◊1Et il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la montagne d’Éphraïm, et son nom était Elkana, fils de Jerokham, fils d’Élihu, fils de Thohu, fils de Tsuph, Éphratien[1] ; ◊2et il avait deux femmes : le nom de l’une était Anne[2], et le nom de la seconde, Peninna. Et Peninna avait des enfants, mais Anne n’avait pas d’enfants. ◊3Et cet homme montait chaque année de sa ville pour adorer l’Éternel des armées et lui sacrifier à Silo ; et là étaient les deux fils d’Éli, Hophni et Phinées, sacrificateurs de l’Éternel.
◊4Et il arriva que, le jour où Elkana sacrifia, il donna des portions à Peninna, sa femme, et à chacun de ses fils et de ses filles ; ◊5mais à Anne il donna une portion double, car il aimait Anne ; mais l’Éternel avait fermé sa matrice. ◊6Et son ennemie la chagrinait aigrement, afin de la pousser à l’irritation, parce que l’Éternel avait fermé sa matrice. ◊7Et [Elkana] faisait ainsi d’année en année. Chaque fois qu’elle montait à la maison de l’Éternel, [Peninna] la chagrinait ainsi ; et elle pleurait, et ne mangeait pas. ◊8Et Elkana, son mari, lui dit : Anne, pourquoi pleures-tu ? et pourquoi ne manges-tu pas ? et pourquoi ton cœur est-il chagrin ? Est-ce que je ne vaux pas mieux pour toi que dix fils ?
◊9Et Anne se leva, après qu’on eut mangé à Silo, et après qu’on eut bu ; (et Éli, le sacrificateur, était assis sur un siège près de l’un des poteaux du temple de l’Éternel) ; ◊10et elle avait l’amertume dans l’âme, et elle pria l’Éternel et pleura abondamment. ◊11Et elle fit un vœu, et dit : Éternel des armées ! si tu veux regarder à l’affliction de ta servante, et si tu te souviens de moi et n’oublies pas ta servante, et que tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le donnerai à l’Éternel [pour] tous les jours de sa vie ; et le rasoir ne passera pas sur sa tête.
◊12Et il arriva que, comme elle priait longuement devant l’Éternel, Éli observa sa bouche. ◊13Et Anne parlait dans son cœur ; ses lèvres seulement remuaient, mais on n’entendait pas sa voix ; et Éli pensa qu’elle était ivre. ◊14Et Éli lui dit : Jusques à quand seras-tu ivre ? Ôte ton vin d’avec toi. ◊15Et Anne répondit et dit : Non, mon seigneur ; je suis une femme qui a l’esprit accablé ; je n’ai bu ni vin ni boisson forte, mais je répandais mon âme devant l’Éternel. ◊16Ne mets pas ta servante au rang d’une fille de Bélial[3] ; car c’est dans la grandeur de ma plainte et de mon chagrin que j’ai parlé jusqu’à présent. ◊17Et Éli répondit et dit : Va en paix ; et que le Dieu d’Israël t’accorde la demande que tu lui as faite ! ◊18Et elle dit : Que ta servante trouve grâce à tes yeux ! Et la femme s’en alla son chemin ; et elle mangea, et elle n’eut plus le même visage.
◊19Et ils se levèrent de bonne heure le matin, et se prosternèrent devant l’Éternel ; et ils s’en retournèrent et vinrent dans leur maison, à Rama. Et Elkana connut Anne, sa femme ; et l’Éternel se souvint d’elle. ◊20Et il arriva que, quand les jours furent révolus, Anne, ayant conçu, enfanta un fils ; et elle appela son nom Samuel[4] : car je l’ai demandé à l’Éternel. ◊21Et Elkana, son mari, monta avec toute sa maison pour sacrifier à l’Éternel le sacrifice annuel et son vœu. ◊22Mais Anne ne monta pas, car elle dit à son mari : [J’attendrai] jusqu’à ce que l’enfant soit sevré ; alors je le mènerai, afin qu’il paraisse devant l’Éternel et qu’il habite là pour toujours. ◊23Et Elkana, son mari, lui dit : Fais ce qui est bon à tes yeux, demeure jusqu’à ce que tu l’aies sevré ; seulement, que l’Éternel accomplisse sa parole ! Et la femme demeura, et elle allaita son fils jusqu’à ce qu’elle l’eût sevré[5]. ◊24Et sitôt qu’elle l’eut sevré, elle l’emmena avec elle, avec trois jeunes taureaux, et un épha de farine et une outre de vin ; et elle le mena à la maison de l’Éternel à Silo ; et l’enfant[6] était très jeune. ◊25Et ils égorgèrent le taureau, et ils amenèrent le jeune garçon à Éli. ◊26Et elle dit : Ah, mon seigneur ! ton âme est vivante, mon seigneur, je suis la femme qui se tenait ici près de toi pour prier l’Éternel. ◊27J’ai prié pour cet enfant, et l’Éternel m’a accordé la demande que je lui ai faite. ◊28Et aussi, moi je l’ai prêté à l’Éternel ; [pour] tous les jours de sa vie[7], il est prêté à l’Éternel. Et il se prosterna là devant l’Éternel.