◊1Mieux vaut une bonne renommée que le bon parfum[1], et le jour de la mort que le jour de la naissance. ◊2Mieux vaut aller dans la maison de deuil, que d’aller dans la maison de festin, en ce que là est la fin de tout homme ; et le vivant prend cela à cœur. ◊3Mieux vaut le chagrin que le rire, car le cœur est rendu meilleur par la tristesse du visage. ◊4Le cœur des sages est dans la maison de deuil, mais le cœur des sots, dans la maison de joie. ◊5Mieux vaut écouter la répréhension du sage, que d’écouter la chanson des sots. ◊6Car comme le bruit des épines sous la marmite, ainsi est le rire du sot. Cela aussi est vanité.
◊7Certainement, l’oppression rend insensé le sage, et le don ruine le cœur. ◊8Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement. Mieux vaut un esprit patient qu’un esprit hautain. ◊9Ne te hâte pas en ton esprit pour t’irriter, car l’irritation[2] repose dans le sein des sots.
◊10Ne dis pas : Comment se fait-il que les jours précédents ont été meilleurs que ceux-ci ? car ce n’est pas par sagesse que tu t’enquiers de cela. ◊11La sagesse est aussi bonne qu’un[3] héritage, et profitable pour ceux qui voient le soleil ; ◊12car on est à l’ombre de la sagesse [comme] à l’ombre de l’argent ; mais l’avantage de la connaissance, [c’est que] la sagesse fait vivre celui qui la possède.
◊13Considère l’œuvre de Dieu, car qui peut redresser ce qu’il a tordu ? ◊14Au jour du bien-être, jouis du[4] bien-être, et, au jour de l’adversité, prends garde ; car Dieu a placé l’un vis-à-vis de l’autre, afin que l’homme ne trouve rien [de ce qui sera] après lui.
◊15J’ai vu tout [cela] dans les jours de ma vanité : il y a tel juste qui périt par[5] sa justice, et il y a tel méchant qui prolonge [ses jours] par[5] son iniquité.
◊16Ne sois pas juste à l’excès, et ne fais pas le sage outre mesure ; pourquoi te détruirais-tu ? ◊17Ne sois pas méchant à l’excès, et ne sois pas insensé ; pourquoi mourrais-tu avant ton temps ? ◊18— Il est bon que tu saisisses ceci et que tu ne retires point ta main de cela ; car qui craint Dieu sort de tout.
◊19La sagesse fortifie le sage plus que dix hommes puissants qui sont dans la ville.
◊20Certes, il n’y a pas d’homme juste sur la terre qui ait fait le bien et qui n’ait pas péché. ◊21Aussi ne mets pas ton cœur à toutes les paroles qu’on dit, afin que tu n’entendes pas ton serviteur te maudissant. ◊22Car aussi ton cœur sait que bien des fois, toi aussi, tu as maudit les autres. ◊23J’ai éprouvé tout cela par la sagesse ; j’ai dit : Je serai sage ; mais elle était loin de moi. ◊24Ce qui a été est loin et très profond, qui le trouvera ?
◊25Je me suis mis, moi et mon cœur, à connaître et à explorer et à rechercher la sagesse et l’intelligence, et à connaître que la méchanceté est sottise, et la folie, déraison[6] ; ◊26et j’ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le cœur est [comme] des filets et des rets, [et] dont les mains sont des chaînes : celui qui est agréable à Dieu lui échappera, mais celui qui pèche sera pris par elle. ◊27Regarde ceci que j’ai trouvé, dit le prédicateur, [en examinant les choses] une à une pour en trouver la raison, ◊28ce que mon âme cherche encore et que je n’ai pas trouvé : j’ai trouvé un homme entre mille, mais une femme entre elles toutes, je ne l’ai pas trouvée. ◊29Seulement, voici, j’ai trouvé que Dieu a fait l’homme droit ; mais eux, ils ont cherché beaucoup de raisonnements.