◊1* Et il arriva au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, que je pris le vin et le donnai au roi ; et je n’avais pas été triste en sa présence. ◊2Et le roi me dit : Pourquoi as-tu mauvais visage, et pourtant tu n’es pas malade ? Cela n’est rien que de la tristesse de cœur. ◊3Alors j’eus extrêmement peur. Et je dis au roi : Que le roi vive à toujours ! Pourquoi mon visage ne serait-il pas triste, quand la ville, le lieu[1] des sépulcres de mes pères, est dévastée, et que ses portes sont consumées par le feu ? ◊4Et le roi me dit : Que demandes-tu ? ◊5Et je priai le Dieu des cieux ; et je dis au roi : Si le roi le trouve bon, et si ton serviteur est agréable devant toi, qu’il m’envoie en Juda, à la ville des sépulcres de mes pères, et je la bâtirai. ◊6Alors le roi me dit — et la reine était assise à son côté : — Combien de temps durera ton voyage, et quand reviendras-tu ? Et il plut au roi de m’envoyer, et je lui fixai un temps. ◊7Et je dis au roi : Si le roi le trouve bon, qu’il me donne des lettres pour les gouverneurs de l’autre côté du fleuve[2], pour qu’ils me fassent passer jusqu’à ce que j’arrive en Juda, ◊8et une lettre pour Asaph, gardien de la forêt du roi, afin qu’il me donne du bois pour faire la charpente des portes du château fort attenant à la maison, et pour la muraille de la ville, et pour la maison dans laquelle je dois entrer. Et le roi me les donna, selon que la bonne main de mon Dieu était sur moi.
◊9Et je vins auprès des gouverneurs de l’autre côté du fleuve, et je leur donnai les lettres du roi ; or le roi avait envoyé avec moi des chefs de l’armée et des cavaliers. ◊10Et quand Sanballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, l’apprirent, ils furent très mécontents de ce qu’un homme fût venu pour chercher le bien des fils d’Israël. ◊11Et j’arrivai à Jérusalem, et je fus là trois jours. ◊12Et je me levai de nuit, moi et le peu d’hommes qui étaient avec moi, — et je n’avais informé personne de ce que mon Dieu m’avait mis au cœur de faire pour Jérusalem — et je n’avais pas de bête avec moi, sinon la bête que je montais. ◊13Et je sortis de nuit, par la porte de la vallée[3], en face de la source du chacal, vers la porte du fumier ; et je considérai les murailles de Jérusalem qui étaient en ruine, et ses portes consumées par le feu. ◊14Et je passai à la porte de la fontaine, et à l’étang du roi, et il n’y avait pas de place où pût passer la bête qui était sous moi. ◊15Et je montai de nuit par le torrent, et je considérai la muraille ; et je m’en revins, et entrai par la porte de la vallée, et je m’en retournai. ◊16Or les chefs[4] ne savaient pas où j’étais allé, ni ce que je faisais ; et jusque-là je n’avais rien communiqué aux Juifs, ni aux sacrificateurs, ni aux nobles, ni aux chefs[4], ni aux autres qui s’occupaient de l’œuvre.
◊17Et je leur dis : Vous voyez la misère dans laquelle nous sommes, que Jérusalem est dévastée et que ses portes sont brûlées par le feu. Venez et bâtissons la muraille de Jérusalem, afin que nous ne soyons plus dans l’opprobre. ◊18Et je leur racontai comment la main de mon Dieu avait été bonne sur moi, et aussi les paroles du roi qu’il m’avait dites. Et ils dirent : Levons-nous et bâtissons. Et ils fortifièrent leurs mains pour bien faire.
◊19Et quand Sanballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, et Guéshem[5], l’Arabe, l’apprirent, ils se moquèrent de nous et nous méprisèrent, et ils dirent : Qu’est-ce que vous faites là ? Voulez-vous vous révolter contre le roi ? ◊20Et je leur répondis et je leur dis : Le Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer, et nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons ; mais vous, vous n’avez ni part, ni droit, ni souvenir à Jérusalem.