L’espérance de la gloire de Dieu

Traduit de l’anglais
W. Kelly
(Rom. 5, 2)

Voilà un autre privilège de la foi, se réjouir dans l’espérance de la gloire de Dieu. Pour l’homme naturel, cela peut sembler dépasser toute mesure. Mais Dieu, qui a donné Son propre Fils, ne bénit pas à moitié. Il ne peut, ni ne doit, en être ainsi ; car Christ est désormais le titre de celui qui croit. Son propre nom se confond avec celui du Fils de Dieu. Il est le premier à reconnaître son péché et sa ruine sans Christ ; mais maintenant qu’il a reçu Christ, il a le droit de devenir un enfant de Dieu. Il est justifié par la foi. L’accès à Dieu lui est toujours ouvert ; et il se tient dans Sa faveur continuelle. Et maintenant, il apprend de la Parole de Dieu que, s’il regarde en avant dans l’éternité à venir, il peut et il doit se réjouir dans l’espérance de la gloire de Dieu.

Cette espérance, sans aucun doute, est une immense chose en laquelle se glorifier. Mais n’est-ce pas une glorification bien fondée, si elle repose par la foi sur Christ et sur l’œuvre de Christ ? Toutefois, elle est aussi simple qu’elle est sûre. Il ne s’agit pas du mérite de l’homme, mais de celui de Christ ; et Christ ne laissera pas les siens séparés de Lui, dans le ciel. Il est déjà entré dans la gloire, et Il aura ceux qui Lui appartiennent, dans la même gloire que Lui. « La gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée » (Jean 17, 22). C’est pourquoi, en Apocalypse 21, 10-11, la sainte Jérusalem, symbole de l’Église glorifiée, est vue « ayant la gloire de Dieu », dans le jour à venir.

Mais nous sommes aussi appelés à nous réjouir déjà maintenant dans l’espérance assurée de la gloire de Dieu. C’est maintenant que nous désirons sa puissance dans notre âme. Elle nous fortifie contre les fausses et vaines espérances du monde. Il y a peu de pièges plus grands que l’honneur et la louange de l’homme ; car ils détruisent la foi. « Comment pouvez-vous croire », disait notre Seigneur, « vous qui recevez de la gloire l’un de l’autre et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ? » (Jean 5, 44). De même en Jean 12, 42-43, il nous est dit que, bien que d’entre les chefs beaucoup aient cru en Lui, pourtant, à cause des pharisiens, ils ne Le confessaient pas, de peur d’être exclus de la synagogue ; car ils ont aimé la gloire des hommes plutôt que la gloire de Dieu.

Quand Adam était dans le paradis, la gloire de Dieu n’était pas placée devant lui comme une espérance. Il était placé dans un jardin de délices, où tout était très bon. Il avait une épreuve de dépendance et d’obéissance. Il lui était interdit de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, alors qu’il pouvait manger librement de tout autre arbre du jardin. À cette condition, il devait conserver son premier état ; mais il tomba, et tout fut changé. Il fut banni du paradis, sujet à la mort, et après la mort au jugement [Héb. 9, 27] : comme l’Écriture le déclare ailleurs, tous deux sont réservés à l’homme, mais aucun ne l’était pour l’homme dans son innocence originelle. Mais même alors, la grâce a interféré et a présenté la perspective d’un autre homme, le second homme — le dernier Adam. Depuis ce jour-là, toute bénédiction permanente de la part de Dieu est par la foi, la foi en Christ ; et jusqu’à ce qu’Il vienne, c’était entièrement en espérance, et il ne pouvait en être autrement.

Mais désormais, le Fils de Dieu est venu, et le salut est un fait ; une réalité pour la foi, avant le jour de la gloire, où il sera manifesté à tout œil. C’est pourquoi il est écrit que tous ont péché, et n’atteignent pas à la gloire de Dieu [Rom. 3, 23]. L’humanité se trouve dans une situation bien différente de celle d’Adam. Les hommes sont nés dans un état de péché, et ils y ajoutent leurs propres péchés. Ils sont en dehors du premier état de l’homme, étant exclus du paradis. Le jardin de délices n’est pas leur part, et ils n’atteignent pas à la gloire de Dieu. Il n’était pas possible de demeurer dans une innocence immaculée : l’homme pouvait-il se tenir devant la gloire de Dieu ? C’est maintenant la seule alternative : être perdu, comme des hommes qui sont dans l’incrédulité, vivant et mourant dans leurs péchés ; ou croire en Christ, pour être sauvé et se réjouir dans l’espérance de la gloire de Dieu.

Seul Christ, seul l’évangile de Dieu, peut sauver quelqu’un par la foi. C’est pourquoi le croyant est désormais appelé par la gloire et par la vertu (2 Pier. 1, 3), par la propre gloire de Dieu et par la vertu. C’est l’amour de Dieu en Christ qui a brisé le cœur fier (« vous êtes sauvés par la grâce » [Éph. 2, 5, 8]). Mais la gloire de Dieu dans l’avenir a une influence très puissante, au milieu des pièges actuels. C’est pourquoi Dieu l’a révélée comme notre espérance par Christ et avec Christ, pour élever l’âme au-dessus de toutes les attractions et les dépressions existantes. Il nous a appelés par Sa propre gloire, et la vertu ou le courage moral qui refuse la satisfaction du moi, laquelle est opposée à la volonté de Dieu. Il est donc dit de nous que nous sommes sanctifiés pour l’obéissance de Jésus Christ, non moins que par l’aspersion de Son sang (1 Pier. 1, 2).

Combien est donc bénie la part du croyant ! Bien qu’il ait été sous le regard de Dieu sans justice propre, mais positivement injuste, il est désormais justifié par la foi. Telle est la justice de Dieu, qui a donné Son Fils, et L’a livré pour mourir, afin que le croyant ne soit pas seulement pardonné, mais justifié. C’est pourquoi il a la paix avec Dieu. Il est humilié jusque dans la poussière quand il regarde en arrière à lui-même ; mais Christ est sa paix ; et elle a été faite par le sang de Sa croix. Et non seulement cela, mais il peut s’approcher de Dieu dans une pleine faveur comme sa condition présente, et il peut se glorifier dans l’espérance de la gloire de Dieu pour son avenir éternel.

Combien est fort le contraste avec l’homme tel qu’il est par nature, même s’il est hautement moral, bienveillant et religieux, selon la chair ! Car de tels hommes sont soit satisfaits d’eux-mêmes, parce qu’étant insensibles à ce qu’est Dieu aussi bien qu’à ce qu’ils sont, s’arrangeant facilement avec Lui de ce qui leur semble un petit péché inévitable ; soit ils sont dans l’angoisse et la terreur, quand ils pensent à Dieu comme leur Juge, et s’efforcent de gagner la clémence ou une sentence plus légère par un dur labeur ou une pénitence préalable. Le vrai Dieu n’est pas connu, parce que la parole de Christ n’est pas crue, et que l’âme n’a jamais appris, par l’enseignement de l’Esprit, Son appréciation du sacrifice de Christ. Il est si précieux pour Lui qu’il procure la paix pour tout ce qui est passé, la faveur pour le présent, et une place dans la gloire de Dieu pour tout ce qui est à venir.