Le Père cherche des adorateurs

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Jean 4, 23)

Ce chapitre montre la grâce et la vérité de Dieu ayant affaire avec un pécheur par Jésus Son Fils ; et le pécheur non seulement convaincu, mais amené à adorer le Père dans une relation d’enfant, à adorer Dieu selon Sa nature, comme un saint. C’est, en bref, la révélation du christianisme ; et ceci de façon d’autant plus impressionnante, que celle qui est ainsi bénie sur-le-champ était juste auparavant une misérable femme coupable de la Samarie, sauvée pour adorer Celui qui est Dieu et Père en esprit et en vérité.

Sans doute, les hommes doivent adorer, tout comme ils doivent obéir et aimer Dieu. Mais leur état les en rend incapables : ils sont pécheurs, dans leurs péchés, et loin de Lui. Tels qu’ils sont, prendre la position d’adorer et d’obéir à la loi serait nier leur ruine. Car il est trop tard pour parler de votre devoir, quand vous êtes entièrement mauvais et perdu, comme Sa Parole le déclare, afin d’amener les hommes à la repentance. Encore une fois, il est pire que vain, « à l’heure qui est maintenant », de prétendre adorer notre Dieu et Père, si nous ne sommes pas de véritables adorateurs. L’apôtre ajoute que les adorateurs, ayant été une fois purifiés, ou lavés, n’ont plus aucune conscience de péché (Héb. 10, 2). Adam, une fois qu’il a eu conscience de son péché, se hâta de se cacher de Dieu, quand il entendit Sa voix dans le jardin [Gen. 3, 8]. Et il en serait ainsi de tout adorateur non purifié, s’il entendait Sa voix aujourd’hui. Ce n’est pas une question de sincérité, mais de salut ; il est absolument nécessaire d’être lavé par le sang de Jésus. Impossible de L’adorer en esprit et en vérité, tant que nous ne Le connaissons pas par la foi tel qu’Il est révélé par et dans Son Fils ; et nous ne Le connaissons jamais ainsi avant d’être convaincu de ce que nous avons fait et de ce que nous sommes par Sa Parole, comme le fut la Samaritaine.

Nul n’est aussi coupable que ceux qui semblent si proches, dans la chrétienté. Le baptême ou un catéchisme ne purifient pas la conscience. L’esclave qui connaissait la volonté de son maître, et qui ne se tenait pas prêt ou ne faisait pas sa volonté, serait battu de beaucoup de coups ; mais celui qui ne la connaissait pas, et faisait des choses méritant des coups (les païens), serait battu de peu de coups [Luc 12, 47, 48]. On ne se moque pas de Dieu : le mal non jugé et non ôté ne peut échapper à Son jugement ; et nul n’est en réalité si loin de Lui que ceux qui entendent l’évangile et le méprisent, si non ceux qui professent hypocritement le nom du Seigneur ou ceux qui, avec une mauvaise conscience, deviennent apostats de la profession chrétienne.

Car il y a assez de grâce en Christ pour rencontrer et sauver le plus vil, comme le prouve ce chapitre. Écoutez-Le, « lassé du chemin », assis sur la fontaine, et demandant à boire à une femme pécheresse, pour gagner son cœur à l’amour de Dieu, pour éveiller un sentiment juste de son état, pour lui donner foi en Lui-même, et de fait, pour faire d’elle un véritable adorateur. Et le Père, comme Il le lui dit, en cherche de tels : merveilleuse vérité ! non pas eux qui Le cherchent, mais Lui qui les cherche. Des pécheurs, convaincus et croyants, sont faits de vrais adorateurs. Ils n’y contribuent en rien, sinon par leurs péchés. La grâce fait et donne tout ce qui a de la valeur. Le Père, le Fils et le Saint Esprit, y prennent tous part. Le pécheur n’a qu’à abhorrer ses péchés et à se soumettre à la bénédiction par la grâce de Dieu. Il n’est pas étonnant que le résultat en soit immense, comme l’est l’œuvre ; mais c’est par la foi, afin que ce soit selon la grâce, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui est la gloire et la domination aux siècles des siècles. Amen.

