◊1Quand donc le Seigneur connut que les pharisiens avaient entendu dire : Jésus fait et baptise plus de disciples que Jean ◊2(toutefois Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples), ◊3il quitta la Judée, et s’en alla encore[1] en Galilée. ◊4Et il fallait qu’il traversât la Samarie. ◊5Il vient donc à une ville de la Samarie, nommée Sichar, près de la terre que Jacob donna à Joseph son fils. ◊6Et il y avait là une fontaine de Jacob. Jésus donc, étant lassé du chemin, se tenait là assis[2] sur la fontaine ; c’était environ la sixième heure. ◊7Une femme de la Samarie vient pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire ◊8(car ses disciples s’en étaient allés à la ville pour acheter des vivres). ◊9La femme samaritaine lui dit donc : Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une femme samaritaine ? (Car les Juifs n’ont point de relations avec les Samaritains.) ◊10Jésus répondit et lui dit : Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive. ◊11La femme lui dit : Seigneur[3], tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où as-tu donc cette eau vive ? ◊12Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits ; et lui-même en a bu, et ses fils, et son bétail ? ◊13Jésus répondit et lui dit : Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif ; ◊14mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. ◊15La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser. ◊16Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et viens ici. ◊17La femme répondit et dit : Je n’ai pas de mari. Jésus lui dit : Tu as bien dit : Je n’ai pas de mari ; ◊18car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai. ◊19La femme lui dit : Seigneur, je vois que tu es un prophète. ◊20Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer. ◊21Jésus lui dit : Femme, crois-moi : l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. ◊22Vous, vous adorez, vous ne savez quoi[4] ; nous, nous savons ce que nous adorons[5] ; car le salut vient des Juifs. ◊23Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. ◊24Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. ◊25La femme lui dit : Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient ; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses. ◊26Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle. ◊27Et là-dessus ses disciples vinrent ; et ils s’étonnaient de ce qu’il parlait avec une femme ; toutefois nul ne dit : Que lui demandes-tu ? ou, de quoi[6] parles-tu avec elle ?
◊28La femme donc laissa sa cruche et s’en alla à la ville, et dit aux hommes : ◊29Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il point[7] le Christ ? ◊30Ils sortirent[8] de la ville, et ils venaient vers lui.
◊31Mais pendant ce temps, les disciples le priaient, disant : Rabbi, mange. ◊32Mais il leur dit : Moi, j’ai de la viande à manger que vous, vous ne connaissez pas. ◊33Les disciples donc dirent entre eux : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? ◊34Jésus leur dit : Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre. ◊35Ne dites-vous pas, vous : Il y a encore quatre mois, et la moisson vient ? Voici, je vous dis : Levez vos yeux et regardez les campagnes ; car elles sont déjà blanches pour la moisson. ◊36Celui qui moissonne reçoit un salaire et assemble du fruit en vie éternelle ; afin que, et celui qui sème et celui qui moissonne, se réjouissent ensemble. ◊37Car en ceci est [vérifiée] la vraie parole[9] : L’un sème, et un autre moissonne. ◊38Moi, je vous ai envoyés moissonner ce à quoi vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans leur travail.
◊39Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme qui avait rendu témoignage : Il m’a dit tout ce que j’ai fait. ◊40Quand donc les Samaritains furent venus vers lui, ils le priaient de demeurer avec eux ; et il demeura là deux jours. ◊41Et beaucoup plus de gens crurent à cause de sa parole ; ◊42et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ton dire que nous croyons ; car nous-mêmes nous [l’]avons entendu, et[10] nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde[11].
◊43Or, après les deux jours, il partit de là, et s’en alla en Galilée ; ◊44car Jésus lui-même rendait témoignage qu’un prophète n’est pas honoré dans son propre pays. ◊45Quand donc il fut venu en Galilée, les Galiléens le reçurent, ayant vu toutes les choses qu’il avait faites à Jérusalem pendant la fête ; car eux aussi allaient[12] à la fête.
◊46Il[13] vint donc encore à Cana de Galilée, où il avait, de l’eau, fait du vin. Et il y avait à Capernaüm un seigneur de la cour, duquel le fils était malade ; ◊47celui-ci, ayant ouï dire que Jésus était venu de la Judée en Galilée, s’en alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils ; car il allait mourir. ◊48Jésus donc lui dit : Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez point. ◊49Le seigneur de la cour lui dit : Seigneur, descends avant que mon enfant meure. ◊50Jésus lui dit : Va, ton fils vit. Et l’homme crut la parole que Jésus lui avait dite, et s’en alla. ◊51Et, déjà comme il descendait, ses esclaves vinrent au-devant de lui, et lui rapportèrent que son fils vivait[14]. ◊52Alors[15] il s’enquit d’eux à quelle heure il s’était trouvé mieux ; et ils lui dirent : Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. ◊53Le père donc connut que c’était à cette heure-là à laquelle Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. ◊54Jésus fit encore ce second miracle, quand il fut venu de Judée en Galilée.