◊1L’oracle qu’a vu Habakuk[a1], le prophète.[1]
◊2Jusques à quand, Éternel, crierai-je, et tu n’entendras pas ? Je crie à toi : Violence ! et tu ne sauves pas. ◊3Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité, et contemples-tu l’oppression ? La dévastation et la violence sont devant moi, et il y a contestation, et la discorde s’élève. ◊4C’est pourquoi la loi reste impuissante, et le juste jugement[a2] ne vient jamais au jour[2] ; car le méchant cerne le juste ; c’est pourquoi le jugement sort perverti.
◊5Voyez parmi les nations, et regardez, et soyez stupéfaits ; car je ferai en vos jours une œuvre[a3] que vous ne croirez pas, si elle [vous] est racontée. ◊6Car voici, je suscite les Chaldéens, la nation cruelle et impétueuse, qui marche par la largeur de la terre pour prendre possession de domiciles qui ne lui appartiennent pas. ◊7Elle est formidable et terrible ; son jugement et sa dignité procèdent d’elle-même. ◊8Ses chevaux sont plus rapides que les léopards, plus agiles que les loups du soir ; et ses cavaliers s’élancent[3] fièrement, et ses cavaliers viennent de loin : ils volent comme l’aigle se hâte pour dévorer. ◊9Ils viennent tous pour la violence ; leurs faces sont toutes ensemble[4] tournées en avant[a4] ; ils rassemblent les captifs comme le sable. ◊10Et il se moque des rois, et les princes lui sont une risée ; il se rit de toutes les forteresses : il entassera de la poussière et les prendra.
◊11Alors il changera de pensée[5], et passera outre et péchera[a5] : cette puissance qu’il a, est devenue son +dieu ! ◊12— Toi, n’es-tu pas de toute ancienneté, Éternel, mon Dieu, mon Saint ? Nous ne mourrons pas ! Ô Éternel, tu l’as établi pour le jugement, et tu l’as fondé, ô Rocher, pour châtier. ◊13Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux contempler l’oppression. Pourquoi contemples-tu ceux qui agissent perfidement, [et] gardes-tu le silence quand le méchant engloutit celui qui est plus juste que lui ? ◊14Tu rends aussi les hommes comme les poissons de la mer, comme la bête rampante qui n’a personne qui la gouverne. ◊15Il les fait tous monter avec l’hameçon ; il les tire dans son filet, et les rassemble dans son rets ; c’est pourquoi il se réjouit et s’égaie : ◊16c’est pourquoi il sacrifie à son filet, et brûle de l’encens à son rets, parce que, par leur moyen, sa portion est grasse et sa nourriture succulente[a6]. ◊17Videra-t-il pour cela son filet, et égorgera-t-il toujours les nations, sans épargner ?