◊1* Malheur à toi[1] qui détruis, et tu n’as pas été détruit, et à toi qui agis perfidement, et on n’a pas agi perfidement envers toi ! Quand tu auras fini de détruire, tu seras détruit ; quand tu auras complété la perfidie, on agira perfidement envers toi.
◊2Éternel, use de grâce envers nous : nous nous sommes attendus à toi. Sois leur bras tous les matins, et notre salut au temps de la détresse !
◊3À la voix du tumulte, les peuples s’enfuirent : quand tu t’es élevé, les nations ont été dispersées. ◊4Et votre butin sera moissonné, comme moissonnent les locustes ; comme se précipitent les sauterelles, on se précipitera sur lui.
◊5L’Éternel est exalté ; car il demeure en haut, il a rempli Sion de droiture et de justice ; ◊6et il[2] sera la sûreté de tes temps, le trésor du salut, sagesse et connaissance[3]. La crainte de l’Éternel sera votre[4] trésor.
◊7Voici, leurs vaillants hommes crient au-dehors, les messagers de la paix pleurent amèrement. ◊8Les routes sont désertes ; le passant sur le chemin a cessé. Il a rompu l’alliance, il a méprisé les villes, il n’a égard à personne. ◊9Le pays mène deuil, il languit ; le Liban est honteux, il s’est fané ; le Saron est devenu comme un désert, et Basan et le Carmel se dépouillent. ◊10Maintenant, dit l’Éternel, je me lèverai ; maintenant je serai exalté ; maintenant je m’élèverai. ◊11Vous concevrez l’herbe sèche, vous enfanterez le chaume : votre colère[5] est un feu qui vous consumera. ◊12Et les peuples seront comme la pierre à chaux dans l’ardeur de la fournaise ; comme des épines coupées, ils seront consumés dans le feu. ◊13Entendez, vous qui êtes loin, ce que j’ai fait ; et connaissez ma puissance, vous qui êtes près !
◊14Les pécheurs ont peur dans Sion ; le tremblement a saisi les impies[6] : Qui de nous séjournera dans le feu consumant ? Qui de nous séjournera dans les flammes éternelles ? ◊15— Celui qui marche dans la justice, et celui qui parle avec droiture, celui qui rejette le gain [acquis] par extorsion, qui secoue ses mains pour ne pas prendre de présent, qui bouche ses oreilles pour ne pas entendre parler de sang et qui ferme ses yeux pour ne pas voir le mal, ◊16— celui-là demeurera en haut : les forteresses des rochers seront sa haute retraite ; son pain lui sera donné, ses eaux seront assurées. ◊17Tes yeux verront le roi dans sa beauté ; ils contempleront le pays lointain. ◊18Ton cœur méditera la crainte : Où est l’enregistreur[7] ? où est le peseur ? où est celui qui compte les tours ? ◊19Tu ne verras plus le peuple audacieux[8], un peuple au langage trop obscur pour l’entendre, à la langue bégayante qu’on ne comprend pas.
◊20Regarde Sion, la cité de nos assemblées solennelles ! Tes yeux verront Jérusalem, une demeure tranquille, une tente qui ne sera pas transportée : ses pieux ne seront jamais arrachés, et aucune de ses cordes ne sera rompue ; ◊21mais là l’Éternel est pour nous magnifique, — un lieu de fleuves, de larges rivières : il n’y viendra aucun vaisseau[9] à rames, aucun noble navire n’y passera. ◊22Car l’Éternel est notre juge, l’Éternel est notre législateur, l’Éternel est notre roi ; lui, nous sauvera. ◊23Tes cordages sont relâchés : ils n’affermissent pas le pied de leur mât, ils ne déploient pas la voile. On partage alors la proie d’un grand butin, les boiteux pillent les dépouilles ; ◊24et l’habitant ne dira pas : Je suis malade ; l’iniquité du peuple qui demeure là sera pardonnée.