Dieu créa

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Gen. 1)

Celui qui « au commencement » créa l’univers, est aussi la source de la vie spirituelle, d’une nature divine, comme en 2 Pierre 1. Toute créature, au-dessus ou au-dessous de la terre, est le fruit de Sa volonté et de Sa puissance, Lui qui est souverain et bon ; elles sont dépendantes et soumises, dans leur responsabilité si ce n’est dans les faits, car la volonté propre, le péché, sont entrés et dans le ciel et sur la terre. Comme autrefois, ainsi maintenant, toute bénédiction est dans le Fils, en qui était et est la vie. L’Esprit de Dieu a joué alors Son rôle, comme Il le fait aujourd’hui, selon les Écritures. D’en haut provient tout ce qui est donné de bon et tout don parfait, de Celui en qui il ne peut y avoir de variation ou d’ombre de changement [Jacq. 1, 17]. C’est pourquoi, comme le péché consommé a produit la mort, Il s’est plu à engendrer les croyants par la parole de la vérité, afin que nous soyons une sorte de prémices de Ses créatures [Jacq. 1, 18]. Il n’y a pas de sainteté possible, pour une créature tombée, pas de marche agréable à Dieu, sauf par la foi en vertu d’une vie au-dessus de la créature ; et c’est ce qui est désormais montré dans la pleine lumière de la Parole de Dieu. « Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » [1 Jean 5, 12]. Notre Seigneur ici-bas a présenté la chose d’une manière si complète, que l’erreur est inexcusable. « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5, 24).

C’est la grâce dont le pécheur a besoin pour être sauvé, et que le croyant connaît en Christ. Mais, même quant à la nature, la manière dont s’ouvre la Bible devient une révélation de Dieu ! Il n’y a pas de discussion, pas de raisonnement, pour prouver l’existence de Dieu, pas de déploiement de Ses attributs. Il agit en puissance, et parle avec autorité, comme le vrai Dieu. Il est bon, Il fait le bien, et le déclare bon, comme Celui qui y prend plaisir. Si, par la création du monde, Ses choses invisibles, Sa puissance éternelle et Sa divinité [Rom. 1, 20], sont clairement vues, étant appréhendées à travers les choses qui sont faites, combien davantage la révélation les fait-elle connaître ! La science est ici dans une ignorance totale, elle ne sait rien et ne peut pas connaître quoi que ce soit des origines. Son domaine est l’investigation des phénomènes, et elle croît par la généralisation de lois fixes qui gouvernent ce qui existe dans la nature. Sans doute, elle peut avancer vers un degré plus complet et une distribution plus exacte, par une meilleure connaissance. Mais depuis le commencement, il y avait une réalité dans la création de Dieu qui devait être investiguée ; et l’homme, quelle que soit sa volonté hostile de se cacher et de se perdre dans des causes secondaires, ne peut échapper à la conviction qu’il doit y avoir une cause première, Dieu le Créateur. C’est Lui qui a fait connaître Ses voies à Moïse, Ses œuvres aux fils d’Israël [Ps. 103, 7]. C’est Lui qui, plus tard, s’est révélé Lui-même en Jésus, Son Fils, Son unique, en qui se trouve la vie éternelle pour celui qui croit, sans qui la colère de Dieu demeure sur celui qui ne croit pas. Rejeter la grâce de Dieu en Christ, c’est demeurer dans une culpabilité non ôtée et dans la mort, avec une attente inquiète du jugement à venir.

Seul l’insensé a dit dans son cœur : Il n’y a pas de Dieu ; il est moralement fou, et dans le pire sens du terme. Le raisonnement, s’il est sain, peut avancer que ceci ou cela doit être ; la révélation dit que cela est. Rien n’est aussi simple, aussi satisfaisant et aussi profond, que la vérité. C’est cela seul qui, en grâce, répond à l’ignorance de l’homme et à son besoin : la vérité répond aux deux, maintenant et pour toujours. Les croyants sont autorisés à dire : Nous savons, et cela, d’après le témoignage de Dieu, aussi sûr que clair, formant la conscience du nouvel homme par l’Esprit de Dieu.

