Dieu dit

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Gen. 1)

Quelque grande que soit la création, la Parole de Dieu embrasse des choses bien plus nombreuses et bien plus profondes. « Tu as exalté ta parole au-dessus de tout nom » [Ps. 138, 2]. C’est pourquoi elle est digne de toute acceptation, quoi qu’Il puisse dire et quel qu’en soit le thème. De ce fait, la vérité est révélée par Celui qui la connaît parfaitement.

En Hébreux 11, 3, nous lisons : « Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n’a pas été fait de choses qui paraissent ». L’évolution est une hypothèse qui laisse Dieu de côté et nie la création. C’est un simple effort de l’imagination pour expliquer l’univers, et un effort qui met de côté ce fait certain et universellement observé qui sous-tend toute la science naturelle, la permanence des espèces. Ainsi les anciens, tant en Occident qu’en Orient, ont suggéré des cosmogonies toutes aussi fantaisistes. Mais la parole de Dieu est maintenant l’Écriture, qui seule nous fait entendre ce qui est digne de Dieu et satisfaisant pour l’homme. « Il a parlé, et la chose a été ; il a commandé, et elle s’est tenue là » [Ps. 33, 9]. Les détails n’en sont révélés que quand l’homme était sur le point d’être créé. Car l’Écriture est un livre moral ; et le bon plaisir de Dieu est dans les hommes. C’est pourquoi, quand les « jours » commencent, combien souvent lisons-nous en Genèse 1 que « Dieu dit ».

Hélas ! le péché suivit bientôt. « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché » (Rom. 5, 12). L’homme ayant ainsi manqué universellement quant à la droiture, et étant tombé sous la mort, cela devint désormais une question de justice divine et de vie supérieure à la mort, s’il ne devait pas être abandonné à la ruine et au désespoir. Et Dieu ne s’est pas plus tôt manifesté en jugement du mal, qu’Il parla du Sauveur, le second homme, la semence de la femme, qui, Lui-même brisé, briserait la tête du serpent. C’était ce que « Dieu dit » pour répondre à la chute. Et la foi le reçut. C’est ce que nous apprenons en Abel ; c’est ainsi que les anciens ont reçu témoignage. Ils ont cru la parole de Dieu ; ils ont cherché quelqu’un qui les délivre du péché et de Satan. Il était clair que Celui qui avait l’autorité, avait la puissance. Ils ont vu à leur manière, comme Lui le vit pleinement, que tout ce qu’Il avait fait était très bon. Ils entendirent qu’Adam et Ève avaient violé le commandement de l’Éternel Dieu. Mais ils apprirent aussi que, s’ils avaient écouté le méchant tentateur et avaient transgressé, Lui ne les abandonna pas pour qu’ils périssent, même si, en conséquence de leur péché, « il chassa l’homme ».

Le Sauveur n’était pas encore venu, et Il ne devait pas venir avant longtemps ; mais la parole de Dieu Le concernant avait été donnée immédiatement. « L’Éternel Dieu dit », au moment même où Il prononça la sentence sur le serpent, que la mystérieuse semence de la femme écraserait la puissance du mal qui avait égaré l’homme dans le péché et la mort. L’homme n’aurait jamais songé à un tel aboutissement, encore moins aurait-il pu l’accomplir. Non, sa fière incrédulité refuse la bénédiction quand elle est accomplie, amenée à sa porte, et proclamée à ses oreilles. Elle provient de la grâce de Dieu, elle est l’œuvre de Sa justice, et elle est révélée par Sa Parole ; mais l’homme, étant coupable, se défie de son bon et saint bienfaiteur, craint en une mesure Son jugement, et pourtant ne croit pas à Sa bonté dans un Sauveur, encore moins que (par Sa mort pour le péché) c’est la justice de Dieu envers tous, et sur tous ceux qui croient [Rom. 3, 22]. Même ceux qui proclamaient être le peuple de Dieu et qui n’étaient pas des idolâtres, étant ignorants de la justice de Dieu et cherchant à établir leur propre justice, ne se soumirent pas à la justice de Dieu [Rom. 10, 3].

C’est toujours la foi seule qui a reçu la bénédiction ; et la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu [Rom. 10, 17]. Il en est ainsi depuis le commencement, et il en est toujours ainsi. La parole de la foi est ce que prêchait l’apôtre. « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut » (Rom. 10).