Et c’est « l’heure qui est maintenant ». Avez-vous déjà écouté le Sauveur, le Fils de Dieu, comme le fit la Samaritaine ? Alors vous aussi êtes un vrai adorateur, tenu d’adorer Dieu en esprit et en vérité, non pas selon une forme, comme un Juif, ni bien entendu faussement, comme un Samaritain. Oui, si vous êtes un croyant au cœur simple, vous avez le droit de L’adorer toujours comme Père ; car vous êtes un fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus [Gal. 3, 26]. La grâce ne trouve pas, dans quelque homme pécheur que ce soit, ce qui plaît à Dieu ; elle crée et confère tout ce qui Lui plaît, quand elle nous a conduits à confesser qu’en nous, c’est-à-dire en notre chair, il n’habite aucun bien [Rom. 7, 18]. Naturellement, je suis un homme, un homme misérable qui a besoin de quelqu’un qui le délivre ; et ce n’est nul autre que le Seigneur Jésus, qui descendit jusque sous le péché de l’homme et le jugement de Dieu, afin que nous soyons rendus libres par Sa justice, tout cela dans une pure et souveraine grâce. Car la grâce règne par la justice en vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur [Rom. 5, 21].

Mais avez-vous reconnu vos péchés, votre vie de péché, comme le fit la Samaritaine quand elle eut été convaincue par la parole de Jésus ? Ou cacherez-vous votre péché comme Adam, et vous placerez-vous aussi loin que possible de Dieu ? Oh, c’est détourner la tête ! Ne savez-vous pas que vous devrez être manifesté un autre jour devant Christ ? Car Il est le Juge désigné. Qu’en sera-t-il alors de vous ? Certainement, la perdition éternelle, à moins que vous ayez tout réglé avec Lui ici et maintenant. En vous repentant, et en croyant à l’amour de Dieu en Lui, vous devenez un vrai adorateur que le Père recherche. Ainsi la Samaritaine le devint-elle, ce jour même : pourquoi ne serait-ce pas votre cas aujourd’hui ? Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut [2 Cor. 6, 2]. La montagne de Samarie ne peut vous apporter aucune bénédiction, pas plus que Jérusalem, ou que ceux qui suivent la trace de l’une ou de l’autre, ne peuvent ôter votre malédiction : nul autre que Jésus ne peut y remédier, Lui qui devint sur la croix malédiction pour tous ceux qui étaient sous la malédiction. Mais Il est pleinement suffisant ; Il est Celui qui donne l’eau vive. L’eau qu’Il donne au nécessiteux qui La lui demande, deviendra en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. Tels sont les vrais adorateurs que recherche le Père ; et c’est seulement alors qu’ils adorent Dieu en esprit et en vérité.

« À celui qui fait des œuvres, le salaire n’est pas compté à titre de grâce, mais à titre de chose due ; mais à celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est comptée à justice » [Rom. 4, 4, 5]. C’est Dieu qui compte à justice en dehors des œuvres ; et pourtant, c’est le seul principe qui produise de bonnes œuvres comme fruit. Oh, que l’orgueil de l’incrédulité ne vous aveugle pas quant à votre état véritablement perdu ; mais que vous puissiez vous tourner vers Dieu tel que vous êtes, un pauvre pécheur perdu, et trouver dans la grâce de Christ tout ce dont vous avez besoin !

Alors et ainsi, rencontré par le libre don de Dieu, et scellé de Son Esprit, comme vous reposant seulement sur Christ et sur Son œuvre accomplie, votre cœur s’épanchera en louange et en adoration. C’est là être un vrai adorateur ; et le Père en cherche de tels pour la louange de Son Fils, dont le Saint Esprit prend des choses pour nous les déclarer, à nous qui croyons. Comme le Fils a glorifié le Père, ainsi le Père glorifie le Fils en haut ; et l’Esprit Le glorifie ici-bas et rend témoignage de Lui. Êtes-vous un témoin de Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde — oui, d’une pauvre Samaritaine indigne ? Ou êtes-vous, hélas ! un témoin de vous-même ou d’autres hommes ? Ceux qui sont tels ne seront pas sauvés. Les sauvés sont les vrais adorateurs.