Adoration en esprit et en vérité

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Jean 4, 24)

Dieu n’a jamais accepté, dans l’adoration qui Lui est rendue, les efforts de l’homme ou les imitations de la volonté propre. Mais Il avait donné un système de formes magnifiques et instructives à Israël, lequel avait Sa loi jusqu’à ce que Christ vienne, lequel toutes indiquaient, et qui les a toutes remplacées par un accomplissement qui les a toutes plus que comblées. Car Christ est la fin de la loi pour justice à tout croyant [Rom. 10, 4]. La loi, ayant l’ombre des biens à venir, non l’image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices que l’on offre continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s’approchent. Autrement n’eussent-ils pas cessé d’être offerts, puisque ceux qui rendent le culte, étant une fois purifiés, n’auraient plus eu aucune conscience de péchés ? [Héb. 10, 1, 2].

La position chrétienne est totalement différente, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, qui est venu pour accomplir parfaitement la volonté de Dieu. « Il ôte le premier (c’est-à-dire les offrandes lévitiques) afin d’établir le second (c’est-à-dire la volonté de Dieu), par laquelle vérité nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (Héb. 10, 9-10). Et encore davantage : « Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité (sans interruption) ceux qui sont sanctifiés », ou mis à part pour Dieu (v. 14).

Notre évangile considère ici l’adoration chrétienne d’un autre point de vue de la plus haute importance, la nécessité et la bénédiction de la vie éternelle en Christ et du don en conséquence de l’Esprit qui habite dorénavant dans le croyant. L’épître le considère en lui-même comme à distance de Dieu, ayant besoin de propitiation, et sa conscience devant être purifiée des œuvres mortes pour servir religieusement (ou adorer) le Dieu vivant. Les deux bénédictions s’attachent à la foi. Elles sont la part du croyant seulement. Car Christ est sa vie ; et ses péchés sont pardonnés à cause de Son nom ; et le Saint Esprit le scelle comme ayant cru les bonnes nouvelles de son salut.

Ainsi pardonné, pourvu et béni par la grâce, le chrétien s’approche de Dieu, au lieu de se tenir loin comme un Juif ; il est exhorté à s’approcher avec hardiesse, comme il se doit, car c’est « du trône de la grâce » (Héb. 4), pour entrer dans le sanctuaire par le sang de Jésus, un chemin nouveau et vivant qu’Il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire Sa chair [Héb. 10, 19, 20]. Il n’y a qu’un seul grand Sacrificateur sur la maison de Dieu. Tous les autres ne sont que des prétendants humains sur leur propre société, même s’ils sont assez ambitieux pour revendiquer l’ensemble de la chrétienté, ou du monde entier. Sous cet aspect, un apôtre ou un prophète sont sur un même terrain que tous les fidèles ; car le sang de Christ est efficace de la même manière pour tous ceux qui croient. Il les rend tous parfaits individuellement devant Dieu, et cela, ici et maintenant ; de sorte que toute variation dans l’efficace de ce sang est exclue, quelles que soient les différentes positions dans l’Église que la volonté souveraine de Dieu peut assigner, comme Il le fait (1 Cor. 12, 28), et quelle que soit la position différente en gloire, comme nous le savons de Matthieu 25, 14-23 ; Luc 19, 15-19 ; 1 Cor. 3, 8, et d’autres passages. Mais la parole inspirée pour tous les frères est : Approchons-nous « avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure » [Héb. 10, 22].

Et qu’est-ce que l’adoration, sinon les actions de grâces et la louange ? Les actions de grâces pour ce que Dieu a fait en Christ et nous a librement donné, à nous qui croyons ; la louange pour ce que nous connaissons de ce qu’Il est par Sa Parole et Son Esprit, non seulement pour nous, mais en Lui-même, Sa majesté, Sa sainteté, Sa vérité, Sa bonté, Sa miséricorde, Son amour, et Ses délices en nous, Celui qui existait de Lui-même de toute éternité, maintenant révélé comme Père, Fils et Saint Esprit ?

