Je le suis, moi qui te parle

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Jean 4, 26)

Maintenant que la conscience de la Samaritaine a été atteinte et est exercée devant Dieu, la grâce du Sauveur ne fut pas vaine pour son cœur. Elle avait écouté des paroles qui lui avaient fait comprendre sans équivoque l’amour de Dieu, dont Son Fils était à la fois le témoin et la plénitude. Elle avait besoin d’une chose de plus, qu’Il attendait de lui accorder, la connaissance de Lui-même venu comme l’envoyé du Père, connaissance sans laquelle il n’y a pas de christianisme. Il est « tout », comme Il est « en tous » ceux qui sont siens ; mais Il est aussi pour quiconque, tel que L’annonce l’évangile, et la femme le découvre ici. Elle sentait que le flot de lumière que le Seigneur avait déversé sur l’adoration qui était imminente, était trop pour sa compréhension, et elle Lui dit en conséquence : « Je sais que le Messie (qui est appelé le Christ) vient ; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître [déclarera] toutes choses. Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle ».

Le Seigneur avait déclaré le nom du Père, quelque faiblement qu’elle l’ait saisi ; Il avait aussi confessé et pas nié, mais confessé, que Lui-même était le Christ. Et nous avons pour cela Sa parole, quelques difficulté et obscurité que l’incrédulité répande partout, que c’est ici la vie éternelle, qu’ils connaissent le Père, le seul vrai Dieu, et Jésus Christ qu’Il a envoyé. Car une telle connaissance est du Saint Esprit et, à l’inverse de toute autre connaissance, est inséparable de la vie. « Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu » [1 Jean 5, 1]. La grâce avait ouvert son cœur, la vérité avait cherché son âme ; et le Seigneur s’empare de la confession qu’elle faisait (quelque faiblement que ce soit) d’un Messie qui venait, pour se déclarer Lui-même l’objet satisfaisant la confiance. C’était loin d’être Son titre le plus élevé ; ce n’était pas la gloire éternelle de Sa personne ; c’était ce qu’Il était devenu comme homme sur la terre, Celui qui était promis, et ce que Lui, rejeté des hommes, est aussi maintenant fait en haut. Car Sa mort, qui semblait décevoir toutes les espérances, était indispensable, ne serait-ce que pour effacer notre culpabilité, et Sa résurrection pour restaurer (et bien davantage) ce que la mort avait pris. Ainsi, Il la rencontre en grâce, dans cette reconnaissance de ce qu’Il était véritablement, pour sa consolation et son repos indicibles.

La foi rencontre toujours Christ. Il est la grande découverte divine pour l’âme. Tous devront un jour Le rencontrer sur le trône ; mais ce sera la ruine éternelle pour tous ceux qui ne L’ont pas rencontré maintenant. Pour eux, ce sera le jugement. Maintenant, c’est la grâce de Dieu qui donne et qui pardonne. L’incrédule Le refuse maintenant, et viendra alors en jugement. Le rencontrer maintenant par la foi, c’est la vie et le salut, comme le prouvait la Samaritaine. Des milliers L’ont vu et entendu pendant qu’Il était sur la terre ; mais là où il n’y avait pas de foi, il n’y avait pas de vie. Ce fut quand la femme crut qu’elle reçut la bénédiction. Et cette bénédiction n’en est pas moins offerte à tous ceux qui ont cru en Lui sans voir ou entendre. En effet, il y a une bénédiction plus grande, comme Il le dit à Thomas [Jean 20, 29], pour ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.

Le Saint Esprit a enregistré ce récit pour votre âme, cher lecteur, afin que vous aussi, vous croyiez et que vous soyez sauvé, si vous ne l’êtes pas déjà. La parole du salut vous est adressée ; car Jésus est encore un Sauveur, pas encore un Juge. Bientôt, Il sera Juge et non plus Sauveur. Les deux fonctions ne sont jamais mélangées. Le croyant non plus, comme Il nous l’assure, ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie [Jean 5, 24]. Son œuvre ne peut pas manquer, pas plus que Sa personne ; et celui qui croit a la vie éternelle. L’incrédule L’entendra prononcer tout cela, mais trop tard. « Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut » (2 Cor. 6). « Prenez garde que vous ne refusiez pas celui qui parle : car si ceux-là n’ont pas échappé qui refusèrent celui qui parlait en oracles sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de celui qui parle ainsi des cieux » (Héb. 12). Il est la vérité : Fiez-vous à Lui.