Dieu, et Dieu seul, a l’existence en soi. Il est le « Je suis », et Il parle ainsi de Lui-même. Il est le Très-haut, le Tout-puissant, et l’Éternel, et ainsi, Il a fait connaître Son nom au temps convenable ; et Lui seul peut à juste titre dire : « Je veux ». Ainsi parlait le Fils quand Il était incarné ici-bas ; ce qui n’aurait pas pu être le cas, s’Il n’était pas un avec le Père, aussi véritablement Dieu, et donc aussi capable, par le sacrifice de Lui-même, de sauver justement que de créer.

« Au commencement Dieu créa les cieux et la terre ». Là, il ne nous est pas parlé en premier lieu de tous les êtres créés au commencement, car ailleurs nous lisons qu’il est parlé des anges de Sa puissance [2 Thess. 1, 7]. Nous n’avons pas non plus de détails sur l’état premier de la terre, et puis de ses habitants, avant que l’homme soit créé sous les nouvelles conditions des six jours suivis par le sabbat. Avant, nous avons deux faits révélés : l’énergie créatrice donnant naissance à l’univers (Gen. 1, 1) ; et un état ultérieur de complète confusion, dans lequel (non pas les cieux, mais) la terre fut jetée (Gen. 1, 2), avant cette reconstitution qui en fit la sphère appropriée aux opérations morales de Dieu avec l’humanité, et la manifestation de Sa propre grâce en Christ. Puis la transgression d’Adam entraîna la ruine pour lui-même, la race, et la terre ; mais Dieu finira par triompher de la puissance du mal, aussi bien que de sa faiblesse, par Son propre Fils, la Parole faite chair. Car Il était le modèle parfait de l’obéissance, dans la vie et dans la mort, le vainqueur de Satan, Celui qui a déjà accompli la rédemption par Son sang, et qui va venir de nouveau pour accomplir la rédemption en puissance, non seulement pour ceux qui sont à Lui pour le ciel et la terre, mais pour toute la création elle-même, encore assujettie par la chute du premier homme, qui sera délivrée par le second homme pour la gloire. Le Saint Esprit ne restaurera pas tout, quelle que puisse être Son œuvre bénie en ce jour ; c’est un honneur réservé à Celui qui a souffert sur la croix : Jésus est l’héritier de toutes choses.

Dieu a jugé bon de faire et d’éprouver l’homme, et, comme mesure nécessaire pour la race tombée, de laver sa corruption et sa violence dans les eaux du déluge. Là, Il appela Abram et sa semence dans un pays dont ils jouiront réellement et pour toujours. Là, Il éprouva Israël par la loi, et leur donna des sacrificateurs, des prophètes et des rois, jusqu’à ce qu’il n’y eut plus de remède. Là, comme le péché était entré par le premier homme, Il envoya Son Fils, l’homme Christ Jésus, pour vaincre de toutes manières l’ennemi de Dieu et de l’homme, et pour délivrer, par Sa mort et Sa résurrection, les victimes de Satan qui croiraient. C’est là donc que fut manifestée la gloire morale de Dieu dans l’humiliation, l’obéissance et la croix du Fils de l’homme. C’est là, en conséquent, que Sa gloire sera manifestée, en Christ et en tous ceux qui Lui appartiennent, en haut et ici-bas, pour la bénédiction de l’univers, quand l’Éternel régnera et que la terre se réjouira, étant libérée de la servitude de Satan et de ses instruments aveugles. Sans doute, la gloire en haut est plus grande que ce dont la terre peut jouir, et ceux qui ont souffert avec Christ sur la terre seront glorifiés avec Lui en haut.

Veillez donc, cher lecteur, à ce que, comme vous avez entendu la parole de la vérité, vous la croyiez ; car c’est l’évangile du salut pour tous ceux qui reçoivent le Sauveur par la Parole de Dieu. Si celui qui a méprisé la loi de Moïse meurt sans miséricorde sur la déposition de deux ou trois témoins, d’une punition combien plus sévère sera jugé digne celui qui a foulé aux pieds le Fils de Dieu, et qui a estimé profane le sang de l’alliance [Héb. 10, 28, 29] ?