Ainsi, depuis la chute, tout croyant a recherché Celui qui devait venir, la semence de la femme. Ils ne connaissaient pas grand-chose de Lui. Il n’était pas encore dit qu’Il devait être appelé Jésus, ni que Dieu Le ressusciterait d’entre les morts. Mais ils avaient entendu de Dieu que Lui, la semence de la femme, briserait la tête du serpent : une œuvre qui dépassait totalement l’homme en tant que tel. Au temps convenable, Dieu, qui avait parlé ainsi, en dirait davantage ; mais quelque petit que soit ce qu’Il avait dit au commencement, la foi le reçut ; et ceux qui crurent furent bénis. Dieu, dans le sang de Jésus, a montré Sa justice à cause du support des péchés précédents dans la patience de Dieu [Rom. 3, 25]. Ainsi, dans tous les âges passés, Sa grâce fut justifiée par la mort même de Christ, qui est le fondement de l’évangile envoyé maintenant à toute créature sous le ciel. Ceux qui ont reçu ce que Dieu a dit, que ce soit peu ou beaucoup, du Sauveur qui allait venir, ont obtenu un bénéfice éternel, tout comme Abel a reçu témoignage qu’il était juste, Dieu rendant témoignage à ses dons [Héb. 11, 4]. Par la foi, il offrit à Dieu un sacrifice selon Sa pensée. Il crut en la semence brisée de la femme, et apporta à l’Éternel un sacrifice sur lequel la mort avait passé ; alors que Caïn ne s’éleva jamais au-dessus du raisonnement de la nature ou des ressources de son propre misérable moi.

Il en est de même ainsi maintenant avec la masse. Ils se confient en eux-mêmes ou en des hommes semblables à eux. Ils se confient dans des choses et des paroles humaines. Ils vénèrent les ombres et ce qui se voit. Ils croient aux ordonnances. Ils sont enflés par des images et des sons, par des cérémonies, des processions et choses semblables. Mais ils n’écoutent pas les paroles de Christ et ne croient pas en Celui qui L’a envoyé. Ils considèrent comme une présomption que quelqu’un puisse avoir la vie éternelle, comme une tromperie qu’un croyant ne vienne pas en jugement, et comme une folie mystique qu’il soit passé de la mort à la vie. Le croyant se confie à Dieu en Christ pour la vie éternelle. Le moi et ses œuvres, l’église et ses ordonnances, sont le refuge du craintif et de l’incrédule, et non pas l’amour de Dieu ni l’œuvre de Christ telle que l’Esprit l’a révélée dans Sa Parole. Il n’y a ni repentance, ni foi. Quoi que les bonnes œuvres, ou l’église, puissent être pour le fidèle, c’est un piège pour le pécheur que de se confier en elles pour le salut.

Le développement est aussi faux, pour ce qui concerne la Parole de Dieu, que l’évolution l’est quant à Sa création. Ce sont les points extrêmes de la superstition et du scepticisme, comme des zones glacées où la vie et la lumière sont inconnues. La vérité est inséparable du Fils de Dieu ; elle a été manifestée en Lui, le Christ Jésus, un homme ; et aucun mensonge ne vient de la vérité [1 Jean 2, 21], quelle que soit sa durée ou sa diffusion. C’est pourquoi nous sommes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu (1 Pier. 1, 23) ; et par la même Parole, nous croissons à salut. Car si nous recevons la fin de notre foi, le salut des âmes [1 Pier. 1, 9], nous sommes gardés par la puissance de Dieu par la foi pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps [1 Pier. 1, 5], quand nos corps seront sauvés comme nos âmes le sont maintenant.

C’est pourquoi il nous est dit (Jacq. 1, 18) que Dieu, de Sa propre volonté, nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de Ses créatures. Bientôt, de nouveaux cieux et une nouvelle terre manifesteront la gloire de Celui qui est le Père des lumières, de qui descend tout ce qui est donné de bon et tout don parfait. Les croyants en sont maintenant une sorte de prémices, produits et témoins de Sa grâce. Sa volonté opérant par Sa parole est la source de toute bénédiction éternelle ; comme notre volonté aboutit à la convoitise, au péché, et à la mort.

Mais la parole purifie aussi, comme le Seigneur le dit à Ses disciples (Jean 15) qu’ils étaient déjà nets à cause de la parole qu’Il leur avait dite. L’eau est le symbole bien connu de cela, et l’Esprit la rend vivante. C’est pourquoi le Seigneur, en Jean 3, explique la nouvelle naissance comme étant né d’eau et de l’Esprit. C’est recevoir le témoignage de Christ ; et celui qui l’a reçu a scellé que Dieu est vrai [Jean 3, 33] : renversement béni du succès de Satan au commencement, quand la méfiance envers Dieu est entrée dans le cœur. Ainsi, le cœur est purifié par la foi (Act. 15, 9).

Assurément, ce n’est pas tout. Car Jésus, le Fils de Dieu, est venu par l’eau et par le sang : les deux ont coulé de Son côté percé ; et celui qui croit reçoit la vertu des deux. La purification est par Sa mort, ainsi que l’expiation ; comme c’est le Saint Esprit qui rend témoignage dans la Parole de Dieu. Les péchés sont jugés et confessés, tout autant que haïs et abandonnés ; le sang de Christ qui purifie de tout péché, et non la culpabilité du croyant, est devant Dieu. La foi se repose sur la mort parfaite et efficace du Sauveur. Et celui qui croit la parole de Dieu, Son témoin, a la paix avec Dieu et la vie éternelle dans Son Fils.