Cher lecteur, connaissez-vous le seul vrai Dieu ? Connaissez-vous le Père ? De 1 Jean 2, 13, nous apprenons que les petits enfants, les nouveaux-nés de la famille de Dieu, connaissent le Père. Mais seul celui qui confesse le Fils a aussi le Père [1 Jean 2, 23]. Dieu ne participe pas à ce qui déshonore Son Fils. « Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père ». La foi est l’opération du Saint Esprit par la Parole. Mais pour adorer, nous avons besoin, en outre, du don de l’Esprit, qui est reçu quand nous nous reposons sur la rédemption de Christ ; de la même manière que, dans l’Ancien Testament, l’huile était mise là où le sang (non pas seulement l’eau) avait été placé. De fait, comme nous le voyons en Lévitique 8, quoique Aaron seul ait eu l’huile sans le sang (v. 12), les fils d’Aaron, comme lui-même, furent aspergés d’huile et de sang après l’aspersion du sang (v. 23, 24).

En est-il ainsi pour vous ? Vous reposez-vous par la foi sur le sacrifice de Christ ? Alors vous êtes aussi oint ; vous êtes scellés du Saint Esprit pour le jour de la rédemption [Éph. 4, 30] — la rédemption du corps, car vous avez déjà la rédemption en Christ par Son sang, le pardon de vos péchés.

Veillez donc à adorer le Père en esprit et en vérité. Nous avons, dans le Nouveau Testament, la présentation claire de comment les croyants adoraient depuis la rédemption. Sans aucun doute, il y avait au début les effets de leurs anciennes associations religieuses. Mais la grâce nouvelle et la vérité puissante d’un Sauveur ressuscité et exalté les en fit sortir sûrement, quoique lentement. Et la cène du Seigneur devint, par Son institution, le symbole central et l’observation toujours renouvelée, au moins chaque jour du Seigneur. L’Esprit, désormais envoyé et habitant toujours, ne manquait pas non plus d’opérer dans l’assemblée, non seulement en enseignement, en exhortation et en édification, mais aussi en chantant, en bénissant et en rendant grâces. La chair peut tromper et s’immiscer ; mais la sainte responsabilité de tous était d’adorer en esprit et en vérité — d’adorer le Père dans cette relation bénie de proximité, tel que le Fils L’a révélé et que l’Esprit nous donne d’en jouir, d’adorer Dieu dans cette nature sainte et cette majesté, dont l’amour parfait a chassé notre crainte [1 Jean 4, 18] ; car Il nous a réconciliés avec Lui-même par Jésus Christ fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui [2 Cor. 5, 21].

Il ne suffit pas d’être de « vrais adorateurs », tout béni que cela soit. « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité ». Combien il est triste, pour de vrais adorateurs, de s’embourber avec des hommes illustres de ce monde, dans des actes et des paroles qui conviennent à une foule mélangée ! Ce n’est pas ce qu’Il a demandé, et Il ne l’accepte pas. Ce n’est pas là adorer en esprit et en vérité, selon que notre Seigneur déclare qu’il « faut » que ce soit.

C’est une nécessité de Sa nature, et aussi de la leur, en voyant que les croyants en sont devenus participants, dans Sa grâce (comp. Jacq. 1, 18 ; 2 Pier. 1, 4 ; 1 Jean 3, 9). Si vous êtes de vrais adorateurs, prenez garde que votre adoration soit, selon Sa volonté, « en esprit et en vérité », non pas selon des formes ou faussement, mais selon que nous avons été enseignés par le Seigneur Lui-même et par Ses serviteurs inspirés. Depuis que le Fils de Dieu est venu et nous a donné une intelligence, afin que nous puissions Le connaître, Lui qui est le Véritable, une adoration de forme et fausse Lui est détestable, et est une honte pour les « vrais adorateurs » qui ont l’Esprit et connaissent la vérité, et sont appelés à adorer en conséquent.