◊ 1 Voici, on est déçu dans son attente ; même à sa vue, n’est-on pas terrassé ? Nul n’est assez hardi pour le réveiller ; et qui est celui qui se présentera devant moi ?
◊ 2 Qui m’a prévenu, et je lui rendrai ? Tout ce qui est sous les cieux est à moi.
◊ 3 Je ne me tairai pas sur ses membres, sur ce qui concerne ses forces et sur la beauté de sa structure.
◊ 4 Qui a mis à découvert le dessus de son vêtement ? Qui pénétrera dans sa double mâchoire[1] ?
◊ 5 Qui ouvrira les portes de son museau ? Autour de ses dents est la terreur !
◊ 6 Il est magnifique par la force[2] de ses boucliers étroitement unis comme par un sceau ;
◊ 7 L’un touche à l’autre, et le vent ne pénétrerait pas entre eux ;
◊ 8 L’un est attaché à l’autre, ils se tiennent et ne se séparent pas.
◊ 9 Ses éternuements font jaillir la lumière, et ses yeux sont comme les paupières de l’aurore.
◊ 10 Des flammes sortent de sa gueule ; des étincelles de feu s’en échappent ;
◊ 11 Une fumée sort de ses narines comme d’un pot qui bouillonne, comme d’une chaudière ardente ;
◊ 12 Son souffle allumerait des charbons, et une flamme sort de sa gueule.
◊ 13 Dans son cou loge la force, et la frayeur danse devant lui.
◊ 14 Les plis de sa chair adhèrent ensemble : coulés[a1] sur lui, ils ne bougent pas ;
◊ 15 Son cœur est dur[3] comme une pierre, dur[3] comme la meule inférieure.
◊ 16 Quand il se lève, les forts ont peur, ils s’enfuient saisis d’épouvante.
◊ 17 Quand on l’atteint de l’épée, elle n’a aucun effet, ni la lance, ni le dard, ni la cuirasse[4] [a2] .
◊ 18 Il estime le fer comme de la paille, l’airain comme du bois vermoulu.
◊ 19 La flèche[5] ne le met pas en fuite ; les pierres de fronde se changent pour lui en du chaume.
◊ 20 Il estime la massue comme du chaume, et il se rit du bruit du javelot.
◊ 21 Sous lui sont des tessons pointus ; il étend une herse sur la vase[a3] .
◊ 22 Il fait bouillonner l’eau profonde comme une marmite, il fait de la mer comme un pot d’onguent ;
◊ 23 Il fait briller après lui [son] sillage ; on prendrait l’abîme pour des cheveux gris.
◊ 24 Il n’a pas son semblable sur la terre[a4] : il a été fait pour être sans peur.
◊ 25 Il regarde tout ce qui est élevé ; il est roi sur tous les fiers animaux[6] [a5] .
Job
28 ◊ 1 Oui, il y a pour l’argent [un endroit] d’où on le tire, et un lieu pour l’or qu’on affine ;
◊ 2 Le fer se tire de la poussière, et la pierre fondue donne le cuivre.
◊ 3 [L’homme met fin aux ténèbres et explore jusqu’à l’extrémité de tout, la pierre d’obscurité et de l’ombre de la mort.
◊ 4 On creuse un puits loin de ceux qui séjournent [sur la terre] ; oubliés du pied [de l’homme], ils sont suspendus, balancés loin des humains.
◊ 5 La terre,… d’elle sort le pain ; et au-dessous, elle est bouleversée comme par le feu.
◊ 6 Ses pierres sont le lieu du saphir, et la poussière d’or s’y trouve.
◊ 7 C’est un sentier que l’oiseau de proie ne connaît pas, et que l’œil du vautour n’a pas aperçu ;
◊ 8 La bête fauve ne l’a pas foulé, le lion ne l’a pas traversé.
◊ 9 [L’homme] porte sa main sur le roc dur, il renverse les montagnes depuis la racine ;
◊ 10 Il creuse des canaux dans les rochers ; et son œil voit tout ce qui est précieux ;
◊ 11 Il enserre les fleuves pour qu’ils ne suintent pas ; et il produit à la lumière les choses cachées.
◊ 12 * Mais la sagesse, où la trouvera-t-on ? et où est le lieu de l’intelligence ?
◊ 13 Aucun mortel n’en connaît le prix, et elle ne se trouve pas sur la terre des vivants.
◊ 14 L’abîme dit : Elle n’est pas en moi ; et la mer dit : Elle n’est pas chez moi.
◊ 15 Elle ne s’échange pas contre de l’or pur, et l’argent ne se pèse pas pour l’acheter.
◊ 16 On ne la met pas dans la balance avec l’or d’Ophir, avec l’onyx précieux et le saphir.
◊ 17 On ne peut lui comparer ni l’or ni le verre, ni l’échanger contre un vase d’or fin.
◊ 18 [À côté d’elle] le corail et le cristal ne viennent pas dans la mémoire ; et la possession de la sagesse vaut mieux que les perles.
◊ 19 La topaze d’Éthiopie ne lui est pas comparée, on ne la met pas dans la balance avec l’or pur.
