◊1Mon âme est dégoûtée de ma vie ; je laisserai libre cours à ma plainte, je parlerai dans l’amertume de mon âme,
◊2Je dirai à +Dieu : Ne me condamne pas ; fais-moi savoir pourquoi tu contestes avec moi.
◊3Prends-tu plaisir à[a1] opprimer, que tu méprises le travail de tes mains, et que tu fasses briller ta lumière sur le conseil des méchants ?
◊4As-tu des yeux de chair ? Vois-tu comme voit l’homme mortel[a2] ?
◊5Tes jours sont-ils comme les jours d’un mortel[a2], ou tes années, comme les jours de l’homme,
◊6Que tu recherches mon iniquité et que tu scrutes mon péché ;
◊7Puisque tu sais que je ne suis pas un méchant, et que nul ne délivre de ta main ?
◊8Tes mains m’ont formé et m’ont façonné tout à l’entour en un tout, et tu m’engloutis !
◊9Souviens-toi, je te prie, que tu m’as façonné comme de l’argile, et que tu me feras retourner à la poussière.
◊10Ne m’as-tu pas coulé comme du lait, et fait cailler comme du fromage ?
◊11Tu m’as revêtu de peau et de chair, tu m’as tissé d’os et de nerfs ;
◊12Tu m’as donné la vie, et tu as usé de bonté envers moi, et tes soins ont gardé mon esprit ;
◊13Et tu cachais ces choses dans ton cœur : je sais que cela était par-devers toi.
◊14* Si j’ai péché, tu m’as aussi observé, et tu ne me tiendras pas pour innocent de mon iniquité.
◊15Si j’ai agi méchamment, malheur à moi ! Si j’ai marché justement, je ne lèverai pas ma tête, rassasié que je suis de mépris et voyant ma misère.
◊16Et elle augmente[a3] : tu me fais la chasse comme un lion[1], et en moi tu répètes tes merveilles ;
◊17Tu renouvelles tes témoins contre moi, et tu multiplies ton indignation contre moi. Une succession [de maux] et un temps de misère sont avec moi.
◊18* Et pourquoi m’as-tu fait sortir du sein [de ma mère] ? J’aurais expiré, et aucun œil ne m’eût vu !
◊19J’aurais été comme si je n’eusse pas été ; de la matrice on m’eût porté au sépulcre !
◊20Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre ? Qu’il cesse [donc], qu’il se retire[2] de moi, et je me remonterai[a4] un peu,
◊21Avant que je m’en aille, pour ne plus revenir, dans le pays de l’obscurité et de l’ombre de la mort,
◊22Terre sombre comme les ténèbres de l’ombre de la mort, et où il n’y a que confusion, et où la clarté est comme des ténèbres profondes.