Adam

Traduit de l’anglais
W. Kelly

En Romains 5, 14, il est dit qu’Adam est une figure ou un type de Celui qui devait venir. Il l’est de façon frappante et, comme avec Aaron dans l’épître aux Hébreux, en contraste davantage qu’en ressemblance.

Fait à l’image de Dieu, d’après Sa ressemblance, Adam avait reçu de Dieu la domination sur les oiseaux des cieux et les poissons de la mer, sur le bétail, sur toute la terre, et sur toutes les choses vivantes qui s’y mouvaient. Lui seul, de tout ce qui était ici-bas, devint une âme vivante par l’Éternel Élohim (le Seigneur Dieu) soufflant dans ses narines le souffle de la vie (Gen. 2, 7). C’est pourquoi son âme seule est immortelle ; et son esprit, au lieu de descendre vers la terre comme celui d’une bête, montait vers Dieu qui l’a donné (Eccl. 3, 21 ; 12, 7). C’est pourquoi chacun rendra compte pour lui-même à Dieu, et tous seront manifestés devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal (Rom. 14, 12 ; 2 Cor. 5, 10).

Car Adam, non seulement responsable comme il ne pouvait que l’être, devint bientôt un objet de jugement. Environné de tout bien naturel, il était assujetti au plus simple et au moins gênant des commandements divins — s’abstenir du fruit d’un seul arbre, l’épreuve de son obéissance. C’est ce qu’il viola à la première tentation de l’ennemi, suivant sa femme dans le mal au lieu de la guider dans le bien. De là, comme désobéissant, il fut chassé du paradis sous la sentence de mort, et quand il fut ainsi tombé, il devint père d’une race.

Mais l’Éternel Dieu, bon, saint et juste, chercha Adam le jour même où il eut péché, tira le couple coupable de sa cachette, et, après avoir manifesté leur culpabilité respective, révéla, dans Son jugement du serpent, le triomphe de Sa grâce dans la semence de la femme, le second homme, et le dernier Adam (Gen. 3, 15).

Et quel contraste béni formait Celui qui était ainsi mis en évidence dès le premier jour, le seul objet de foi et d’espérance ! Car le Fils de Dieu est venu et nous a donné une intelligence, afin que nous connaissions le Véritable [1 Jean 5, 20]. L’Ancien Testament, tout comme le Nouveau, rend témoignage à Sa gloire et à Son humiliation, au fait qu’Il a livré Son âme jusqu’à la mort, et à Son exaltation à la droite de Dieu, comme dominant à la fin et de façon visible (non sur Israël seulement, mais) sur tous les peuples, les nations et les langues, oui, sur toute la création.

En attendant, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché [Rom. 5, 12], ainsi la grâce de Christ a apporté une bénédiction transcendante, présentée à tous les hommes dans l’appel de grâce de l’évangile, et prenant effet « sur tous ceux qui croient » (Rom. 3). Car comme par une seule faute, les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en condamnation, ainsi aussi par une seule justice, les conséquences de cette justice furent envers tous les hommes en justification de vie. Car comme par la désobéissance d’un seul homme plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi aussi par l’obéissance d’un seul, plusieurs seront constitués justes (Rom. 5, 12-19). Même le Juif incrédule ne pouvait résister de façon cohérente à la vérité de l’évangile, s’il s’en tenait à l’autorité de la loi. Car il ne pouvait nier que le péché d’Adam entraînait la race dans le péché et la condamnation. N’était-il pas alors digne de Dieu d’introduire pour la race un bienfait encore meilleur, plus riche et plus durable, par un seul homme, Son propre Fils ? Et comme la bénédiction vient de la grâce de Dieu sur tous, ainsi c’est par la foi, et elle est prêchée à tous, au lieu de dépendre de la loi donnée à Israël. L’évangile est universel dans son appel, quoiqu’il prenne effet uniquement dans ceux qui croient, mais de la même façon dans tous les croyants, qu’ils soient Gentils ou Juifs.

