d’une femme qui enfante. ◊25Ne sortez pas dans les champs, et n’allez point par le chemin ; car l’épée de l’ennemi, la terreur est partout.
◊26Fille de mon peuple, ceins-toi d’un sac, et roule-toi dans la cendre ; mène deuil comme pour un fils unique, [fais] une lamentation amère, car le dévastateur est venu subitement sur nous.
◊27Je t’ai établi comme un essayeur au milieu de mon peuple, une forteresse, afin que tu connaisses et que tu éprouves leur voie. ◊28Ils sont tous des rebelles entre les rebelles ; ils marchent dans la calomnie ; ils sont de l’airain et du fer ; ils sont tous des corrupteurs. ◊29Le soufflet brûle, le plomb est consumé par le feu, on affine, on affine en vain : les mauvais n’ont point été ôtés. ◊30On les nommera : Argent réprouvé ; car l’Éternel les a rejetés.