◊2Oh ! que ne suis-je comme aux mois d’autrefois, comme aux jours où +Dieu me gardait ;
◊3Quand sa clarté[1] luisait sur ma tête, et que dans les ténèbres je marchais à sa lumière ;
◊4Comme j’étais aux jours de mon automne[2], quand le conseil secret de +Dieu présidait sur ma tente ;
◊5Quand le Tout-puissant était encore avec moi, [et] que mes jeunes gens[a1] m’entouraient ;
◊6Quand je lavais mes pas dans le caillé[3], et que le rocher versait auprès de moi des ruisseaux d’huile ! —
◊7Quand je sortais [pour aller] à la porte par la ville, quand je préparais mon siège sur la place :
◊8Les jeunes gens me voyaient et se cachaient, et les vieillards se levaient [et] se tenaient debout ;
◊9Les princes s’abstenaient de parler et mettaient la main sur leur bouche,
◊10La voix des nobles s’éteignait[4], et leur langue se collait à leur palais.
◊11Quand l’oreille m’entendait, elle m’appelait bienheureux ; quand l’œil me voyait, il me rendait témoignage ;
◊12Car je délivrais le malheureux qui implorait du secours, et l’orphelin qui était sans aide.
◊13La bénédiction de celui qui périssait venait sur moi, et je faisais chanter de joie le cœur de la veuve.
◊14Je me vêtais de la justice, et elle me revêtait[5] ; ma droiture m’était comme un manteau[6] et un turban.
◊15J’étais, moi, les yeux de l’aveugle et les pieds du boiteux ;
◊16J’étais un père pour les pauvres, et j’examinais la cause de celui qui m’était inconnu ;
◊17Et je brisais la mâchoire de l’inique, et d’entre ses dents j’arrachais la proie.
◊18Et je disais : J’expirerai dans mon nid, et mes jours seront nombreux comme le sable ;
◊19Ma racine sera ouverte aux eaux, et la rosée séjournera sur ma branche ;
◊20Ma gloire [restera] toujours nouvelle avec moi, et mon arc rajeunira dans ma main.
◊21On m’écoutait et on attendait, et on se taisait pour [avoir] mon conseil ;
◊22Après que j’avais parlé on ne répliquait pas, et mon discours distillait[a2] sur eux ;
◊23Et on m’attendait comme la pluie, et on ouvrait la bouche [comme] pour la pluie de la dernière saison.
◊24Si je leur souriais, ils ne le croyaient pas[7], et ils ne troublaient pas la sérénité de ma face.
◊25Je choisissais pour eux le chemin et je m’asseyais à leur tête, et je demeurais comme un roi au milieu d’une troupe, comme quelqu’un qui console les affligés.