Adam innocent ne se reposait que sur son obéissance ; mais, sous l’influence de sa femme qui avait été trompée par le tentateur, lui aussi désobéit. Il chercha à être comme Dieu, connaissant le bien et le mal, et il tomba. Christ, au contraire, qui était Dieu, vint dans la chair pour glorifier Dieu et pour sauver les pécheurs, accomplissant son obéissance, comme Adam sa désobéissance, jusqu’à la mort. Et c’est ce qu’Il fit parfaitement et en souffrant au plus haut degré dans les difficultés et la ruine qu’avaient amenées le péché de l’homme, alors qu’Adam tomba en étant éprouvé au plus petit degré, avec toutes les circonstances en sa faveur. C’est pourquoi aussi Dieu a haut élevé Christ, et en a envoyé la bonne nouvelle à toute la création. Et ainsi, Christ a justifié l’amour de Dieu, alors qu’Adam avait agi d’après le mensonge de Satan qui Le diffamait, comme s’Il avait retenu une petite chose qui aurait fait beaucoup de bien à Ses créatures. Pour cette petite chose, le fruit défendu de l’arbre, Adam abandonna Dieu, qui a tant aimé le monde, qu’Il a donné ce qu’Il avait de meilleur, Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais aie la vie éternelle [Jean 3, 16].

De plus, si Adam crut l’ennemi qui niait l’avertissement de Dieu quant à la mort, Christ descendit jusqu’à la mort de la croix, et (ce qui était infiniment plus) sous le jugement de nos iniquités, que l’Éternel fit reposer sur Sa tête sainte comme un sacrifice (És. 53). Ainsi, la vérité de Dieu fut justifiée d’une manière digne de Lui et de Son Fils. Il fut ainsi prouvé qu’Il était lumière ; qu’Il était amour, également ; tous deux sans discussion dans le don de Son Fils pour mourir pour les coupables, selon Sa parole. Tout le coût était du côté de Dieu, toute la souffrance était du côté de Son Fils, quand Il était homme, à la place des hommes, avec toute la valeur d’une personne divine et, pour ceux qui croient, son efficacité infinie transférable devant Dieu.

Et ainsi, comme Adam devint un père seulement quand il fut tombé, Jésus se tient ressuscité d’entre les morts, après avoir souffert une fois pour les péchés, le Juste pour les injustes [1 Pier. 3, 18], l’Esprit donnant la vie. Il vient, comme Il le dit Lui-même, afin que Ses disciples aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance [Jean 10, 10]. C’est la vie de Celui qui porta leurs péchés en Son corps sur le bois [1 Pier. 2, 24] ; c’est maintenant la vie de Celui qui est ressuscité quand la dette a été payée et que le jugement a été porté. Ainsi, le croyant a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé, dans l’état où il se tient, de la mort à la vie [Jean 5, 24].

En est-il ainsi de vous, qui que vous soyez, qui lisez ces lignes ? Si vous entendez Sa parole et croyez en Celui qui envoya Son Fils Jésus, vous avez droit à cela comme la part que la grâce de Dieu donne maintenant au croyant en Son nom. Méfiez-vous du tentateur, menteur et meurtrier depuis le commencement. Christ est le chemin, la vérité, et la vie [Jean 14, 6]. Et le Saint Esprit Lui rend maintenant témoignage. L’Église est responsable d’être, et devrait être, la colonne et le soutien de la vérité [1 Tim. 3, 15] ; le Juif ne l’est pas, et encore moins le philosophe, mais cette assemblée d’un Dieu vivant qui reconnaît Son existence et la bénédiction due à Sa grâce, et est tenue de Le confesser comme Seigneur et Sauveur. « Écoutez-le ». Moïse ne pouvait sauver, pas plus qu’Élie ; Jésus seul le pouvait. Croire en Jésus vient du Saint Esprit, et est pour la gloire de Dieu le Père. « Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé » (Jean 5, 23). « Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils a aussi le Père » (1 Jean 2, 23). Car en effet, Jésus est le bon Berger qui a mis Sa vie pour les brebis, et ce, d’une manière dépassant les pensées de toute créature, après avoir souffert tout ce que l’homme pouvait faire injustement, dans Sa fidélité envers Dieu, souffrant de façon expiatoire, Lui seul, de la part de Dieu dans Son amour pour l’homme perdu.

« Sachez donc, hommes frères, que par lui vous est annoncée la rémission des péchés, et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui. Prenez donc garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes : Voyez, contempteurs, et étonnez-vous, et soyez anéantis ; car moi, je fais une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croiriez point, si quelqu’un vous la racontait » (Act. 13, 38-41).