Qui est Celui qui te dit

Traduit de l’anglais
W. Kelly
« Et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire »
(Jean 4, 10)

Ce n’est pas seulement que Dieu se révèle Lui-même maintenant comme quelqu’un qui donne, mais qui donne ce dont le pécheur a besoin pour la terre et le ciel, pour le temps et l’éternité ; et Il se révèle Lui-même dans Son Fils. La bonne nouvelle qu’Il envoie concerne Son Fils ; mais Son Fils devenu homme pour l’homme, Son Fils Jésus Christ propitiation pour nos péchés, afin qu’il puisse y avoir une base parfaitement juste pour que Dieu justifie le croyant, quelque mauvais et coupable qu’il puisse avoir été auparavant.

Et ainsi le Seigneur Jésus, le plus abaissé de tous les hommes, ne pouvait pas dissimuler toute l’importance de Sa personne en parlant à la femme de Samarie. Elle s’étonnait de ce qu’un Juif condescende à demander une faveur à un Samaritain. Elle était à une distance immense de suspecter que dans l’humble Juif qui était devant ses yeux, se trouvait le Créateur ; et cela aussi, afin que vous ou quiconque puisse « entendre et vivre ».

Mais il en était ainsi, et il devait en être ainsi, si Dieu devait être glorifié dans le salut des pécheurs. Elle n’avait pas encore la moindre idée de cela, pas davantage que l’esprit naturel en Israël ou même dans la chrétienté. Sans doute, la vérité est confessée dans les crédos ordinaires ; mais les gens y consentent en général sans le cœur ni la conscience. Ils répètent ce que leurs ancêtres ont répété ; ils croient ce que l’église croie. Ainsi, les Juifs crurent en Jésus quand ils virent les signes qu’Il opérait à Jérusalem lors de la première pâque dont parle le quatrième évangile (Jean 2) ; ils crurent aux preuves tout autant, sinon davantage, que la masse des personnes christianisées dans notre pays ou tout autre. Mais il est écrit que « Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes, et qu’il n’avait pas besoin que quelqu’un rendît témoignage au sujet de l’homme ; car lui-même connaissait ce qui était dans l’homme ». Il savait que l’homme dans son meilleur état n’est que vanité, car tout est dit quand il est déclaré pécheur, comme tous le sont. C’est pourquoi Jésus, Dieu Lui-même, ne pouvait pas se fier à l’homme pécheur. La véritable question est : L’homme pécheur se confiera-t-il en Jésus ? C’est en croyant en Jésus que l’homme peut le mieux faire confiance à Dieu — de fait, c’est la seule façon juste de le faire — en Jésus venu, non seulement pour opérer des miracles, mais pour sauver des pécheurs quel qu’en soit le prix pour Lui, un sacrifice à Dieu pour eux.

C’est pourquoi le Seigneur présente à la Samaritaine cette grande vérité, sans un miracle, et bien au-delà des miracles. « Si tu connaissais… qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ». Elle était bien loin de connaître cela, tout autant que la grâce de Dieu. Mais Il était là pour faire connaître la vérité ; et Il est Lui-même la vérité, et Il est devenu homme afin qu’elle puisse venir à l’homme en amour divin. Pouvait-on demander une meilleure preuve que « la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » [Jean 1, 17], que celle qui lui est accordée ici, et par elle à toute âme nécessiteuse et coupable sur la terre ? Car comme la création toute entière a été conçue par Dieu, et que pas une seule chose ne se produit chaque jour sans notre Père, ainsi l’Écriture est-elle écrite comme divinement adaptée à chaque âme qui la lit ou l’entend, afin qu’elle puisse connaître ce qu’est Dieu pour un pécheur, ce qui ne peut être parfaitement connu qu’en Jésus, l’image du Dieu invisible [Col. 1, 15].

Oh ! avez-vous pesé ces paroles pour votre propre âme ? Si vous les méprisez maintenant, apprenez de Ses lèvres que celui qui Le rejette et qui ne reçoit pas Ses paroles « a qui le juge ; la parole que j’ai dite, celle-là le jugera au dernier jour » (Jean 12, 48). Vous savez que vous êtes un pécheur, totalement indigne de s’asseoir avec Jésus dans la présence de Dieu. Où donc doit être votre part, si vous rejetez le Sauveur, le Fils de Dieu ? Quelles paroles sont comparables aux siennes pour ce qui concerne la lumière et l’amour, Dieu et l’homme ? Il est très probable que vous vous estimez bien meilleur que la pauvre Samaritaine à laquelle Il s’adressait, afin de révéler Dieu et de la gagner pour Dieu, afin qu’elle ne périsse pas mais qu’elle ait la vie éternelle. Vous ne pourriez guère dire que vous êtes si mauvais, que Sa grâce envers elle n’a pas d’écho pour votre âme. Elle vivait, en ce moment-là, en dehors de toute relation morale, indifférente à la volonté connue de Dieu. Si la grâce ne produisait pas ce qui ne peut jamais se trouver dans un seul pécheur, c’en serait en effet fini pour chacun de nous. Si nous sommes tous coupables et perdus, comme le déclare l’Écriture, il est vain et peu sage de nous comparer nous-mêmes à nous-mêmes. Nous avons besoin d’un Sauveur, et nous trouvons le seul Sauveur approprié en Celui qui, comme le disaient les Juifs avec une haine meurtrière, s’est fait égal à Dieu (car Il était Dieu) ; qui devint chair — un homme ; qui, étant absolument sans péché, a été fait péché par Dieu sur la croix, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui [2 Cor. 5, 21].

Et c’est Lui, dans ce mystère de Sa personne, en qui nous croyons et que nous confessons, pour avoir la bénédiction. « Si tu connaissais… qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ». Si tu savais que Lui, l’Éternel non moins que le Père qui L’avait envoyé, s’est anéanti Lui-même, prenant la forme d’esclave, étant venu à la ressemblance des hommes, et étant trouvé en figure comme un homme, s’est abaissé, étant devenu obéissant jusqu’à la mort — oui, la mort même de la croix [Phil. 2, 7, 8]. Tout cela, la Samaritaine ne pouvait pas encore le savoir ; mais Il était en chemin vers la mort, venu pour faire la volonté de Dieu. Car sans l’offrande sacrificielle de Christ, Sa volonté n’aurait pas été faite, et aucune âme n’aurait pu être sauvée. Sa demande à quelqu’un tel que la Samaritaine n’était pas un petit ou obscur exemple de cette humiliation qui a culminé à Sa croix. D’où la portée des paroles qu’Il lui adresse : « Si tu connaissais… qui est celui (c’est la gloire de Sa personne) qui te dit : Donne-moi à boire » (c’est la grâce de Son humiliation, autant que possible alors).

C’est sur Lui, révélant ainsi Dieu, que son âme s’est reposée ce jour-là, ayant appris en temps voulu la merveilleuse sagesse de Ses voies. Qu’en est-il pour vous, qui avez entendu parler de Sa gloire et de Sa grâce, beaucoup plus qu’elle ne l’avait pu alors ? Que vous puissiez croire, comme elle a cru. Si vous Le méprisez et refusez Ses paroles, vous devrez Le voir sur le grand trône blanc du jugement éternel, et servir de preuve à la vérité de Dieu dans votre perdition.