◊ 20 Mais la sagesse, d’où vient-elle ? et où est le lieu de l’intelligence ?
◊ 21 Elle est voilée aux yeux de tous les vivants, et elle est cachée aux oiseaux des cieux.
◊ 22 La destruction et la mort disent : De nos oreilles nous en avons entendu la rumeur.
◊ 23 Dieu comprend son chemin, et lui, il connaît son lieu.
◊ 24 Car lui, voit jusqu’aux bouts de la terre : sa vue s’étend sous tous les cieux.
◊ 25 Quand il fixait au vent sa pesanteur, et qu’il établissait les eaux selon leur mesure ;
◊ 26 Quand il faisait une loi pour la pluie, et un chemin pour le sillon de la foudre :
◊ 27 Alors il la vit et la manifesta ; il l’établit, et il la sonda aussi ;
◊ 28 Et il dit à l’homme : Voici, la crainte du Seigneur, c’est là la sagesse, et se retirer du mal est l’intelligence.
Job
37 ◊ 1 À cause de cela aussi mon cœur tremble, et tressaille comme s’il sortait de sa place.
◊ 2 Écoutez donc le bruit éclatant de sa voix et le grondement qui sort de sa bouche !
◊ 3 Il le dirige sous tous les cieux, et son éclair, jusqu’aux extrémités de la terre :
◊ 4 Après lui une voix rugit. Il tonne de sa voix majestueuse, et il ne retient pas ses éclairs quand il fait entendre sa voix.
◊ 5 *Dieu tonne merveilleusement de sa voix, faisant de grandes choses que nous ne comprenons pas.
◊ 6 Car il dit à la neige : Tombe sur la terre ! et aussi aux averses de pluie, et aux averses des pluies de sa force.
◊ 7 Il met un sceau sur la main de tout homme, afin que tous les hommes connaissent son œuvre.
◊ 8 Les bêtes sauvages rentrent dans leurs gîtes, et demeurent dans leurs repaires.
◊ 9 Des chambres [du midi] vient le tourbillon, et des vents du nord, le froid.
◊ 10 Au souffle de *Dieu se forme la glace, et la largeur des eaux se resserre.
◊ 11 Il charge d’eau le nuage ; sa lumière dissipe les nuées ;
◊ 12 Et sous sa conduite elles tournoient en tout sens, pour accomplir leur œuvre, tout ce qu’il leur commande sur la face du cercle de la terre,
◊ 13 Soit qu’il les fasse venir comme verge, ou pour sa terre, ou en bonté.
◊ 14 * Écoute ceci, Job ; tiens-toi là, et discerne les œuvres merveilleuses de *Dieu.
◊ 15 Sais-tu comment +Dieu les a disposées et comment il fait briller l’éclair de sa nuée ?
◊ 16 Comprends-tu le balancement des nuages, les œuvres merveilleuses de celui qui est parfait en connaissance, —
◊ 17 Pourquoi tes vêtements sont chauds quand il donne du repos à la terre par le vent du midi ?
◊ 18 As-tu étendu avec lui la voûte céleste, aussi ferme qu’un miroir de fonte ?
◊ 19 Fais-nous savoir ce que nous lui dirons ! Nous ne savons préparer [des paroles], à cause de [nos] ténèbres.
◊ 20 Lui racontera-t-on que je parle ? Si quelqu’un lui parle, il sera sûrement englouti.
◊ 21 Et maintenant on ne voit pas la lumière brillante, elle est [cachée] dans les nues ; mais le vent passe et les [chasse, et] produit un ciel clair.
◊ 22 L’or vient du nord ; — par-devers +Dieu est la majesté terrible.
◊ 23 Le Tout-puissant, nous ne le trouvons pas ; grand en force, en jugement et en beaucoup de justice, il n’opprime pas.
◊ 24 C’est pourquoi les hommes le craindront ; aucun des sages de cœur ne le contemplera.
Job
41 ◊ 1 Voici, on est déçu dans son attente ; même à sa vue, n’est-on pas terrassé ? Nul n’est assez hardi pour le réveiller ; et qui est celui qui se présentera devant moi ?
◊ 2 Qui m’a prévenu, et je lui rendrai ? Tout ce qui est sous les cieux est à moi.
◊ 3 Je ne me tairai pas sur ses membres, sur ce qui concerne ses forces et sur la beauté de sa structure.
◊ 4 Qui a mis à découvert le dessus de son vêtement ? Qui pénétrera dans sa double mâchoire ?
◊ 5 Qui ouvrira les portes de son museau ? Autour de ses dents est la terreur !
◊ 6 Il est magnifique par la force de ses boucliers étroitement unis comme par un sceau ;
◊ 7 L’un touche à l’autre, et le vent ne pénétrerait pas entre eux ;
◊ 8 L’un est attaché à l’autre, ils se tiennent et ne se séparent pas.
◊ 9 Ses éternuements font jaillir la lumière, et ses yeux sont comme les paupières de l’aurore.
◊ 10 Des flammes sortent de sa gueule ; des étincelles de feu s’en échappent ;
◊ 11 Une fumée sort de ses narines comme d’un pot qui bouillonne, comme d’une chaudière ardente ;
◊ 12 Son souffle allumerait des charbons, et une flamme sort de sa gueule.