L’indignité de la Samaritaine jusqu’à ce jour même n’entrava pas Son chemin ni sa bénédiction. Pourquoi douteriez-vous de Sa volonté à vous recevoir et à vous aider, simplement tel que vous êtes ? Car la bénédiction dépend entièrement de Lui et de Son sacrifice. La recevoir par Lui, en confessant votre culpabilité et votre besoin, c’est se soumettre à la justice de Dieu ; préférer vos propres efforts et des sacrifices, c’est vous mettre à établir votre propre justice, comme le faisaient les Juifs incrédules. Ceux qui sont indifférents à leurs péchés, à l’avertissement de Dieu et au salut de Christ, bravent le jugement et méprisent la miséricorde. Hélas ! certainement, ils devront trouver la juste récompense de leurs œuvres et de leur incrédulité. Car on ne se moque pas de Dieu ; et ceux qui sèment pour la chair, moissonneront de la chair la corruption [Gal. 6, 7-8].

Écoutez donc Ses paroles avec foi. Il plaide avec votre âme. « Je le suis, moi qui te parle ». Et Il est le même, hier, et aujourd’hui, et éternellement [Héb. 13, 8]. Doutez de vous-même ; car vous en avez les plus sérieuses raisons. Croyez en Lui ; car la Parole de Dieu rend le plus complet témoignage, que comme Il l’avait déclaré à tous, ainsi Il a tout enduré pour sauver le plus grand des pécheurs et Son pire ennemi, s’ils se repentent et croient à l’évangile. À Lui était toute la dignité, à Lui toutes les souffrances, à Lui toute la grâce. Donnez-Lui donc toute la gloire, comme Lui vous donne volontiers toute la bénédiction. C’est la vérité de Dieu, l’amour de Dieu, et le chemin de Dieu. C’est Son évangile, Ses bonnes nouvelles, envoyés afin que vous croyiez. Il ne vous refuse pas la vie et le salut en Christ ; Il se plaît à bénir, et cela aussi, de la bénédiction la plus riche et la plus nécessaire.

Mais Il avertit aussi : « Si la parole prononcée par les anges (c’est-à-dire la loi) a été ferme, et si toute transgression et désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut ? » [Héb. 2, 2, 3]. Ainsi, le jugement final justifie le Dieu dont l’amour qui sauve dans Son Fils est mis à néant. La sanction est aussi solennelle que la bénédiction est pleine et évidente, immédiate et éternelle.

En attendant, le message indique Dieu comme auteur ; Il est le Dieu de toute grâce [1 Pier. 5, 10]. Mais c’est la grâce régnant par la justice, car Christ a souffert pour les péchés, le Juste pour les injustes [1 Pier. 3, 18]. Il n’y avait pas d’autre moyen pour que celui qui était souillé et coupable soit amené à Dieu. Notre rançon ne se paye pas avec des choses corruptibles, comme l’argent et l’or, mais avec le sang précieux de Christ comme d’un agneau sans défaut et sans tache [1 Pier. 1, 18-19]. Et la foi honore à la fois Christ et le Dieu qui L’a donné, alors que l’incrédulité ajoute la rébellion et l’outrage à Dieu à nos autres péchés, qui sont nombreux et graves. Sans aucun doute, vous ne méritez rien d’autre de la part de Dieu que le jugement, qui, sans la foi en Christ, est la perdition. Mais Christ mérite, et Il l’a assuré par Son œuvre, que tout croyant soit sauvé. Si cela ne plaît pas à l’orgueil de l’homme, cela convient à l’amour et à la gloire de Dieu, dans lesquels le croyant trouve sa bénédiction éternelle.