◊1Descends, et assieds-toi dans la poussière, vierge, fille de Babylone ; assieds-toi par terre, il n’y a pas de trône, fille des Chaldéens ; car tu ne seras plus appelée tendre et délicate. ◊2Prends les meules et mouds de la farine ; ôte ton voile, relève ta robe, découvre ta jambe, traverse les fleuves : ◊3ta nudité sera découverte ; oui, ta honte sera vue. Je tirerai vengeance, et je ne rencontrerai personne [qui m’arrête][1]… ◊4Notre rédempteur, son nom est l’Éternel des armées, le Saint d’Israël… ◊5Assieds-toi dans le silence, et entre dans les ténèbres, fille des Chaldéens ; car tu ne seras plus appelée maîtresse des royaumes. ◊6J’ai été courroucé contre mon peuple, j’ai profané mon héritage, et je les ai livrés en ta main : tu n’as usé d’aucune miséricorde envers eux ; sur l’ancien tu as fort appesanti ton joug ; ◊7et tu as dit : Je serai maîtresse pour toujours,… jusqu’à ne point prendre ces choses à cœur : tu ne t’es pas souvenue de ce qui en serait la fin.
◊8Et maintenant, écoute ceci, voluptueuse, qui habites en sécurité, qui dis en ton cœur : C’est moi, et il n’y en a pas d’autre ; je ne serai pas assise en veuve, et je ne saurai pas ce que c’est que d’être privée d’enfants. ◊9Ces deux choses t’arriveront en un instant, en un seul jour, la privation d’enfants et le veuvage ; elles viendront sur toi en plein, malgré[2] la multitude de tes sorcelleries, malgré le grand nombre[3] de tes sortilèges. ◊10Et tu as eu confiance en ton iniquité ; tu as dit : Personne ne me voit. Ta sagesse et ta connaissance, c’est ce qui t’a fait errer ; et tu as dit en ton cœur : C’est moi, et il n’y en a pas d’autre ! ◊11Mais un mal viendra sur toi, dont tu ne connaîtras pas l’aube ; et un malheur tombera sur toi, que tu ne pourras pas éviter[4], et une désolation que tu n’as pas soupçonnée viendra sur toi subitement.
◊12Tiens-toi là avec tes sortilèges, et avec la multitude de tes sorcelleries, dont tu t’es fatiguée dès ta jeunesse ; peut-être pourras-tu en tirer profit, peut-être effrayeras-tu ? ◊13Tu es devenue lasse par la multitude de tes conseils. Qu’ils se tiennent là et te sauvent, les interprétateurs des cieux[a1], les observateurs des étoiles[a2], ceux qui, d’après les nouvelles lunes, donnent la connaissance des choses qui viendront sur toi ! ◊14Voici, ils seront comme du chaume, le feu les brûlera ; ils ne délivreront pas leur âme de la force[5] de la flamme : il ne [restera] ni charbon[6] pour se chauffer[7], ni feu[8] pour s’asseoir devant. ◊15Ainsi seront pour toi ceux avec lesquels tu t’es lassée, avec lesquels tu as trafiqué dès ta jeunesse. Ils erreront chacun de son côté ; il n’y a personne qui te sauve.