◊1* Et les fils d’Israël partirent, et campèrent dans les plaines de Moab, de l’autre côté[1] du Jourdain de[a1] Jéricho.
◊2Et Balak, fils de Tsippor, vit tout ce qu’Israël avait fait aux Amoréens ; ◊3et Moab eut une fort grande peur du peuple, car il était nombreux ; et Moab fut dans l’effroi[2][a2] à cause des fils d’Israël. ◊4Et Moab dit aux anciens de Madian : Maintenant, cette multitude broutera tout ce qui est autour de nous, comme le bœuf broute l’herbe des champs. Or Balak, fils de Tsippor, était roi de Moab en ce temps-là. ◊5Et il envoya des messagers à Balaam, fils de Béor, à Pethor, qui est sur le fleuve, dans le pays[3] des fils de son peuple, pour l’appeler, disant : Voici, un peuple est sorti d’Égypte ; voici, il couvre le dessus[4] du pays, et il habite vis-à-vis de moi. ◊6Et maintenant, viens, je te prie, maudis-moi ce peuple, car il est plus fort que moi : peut-être pourrai-je le frapper, et le chasserai-je du pays ; car je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis est maudit. ◊7Et les anciens de Moab et les anciens de Madian s’en allèrent, ayant dans leurs mains le salaire de la divination ; et ils vinrent à Balaam et lui dirent les paroles de Balak. ◊8Et il leur dit : Passez ici la nuit, et je vous rapporterai la parole selon que l’Éternel m’aura parlé. Et les seigneurs[5] de Moab demeurèrent avec Balaam. ◊9Et Dieu vint à Balaam, et dit : Qui sont ces hommes [que tu as] chez toi ? ◊10Et Balaam dit à Dieu : Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, a envoyé vers moi : ◊11Voici, un peuple est sorti d’Égypte, et il couvre le dessus[4] du pays ; viens maintenant, maudis-le-moi : peut-être pourrai-je combattre contre lui, et le chasserai-je. ◊12Et Dieu dit à Balaam : Tu n’iras pas avec eux ; tu ne maudiras pas le peuple, car il est béni. ◊13Et Balaam se leva le matin, et dit aux seigneurs de Balak : Allez dans votre pays ; car l’Éternel refuse de me laisser aller avec vous. ◊14Et les seigneurs de Moab se levèrent, et s’en allèrent vers Balak, et dirent : Balaam a refusé de venir avec nous.
◊15Et Balak envoya encore des seigneurs, plus nombreux et plus considérables que ceux-là ; ◊16et ils vinrent à Balaam, et lui dirent : Ainsi a dit Balak, fils de Tsippor : Je te prie, ne te laisse pas empêcher de venir vers moi ; ◊17car je te comblerai d’honneurs, et tout ce que tu me diras, je le ferai ; viens donc, je te prie, maudis-moi ce peuple. ◊18Et Balaam répondit et dit aux serviteurs de Balak : Quand Balak me donnerait plein sa maison d’argent et d’or, je ne pourrais transgresser le commandement de l’Éternel, mon Dieu, pour faire une chose petite ou grande ; ◊19et maintenant, je vous prie, demeurez ici, vous aussi, cette nuit, et je saurai ce que l’Éternel aura de plus à me dire. ◊20Et Dieu vint la nuit à Balaam, et lui dit : Si ces hommes sont venus pour t’appeler, lève-toi, va avec eux ; seulement, la parole que je te dirai, tu la feras. ◊21Et Balaam se leva le matin, et sella son ânesse, et s’en alla avec les seigneurs de Moab.
◊22Mais la colère de Dieu s’embrasa parce qu’il s’en allait ; et l’Ange de l’Éternel se plaça sur le chemin pour s’opposer[6] à lui. Et il était monté sur son ânesse, et ses deux jeunes hommes étaient avec lui. ◊23Et l’ânesse vit l’Ange de l’Éternel se tenant dans le chemin, son épée nue[7] dans sa main ; et l’ânesse se détourna du chemin et alla dans les champs ; et Balaam frappa l’ânesse pour la faire retourner dans le chemin. ◊24Et l’Ange de l’Éternel se tint dans un chemin creux, dans les vignes ; il y avait un mur d’un côté et un mur de l’autre côté. ◊25Et l’ânesse vit l’Ange de l’Éternel, et elle se serra contre la muraille, et serra le pied de Balaam contre la muraille ; et il la frappa de nouveau. ◊26Et l’Ange de l’Éternel passa plus loin, et se tint dans un lieu étroit où il n’y avait point de chemin pour se détourner à droite ou à gauche. ◊27Et l’ânesse vit l’Ange de l’Éternel, et elle se coucha sous Balaam ; et la colère de Balaam s’embrasa, et il frappa l’ânesse avec le bâton. ◊28Et l’Éternel ouvrit la bouche de l’ânesse, et elle dit à Balaam : Que t’ai-je fait, que tu m’aies frappée ces trois fois ? ◊29Et Balaam dit à l’ânesse : Parce que tu t’es jouée de moi. Que n’ai-je une épée dans ma main ; certes je te tuerais maintenant ! ◊30Et l’ânesse dit à Balaam : Ne suis-je pas ton ânesse, sur laquelle tu montes depuis que je suis à toi jusqu’à ce jour ? Ai-je accoutumé de te faire ainsi ? Et il dit : Non. ◊31Et l’Éternel ouvrit les yeux de Balaam, et il vit l’Ange de l’Éternel qui se tenait sur le chemin, son épée nue dans sa main ; et il s’inclina et se prosterna sur sa face. ◊32Et l’Ange de l’Éternel lui dit : Pourquoi as-tu frappé ton ânesse ces trois fois ? Voici, moi, je suis sorti pour m’opposer à toi[6], car ton chemin est pervers[8] devant moi. ◊33Et l’ânesse m’a vu et s’est détournée devant moi ces trois fois ; si elle ne se fût détournée de devant moi, je t’eusse maintenant tué ; et elle, je l’eusse laissée en vie. ◊34Et Balaam dit à l’Ange de l’Éternel : J’ai péché, car je ne savais pas que tu te fusses placé à ma rencontre dans le chemin ; et maintenant, si cela est mauvais à tes yeux, je m’en retournerai. ◊35Et l’Ange de l’Éternel dit à Balaam : Va avec les hommes ; mais seulement tu ne diras que la parole que je te dirai. Et Balaam s’en alla avec les seigneurs de Balak.
◊36Et Balak entendit que Balaam venait, et il sortit à sa rencontre, jusqu’à la ville de Moab, sur la frontière de l’Arnon qui est à l’extrémité de la frontière. ◊37Et Balak dit à Balaam : N’ai-je pas envoyé vers toi avec instance pour t’appeler ? Pourquoi n’es-tu pas venu vers moi ? Vraiment, ne puis-je pas te donner des honneurs ? ◊38Et Balaam dit à Balak : Voici, je suis venu vers toi ; maintenant, puis-je dire quoi que ce soit ? La parole que Dieu m’aura mise dans la bouche, je la dirai. ◊39Et Balaam alla avec Balak, et ils vinrent à Kiriath-Hutsoth. ◊40Et Balak sacrifia du gros et du menu bétail, et il en envoya à Balaam et aux seigneurs qui étaient avec lui.
◊41Et il arriva, le matin, que Balak prit Balaam et le fit monter aux hauts lieux de Baal[9], et de là il vit l’extrémité du peuple.