◊1Est-ce toi qui chasses la proie pour la lionne, et qui rassasies l’appétit des lionceaux,
◊2Quand ils sont couchés dans leurs tanières [et] se tiennent aux aguets dans leur fourré ?
◊3Qui prépare au corbeau sa pâture quand ses petits crient à *Dieu [et] qu’ils errent sans nourriture ?
◊4* Sais-tu le temps où mettent bas les bouquetins[1] des rochers ? As-tu observé les douleurs des biches ?
◊5As-tu compté les mois qu’elles accomplissent, et connais-tu le temps où elles mettent bas ?
◊6Elles se courbent, elles enfantent leur portée, elles se délivrent de leurs douleurs.
◊7Leurs petits deviennent forts, ils grandissent dans les champs[2], ils s’en vont et ne reviennent pas à elles.
◊8* Qui a lâché[3] l’âne sauvage ? qui a délié les liens de l’onagre,
◊9Auquel j’ai donné le désert pour maison, et la terre salée pour demeure ?
◊10Il se rit du tumulte de la ville, il n’entend pas le cri du conducteur.
◊11Il parcourt les montagnes pour trouver sa pâture, et il est en quête de tout ce qui est vert.
◊12* Le buffle[4] voudra-t-il être à ton service ? Passera-t-il la nuit auprès de ta crèche ?
◊13Attacheras-tu le buffle par sa corde dans le sillon ? Hersera-t-il les vallées après toi ?
◊14Auras-tu confiance en lui, parce que sa force est grande, et lui abandonneras-tu ton labeur ?
◊15Te fieras-tu à lui pour rentrer ce que tu as semé, et rassemblera-t-il [le blé] dans ton aire ?
◊16* L’aile de l’autruche bat joyeusement : ce sont les plumes et le plumage de la cigogne ;
◊17Toutefois elle abandonne ses œufs à la terre et les chauffe sur la poussière,
◊18Et elle oublie que le pied peut les écraser et la bête des champs les fouler ;
◊19Elle est dure avec ses petits comme s’ils n’étaient pas à elle ; son labeur est vain, sans qu’elle s’en émeuve.
◊20Car +Dieu l’a privée de[5] sagesse, et ne lui a pas départi l’intelligence.
◊21Quand elle s’enlève, elle se moque du cheval et de celui qui le monte.
◊22* Est-ce toi qui as donné au cheval sa force ? Est-ce toi qui as revêtu son cou d’une crinière flottante[6] ?
◊23Est-ce toi qui le fais bondir comme la sauterelle ? Son ronflement magnifique est terrible.
◊24Il creuse [le sol] dans la plaine et se réjouit de sa force ; il sort à la rencontre des armes ;
◊25Il se rit de la frayeur et ne s’épouvante pas, et il ne se tourne pas devant l’épée.
◊26Sur lui retentit le carquois, brillent la lance et le javelot.
◊27Frémissant et agité, il dévore le sol, et ne peut se contenir quand sonne la trompette.
◊28Au bruit de la trompette, il dit : Ha ! ha ! et de loin il flaire la bataille, le tonnerre des chefs et le tumulte.
◊29* Est-ce par ton intelligence que l’épervier prend son essor et qu’il étend ses ailes vers le midi ?
◊30Est-ce à ta parole[7] que l’aigle s’élève et qu’il bâtit haut son aire ?
◊31Il demeure dans les rochers et y fait son habitation, sur la dent du rocher et sur les hautes cimes.
◊32De là il épie sa nourriture, ses yeux regardent dans le lointain.
◊33Ses petits sucent le sang, et là où sont les tués, là il est.
◊34* Et l’Éternel répondit à Job et dit :
◊35Celui qui conteste avec le Tout-puissant l’instruira-t-il ? Celui qui reprend +Dieu, qu’il réponde à cela !
◊36* Et Job répondit à l’Éternel et dit :
◊37Voici, je suis une créature de rien, que te répliquerai-je ? Je mettrai ma main sur ma bouche.
◊38J’ai parlé une fois, et je ne répondrai plus ; et deux fois, et je n’ajouterai rien.