◊ 13 Dans son cou loge la force, et la frayeur danse devant lui.
◊ 14 Les plis de sa chair adhèrent ensemble : coulés sur lui, ils ne bougent pas ;
◊ 15 Son cœur est dur comme une pierre, dur comme la meule inférieure.
◊ 16 Quand il se lève, les forts ont peur, ils s’enfuient saisis d’épouvante.
◊ 17 Quand on l’atteint de l’épée, elle n’a aucun effet, ni la lance, ni le dard, ni la cuirasse.
◊ 18 Il estime le fer comme de la paille, l’airain comme du bois vermoulu.
◊ 19 La flèche ne le met pas en fuite ; les pierres de fronde se changent pour lui en du chaume.
◊ 20 Il estime la massue comme du chaume, et il se rit du bruit du javelot.
◊ 21 Sous lui sont des tessons pointus ; il étend une herse sur la vase.
◊ 22 Il fait bouillonner l’eau profonde comme une marmite, il fait de la mer comme un pot d’onguent ;
◊ 23 Il fait briller après lui [son] sillage ; on prendrait l’abîme pour des cheveux gris.
◊ 24 Il n’a pas son semblable sur la terre : il a été fait pour être sans peur.
◊ 25 Il regarde tout ce qui est élevé ; il est roi sur tous les fiers animaux.
Job
30 ◊ 1 Et maintenant, ceux qui sont plus jeunes que moi se moquent de moi, ceux dont j’aurais dédaigné de mettre les pères avec les chiens de mon troupeau.
◊ 2 Même à quoi m’aurait servi la force de leurs mains ? La vigueur est périe pour eux.
◊ 3 Desséchés par la disette et la faim, ils s’enfuient dans les lieux arides, dès longtemps désolés et déserts ;
◊ 4 Ils cueillent le pourpier de mer parmi les broussailles, et, pour leur pain, la racine des genêts.
◊ 5 Ils sont chassés du milieu [des hommes], (on crie après eux comme après un voleur,)
◊ 6 Pour demeurer dans des gorges affreuses, dans les trous de la terre et des rochers ;
◊ 7 Ils hurlent parmi les broussailles, ils se rassemblent sous les ronces :
◊ 8 Fils d’insensés, et fils de gens sans nom, ils sont chassés du pays.
◊ 9 Et maintenant, je suis leur chanson et je suis le sujet de leur entretien.
◊ 10 Ils m’ont en horreur, ils se tiennent loin de moi, et n’épargnent pas à ma face les crachats ;
◊ 11 Car Il a délié ma corde et m’a affligé : ils ont jeté loin [tout] frein devant moi.
◊ 12 Cette jeune engeance se lève à ma droite ; ils poussent mes pieds et préparent contre moi leur chemin pernicieux ;
◊ 13 Ils détruisent mon sentier, ils contribuent à ma calamité, sans que personne leur vienne en aide ;
◊ 14 Ils viennent comme par une large brèche, ils se précipitent au milieu du fracas.
◊ 15 Des terreurs m’assaillent, elles poursuivent ma gloire comme le vent, et mon état de sûreté est passé comme une nuée.
◊ 16 Et maintenant, mon âme se répand en moi : les jours d’affliction m’ont saisi.
◊ 17 La nuit perce mes os [et les détache] de dessus moi, et ceux qui me rongent ne dorment pas ;
◊ 18 Par leur grande force ils deviennent mon vêtement ; ils me serrent comme le collet de ma tunique.
◊ 19 Il m’a jeté dans la boue, et je suis devenu comme la poussière et la cendre.
◊ 20 * Je crie à toi, et tu ne me réponds pas ; je me tiens là, et tu me regardes !
◊ 21 Tu t’es changé pour moi en [ennemi] cruel ; tu me poursuis avec la force de ta main.
◊ 22 Tu m’enlèves sur le vent, tu fais qu’il m’emporte, et tu dissous ma substance.
◊ 23 Car je sais que tu m’amènes à la mort, la maison de rassemblement de tous les vivants.
◊ 24 Toutefois, dans sa ruine, n’étend-il pas la main, et, dans sa calamité, ne jette-t-il pas un cri [de détresse] ?
◊ 25 N’ai-je pas pleuré sur celui pour qui les temps étaient durs, et mon âme n’a-t-elle pas été attristée pour le pauvre ?
◊ 26 Car j’attendais le bien, et le mal est arrivé ; je comptais sur la lumière, et l’obscurité est venue.
◊ 27 Mes entrailles bouillonnent et ne cessent pas ; les jours d’affliction sont venus sur moi.
◊ 28 Je marche tout noirci, mais non par le soleil ; je me lève dans l’assemblée, je crie ;
◊ 29 Je suis devenu le frère des chacals et le compagnon des autruches.
◊ 30 Ma peau devient noire [et se détache] de dessus moi, et mes os sont brûlés par la sécheresse ;
◊ 31 Et ma harpe est changée en deuil, et mon chalumeau est devenu la voix des pleureurs.